09 mai 2008

Amenez-en des examens!

Lorsque la ministre Courchesne a annoncé son plan sur le français, elle indiquait qu'il y aurait un examen d'écriture à la fin de la quatrième année du primaire. Certains ont maugréé contre cet ajout.
Que diront-ils quand ils apprendront qu'on instaurera sous peu un examen final d'écriture au primaire et que la correction de ce dernier sera centralisée au MELS? Comme il s'agirait d'une épreuve semblable à ce qui se fait en cinquième secondaire, deux questions me viennent à l'esprit:
  • quelle importance aura cette épreuve quant à la certification du jeune?
  • comment celle-ci s'inscrira-t-elle dans le bilan des apprentissages?

Lentement mais sûrement, quant à moi, la ministre est en train de transformer l'évaluation, possiblement dans le but de contrer ce qu'elle n'aime pas de la réforme. En procédant à la pièce, elle veut éviter de «jeter le bébé avec l'eau du bain». Par contre, il faut se demander si ces mesures n'introduiront pas dans le système suffisamment de contradiction pour que celui-ci se mette à dérailler.

La ministre est aussi en train de transformer le programme de formation de français en établissant un comité sur la progression des apprentissages. En déterminant ce qui sera vu et quand, elle ramène heureusement une certaine cohérence verticale dans les apprentissages. Il conviendrait qu'on fasse de même avec les discours vus en classe. Actuellement, par exemple, tout et chacun parle de la nouvelle littéraire quand il le veut, brûle le matériel des années suivantes, etc. Certains élèves voient et revoient la même matière dans les écoles où la communication entre les niveaux est faible.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

La ministre est en train? Elle fuit vers où, tu sais?

(Vers le vide?)

Zed ;-)

bobbiwatson a dit…

Est-ce la ministre qui parle de "enseignement ordinaire" et de "élèves ordinaires" pour remplacer le mot "régulier"? Les modifications dont vous parlez doivent rejoindre le reste ...

Anonyme a dit…

« dérailler » disais-tu aussi. Les images sublim... inales vont bon train! (Et ne dit-on pas que le petit va loin?)

Je dois dire que j'aime assez aussi l'association implicite entre compétences transversales et cohérence verticale et celle entre censure et « brûle le matériel ». J'aime bien l'effet muffins dans « les discours vus ».

Je me demande si ce ne serait pas en rapport avec le renouvellement du système d'aération capillaire! :D Zed

Anonyme a dit…

Dans notre grosse école c'est vraiment n'importe quoi entre les niveaux. Nous avions, cette année, des sous pour acheter des livres en séries de classe. Personne n'était en charge de s'assurer de la cohérence des achats entre les niveaux et de la pertinence des titres proposés. Personne ne veillait à une certaine progression littéraire, personne ne s'assurait que les livres choisis avaient une certaine "valeur" pédagogique. Désolant comme toujours. Cette année en secondaire 2 j'ai travaillé le conte québécois (parce que nous avions un volet "conte" dans le manuel et que je voulais présenter un conteur "live", en l'occurence Alain Lamontagne, à mes élèves)...parait que des profs de 1 avaient aussi travaillé le conte l'an dernier et j'imagine alors que des profs de 3 le feront aussi l'an prochain...c'est déprimant!Aucune cohésion entre les niveaux...mais c'est dur aussi avec plus de 30 profs de français dans l'école, des changements d'affectation à chaque année et un jeu palpitant de chaise musical...sans compter les remplacements à la tonne et les profs d'arts plastiques qui enseignent le français car pas de travail dans leur champ...

Laurence la petite démone

Le professeur masqué a dit…

Anonyme: ton témoignage rejoint beaucoup ceux d'autres enseignants. En laissant les profs faire lire des textes variés, on assiste à de la répétition dans les cours et on survole parfois la matière au lieu d'aller en profondeur. C'est, quant à moi, un véritable foutoir pédagogique.

A.B. a dit…

La planification globale est vraiment une bonne chose. Chez nous, les enseignants du premier cycle l'avaient déjà faite, mais pas au deuxième. Ça va éviter à des collègues, que ce soit chez nous ou ailleurs, de longues discussions qui tournent en rond et des conflits potentiels.

