Depuis quelques jours, comme je suis fatigué, il m'arrive de déparler avec une rigueur et une vigueur qui m'épateraient moi-même si j'avais l'énergie de le remarquer et de réagir.
Ainsi, avant-hier, dans un groupe absolument merveilleux, j'ai donné, sans m'apercevoir de l'absurdité de la chose, la consigne suivante: «Vous devez m'écrire un texte de deux pages à l'encre noire ou blanche, à votre choix.» On comprendra que je pensais plutôt à de l'encre bleue.
Ne voilà-t-il pas que, hier, mes 32 élèves m'ont soigneusement remis chacun leur devoir: deux feuilles blanches soigneusement agrafées. Qu'est-ce que je pouvais leur dire ou faire? Un grand sourire, un hochement de tête.
Au delà de leur audace et de leur intelligence, ce que j'ai le plus apprécié est leur solidarité dans l'humour. De beaux gamins.
Enfin. Ce ne fut pas trop long à corriger.
4 commentaires:
Les vrais beaux gamins auraient compris ta consigne réelle. Te remettre des pages blanches, alors que tu leur laissais le choix entre encre noire ou blanche, ressemble plutôt à un affront qu'à un trait d'humour collectif.
Tu as enfin des élèves qui ont compris à quel point la correction t'horripile: c'est leur point d'intelligence. Ils doivent avoir des frères/soeurs à qui tu as déjà enseigné.
Anonyme 1: je pense que je ne suis pas un épais et que vous parlez à travers votre chapeau. Depuis le début de l'année, nous avons d'excellentes périodes ensemble. Ils sont respectueux et obéissants. Une fois le premier travail remis, ils se sont empressés de remettre le bon qui respectait toutes les consignes... ou presque.
Anonyme 2: je pense qu'ils aiment jouer. Moi aussi.
Rooooo... voilà un groupe que j'aimerais avoir. Intelligent, audacieux, solidaires, complices et, quoiqu'en pense Anonyme 1, c'est de l'humour collectif et une belle démonstration de la bonne relation de collaboration prof-élèves qui existe dans la classe.
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