07 juin 2008

Le courrier du gros orteil

Plusieurs titres me sont venus à l'esprit en pensant à ce billet.
  • Le supplice de la goutte;
  • C'est la goute qui fait déborder le vase;
  • Vraiment nul goutte que goutte;
  • Un malheur ne vient jamais seul;
  • Prof masqué a du sang royal.
Puis, Le courriel du gros orteil s'est imposé à mon esprit. Vous comprendrez assez vite, si vous ne la voyez pas déjà venir.

Mon gros doigt du pied gauche me fait atrocement souffrir. Deux jours de douleurs intenses déjà. À boitiller. À marcher sur une jambe. À être un prof unijambiste. Puis, ce matin, après ne pas avoir dormi de la nuit (en fait, je dors encore très peu), me rendre à l'hôpital.

Ma voiture est manuelle, vous le saviez? J'ai alors dû embrayer avec le pied droit. Essayez, vous verrez: c'est un vrai plaisir... C'est là qu'on se félicite d'avoir appris à le faire pour passer le temps en conduisant.

Cinq heures d'attente seulement. Une fois le docteur vu, tout va très vite. Comme d'habitude. Évaluation. Prise de sang. Diagnostic: j'ai la goutte sans avoir un taux d'urée anormal. Rien à comprendre, il paraît. Pas de traitement à long terme prévu. Prescription et retour à la maison. Vous en discuterez avec votre médcecin de famille. Je n'ai pas de médecin de famille. En plus, je n'ai plus de carte d'assurance-maladie. Oublié de la renouveler. La totale.

Seul à la maison. Incapable au moins de corriger parce que trop frosté par la douleur. Et j'ai mis les béquilles de côté pour marcher (péniblement) avec une canne.

Professor House. Voilà la seule image que j'ai en tête. Ça et que l'été part décidément du mauvais pied... Y'a rien de mieux que les images poétiques pour faire de l'humour, hein?

J'ai la canne, la douleur, les médicaments, la barbe et le côté baveux. Manque la moto. Hey! La Peste, tu me fais faire un tour?

Au moins, j'en ai profité pour m'amuser un peu. J'ai manqué une rencontre importante aujourd'hui avec des profs d'université. Je leur ai donc fait parvenir ce message pour expliquer mon absence:

Mesdames,

Luc a été absent aujourd'hui parce qu'il a dû aller à l'hôpital.

Sa mère.


Gageons qu'elles n'en voient pas trop souvent de ces billets d'absence...

24 commentaires:

Marie-Piou a dit…

Oh god. Juste le mot " goutte" me fait mal. J'imagine seulement ce que ce doit être!

Bon courage!

On soigne ça comment?
(Je ne suis pas assidue du Docteur House!)

Le professeur masqué a dit…

Marie-Piou: Un médicament contre l'arthrite, un contre l'inflammation et un contre les effets secondaires causés par les deux premiers! Dix jours de pilules colorées. Repos, béquilles et glace, selon le caractère du malade. J'avais pensé à l'amputation, je te l'avoue...

Mes élèves ont des exposés de fin d'année lundi, mardi et mercredi. Ils y travaillent depuis un mois. Ou crois-tu que je vais être lundi?

C'est le cerveau qu'on devrait m'amputer.

bobbiwatson a dit…

La prochaine auto sera certainement une "automatique"? Même amputé du gros orteil gauche tu pourras conduire ... ha! ha! ha! Je compatis avec toi :)
Bravo pour ton professionnalisme : tes élèves te verront arriver avec une canne ou avec des béquilles. Mais TU SERAS LÀ!

Anonyme a dit…

Oh lala... On a bien tous notre talon d'Achille, même si je devine que ce n'est pas le pied...

Je ne te parle pas de t'épargner la correction... Je devine que tu ressens devoir ça à tes étudiants.

Tu as réussi à embrayer du pied droit? Ça alors... Je ne saurais pas.

Prends soin de toi, alors! Zed

Hortensia a dit…

Il est très craquant le docteur House, je dis ça de même.
Puis, dis-toi que si l'été commence bien mal, les choses peuvent juste s'améliorer.
(Bien drôle le billet d'absence!)

