26 juin 2008

Toujours en pause

Je partage simplement avec vous deux écrits.

Le premier est de Sylvain Lelièvre, un auteur-compositeur-interprète qu'on a relégué dans les méandres de l'oubli. Cette chanson me tournait déjà en boucle dans la tête depuis la fin de l'hiver.

Le deuxième est de votre humble serviteur. Écrit hier matin.

**********

J’ai perdu trop de temps

J’ai perdu trop de temps
Dans les livres
J’ai perdu trop de temps
Loin de vivre
J’ai perdu trop de temps loin de toi
Mais maintenant
Le temps qu’il me reste, c’est pour toi

J’ai perdu trop de temps
À l’école
Ce n’est pas là qu’on vend
Des boussoles
J’ai perdu trop de temps loin de toi
Mais maintenant
Le temps qu’il me reste, c’est pour toi

Je ne demande rien
Qu’un p’tit coin de jardin
Pour te faire la vie
Plus douce et plus jolie
Un peu d’herbe et de vent
Et ce qu’il faut de pain
Un piano, deux enfants
Et cinq ou six copains

Nous deviendrons les mots
D’un poème
Les deux mains d’un piano
Ou l’on s’aime
J’ai perdu trop de temps loin de toi
Mais maintenant
Le temps qu’il me reste, c’est pour toi

Nous deviendrons les mots
D’un poème
Les deux mains d’un piano
Ou l’on s’aime
J’ai perdu trop de temps loin de toi
Mais maintenant
Le temps qu’il me reste, c’est pour toi
C’est pour toi


********

J'aurais voulu ...

voir le bleu de la mer
dans tes yeux regardant au loin,
sentir le vent du large
dans tes cheveux ondulant dans la tempête,
goûter le sel marin
sur ta peau au soleil étendue,
danser avec le mouvement des algues
sous la houle sans cesse renouvelée,
entendre l'appel des bateaux
dans tes promesses de lendemain.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour tes envies de télescope et de voyages en océan...

Il y un ruisseau ondoyant, en toi, où flottent de jolis crayons de couleur, parfois usés, parfois tout neufs, parfois pas tout à fait taillés.

Se dessiner un futur.

Zed xox

bibconfidences a dit…

Allô Prof Masqué, dis-moi, je me demande à travers tout ça comment ça va avec fille masquée. Est-ce que les choses se sont arrangées? Moi j'arrive de la graduation de la mienne et j'aurais envie de dire à tous les parents épuisés de devoir parfois dire non au risque de se faire détester mais avec la certitude dans le coeur de dire non pour leur bien que tout ça en vaut la peine, ça en vaut les larmes et la fatigue. Faut juste pas lâcher. Nos enfants ne nous abandonnent jamais quoiqu'on en pense, J'aurais envie de pousser l'audace à te demander si tu as déjà écrit un poème à ta fille. Moi j'aurais rêvé que mon père le fasse. J'suis peut`-être dans le champ en te disant tout ça mais je prends le risque.

Hortensia a dit…

Lelièvre n'est pas du tout oublié chez moi. Je l'aime beaucoup et y reviens régulièrement. Il fait partie de mes classiques.

Je suis contente de lire un petit mot de ta part. Ça me rassure un brin, mais pas totalement. J'espère que le repos et la réflexion te font un peu de bien...

Le professeur masqué a dit…

Zed: Einstein disait: «Je ne pense pas au futur. Il vient trop rapidement.» Pour l'instant, le futur m'indiffère beaucoup.

Bibco: sujet sensible. Vous avez un don, je crois. La relation avec Fille masquée est présentement à chier. Purement. Et une bonne amie, qui ne vit pas ma déprime, partage le même avis. On est à un point de... rupture. Le danger est que je risque de me conditionner à vivre un autre deuil. Pourquoi m'arrêter à un, hein? On verra. La balle est dans son camp, mais aussi dans celui de sa mère.

Hortensia: il y a un recueil des paroles des chansons de Lelièvre: Le charmeur libre (Édition Typo). Intéressant. À cette heure du Festival de jazz, on oublie souvent que, vers la fin de sa vie, Lelièvre arrangeait beaucoup ses chansons de façon jazzée et c'était plus que réussi.

Anonyme a dit…

Tu sais, je me trompe peut-être, mais en lisant ton poème à toi, j'ai eu l'impression que c'était le futur sans elle qui était difficile. L'idée de projet dont tu faisais le deuil, aussi.

Tu es très conscient de la tendance à creuser encore plus la peine, face à ce que tu vis avec Fille Masquée. Pourquoi ne pas laisser la balle là où elle est et faire confiance... Je sais que c'est difficile, mais certainement moins que de tout briser, ce que tu regretterais tant plus tard. Avec les enfants on a besoin de voir très loin et de lâcher prise, comme on dit. Un jour, s'il y a de l'amour, ils finissent pas revenir. Pas quand on voudrait, pas comme on voudrait, mais ils reviennent, pratiquement toujours. C'est tout un luxe, abandonner un père qui nous aime, une fois adulte... Qui l'a???

Je suis heureuse d'avoir de tes nouvelles. Vraiment.

zed xox