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Bureau d'adjoint jaunâtre et déprimant. Précisons que ce sont les murs du bureau qui sont jaunes.
Adjoint: tu ne peux pas mettre 0 à cet élève qui n'a pas fait son examen.
Enseignant: oui, mais il a séché son cours. C'est une absence non motivée.
Adjoint: oui mais, en lui mettant 0, tu évalues davantage son comportement que ses compétences et ce n'est pas correct.
Enseignant: et celui qui vient gelé en classe et qui coule, je fais quoi avec? J'évalue sa mauvaise performance ou je tiens compte de son comportement toxicomane?
Adjoint: ben... euh... En tout cas, tout élève a droit à l'évaluation et tu ne lui mettra pas 0.
Enseignant: mais il a refusé d'exercer son droit en ne se présentant pas à l'examen. Je lui fais signer une décharge?
Adjoint: ben.. euh... tu ne lui mets pas 0. Point.
Chers élèves de mon école. Un examen est trop difficile? Vous manquez de temps pour l'étudier? Absentez-vous sans aucun problème grâce aux nouveaux principes guidant l'éducation au Québec.
J'ai un adjoint moderne qui a du leadership pédagogique.
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Des plans pour que je démissionne.
19 commentaires:
Nos adjoints ont reçu la même formation. Welcome in the club, Masked Teacher. J'en perds mon français...
Ça me fait suer comme ça ne se peut pas...
Puis on tolère ça. Gang d'insignifiants.... On tolère ça. Vite, Vite, Prof Masqué! Le Dr Julien a besoin de nous!
J'aime le zéro que forme le noeud coulant. Zéro responsabilité, zéro effort, zéro conséquence. Sauf pour le prof, qui perd toute crédibilité et toute motivation. Pour la dernière, il est facile de comprendre pourquoi.
Désolée, Prof masqué, mais cette histoire est à l'image de bien des choses et bien des personnes au Québec.
C'est pas toi qu'il faut mettre dans le noeud coulant...
Zed
Question à retardement : pourquoi "jaune"?
Souimi: on dirait qu'ils se sont donné le mot. C'est incroyable de bétises.
Zed: Le zéro et l'infini (bétise)... Ouais, la motivation est souvent mise à mal. Et après ça, tu dois rentrer en classe avec des élèves démotivés, corriger les soirs et les fins de semaine...
Bobbi: couleur du bureau.
J'imagine que cet élève doit être systématique absent donc qu'il fait preuve d'un détachement total en ce qui concerne son évaluation... Mais est-ce le cas? Vous n'en parlez pas. J'imagine que oui. Il y a des élèves qui sont totalement décrochés du système scolaire, ils ne veulent pas y être et l'affirment par ces absences répétées et non motivées. Vu la clientèle scolaire problématique qui augmente de plus en plus il va falloir trouver une solution. Que fait-on de ces enfants, ados, qui ne veulent plus y être?
Sioumi, je crois moi que justement, ce genre d'enfants le docteur Julien en connait beaucoup. Je ne crois pas que sa clientèle soit parmi la plus facile et la plus assidue sur les bancs d'école. Le problème ne va pas aller en diminuant. Que fera-t-on de ces élèves indiférents aux zéros? On les envoit dans la rue? Beau cadeau au crime organisé qu'on leur fait là...D'un autre coté, comme prof, faudra-t-il se diriger vers les établissements privés pour pouvoir dispenser un enseignement de qualité comme on le désire? Laisser le public s'organiser avec le reste? Je n'ai pas de réponses autre que la mienne, je continue et je fais du cas par cas. Naturellement pour mes petits de 11 ans j'ai encore bon espoir de pouvoir y faire quelque chose...je penserais peut-être autrement si j'avais en face de moi un ado qui me regarde avec une expression bovine dans le visage et qui n'espère qu'une chose, que je retourne à mes moutons et le laisse tranquille. C'est là qu'on arrête d'être prof pour devenir gardien d'enfants et ça c'est très dérangeant.
Bibco: les élèves vivent tous des dynamiques différentes. Certains ont des problèmes familiaux, d'autres psychologiques ou sociaux.
J'ai toujours cru qu'un comportement incorrect devait être compris, mais sanctionné, d'une façon ou d'une autre.
Ce ti-pit devrait avoir zéro. Sauf que le travail de prof ne doit pas en rester là. Je dois voir pourquoi il sèche, échanger avec lui, le référer à un spécialiste si besoin est.
