17 mars 2009

Le Conseil du statut de la femme et le béton


Le Devoir nous apprenait aujourd'hui que, selon le Conseil du statut de la femme, le prochain budget du gouvernement Charest serait discriminatoire parce les investissements dans les infrastructures favoriseraient davantage les hommes que les femmes. D'après sa présidente, Christiane Pelchat, la somme prévue de 13,9 milliards pour les infrastructures «ne bénéficient pas aux 50% de la main-d'oeuvre active que sont les femmes.»

J'ai beaucoup de difficulté avec cette affirmation parce qu'elle ne tient pas compte de la réalité. En effet, actuellement, des statistiques démontrent clairement que ce sont les hommes qui sont actuellement les plus grandes victimes de la crise actuelle.

«Nous apprenons qu’en novembre, décembre et janvier, il s’est perdu au Canada quelque 213 000 emplois. De ce nombre, 166 000 étaient des emplois occupés par des hommes, contre 47 000 par des femmes.

Donc, près de 8 emplois sur 10 perdus au pays depuis novembre étaient occupés par des hommes.

Aux États-Unis, en guise de comparaison, 82 % des emplois perdus depuis décembre 2007, c’est-à-dire depuis le début officiel de la récession dans ce pays, étaient occupés par des hommes...

Encore plus impressionnant, alors que 1000 femmes ont perdu leur emploi pendant la période de référence, contre 30 000 hommes...»


Si la crise perdure, il est fort problable que cet écart se rétrécira sensiblement, car il y a aura plus de secteurs à prédominance féminine qui pourraient être touchés.

N'empêche que de suggérer de vouloir gérer la crise en divisant les emplois selon le sexe est aberrant dans la mesure ou l'on devrait privilégier les mesures qui seront les plus efficaces pour relancer l'économie. De plus, un emploi perdu par un homme se traduit très souvent par une perte importante quant aux revenus d'une famille. Et comme plus d'hommes que de femmes perdent actuellement leur emploi...

Une suggestion, madame Pelchat: un peu d'analyse avant de crier au sexisme.

2 commentaires:

bobbiwatson a dit…

Cette dame veut que l'$ investi dans les infrastructures soit plutôt investi dans l'éducation et la santé. C'est une bonne idée en soit, mais a-t-elle pensé que pour aller à l'école et à l'hôpital il faut des routes? Et ces routes, qui les fera? Je ne pense pas que, par souci de féminisme, les femmes fassent du pic et de la pelle! Soyez un peu plus réaliste Madame Pelchat! Les femmes que vous représentez vous en seront reconnaissantes.

Lapsus a dit…

Investir dans l'éducation et la santé, ça veut aussi dire qu'on répare les toits qui coulent, le béton qui se fissure, les salles d'urgences vieilles de 40 ans etc.

Et les routes, qui les utilisent?