01 mars 2009

JdeM: quel titre consternant!

Ouvrez un Journal de Montréal d'aujourd'hui à la page 3 (surtout, ne l'achetez pas!) et jetez-y un coup d'oeil sans être horrifié. Non, mais quel empoté il faut être pour donner le titre «Cérémonie à guichets fermés» pour les funérailles des deux enfants assassinés par leur père à Piedmont.

«Guichets fermés», comme s'il s'agissait d'un spectacle. Quelle connerie! C'est une une vraie honte!

Vous voulez écrire votre écoeurement au journaliste Marc Pigeon, auteur de ce texte, pour qu'il relaie vos commentaires à qui de droit (à supposer que ce ne soit pas lui)? Voici son courriel: mpigeon@journalmtl.com .

J'imagine que c'est ce qu'on appelle de l'information spectacle.

*****

Rue Frontenac, le site des journalistes en lock out du JdeM, traite de ce titre ici. J'y ai posté un commentaire.

6 commentaires:

Anne-Julie a dit…

Bonjour, j'ai été consterné par ce titre. J'ai donc suivi ton conseil et ai écrit à M.Pigeon.
Voici sa réponse:

Je me permets un petit mot suite au courriel que vous m’avez fait parvenir aujourd’hui.

D’abord merci de prendre le temps de nous faire ces commentaires. C’est avec des commentaires de nos lecteurs que nous pouvons mieux cerner ce qui rejoint ou non nos lecteurs. C’est très précieux.

Vous savez, pour réaliser un journal, à chaque jour, contenant autant de sujets, dans autant de secteurs d’activités, et pour avoir le ton juste pour chacun d’eux, ça prend énormément de jugement. Mais le jugement, c’est bien subjectif. Ce qui est correct pour une personne ne l’est pas pour une autre. Mais soyez assuré que tout ce qui s’écrit dans le Journal
n’est pas écrit au hasard sur le coin d’un bureau. Il y a une réflexion et des questionnements. On se challenge entre nous, nous testons nos idées et notre jugement sur nos collègues ou d’autres personnes, lorsque cela est nécessaire. Vous savez, écrire dans le Journal de Montréal est une lourde responsabilité, en raison de l’impact que cela a.

Concernant le titre de la page 3 de ce matin qui semble vous avoir fait bondir, rassurez-vous, le but n’était pas de comparer ce triste drame à un spectacle ou autre. Le terme “à guichet fermé” est simplement une expression bien connue et consacrée à un événement où toutes les places sont prises, où il est inutile de tenter d’y avoir une place parce que tout est complet. Si vous avez bien lu mon article, c’est effectivement de ça dont il s’agit. Je ne crois pas qu’un lecteur moyen qui a lu le titre et l’article en arrive à la conclusion que nous sommes à côté de la plaque. Ça reflète le texte. Mais comme j’écrivais plus tôt, c’est bien subjectif... Et je respecte le fait que vous n’êtes pas d’accord. C’est pas évident de faire l’unanimité chez nos nombreux lecteurs. Soyez toutefois assuré que nous faisons tout notre possible pour livrer le meilleur produit possible, et dans des cas délicats comme ceux-là, le plus respectueux possible.

Je fais dans les affaires policières et judiciaires depuis 18 ans. Le tact, la délicatesse, les mots appropriés pour aborder ces gens, je prétends que je les ai. J’ai toujours pensé que nous n’avons pas besoin de “faire du sensationnalisme” avec des cas comme celui-là: les faits sont déjà assez sensationnels comme ça. Pas besoin d’en ajouter. Pour ma part, je prétends qu’il ne s’agit pas d’un titre sensationnel, mais représentatif de l’esprit de l’article.

D’ailleurs, pour avoir travaillé ce dossier depuis le début, je peux vous dire que avons fait preuve de retenu à plusieurs égards dans ce dossier, en ne publiant pas plusieurs détails scabreux, par exemple. Mais comme je le disais, tout ça est bien subjectif. Et il nous arrive d’être moins juste dans certains cas que dans d’autres. On ne peut faire l’unanimité.

En espérant que les prochaines éditions vous plaisent davantage.

Amicalement,

--
Marc Pigeon
Adjoint au Directeur de l'information

Le professeur masqué a dit…

Anne-Julie: allons au dictionnaire Robert: «guichets fermés» est une locution qui s'emploie dans l'expression «jouer à guichets fermés», soit «faire salle comble après avoir loué la totalité des places disponibles».

Dans le Multi, la définition de cette expression est encore plus claire: «Se dit d'un spectacle dont tous les billets sont vendus».

Et enfonçons le clou avec le Larousse: ««en ayant vendu toutes les places au moment ou commence la représentation, le concert.»

Désolé, mais le monsieur s'est planté, sinon trois dictionnaires sur trois sont bons à jeter à la poubelle.

bibconfidences a dit…

Je n'aime pas non plus l'expression consacrée que Monsieur Pigeon a employée.
Une erreur a peut-être été commise, je dis peut-être en raison de la subjectivité de mon opinion. Par contre, ce qui me surprend c'est que cette erreur ai été commise par tous ces gens qui, selon le journaliste, se challengent et discutent entre eux...Parmi tout ce beau monde ne s'est-il trouvé personne pour remarquer l'indécence?

Anonyme a dit…

Coudonc ! même les petits journalistes usent de la langue de bois !
Je gage que ce monsieur Pigeon va se présenter aux prochaines élections !

Bulle a dit…

Je viens d'écrire à M. Pigeon... J'ai bien hâte de lire sa réponse...

unautreprof a dit…

Selon moi, il a vraiment fait fausse route et il aurait intérêt à le reconnaitre au lieu de s'enfoncer.