Prof masqué suit depuis quelque temps une démarche fort personnelle, professionnelle et coûteuse dans le but de mieux comprendre la vie, disons. Si celle-ci m’appartient, il n’en demeure pas moins que j’aimerais partager avec vous un aspect de cette dernière qui a beaucoup retenu mon attention : certains profs sont des maudits malades et leurs travers personnels, souvent recherchés par des employeurs, deviennent parfois leurs pires ennemis. Allons-y avec quelques observations que vous compléterez, je l’espère!
Le perfectionnisme… envers soi
Chez l’enseignant, la recherche de la perfection se traduit de deux façons : le perfectionnisme exercé sur soi et celui exercé sur les autres. Quoi de mieux qu’un enseignant parfait, penserez-vous. Dans les faits, le mieux est souvent l’ennemi du bien.
Le perfectionnisme qu’un enseignant exerce sur soi le pousse à puiser au maximum de ses ressources et peut l’amener à atteindre des sommets inégalés. Perfectionnisme rime alors avec performance. Mais on oublie souvent les dérapages et les effets secondaires d’une telle attitude au travail.
Un enseignant peut avoir des attentes déraisonnables par rapport à son égard ou à son potentiel. De même, les conditions dans lesquelles il œuvre peuvent l’empêcher de donner le meilleur de lui-même, peu importe les efforts qu’il met.
Dans le monde chaotique de l’éducation dans lequel nous vivons, il est presque normal aujourd’hui que les enseignants performants tombent d’épuisement : ils vivent sous l’emprise d’une double contrainte. En effet, ils se demandent ou on leur demande la perfection alors que le système qui les entoure est incapable de leur fournir les outils et les moyens d’atteindre certains idéaux. Également, comment être parfait quand on est parfois dirigés par de purs incompétents? Comment faire toujours plus avec deux fois moins?
Dans une telle dynamique, l’image que l’enseignant de lui-même sera nécessairement faussée. Il aura souvent de la difficulté à bien connaître ses forces et à apprécier ses faiblesses, tout simplement parce qu’il n’a, selon lui, que des faiblesses et aucune force. S’ensuivra évidemment le renforcement d’une faible estime de soi ou l’incapacité à recevoir des compliments pourtant largement mérités, par exemple.
Au fond, l’enseignant est prisonnier d’une spirale dont il ne sortira qu’épuisé moralement ou physiquement et être perfectionnisme rime alors avec destruction. Si, en plus, son travail est dévalorisé par ses employeurs, les parents, les médias ou le grand public, on est certain que cette recherche de l’absolu mènera absolument au désastre.
Dans des prochains billets, j’aborderai:
Partie 2 - Le perfectionnisme… envers les autres
Partie 3- Le «control freak»
Le perfectionnisme… envers soi
Chez l’enseignant, la recherche de la perfection se traduit de deux façons : le perfectionnisme exercé sur soi et celui exercé sur les autres. Quoi de mieux qu’un enseignant parfait, penserez-vous. Dans les faits, le mieux est souvent l’ennemi du bien.
Le perfectionnisme qu’un enseignant exerce sur soi le pousse à puiser au maximum de ses ressources et peut l’amener à atteindre des sommets inégalés. Perfectionnisme rime alors avec performance. Mais on oublie souvent les dérapages et les effets secondaires d’une telle attitude au travail.
Un enseignant peut avoir des attentes déraisonnables par rapport à son égard ou à son potentiel. De même, les conditions dans lesquelles il œuvre peuvent l’empêcher de donner le meilleur de lui-même, peu importe les efforts qu’il met.
Dans le monde chaotique de l’éducation dans lequel nous vivons, il est presque normal aujourd’hui que les enseignants performants tombent d’épuisement : ils vivent sous l’emprise d’une double contrainte. En effet, ils se demandent ou on leur demande la perfection alors que le système qui les entoure est incapable de leur fournir les outils et les moyens d’atteindre certains idéaux. Également, comment être parfait quand on est parfois dirigés par de purs incompétents? Comment faire toujours plus avec deux fois moins?
Dans une telle dynamique, l’image que l’enseignant de lui-même sera nécessairement faussée. Il aura souvent de la difficulté à bien connaître ses forces et à apprécier ses faiblesses, tout simplement parce qu’il n’a, selon lui, que des faiblesses et aucune force. S’ensuivra évidemment le renforcement d’une faible estime de soi ou l’incapacité à recevoir des compliments pourtant largement mérités, par exemple.