Le professeur masqué a dit…

Bobbi: des fois, je me trouve con, aussi...

Zed: repos, repos, repos...

Hortensia: tu crois?

Marie-Piou a dit…

Que de dévouement!

Je les ferais défiler à mon chevet avec un cadeau obligatoire pour le convalescent!

Ça aide à l'attribution des notes ;) et ça réoriente gaiement le début de l'été!

Hortensia a dit…

Mais si, je te dis! ;-)

bobbiwatson a dit…

L'été ne commence pas si mal que ça! L'été ne commence que le 21 juin!
On peut finir le printemps ????
La goutte ne gouttera plus en été. Il faudra juste faire attention au reste.

A.B. a dit…

J'adore ton billet d'absence! lol

Te voir conduire doit être assez unique comme expérience!

Guéris vite!

Une femme libre a dit…

Pauvre vous! Il faut d'abord guérir mais un changement majeur s'impose pour éviter une rechute. La goutte a beaucoup à voir avec l'alimentation et les végétariens n'en souffrent pas. C'est presque l'été, les vacances donc un temps idéal pour s'y mettre. Je vous propose "Becoming vegetarian, the complete guide to adopting a healthy vegetarian diet" une bible en la matière écrite par des diététistes, Brenda Davis et al, comme lecture d'été.

Le professeur masqué a dit…

Marie-Piou: je retiens l'idée...

Hortensia: ben, je te cré...

Bobby: printemps à chier alors...

Safwan: je peux tenter de te montrer...

Une femme libre: là réside le msytère de la chose. Le prof masqué ne mange pas de viande rouge, ne boit pas d'alcool et évite les gras. Il a déjà été supervisé par une diététiste il y a deux ans. Donc, il va falloir chercher ailleurs. En même temps, les tests sanguins sont beaux...

Une femme libre a dit…

Vous êtes une exception de la nature alors, il y en a! Pas trop inquiétant donc car il y a fort à parier que ce douloureux épisode goutteux soit le seul de votre vie.

Votre billet d'absence inusité vous a-t-il valu des commentaires?

bobbiwatson a dit…

Pas de viande rouge, pas d'alcool, pas de gras, pas de noix ... Le STRESS peut-être? Il est présent dans toutes les maladies incompréhensibles. Ça peut aller avec le printemps à ... ;)

Une Peste! a dit…

Dans un Side-Car, ce serait bien?

Un side-car bavarois. Pour fiter avec la Volvo.

Anonyme a dit…

Je pige pas comment tu freines en appuyant simultanément sur l'embrayage tout ça avec un seul et même pied...

J'ai essayé, suite à ton billet, la conduite un pied-trois pédales et... non...

Tu dois avoir un pied destal. ;-)

bibconfidences a dit…

C'est terrible souffrir hein. Moi je ne m'y fais jamais. Faut dire que j'ai pas le taux de seuil à la douleur très élevé. Alors sois assuré cher prof au masque de douleur que je suis de tout coeur avec toi.

Le professeur masqué a dit…

Une femme libre: Non. Il faut croire que les profs d'université n'ont pas le sens de l'humour...

Bobbi: ouins, peut-être.

Une Peste: anytime... Ça me fait penser à un épisode d'Indiana Jones.

Zed: on peut débrayer sans embrayage. à basse vitesse, j'y arrive. C,est à haute vitesse, le problème. Un copain passait ses vitesses sans embrayage, au son comme il disait.

Bibco: merci.

Marie-Piou a dit…

Tu prends du mieux? ça fait effet les médoc?

Le professeur masqué a dit…

Marie-Piou: oui, mais ça ne me gèle pas le coeur en peine. Va falloir augmenter la dose.

Marie-Piou a dit…

Bon finit le niaisage : je dis MORPHINE!

Je te taquine, bien sûr.

Allez courage!

"Ya rien qui n'arrive pour rien"
Phrase usée, s'il en est une... pourtant, elle s'avère souvent vraie. Allez courage prof masqué!

Jonathan Livingston a dit…

Commentaire pas forcément à publier...

"Diagnostic: j'ai la goutte sans avoir un taux d'urée anormal." C'est assez fascinant cela, une goutte-"like" du gros orteil.