Jonathan Livingston a dit…

J'ai été aussi surpris de voir dans les manuels des types de discours se promener dans les niveaux à qui mieux mieux, je croyais naïvement que chaque niveau avait encore son menu. Le descriptif et récit d'aventures en un, je croyais le conte toujours le menu principal du sec. 3 avec le texte explicatif, qui a supplanté le texte, maintenant tombé en désuétude si je ne m'abuse, expressif pour une raison qui m'est encore obscure. J'aimais bien enseigner ce genre de texte plus près encore du texte argumentatif pour justement y préparer. La nouvelle littéraire, le menu du 4 et l'extrait de roman celui de 5. Enfin, l'argumentatif pour les deux derniers niveaux. Ben, maintenant, on trouve de tout partout pour tous les goûts. Il est temps que je relise les programmes nouveaux! J'ai manqué quelque chose!

Jonathan Livingston a dit…

Le chapitre 5.1 du programme de formation de l'école québécoise qui concerne l'enseignement du français au secondaire n'est-il pas assez nul à votre goût? Pas même une table des matières.

A le lire tout de même, on comprends que rien n'est structuré dans le temps, tout est refocusé sur les 3 compétences disciplinaires: lire, écrire et s'exprimer oralement auxquels on ajoute des bémols compétentes!

Voilà pourquoi les menus sont si semblables d'un niveau à l'autre dans les nouveaux manuels. C'est juste que, par tradition, bien des enseignants continuent de faire plus les contenus des niveaux respectifs tels qu'ils étaient dans les programmes antérieurs. Dans les petites écoles, on a la chance de se parler. Évidemment, dans une polyvalente, avec tous les nouveaux venus, je vois le résultat. C'est quand même fabuleux que personne au ministère ou dans les maisons d'édition n'ait pensé à cela. Ou on y a justement bien pensé... On va refaire refaire refaire les manuels aux frais des contribuables insouciants.

Moi, si je veillais au grain, je surveillerais les relations entre les gens du ministère et les gens de l'édition, ça sent étrange... vous ne trouvez pas?

Enfin, quand on est loin de Québec, on peut difficilement s'imaginer ce qui s'y passe vraiment... Curieux qu'en éducation l'influence des gens de la capitale soit si importante...

Le professeur masqué a dit…

Safwan: le problème chez nous , c'est que le premier cycle a fait sa planification sans en parler au deuxième. La secondaire trois fait ses affaires. Le dernier cycle se ramasse donc avec rien... Pas fort!

Cette semaine, j'ai dit en boutade que j'allais en première secondaire brûler le matériel de tout le monde...

Jonathan: quant à moi, le fait qu'il n'y ait pas de progression dans les discours est un joyeux bordel!

A.B. a dit…

Idem chez nous: premier cycle, on se parle, troisième secondaire, dans son coin et le reste, 4 et 5, on fait ce qu'on peut.
J'aime bien ta boutade! :O)

Anonyme a dit…

Je suis dans une colère noire !!!

Enseignante à la retraite, j'aide 2 jeunes de 5ème année du primaire qui font partie d'une classe à niveau double (5ème et 6ème). Or toute l'année,ces enfants ont été poussées dans leur retranchement en devant assimiler des compétences du niveau de la 6ème année. Elles ont trimé dur,(surtout en français), ont eu des devoirs et subi des évaluations qui ne se concentraient pas uniquement sur les compétences de leur niveau, mais sur celles du niveau supérieur.

Le bouquet, c'est que les examnes de fin d'année pour la classe de 5ème sont, en fait, d'anciens examens de fin de cycle. (6ème année)

Cela m'enrage car, pour accéder soit à des écoles privées ou encore simplement pour pouvoir prétendre à une admission dans une concentration dans une école publque, ce sont les résultats de 5ème qui sont pris en compte, puisque ces admissions se font en octobre pendant que ces mêmes élèves seront en 6ème.

Alors que l'on constate que, de plus en plus, l'école publique force la note sur les concentration pour retenir des élèves de calibre supérieur, il en résulte que ceux et celles qui se retrouvent dans des classes dites «régulières» sont déavantagés.

Ces jeunes sont et seront pénalisées par un manque flagrant de cohérence et de suivi. Leur estime de soi en a pris un coup et ça me crève le coeur. À quand un vraie supervision de ce qui s'enseigne dans nos classes et le respect intégral du programme pour chacune des années du cursus ?

Une vieille dame qui a conservé son âme de pédagogue !!!