Au fond, l’enseignant est prisonnier d’une spirale dont il ne sortira qu’épuisé moralement ou physiquement et être perfectionnisme rime alors avec destruction. Si, en plus, son travail est dévalorisé par ses employeurs, les parents, les médias ou le grand public, on est certain que cette recherche de l’absolu mènera absolument au désastre.
Dans des prochains billets, j’aborderai:
Partie 2 - Le perfectionnisme… envers les autres
Partie 3- Le «control freak»
14 commentaires:
Tiens, c'était les deux points que j'allais souligner : les exigences élevées envers les élèves et
surtout
plus que tout autre
Le contrôle.
Circé: Salue à toi, oh Circé! Effectivement, j'aborderai ces deux points et plus encore! (Ça fait téteux...)
Cher Prof masqué,
Faire le ménage en soi, oui, nécessaire et jamais fini, mais on avance...
Tu oublies, à mon avis, deux aspects importants de la question :
1. milieu majoritairement féminin; éducation en fonction de ne jamais dire non;
2. absence de solidarité des collègues : a = voir 1 ; b = les jeunes arrivent enthousiastes et n'ont pas la vision globale qui ne peut venir que de l'expérience. Ils arrivent souvent célibataires, sans responsabilités familiales, souvent de couple. Pour eux, il est imnportant de se faire du capital politique, surtout vu la précarité incroyable de ces milieux, et donc, ils ne diront probablement jamais non et ne comprendront pas pourquoi certains se le permettent. Tout est siiiii beau et siiiii gentil.
Donc, si toi tu dis non, c'est une sorte d'enfer.
Mais il faut quand même dire non. Car le grand, géant enfer, ce n'est pas celui-là.
Autre chose : Que peut-on faire lorsqu'il pleut, même si on voudrait la tempértature parfaite pour le pique-nique prévu depuis trois mois... Rien de rien. (À part devenir plus conscient de notre comportement environnemental.)
Le contrôle, c'est bien, lorsque c'est appliqué sur ce sur quoi on peut effectivement en avoir et si on accueille le dérangement comme étant la vie et non le chaos total.
Il faut donc apprendre à distinguer les deux et ne pas trop s'investir dans le gris.
Maintenant, autre chose : organiser ses priorités.
Si la priorité est le travail, bien c'est oké. Sauf qu'il y aura un prix à payer. les journées n'ont que 24 toutes petites heures.
Si c'est le couple, la famille, les amis, il y aura un autre prix à payer. Peut-être qu'on ne deviendra pas directeur ou directrice de l'entrepise quelle qu'elle soit.
Cela renvoie à l'examen de nos valeurs et à la prise de conscience que nous... passons. Nous allons mourir. Qu'est-ce donc que nous voulons laisser derrière nous, emporter au dernier moment?
Perso, je ne suis pas sûr qu'au travail précédent où j'ai perdu une partie importante de mon énergie et de ma santé, moi qui demeure toujours fragile, on ait quelque reconnaissance que ce soit pour ce que j'ai fait. Encore bien moins celui de maintenant, où je dérange considérablement par toutes mes interventions politiques et idéologiques, où je sais qui je suis et où je ne passe pas beaucoup d'incohérence. (Tu ne me donne aps le matériel? Oké.Il n'y aura pas de matériel.)
En fait, chaque fois que j'y retourne, encore mardi dernier, je vois des gens blasés, écoeurés, tannés et franchement cela me réconforte. Je me dis que je ne suis pas la seule à avoir eu de la misère là. Je suis contente de ne plus y être, en bout de ligne, même si le prix à payer, si j'avais pu me l'éviter....
Et trouver un nouveau boulot n'est pas chose facile dépendant de notre domaine, de notre âge, de notre expérience, notre formation académique, liée à des sous que l'employeur ne veut pas payer, à cette vision globale qu'il sait que nous avons (difficulté à nous manipuler), etc.
L'examen de nos valeurs et la réalisation de notre finitude sont pour moi les clefs.
... qui font que je retourne à ma priorité actuelle : terminer les procédures de réadmission à mon doc, qui achèvent. Car lundi, le salarié reprend et j'ai plus important à terminer. Même si je ferai de mon mieux au salarié, avec ce que j'aurai et surotut, n'aurai pas...
Merci pour ce généreux partage et j'espère de tout coeur que toutes nos idées seront de quelques secours pour toi, qui le mérite tant.