Bon, comme j'ai dit ailleurs je crois en des choses comme à la théorie que les dérèglements biologiques transposent toujours des conflits psychologiques. Bref, Prof la douleur même si elle ne change rien à l'autre, est probablement là pour soulager un peu l'autre quand même et continuer de fonctionner en attendant que ça se calme un peu. Le pied est toujours symboliquement en rapport avec nos difficultés relationnels (sur nos pieds on peut danser), notre marche vers l'avenir...

Comme j'ai vu votre besoin d'exprimer s'exprimer, je comprends la douleur de la séparation... Il faut trouver à exprimer par les mots aussi dans le réel ou par des actions réels, malheureusement tapoter un
clavier ne rivalisera jamais avec la parole ou des actes. Ensuite, bien quand le temps viendra, il faudra sûrement faire les pas nécessaires pour retrouver l'équilibre souhaité, bref consentir à aller vers de nouvelles rencontres... C'est un long processus tout ça des fois, je sais bien de quoi je cause. Mon divorce il y a 5 ans m'a lancé dans toute une aventure avec des passage difficile...

Bon, on est aussi tellement civilisé, la colère, on ne se permet plus de l'exprimer parce que c'est pas bien surtout chez un bon prof... La colère n'est pas moins là et son venin, ben des fois il se retourne contre nous. Pas le goût d'aller lui balancer un peu de colère à l'ex. qui mérite sûrement un peu la chose...
Évidemment, être en colère contre ce qu'on aime encore est assez inconfortable... Mais bon ce la peut être thérapeutique.

Bon, je suis mauvais poète!
Bon courage...

Désolé, Jo a quelques défauts dont celui là!

Docteur Maison!

Le professeur masqué a dit…

Marie: peut-être... sûrement... mais même la morphine ne m'empêcherait pas de ressentir autant de peine.

Jonathan: j'ai publié parce que c'est un commentaire intéressant. Si tu veux que je retire, fais-moi un signe.

Efectivement, dans ce temps-là, on est habité par plusieurs sentiments. Et la colère qu'on ressent et qu'on ne peut diriger vers l'autre (à la fois parce qu'il est absent et à la fois parce qu'on l'aime encore) se retourne souvent contre nous.

Jonathan Livingston a dit…

Non, ça va!

En complément, c'est un de mes dadas, j'ai été malade trop longtemps et la psycho est une passion de toujours, j'ai lu un bouquin assez intéressant d'un Michel Odoul, "Dis-moi où tu as mal" qui est formé si ma mémoire est bonne à une médecine chinoise ou orientale, qui soutenait l'idée que la douleur réelle permettait énergétiquement d'évacuer des surplus de tension. Par exemple, on se donne parfois quand on est menuisier de bon coup de marteau sur les doigts... Quand on est un peu familier avec la symbolique du corps, c'est assez amusant de constater qu'on se punch pas si aléatoirement que ça en fait. Des tensions psychologiques s'évacuerait de cette manière. Un peu de réno, ça ne vous dirait pas? On peut comprendre ainsi les gens qui s'automutilent précisément pour gérer de terrible crise d'angoisse. Bon, je ne precris rien, j'explique!

Bon les bénéfices non évidents de la douleur sont d'immobiliser et d'occuper passablement le champs de la conscience et elle courcircuite un peu l'effet boucle et récidivant des préoccupations. Enfin, une douleur au pied ralentit le pas, moins de chance de se prendre un truc sur la tête faute d'inattention à l'environnement.

J'ai aimé votre titre qui faisait bien le lien entre les deux douleurs avec une touche humoristique en plus!

Ceci dit, ses liaisons de sens me fascinent pour la simple raison que je trouve assez nulle notre propension moderne à ne pas aller plus loin dans un regard commun qui voit dans la douleur une emmerde à écarter au plus vite au moyen de médication qui font tourner l'économie... Notre corps doucement nous fait un chemin de rééquilibration, c'est une fascinante machine à survivre.

Enfin, en chaque expérience il y a deux faces, et comme disait un personnage assez amusant dans une comédie bien québécoise ( Après l'amour): "C'est quand on est le plussss mal qu'on est le plusss proche que çâ aille bien!"

Allez Ciao Prof, lâchez pas!