07 juillet 2008

L'été où Stephen Harper est devenu souverainiste

C'est la consternation sur la Colline parlementaire. Dimanche matin, alors que la session battait son plein, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a annoncé qu'il était devenu souverainiste. Questionné par les journalistes, le chef du Parti conservateur depuis sept ans a expliqué son choix de la façon suivante: Ce matin, je me suis levé et j'ai senti que c'était fini. Il ne faut pas me demander pourquoi. C'est comme ça. Il n'y a pas de raison précise.

C'est bien sûr la consternation dans la famille conservatrice et certains militants sont choqués par ce retournement inexplicable et inexpliqué.

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Voilà. Il n'y a pas plus à dire. Ce sont les seules explications que j'ai pu obtenir d'Ex-madame Masquée lors de notre deuxième et dernière conversation en près de deux mois. Ce sont les seules que j'obtiendrai, cela, et son souhait que nous devenions de bons amis. Pas de rencontre, tout aura été effectué au téléphone. C'est certain qu'on est partis sur des bonne base pour une amitié, il n'y a pas à dire.

Il n'y aurait pas de futur prospect dans le décor, sinon qu'un chat qu'elle a adopté.

J'ai perdu une blonde que j'ai aimée du mieux que j'ai pu, une belle-famille pour qui j'étais presque un fils et dont j'étais le voisin quasi immédiat parce que j'avais décidé de déménagé à proximité de celle-ci.

J'ai perdu sept années de ma vie et, à 44 ans, ces années sont si précieuses, surtout quand les envies de paternité commence à vous démanger.

J'ai perdu... et j'espère maintenant ne pas me perdre à mon tour.

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Ce billet constituera le dernier portant sur la rupture d'avec ex-madame-Masquée. Non pas qu'elle n'habite plus mes pensées. Je ne suis pas ce type d'individu qui oublie les gens sur demande. Seulement, les réflexions de ce genre ne sont plus à leur place ici sur ce blogue.

J'ouvrirai peut-être un autre espace virtuel pour parler davantage de mon jardin intime. J'ai déjà réservé le titre de celui-ci. Reste à me sentir prêt à le faire. Et je ne suis pas rendu là dans ma route.

Une chose cependant: je ne serai plus le même, mes yeux et mon coeur non plus. En moi, il demeurera quelque chose de brisé. Ma générosité, ma confiance en l'avenir et en l'humain, ma naieveté de croire en son prochain sont durement atteints.

Quant à ex-madame Masquée, je serai toujours partagé entre l'amour, l'incompréhension et la colère. Mettre fin à une relation de sept années de la sorte me laisse un goût plus qu'amer. Son geste est tout aussi absurde et inexpliqué, sinon plus, que celui posé par ma copine d'il y a dix ans qui me plaquait la veille des vacances scolaires en me disant que je n'étais pas assez disponible...

Pour ma part, l'été 2008 se résumera à cette phrase : l'été où Stephen Harper est devenu souverainiste.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Ces sept années ne sont pas perdues... elles te laissent surement quelques merveilleux moments, quelques-uns moins extraordinaires aussi, en souvenirs. Elles ont certainement étés parsemées de joies, de peines, d'épreuves et de petits bonheurs qui t'ont fait évoluer et qui contribuent à faire de toi l'homme que tu es aujourd'hui, celui qui tu seras demain, lorsque le deuil s'achèvera. Parce qu'un jour probablement pas si lointain (oui, oui, vraiment) le bonheur se repointera le nez, promis!! ;)

Ka

Anonyme a dit…

...car c'est cette nouvelle personne qui trouvera une compagne avec qui il fabriquera peut-être un enfant.

Tu seras ce que tu décideras d'être. Tu sais bien que tu ne peux faire porter le poids à l'humanité entière de cette déception, si amère soit-elle.

Pour être resté sept ans dans cette relation, c'est qu'il y avait du positif, de quoi raccrocher ton estime de toi et ton espoir, non?

À toi de choisir ce dont tu te souviendras pour bâtir ou détruire.

Tu vois, l'amitié et la générosité gratuites que tu as trouvées ici, il me semble que ça et certainement plein d'autres choses, ça donne confiance en l'humanité, en la bonté de certaines personnes. Ce n'est pas ce que tu veux, ce que tu cherches exactement, de qui tu veux, mais c'est offert, là, devant toi. Tu balaies ou tu saisis.

Toi qui aimes autant que moi le Dr Julien, pourquoi ne pas passer une partie de l'été à l'intérieur de ce projet auquel j'ose penser que tu crois encore. Un projet où l'obstination et le coeur dominent la faim de tout.

Je dis ça comme ça. Mais tu seras ce que TU décideras. C'est toi qui es aux commandes.

Zed :)

On prend la porte délabrée du sous-sol ou la fenêtre du deuxième sous laquelle il y a justement, par hasard une échelle?

unautreprof a dit…

Il est difficile de sa faire laisser comme ça, sans explications.

Mon premier copain, lui, m'avait fait le coup, après 2 ans et demi, la veille de mes 18 ans.
La veille de mes 18 ans, non mais, il faut le faire non?
Jamais su pourquoi.

Je pense que cette histoire teinte toutes mes autres histoires, vous savez, la peur de se faire laisser tomber n'importe quand, sans trop comprendre. Toutefois, avec le temps, j'ai réussi à garder les bons souvenirs et à constater (admettre) que cette rupture était pour le mieux.

