02 mai 2008

C'est fini! Y'en a pu!

Fini d'enseigner le texte argumentatif! Finis les organisateurs textuels! Fini le bourrage de crâne à cause d'un examen bidon! Fini le travail de patchage pour amener des élèves à réussir une épreuve douteuse alors qu'ils ne savent pas reconnaitre un nom d'un adjectif! Fini, je vous l'ai dit, je crois?

Je peux enfin respirer, je peux enfin enseigner, cesser d'aliéner mon travail au nom de la pseudo réussite du plus grand nombre.

«Oui, mais tu n'es pas obligé de jouer ce jeu, Prof masqué», entends-je.

«Nenni, réponds-je. Dans l'état des choses actuelles, les élèves veulent réussir ce test, leurs parents veulent qu'ils réussissent ce test, ma direction veut avoir des belles moyennes de réussite, le MELS veut des belles moyennes de réussite. Alors, on enseigne pour l'examen, même si en bout de ligne on remet des diplômes à ces élèves qui maîtrisent dificilement leur langue maternelle.»

C'est con. C'est la réalité. Mais c'est comme ça. Et tout le monde est heureux.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

J'approuve le sarcasme, y'a de ces vérités qu'on se plait à camoufler derrière les chiffres... C'est dommage...

Anonyme a dit…

Bonjour,

C'est la même chose au collégial. Je vous renvoie à cet article que j'ai publié il y a 10 ans qui contenait ce même cri du coeur. http://aladin.clg.qc.ca/~ferlandg/litterature.htm
Surtout la partie sur la Réforme Robillard et l'examen du ministère en français.
Heureusement, aujourd'hui j'ai réussi à échapper à cet enfer de l'enseignement du français. J'enseigne en philo où, heureusement, il n'y a pas d'examen du ministère. Ouf!

Hortensia a dit…

Je me reconnais dans ton écoeurement, le même que je ressens envers l'Épreuve uniforme de français, qui nous oblige à empiéter énormément sur le contenu littéraire dans nos cours pour radoter sans cesse le même contenu méthodologique sur le texte argumentatif (le même sur lequel vous vous échinez aussi au secondaire) afin de bien préparer nos élèves à celle-ci. C'est d'autant plus fâchant que la correction de l'Éuf est plus complaisante d'année en année. Cela est évident (de nombreux élèves qui ne passent pas nos cours réussissent l'Éuf) et m'a d'ailleurs été confirmé par des correcteurs du ministère. Dès lors, le taux de réussite des étudiants à cette épreuve n'est représentatif de rien du tout puisqu'il est boursouflé artificiellement.

p.s. si je comprends bien, ton changement de niveau pour l'an prochain est confirmé? Bravo!

Anonyme a dit…

Ce tezte n'est pas argumentatif. C'est plutôt un texte masqué. ;-)

C'est désolant, n'est-ce pas? Mais une distance par rapport à tout cela permet parfois de revenir avec de meilleures armes qui ne nous foutent pas nous-mêmes au trou. Un biais impossible à trouver tant qu'on ne la prend pas.

Passer par Sherbrooke pour revenir à... est un moyen, entre autre.

On ne peut prendre sur ses seules épaules tous les problèmes du monde. Et puis, en un sens, s'accorder moins d'importance de ce genre en déballant son fardeau, sur le coup, ça rend coupable, mais pas longtemps après, c'est trouver celle que l'on peut véritablement avoir et commencer à être plus efficace, aussi envers nous. Partager la résolution de ce qu'on ne peut résoudre seul. Ou restreindre son engagement.

Parler, ce que tu fais, est un autre moyen de décharger un peu son fardeau. Mais tu vas trouver. Ce n'est pas la première fois que nous parlons de ce sujet...

Nous passons le meilleur de nos énergies au travail. Celui-ci peut nous foutre en l'air et gaspiller tout le reste. Si on est d'accord. Seulement si on est d'accord.

En psychanalyse on demanderait... Quels sont les avantages que nous trouvons dans cette situation... Hein quoi? Avantages? Oui. Un problème « insoluble » facilite la dissimulation de quelque chose qui est plus difficile à régler, qui ferait mal à fouiller.

Je ne dis pas que c'est ton cas. C'est à toi de voir. Mais nous tenons à toi, en santé.


Zed

Le professeur masqué a dit…

Mandolie: on connait al musique, pourrais-je dire...

Plotin: au secondaire, des amis correcteurs au MELS me disent que el niveau ne s'améliore pas depuis qu'ils sont là.

Hortensia: pas confirmé Entrevue mercredi. On verra.

Zed: dans ces cas-là, il faut ventiler...

Une Peste! a dit…

On dirait le cri primal libérateur.
Ou un Alléluia.
;-)

Félicitations à l'avance pour mercredi.

A.B. a dit…

C'est fini pour l'écriture... mais le "patchage" reprend du service pour la lecture, non? Il est de moins grande envergure, cependant. ;o) Désolée pour le délai de mon commentaire: j'ai eu une fin de semaine très chargée.

Le professeur masqué a dit…

Une peste: pas envie de me préparer, d'étudier. J'ai le coeur dans les talons. C'est poche de penser à l'avenir quand le présent nous attriste.

Safwan: je peux comprendre que ta semaine soit folle... avec tout ce que tu as fait.