21 octobre 2010

Un directeur adjoint le dit

Je pense que je vais aller travailler au privé à Kirkland. Ce directeur adjoint est la seule autre personne que j'ai entendue dénoncer le bulletin uniforme à trois étapes.

Les caractères gras sont de moi. De maudits bons arguments pour montrer que ce bulletin à trois étapes sera une véritable plaie au secondaire.


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Eric Casarotto

L'auteur est directeur adjoint à l'école secondaire privée Kuper Academy, à Kirkland.

J'ai récemment assisté à une session d'information sur les nouvelles orientations en évaluation du ministère de l'Éducation à la suite de la décision de retourner à un bulletin «conventionnel» et de prioriser l'évaluation des connaissances. L'annonce d'une approche quantitative simplifiée m'apparaissait a priori comme une sage décision et j'attendais donc avec intérêt les instructions détaillées.

Le bulletin simplifié est une nette amélioration sur le bulletin de la réforme. Il permet aux parents de comprendre facilement le progrès de leurs enfants sans décortiquer des pages de compétences qui aboutissent finalement à la même conclusion. Hélas, il y avait aussi de mauvaises nouvelles.

Ma première déception est survenue lorsque le responsable nous a informés des changements aux règlements scolaires pour 2011. L'année scolaire sera divisée en trois étapes avec des dates limites imposées par le ministère, le 15 novembre, le 15 mars et le 10 juillet. Une communication supplémentaire sera remise aux parents à la mi-octobre. Ceci prendrait la forme d'une évaluation anecdotisé sans notes officielles. Les deux premières étapes auront une pondération de 20% chaque et la troisième 60%. Pourquoi ce chambardement?

L'ancien régime laissait le choix à l'école. La direction était libre de diviser l'année scolaire en quatre étapes ce qui permettait aux parents de recevoir quatre bulletins complets: début novembre, fin janvier, fin mars et fin juin. De plus, la pondération des deuxième et quatrième étapes était majorée afin de refléter les examens de janvier et de juin. Ceci motivait les jeunes à se préparer au passage des épreuves officielles de mi et de fin d'année. Il faut noter que les parents recevaient un bulletin à la fin de la période d'examen de mi-année et non trois mois plus tard comme le prescrit le MELS. La question se pose: à quoi sert le passage d'examens de mi-année si ceux-ci non plus de valeur à la note finale?

La maquette de cours est également affectée par ces nouveaux règlements. Au secondaire, les écoles ont toujours pu proposer des cours donnés à la mi-année. Par exemple, au premier cycle, l'école pouvait offrir le cours d'art plastique de septembre à janvier et le cours d'art dramatique de janvier à juin. Les élèves profitaient d'une plus grande variété de cours. Ceci permettait un meilleur emploi du personnel, car l'école pouvait planifier des tâches de travail plus équitables et équilibrées. Cette option n'est plus possible sous le nouveau régime.

Le problème est encore plus sérieux pour les finissants de cinquième secondaire. Le 1er mars est la date limite des inscriptions au cégep. Sous le nouveau régime, les élèves ne pourront soumettre que le bulletin de novembre. Donc, il sera très difficile de changer de cours avant le premier bulletin; échec en maths sciences tant pis! De plus, un élève qui éprouve de la difficulté pendant la première étape verra ses chances d'admission diminuer même s'il redouble d'effort pendant la deuxième étape. Pourquoi pénaliser les jeunes lorsque l'admission aux programmes pré-universitaires devient de plus en plus compétitive?


Le MELS s'est empressé de promouvoir la simplicité du nouveau bulletin, soit la réduction du nombre de compétences. De plus, la nouvelle orientation permet la définition plus claire des connaissances et la rationalisation des épreuves obligatoires en quatrième secondaire.

Certes, les parents trouveront ce nouveau bulletin plus facile à lire, mais il est difficile de comprendre pourquoi le MELS tient mordicus à dicter la division de l'année scolaire. Selon les nouvelles règles du MELS, il sera donc illégal d'en faire plus pour les élèves... pas question d'offrir quatre vrais bulletins. Le MELS décide donc de niveler par le bas au lieu de laisser le choix aux directions d'écoles, qui sont les mieux placées, pour décider de l'organisation de l'année scolaire. C'est donc la valse perpétuelle de l'éducation, deux pas en arrière et un pas en avant.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Il était temps que ce directeur d'école allume. Ça fait au moins deux mois que la nouvelle est sortie dans les journaux. Belle veille pédagogique!

Smeugd

Le professeur masqué a dit…

Je connais une ministre qui n'allume pas.

Le professeur masqué a dit…

Smeugd: cela étant dit, je pourrais vous rappeler un billet que j'ai écrit quelques jours après l'annonce de la ministre, billet que les journaux n'ont pas publié. Ce que ce directeur avance, j'ai tenté de l'amener dans les médias, sans succès.

Anonyme a dit…

Vous avez peut-être reçu (étant enseignant) des liens cette semaine au sujet des informations données par le MELS sur le bulletin de l'an prochain. Il est dit dans une lettre aux parents que l'an prochain seules les connaissances apparaitront dans le bulletin. Les enseignants ont un autre son cloche, il est dit que les connaissances et les sacro-saintes compétences seront évaluées mais plus loin on dit :

«. Les nouveaux cadres d’évaluation s’appuieront sur ces documents et feront en sorte que les résultats des élèves reflèteront l’ensemble de leurs apprentissages, c’est-à-dire leur maîtrise des connaissances et leur utilisation dans différents contextes».

Quoi penser? Je persiste à dire qu'il y a une mauvaise volonté au MELS : c'est difficile de lâcher prise pour eux.

Anonyme a dit…

Vous avez peut-être reçu (étant enseignant) des liens cette semaine au sujet des informations données par le MELS sur le bulletin de l'an prochain. Il est dit dans une lettre aux parents que l'an prochain seules les connaissances apparaitront dans le bulletin. Les enseignants ont un autre son cloche, il est dit que les connaissances et les sacro-saintes compétences seront évaluées mais plus loin on dit :

«. Les nouveaux cadres d’évaluation s’appuieront sur ces documents et feront en sorte que les résultats des élèves reflèteront l’ensemble de leurs apprentissages, c’est-à-dire leur maîtrise des connaissances et leur utilisation dans différents contextes».

Quoi penser? Je persiste à dire qu'il y a une mauvaise volonté au MELS : c'est difficile de lâcher prise pour eux.

ProfUntel a dit…

Comment se fait-il que le MELS en soit rendu là et que personne dans les médias et dans nos leaders, ne se scandalise publiquement? J'essaie de rejoindre l'attachée politique de la ministre Beauchamp, sans succès. Nos jeunes méritent mieux que ça! Ce bulletin unique tel que présenté ne doit pas passer! La LIP me dit responsable de mes évaluations dans ma classe et je doit me plier à un cadre qui suscite déjà de grandes inquiétudes. Je n'ai jamais été consulté pour ce bulletin.Il produira trop de problèmes pour les jeunes: Trois étapes au lieu de quatre, bulletin au 15 mars pour les élèves de la 5e secondaire, le 20 - 20 - 60 pour les trois étapes, la troisième étape semble être un bilan et non une étape. Quel bel exemple pour nos jeunes qui voient tout ça! Nous sommes mûrs pour une prise de parole publique dans le but de faire corriger le tir pour le meilleur avenir de nos jeunes.

Le professeur masqué a dit…

ProfUntel: j'ai essayé de passer le message dans les journaux. Cette décision de la ministre est une erreur.