Zed
Une question bien plus basique et bien plus dérangeante...
Est-ce que tu acceptes l'amour? D'être aimé? Esr-ce que tu considères que tu mérites d'être aimé? Si oui, ça fait que tu vas adoucir tes exigences et pour toi et pour ton entourage, un peu. Il ne s'agit pas de devenir mollusque... Juste d'accueillir... l'humain.
Sinon, tu vas tout faire pour persuader tout ton entourage que tu n'es pas aimable et même que tu n'es pas intéressé par l'amour (toutes les sortes), aussitôt que cela devient engageant, périlleux pour l'estime ou le manque d'estime de soi. Tu vois où le perfectionnisme et le désir de contrôle exagéré s'inscrivent?
Peur de l'abandon. Très commun. Surtout quand on vient de familles dysfonctionnelles.
Ça se guérit, si c'est cela.
Zed (je file)
Parfois, il suffit juste d'alléger sa vie. Pourquoi s'encombrer de trop de souci ? Donner le meilleur de soi-même et en retenir une grande auto-satisfaction. De toute façon, mort ou vivant, le système continuera de fonctionner avec ou sans toi. Elle est pô belle la vie ?
Un autre aspect; l'intolérance des profs parfaits et dépendants du contrôle envers les profs imparfaits qui prennent ça cool. J'en suis là et ma foi, je trouve ça très dérangeant de fréquenter ces gens. Ai-je besoin de préciser que l'imparfaite c'est moi?
Le perfectionnisme envers soi nous amène aussi à se rejouer les scénarios de la journée après qu'elle soit terminée: j'aurais dû faire ceci plutôt que cela, ne pas dire ceci, mais dire cela, etc. Ça empêche l'enseignant de décrocher et, donc, ça nuit à sa santé mentale. Cet aspect s'additionnant à ceux dont tu parles, le portrait n'est guère réjouissant.
Le perfectionnisme est surtout une "base qui nous semble solide pour asseoir nos principes de vie". Que PM ait peur de l'abandon, qu'il vive des choses difficiles émotionnellement et personnellement (il en a vécues il n'y a pas si longtemps), le perfectionnisme ne peut que stabiliser des émotions trop volatiles.
Bonne nuit!
Bonjour à vous, étant étudiante en enseignement préscolaire et primaire je dois vous avouer qu'effectivement le phénomène de la perfection est bien présent de nos jours autant chez les étudiants que chez les enseignants. Je crois qu'en tant qu'enseignant il est important de se mettre une barrière à la fin de la journée et ne pas regretter ce qui a été fait plus tôt, en classe, mais bien de voir ce qui est arrivé d'un autre angle afin d'en retirer un avantage. Tout le monde apprend de ses erreurs, donc afin que les élèves et l'enseignant en bénéficient, il est peut-être important de se faire une petite mise au point à la fin de la journée, sans que cela prenne trop d'ampleur et d'énergie, afin d'éviter l'épuisement professionnel. Nous ne sommes pas à l'abri des imprévus et il faut savoir les gérer sans en perdre les pédales. Chacun d'entre nous rêve d'une journée parfaite, sans embûche où tout se passerait comme prévu. Malheureusement rares sont ces journées et je crois que même la personne la plus perfectionniste qui soit n'y échappera pas. Alors, je dis qu'il faut faire de son mieux et accepter les quelques pépins qui peuvent arriver.
une série de billets des plus prometteuses!
Les perfectionnistes sont, habituellement, des gens qui ont peu ou pas confiance en eux. Leur perfectionnisme leur permet d'établir un cadre de référence solide auquel ils peuvent s'accrocher. C'est une base vers le futur, vers la valorisation de soi ;)Je ne suis pas psy; je suis une humaine perfectionniste.
En psychanalyse, quand un comportement est dysfonctionnel et blesse, on se demande quel en est l'avantage. Parce qu'il permet de ne pas confronter le problème qui le cause, à la base et qu'il serait plus difficile (croit-on) plus douloureux (croit-on) à régler, celui-là.
Zed
Je ne sais pas quoi répondre. Ton billet m'épuise...Parce que présentement, je vis ce charmant moment de la rencontre avec la direction pour faire approuver mes minutes de bcd-20-27-27-32-32-64-64-128... Viarge de Sainte Étole de Chasuble....... Un vrai cirque.... Quelle mascarade....
Non, je ne répondrai rien... Juste le vivre me garoche par terre....
C'est pour quand, la suite?
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