Je pense à vous. Un jour à la fois, livres livres livres.
Pour moi, c'est la seule façon d'envisager la vie quand j'ai le coeur brisé.
Comme disait Jules Renard : "Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux"

Il n'y a que ça de vrai.

La Souimi a dit…

Ouais... Parfois la nature humaine est insaisissable. Il y a de ces mystères...

Mais,,, mais,,,tu verras.... Comme dirais Nougaro: "Tu verras."

En attendant, comme le suggère Unautreprof, lis! Tiens, quelque chose de captivant:" Le problème avec Jane" de Catherine Cusset. Ou bien "Les Corrections", de Jonathan Franzen. La traduction en français n'est pas très bonne mais l'histoire est géniale et te fera sourire. Caricature de la famille américaine typique.

bibconfidences a dit…

Moi j'ai laissé deux autres, deux fois. On arrête d'aimer comme ça. Ça s'use et il ne reste rien que l'on puisse offrir coté amoureux.
Si elle était restée ça n'aurait pas été mieux.
Je pourrais en parler longuement parce que la méchante je l'ai été deux fois...
Et pourtant, on continue d'aimer mais autrement, sauf que ce qui reste ce n'est pas ce que l'autre veut...
Et puis, point n'est besoin d'une séparation qui fait mal pour changer, on change tout le temps, même sans cette épreuve tu ne serais pas resté le même...heureusement, parce que l'évolution, c'est la vie.

Anonyme a dit…

étrange de "tomber" sur ce blog alors que mon mari m'a répudée il y a 5 semaines après 35 ans de mariage et un préavis d'une semaine.
Moi aussi ,je suis prof ( en france) et deux jours après l'annonce je passais un examen professionnel important !

Des similitudes, si ce n'est que j'ai quelques années de plus : 57 ans et l'usure de 35 ans de sacrifices.

Bon vent pour la reconstruction !

bobbiwatson a dit…

Une rupture n'a jamais de "quand" ni de "comment" idéal. Comme l'a dit "Bibco" ça arrive comme ça1 N'oublie jamais que le "flushé" a toujours plus mal que le "flusheur". Il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas chercher à comprendre ... car il n'y a rien à comprendre!

Une pause hormonale peut être salutaire! Le désir de paternité peut devenir un expédiant!!!!

Courage Prof! Tu vas y arriver : tu seras heureux!

Sophie a dit…

désir de paternité? hey bien!

enfin, je t'envois une petite étoile, rien que pour toi...
prends ton temps

Le professeur masqué a dit…

Ka: il y a eu des moments merveilleux, c'est vrai, mais c'est un peu comme un film: quand la finale est poche, le film est poche... Pour le reste, ces années sont perdues dans le temps qui passe, pas dans les énergies qui j'y ai mises.

Zed: le temps file, Zed. Une nouvelle compagne, du temps de fréquentation... La cinquantaine arrive rapidement. Pas sûr de vouloir être Yves Montand. Pour le reste, je me méfie de l'imagination d'En saignant...

Un autre prof et Souimi: vous voyez, Ex m'a demandé beaucoup de remises en question et, de la voir partir comme ça après sept ans, d'une façon aussi ahurissante, n'a aucun sens. Elle en respecte même pas ses propres lignes de conduite.

Lorsqu'elle affirme ne pas savoir pourquoi, c'est l'une des plus belles âneries qu'on en m'a jamais envoyée. Je me dis qu'elle ne veut pas le savoir parce que la réponse entrerait en contradiction avec son discours, ses valeurs. Elle ne se ment pas ouvertement. Elle se ment par omission. De toute façon, vaut mieux ne plus chercher à comprendre.

Bibco: j'ai déjà été «le méchant», moi aussi. Mais pas sans raison, pas comme ça. Pas de façon aussi... Ce n'est pas tant la rupture comme la façon.

Nicole: Bonjour Nicole. Peu importe l'âge, le pays, les gens se ressemblent. Mes pensées vous accompagnent.

Bobbi: chaque chose en son temps.

Sophie: merci pour l'étoile! Mon firmament en a besoin!

Anonyme a dit…

Prof masqué,

Tu n'es aucunement obligé de me répondre, mais il y a un bon bout de temps que je me fais cette réflexion. Elle vaut ce qu'elle vaut et c'est peut-être tout simplement rien. Mais comme tu avais déjà été dans cet état lors de la rupture précédente, se pourrait-il qu'elle ait simplement craint tes réactions lors de celle-ci et qu'elle préfère s'en dégager le plus possible, là, peut-être pour ne pas y être mêlée par manque d'intérêt ou au contraire, parce qu'elle fait ce qu'elle croit être le mieux et pour toi et pour elle? Je parle de la façon de rompre, bien sûr.

Le pourquoi, oui, l'amour s'use et demande beaucoup de temps et d'entretien, de projets communs, tout ce que tu sais déjà, tout ce qui conjugue souvent l'infinitif passé du verbe savoir.

C'est une réflexion, comme ça...

Tu te méfies de l'imagination de ES, de ses histoires rocambolesques, mais tu n'as pas à te méfier de son coeur. Il sait tendre la main.

Pour ton désir de paternité, comme tu es déjà papa biologique, bien peut-être qu'un jour tu deviendras famille d'accueil ou d'adoption?

Je t'envoie, moi, un anneau de Saturne. Tu n'as qu'à choisir la couleur et le diamètre. Ne crains rien, ce n'est pas si lourd. :)

Zed