Jacques Parizeau, ex-premier ministre du Québec, y va une fois de plus avec une de ses charges médiatiques dont il a le secret. Ainsi, selon lui, l'école publique francophone est au bord de l'effondrement: le Québec, écrit-il est «confronté à une situation scandaleuse, à un formidable gaspillage qui compromet l'avenir. Ce n'est plus de ressources ni d'argent qu'il s'agit aujourd'hui, c'est à l'effondrement d'un système auquel nous assistons.»
La charge de M. Parizeau est un peu facile et méthodologiquement discutable quant à moi: «La faillite de notre système scolaire, ce n'est pas moi qui vais l'expliquer, même si j'aurais une foule de pistes à avancer. Je refuse de jouer à l'apprenti sorcier.» Pourtant, ce dernier n'hésite pas à dénoncer «une succession de ministres des deux bords, dans un charabia brumeux, avec la complicité des facultés d'éducation» qui ont «imposé aux enseignants des contorsions intellectuelles étonnantes».
Pour étayer son affirmation, M. Parizeau se base au départ sur l'écart important entre le taux de diplomation entre les réseaux publics francophone et anglophone montréalais. Par la suite, il compare les résultats d'autres commissions scolaires francophones à travers le Québec avec ceux des élèves anglophones montréalais Pour ma part, il utilise pour les fins de sa comparaison des éléments discutables. En effet, il base celle-ci uniquement sur des chiffres concernant les élèves anglophones montréalais. Or, il serait vain de vouloir étendre la réalité de la Métropole à l'ensemble du Québec tant il s'agit de deux réalité différentes. Qu'en est-il des résultats des CS anglophones hors Montréal?
De plus, est-ce l'école qu'ils fréquentent ou le milieu socio-économique dont ils sont issus qui explique cet écart entre les élèves francophones et anglophones montréalais?
Pour la ministre Courchesne, cet écart, selon le Journal de Montréal, «reposait sur une plus grande homogénéité de la communauté anglophone dans ses écoles. Elle estime que la communauté anglophone participe beaucoup à la vie des écoles, qui constituent des lieux de rassemblement.» Le chef de l'ADQ, Mario Dumont opine d'ailleurs dans le même sens. Peut-être.
Peut-être aussi que l'éducation est une valeur plus prononcée chez les anglophones comme l'a déjà montré certains sondages canadiens.
Peut-être également que M. Parizeau sous-estime le fait que l'école francophone doit, loi 101 oblige, intégrer davantage de jeunes immigrants dont le niveau socio-économique et la préparation à la scolarisation sont insuffisants?
Par contre, Mario Dumont est complètement dans le champ quant il affirme que ce sont les compressions en éducation et l'inefficacité des commissions scolaires qui expliquent ce supposé gâchis. À ce que je sache, les écoles anglophones sont sises au Québec et ont connu les mêmes politiques gouvernementales que leurs consoeurs francophones. C'est peut-être davantage dans la façon de gérer leurs écoles au quotidien et de vivre leur pédagogie que les anglophones se démarquent. Par ailleurs, le terme «girouette» convient très bien à celui qui pense maintenant, selon le Journal de Montréal, que «Tout débat qui remettrait en question la réforme scolaire serait toutefois long et stérile.»
Enfin, la réaction péquiste est plutôt décevante. Louise Harel, critique de la deuxième opposition en matière d'éducation, blâme le gouvernement Charest dans le dossier du décrochage. Décrochage, mais quel décrochage? N'est-ce pas son parti politique qui a mis de l'avant des politiques comme la réforme scolaire qui devait tout régler?
Il faut s'interroger sur l'état actuel du réseau scolaire québécois, mais je ne crois pas que la façon dont M. Parizeau l'ait faite soit exacte et productive.
La charge de M. Parizeau est un peu facile et méthodologiquement discutable quant à moi: «La faillite de notre système scolaire, ce n'est pas moi qui vais l'expliquer, même si j'aurais une foule de pistes à avancer. Je refuse de jouer à l'apprenti sorcier.» Pourtant, ce dernier n'hésite pas à dénoncer «une succession de ministres des deux bords, dans un charabia brumeux, avec la complicité des facultés d'éducation» qui ont «imposé aux enseignants des contorsions intellectuelles étonnantes».
Pour étayer son affirmation, M. Parizeau se base au départ sur l'écart important entre le taux de diplomation entre les réseaux publics francophone et anglophone montréalais. Par la suite, il compare les résultats d'autres commissions scolaires francophones à travers le Québec avec ceux des élèves anglophones montréalais Pour ma part, il utilise pour les fins de sa comparaison des éléments discutables. En effet, il base celle-ci uniquement sur des chiffres concernant les élèves anglophones montréalais. Or, il serait vain de vouloir étendre la réalité de la Métropole à l'ensemble du Québec tant il s'agit de deux réalité différentes. Qu'en est-il des résultats des CS anglophones hors Montréal?
De plus, est-ce l'école qu'ils fréquentent ou le milieu socio-économique dont ils sont issus qui explique cet écart entre les élèves francophones et anglophones montréalais?
Pour la ministre Courchesne, cet écart, selon le Journal de Montréal, «reposait sur une plus grande homogénéité de la communauté anglophone dans ses écoles. Elle estime que la communauté anglophone participe beaucoup à la vie des écoles, qui constituent des lieux de rassemblement.» Le chef de l'ADQ, Mario Dumont opine d'ailleurs dans le même sens. Peut-être.
Peut-être aussi que l'éducation est une valeur plus prononcée chez les anglophones comme l'a déjà montré certains sondages canadiens.
Peut-être également que M. Parizeau sous-estime le fait que l'école francophone doit, loi 101 oblige, intégrer davantage de jeunes immigrants dont le niveau socio-économique et la préparation à la scolarisation sont insuffisants?
Par contre, Mario Dumont est complètement dans le champ quant il affirme que ce sont les compressions en éducation et l'inefficacité des commissions scolaires qui expliquent ce supposé gâchis. À ce que je sache, les écoles anglophones sont sises au Québec et ont connu les mêmes politiques gouvernementales que leurs consoeurs francophones. C'est peut-être davantage dans la façon de gérer leurs écoles au quotidien et de vivre leur pédagogie que les anglophones se démarquent. Par ailleurs, le terme «girouette» convient très bien à celui qui pense maintenant, selon le Journal de Montréal, que «Tout débat qui remettrait en question la réforme scolaire serait toutefois long et stérile.»
Enfin, la réaction péquiste est plutôt décevante. Louise Harel, critique de la deuxième opposition en matière d'éducation, blâme le gouvernement Charest dans le dossier du décrochage. Décrochage, mais quel décrochage? N'est-ce pas son parti politique qui a mis de l'avant des politiques comme la réforme scolaire qui devait tout régler?
Il faut s'interroger sur l'état actuel du réseau scolaire québécois, mais je ne crois pas que la façon dont M. Parizeau l'ait faite soit exacte et productive.
Quelques textes (ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici et ici).
3 commentaires:
Je me pose une question : on dit que les anglophones réussissent mieux que les francophones. À part être régis par des commissions scolaires anglophones alors que les nôtres sont francophones, ne sont-ils pas chapeautés par le même MELS? Y aurait-il deux poids deux mesures? À ma connaissance il n'y a pas deux ministères de l'éducation! On voit la même chose en santé!
Mon commentaire a dû se perdre.
Je disais...
Excellent billet et superbe d'efficacité.
Zed
Bobbi: Moi aussi, je m'interroge.
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