30 novembre 2011

Il est temps qu'on prenne les vrais moyens (ajout virulent)

Une histoire triste. Un autre cas d'intimidation qui se conclut par un suicide. Nos charmants politiciens sont indignés. Mais soyez assurés le tout sombrera dans l'oubli du temps qui passe.

Alors, je n'hésite pas: quelqu'un quelque part doit demander une enquête publique ou du coroner sur la mort de cette jeune fille de Sainte-Anne-des-Monts. Il n'est pas acceptable qu'on ne questionne pas les pratiques des écoles en ce qui a trait à l'intimidation. Trop de gens s'en tirent sans qu'on les interpelle véritablement, trop de jeunes harceleurs ne sont pas inquiétés par la justice, trop d'adultes ne sont pas ramenés à leurs responsabilités, trop de jeunes se suicident parce qu'on ne répond pas adéquatement à leur détresse.

Il faut arrêter de s'indigner et agir. Il faut se dire, naïvement, que cette mort devrait être la dernière.

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Je mets en lien la réaction de l'humoriste Laurent Paquin devant cette triste histoire. Dans ce texte sur Canoe, on peut lire:

Il se moque aussi un peu du premier ministre Jean Charest, qui dit qu'«il faut se poser des questions». «Il faut agir!!!!» rétorque Laurent Paquin, en demandant aux gens d'être solidaires aux victimes d'intimidation. «On n'arrête pas de se poser des questions», a-t-il ajouté en entrevue.

Parlons-en de nos politiciens.


Déclaration de la ministre de l'Éducation: «On sent que c'est inacceptable dans notre société.»

Quelle phrase de n'importe quoi! Du gros «on» impersonnel, indéfni! «On sent que...» Vous, vous sentez quoi? Il me semble vous avoir vu prendre part à une marche contre l'intimidation il y a quelques mois. Et puis, plus rien. Retour au ministère ronflant qui dort ses deux oreilles. Combien de morts faudra-t-il encore pour que vous vous mettiez en mode «action», pas en mode «blabla».

Déclaration de la ministre de l'Éducation: «Et là, le contexte de ce geste-là posé par la jeune Marjorie, il semble bien que ce soit dans un contexte où elle aurait vécu de l'intimidation au cours des derniers jours ou des dernières années autour de son école.»

Euh... voilà la preuve de quelqu'un qui parle sans connaitre ce dossier. «...au cours des derniers jours ou des dernières années autour de son école.» Come on!

Déclaration du premier ministre: «On doit s'interroger si nous pouvons comme société en faire davantage.»

S'interroger comme société? Ne pourriez-vous uniquement vous interrogez, vous, et montrez l'exemple en agissant, en vous mettant à la tête d'un comité interministériel chargé de donner des outils aux écoles pour contrer l'intimidation? Pourriez-vous vous engager à déposer dans les six prochains mois une législation sur cette question et des balises pour guider les CS dans leurs interventions? Au lieu de parler du plan Nord et de voyager partout sur la planète, pourquoi ne pas juste aller à Sainte-Anne-des-Monts et commencer à régler des problèmes concrets?

Ironiquement, on a déployé une cellule de crise à l'école de la jeune maintenant qu'elle est morte. N'aurait-il pas été plus adéquat de s'assurer d'offrir des services alors qu'elle était en vie? 

Plein le c... des politiciens qui manquent de leadership.

8 commentaires:

Gen la vilaine a dit…

Suis-je la seule à trouver que nos écoles sont blasées? Je sais que le système manque de moyen pour encadrer adéquatement tout le monde, mais il doit y avoir une solution pour que ça soit plus efficace que ça non???

Combien de professeurs sont terrorisés par les parents de leur ''trop parfaits'' élèves??? Encore là, est-ce normal?

Un parent qui dit toujours à l'enseignant que c'est pas de la faute à son enfant s'il a de mauvais résultats ou s'il est turbulent, dira possiblement la même chose en cas de harcèlement... Il faut donc arrêter d'espérer que le parent prendra la chose en charge!

Devant la capitulation de nos écoles devant les parents, comment veut-on que les ''harcelés'' dénoncent en masse? Un enfant, c'est pas con, ça voit ce qui se passe autour et contrairement à ce que beaucoup d'adultes pensent, ça tire des conclusions!

Le sujet me touche beaucoup parce que j'ai un garçon de 9 ans, beaucoup trop grand et costaud pour son âge (génétique) qui se fait régulièrement ''agacer'' par les plus grands et qui trop souvent se ramasse dans le trouble à cause qu'il a osé répliquer!

Arg! Ça me donne vraiment envie d'hurler...

gillac a dit…

En effet on se rapproche de plus en plus de la barbarerie.

Anonyme a dit…

Une partie du problème (et je parle ici par expérience de parent) tient au fait que les leaders des groupes d'intimidation sont souvent les stars de l'école. Je me souviens d'une enseignante, dents serrées et presque l'écume aux lèvres, répondre à une demande d'intervention qu'il n'en était pas question, que M. Untel était l'élève le plus brillant de sa classe et peut-être même de l'école - et donc parfait en tous points.

