16 mars 2009

L'affaire est chocolat?


Je me pose trop de questions. Ma psy me l’a dit récemment. Je suis comme ça. Impossible de me changer à moins d’une médication plus sévère. Nelligan n’aurait pas écrit le Vaisseau d’or s’il avait été sous le Prozac. Ibid pour mes modestes billets et moi, que je me dis.

Donc, au début de la semaine dernière, j’ai été confronté à une situation suscitant chez moi maints questionnements.

Explications.

Ma commission scolaire a adopté une politique anti-malbouffe qui a exigé qu’on retire des distributrices du salon du personnel les boissons gazeuses et le chocolat qu’on y retrouvait bien que seuls des adultes aient accès à celles-ci. Malbouffe maléfique… que de crimes on commet en ton nom!

On a eu beau expliquer à la direction que nous étions des adultes et que les ventes de ces distributrices servaient à amasser des fonds pour le comité social de l’école, rien n’y fit.

Or, ne voilà-t-il pas que j’ai remarqué cette semaine que de vaillants élèves de mon école finançaient un prochain voyage à l’étranger en vendant du chocolat, et ce, au sein même des murs pas si infranchissables de mon institution scolaire.

Ils en vendent aux élèves, aux collègues enseignants, au personnel de soutien, à n’importe qui qu’ils réussissent à émouvoir avec leur regard piteux et culpabilisant ou qui ont envie tout bonnement de chocolat.

Interdiction pour des adultes de se procurer du chocolat dans des distributrices servant à financer des activités sociales, mais permission pour des élèves de vendre du chocolat honni sans aucun problème pour financer leur voyage.

Ai-je oublié ma médication ou y a-t-il un problème de cohérence ici?

7 commentaires:

bobbiwatson a dit…

Prof,

Ta CS, comme celle de bien d'autres intervenants qui te lisent religieusement, applique le principe de deux poids deux mesures. Comme ces jeunes SONT SUPPOSÉS VENDRE leur chocolat À L'EXTÉRIEUR des murs de l'école et comme les directions d'école sont souvent aveugles ... Comme tu le vois, il n'y a rien à comprendre là-dedans! Vive les voyages!



p.s. Nelligan prenait une médication plus puissante que le Prozac.

Bulle a dit…

J'espère qu'il est "équitable" le chocolat parce que le principe ne l'est pas...

Hortensia a dit…

Ces politiques contre la malbouffe sont pleines d'incohérences, tu sais ce que j'en pense, et décider que les profs ne sont pas en mesure de choisir s'ils mangent du chocolat (ou n'importe quelle «cochonnerie», d'ailleurs), c'est encore plus stupide et infantilisant.
Pourrait-on avoir la paix?!

Le Prof a dit…

À mon école le chocolat vendu lors des dernières campagnes de financement comportait plus de 70% de cacao, à cause de cette politique, dit-on.

Et moi aussi je réclame le droit d'avoir la paix, surtout avec les idées de changer le zonage afin d'éviter que des commerces de fast-food se retrouvent près des écoles... N'importe quoi!

Lapsus a dit…

Tu as absolument raison mais le problème, lorsqu'on parle de malbouffe et mauvaises habitudes alimentaires, ce n'est pas le ''once in a while'' (vente de chocolat pour les voyages) mais la quotidienneté des mauvaises habitudes (les machines distributrices).

Je sonne moralisateur mais c'est ça.

Le professeur masqué a dit…

Hortensia: infantilisant? Complètement débile, oui. Et au cégep, qu'est-ce qu'on attend pour vous protéger? Vos administrateurs ne vous ament pas assez?

Le prof: le zonage antimalbouffe, quelle connerie! Il ne faudra pas rester à côté d'une école si l'envie vous prend de manger un chips...

Lapsus: moralisateur? Pantoute! Votre point de vue est fort pertinent et je l'accueille avec plaisir puisqu'il modifie mon regard sur la chose.

C'est juste le parfum d'incohérence qui m'embête, surtout quand on vend dans l'école même. Il existe une foule d'autres produits qui auraient pu être retenus pour la vente.

Je ne blâme pas les profs qui gèrent ces activités. Ils choisissent des produits vendeurs. Mais tout cela montre l'absurdité d'un système qui veut régir l'alimentation des jeunes et des profs.

Hortensia a dit…

Imagine, rien ne nous est interdit et on est même capables de décider tout seuls de ce qu'on mange! C'est fou, non?! Quel danger pour la santé publique!