Mooki

Juillet a dit…

Évidemment, il y a un grave problème d'intimidation dans nos écoles. Ce problème a toujours existé, et va à mon avis en s'agravant, conséquence logique de l'essor de l'enfant roi et des élèves ayant des problématiques comportementales sévères dans nos écoles.
L'école a bien sûr un rôle à jouer pour contrer le phénomène de l'intimidation, et ce rôle est à mon avis principalement préventif. Elle a aussi le devoir de punir les élèves qui intimident, et par pitié, qu'on arrête avec ces conséquences à la con du style "geste réparateur" ou "mot d'excuse". Par contre, là s'arrête le rôle de l'école. Il ne faut pas oublier que dans le monde des adultes, le harcèlement fait partie des actes criminels qui sont punissables par la loi. Donc, dans le cas d'un élève qui persiste dans son comportement intimidateur malgré la prévention et malgré les conséquences, il faut le référer... aux policiers, aux services sociaux, etc. À un moment donné, quand ça ne comprend ni du cul ni de la tête, on passe à l'étape suivante. Les écoles ne sont pas équipées pour prendre en charge les cas lours et récalcitrants de délinquance.
Dans un autre registre, j'avais il y quelques années dans ma classe un élève victime d'intimidation depuis plusieurs années. De tempérament sensible, malhabile dans ses interactions sociales et éprouvant de graves difficultés scolaires, il était la "cible" parfaite aux yeux des autres. Avec l'éducatrice spécialisée de mon école, nous avons convenu de lui offrir, une fois par semaine, des séances afin de lui donner des outils pour se défendre (verbalement, bien sûr :)),développer son estime de lui même et son sens de la répartie (qui va au-delà du "Arrête, je n'aime pas ça!", entendons-nous!). Je me souviens que cela avait donné d'excellents résultats. Voilà une belle piste de prévention, à mon avis! Il ne faut pas agir seulement sur les agresseurs, mais aussi sur les victimes potentielles.

Anonyme a dit…

Des harceleurs et intimidateurs, il y en a toujours eu et il y en aura toujours. Maintenant, il faut, je crois outiller les victimes pour faire face à ce genre d'individus.

Pourquoi certains s'en sortent et d'autres non? Il faut redonner le pouvoir au victime. Et si ça commence par crimilaliser le geste et bien qu'on le fasse.

Nos ados d'aujourd'hui, je crois, sont beaucoup plus fragiles que ceux d'hier. Ils n'ont souvent pas beaucoup de modèle autour d'eux.

Anonyme a dit…

Et que suggère-t-on? De mon point de vue, plusieurs choses. D'abord, le droit des écoles de renvoyer un étudiant. De le priver de son "droit" à l'éducation tant et aussi longtemps qu'il n'aura pas fait la preuve de son intention de cesser de nuire au droit à l'éducation d'un AUTRE étudiant. On prend trop soin des agresseurs, et de la mauvaise façon. On renie trop souvent l'efficacité de la punition et de la répression. Ensuite, redonner aux profs leur pouvoir, accorder à leur parole un poids plus "pesant" que celui des étudiants, à moins que l'on ait de sérieuses réaisons de croire que ce prof n'est pas fiable ou honnête. Alors quand un prof sera témoin d'intimidation, on accordera à sa parole la valeur qui devrait lui revenir: celle d'un professionnel.

Aussi, il faudrait, par pitié, en revenir à la notion évidente de RESPONSABILITÉ PARENTALE. Quand un jeune est un agresseur, c'est bien simple, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez lui. Les responsables sont bien plus les parents que le jeune. Si vous élevez un agresseur, vous êtes responsables. Alors on vous le retourne, vous le réformez, et vous nous le renvoyez. Quand vous nous le renverrez, on vérifiera qu'il est en mesure de fonctionner adéquatement dans le cadre de l'école. Sinon: return to sender, merde.

D'autres mesures que je trouverais intéressantes, c'est que dès qu'un étudiant est soupçonné (lâchez-moi avec vos preuves irréfutables) d'être un intimidateur (ça se dit?), je lui assignerais un chaperon, à la semaine longue. Sous observation, le jeune, et au moindre signe d'intimidation, de moquerie, de ridiculiser un autre, bang, la sanction. Pas de niaisage.

J'en ai marre d'entendre dire "Tolérance Zéro" à tort et à travers alors que ce que l'on voit, c'est un système monstrueusement tolérant.

uppercasek a dit…

Ces évènements me laissent très pensive... Est-ce que l'école doit gérer les cas de cyberintimidation? Est-ce que l'intimidation est une problématique uniquement scolaire? Je crois que l'intimidation est omniprésente dans notre société et que la réflexion doit être faite par tout le monde parce que nous sommes tous concernés.

Anonyme a dit…

Bien d'accord avec le dernier anonyme en ce qui concerne la responsabilité parentale. Des parents pas responsables qui ne sont pas là pour leur enfant, il y en a des tonnes. Des enfants laissés à eux-mêmes, qui s'élèvent tout seuls c'est une pitié dans une société comme la nôtre!