Mon intervention doit être disciplinaire mais humaine. Contraignante mais accueillante. Simplement lui foutre zéro et lui dire implictement «je m'en crisse» est contreproductif. Souvent, certains de ces jeunes sont victimes de rejet. Les rejeter une fois de plus n'améliorera pas les choses. Marquer ses limites est important, nécessaire même. Cela fait partie de l'éducation, quant à moi.
Mais il faut évidemment aller plus loin. Sauf qu'on dirait qu'il y a des adjoints qui pensent qu'on ne fait que punir. Ils connaissent mal les profs, leurs profs...
ridicule.
Je crois aussi que tous les adjoints ont reçu le même message. On a reçu comme info de mettre PN (pas de note) lorsqu'un élève n'a pas remis un travail ou fait un examen et de changer ce résultat au moment où ledit travail/examen est fait. Plusieurs ne viennent jamais reprendre le test et ne remettent jamais le travail, mais l'information circule et c'est malsain. C'est exactement ce que tu décris dans ton billet. Mets-lui 1. Ce n'est pas zéro. Joue le jeu!
J'en suis à développer la thèse que la réforme vise à détruire la tradition scolaire qui a permis à la première génération scolarisée massivement (les boomers) de se tailler dans un certain rapport de force des conditions de vie décentes pour une classe moyenne nombreuse (fin des années 70). Et les profs, dans ce mouvement, ont eu beaucoup de pouvoir. CE pouvoir, on cherche maintenant à le détruire.
La comédie de l'éducation, c'est endormir les gens et les occuper dans l'insignifiance. Dans quelques années, personne n'aura vraiment de consistance pour s'opposer intellectuellement au pouvoir et la machine de propagande aura le beau jeu. La manipulation des masses deviendra facile.
CE mouvement souterrain a commencé dès le début des années 80 et culmine maintenant. Le mode d'installation consiste systématiquement à utiliser un cadre conceptuel abstrait et douteux qui relève de l'idéologie irréfutable comme le discours des partis communistes du régime soviétique (belle récupération par la droite de procédés de gauche. C'est justement le mouvement des sciences humaines des États-Unis qui nous tombe dessus, on sait très bien que le pouvoir là-bas subventionne la recherche pour savoir comment contrôler les masses).
On forme des équipes avec des surveillants proches du pouvoir pour surveiller tout le monde. On surveille notre comportement d'enseignants, notre discours et on fait de la délation. On force des évaluations qui nous sortent de nos références traditionnelles, on impose des évaluations communes au nom de la peur du scandale médiatique. (Je vous juge l'adjointe chez nous m'a répété mainte fois qu'il faut faire attention à ce qu'on dit on peut déformer nos paroles et se retrouver avec un parent incontrôlable, et la direction nous laisse entendre qu'elle ne nous soutinedra pas si cela arrive...: ça ressemble aux comités des citoyens qui déforment et interprètent les conduites suspectes des personnages de Milan Kundera). Bref, on contrôle le contenu par les évaluations. Un contenu qu'on s'acharne à diluer dans l'apprentissage fumeux des processus d'apprentissage. Il ne faut plus faire échouer personne pour éviter les scandales. Cela me fait penser à cet ennemi imaginaire placardé dans les médias dans le roman 1984. On vit à l'heure de la peur du scandale scandée!
La majorité des nouveaux venus en enseignement et ils sont nombreux n'ont pas le choix de se plier au discours. Leur précarité permet au parti de sanctionner. S'ils ne sont pas assez fervents, ils deviennent suspects, bref ils doivent se montrer enthousiaste pour continuer de toucher leur beau salaire inespéré. On choisit les surveillants d'équipe d'ailleurs en fonction de leur âge et de leur formation souvent plus ou moins adéquate dans le champ où ils travaillent. Ambitieux, ils soignent leur relation avec le parti...
Pour les anciens, on applique la méthode autoritaire avec des raisonnements creux... En fait, ils attendent tous qu'on donne nos démissions, pour faire entrer à la limite n'importe qui. Ces nouveaux venus coûteront moins chers et seront plus dociles. De toutes façon, on forme déjà des animateurs pédagogiques... Bientôt, on les formera au Cégep, on le fait déjà pour ce qui reste de l'adaptation scolaire.
J'ai vu quelques départs dans l'école où je suis, pas des profs, mais des gens d'une autre génération, ils ont tous parlé de différends avec la direction... On leur a à peine dit "bonne chance" après 22 ans de service...
Dans les salles d'enseignants, j'ai été frappé, Prof, par la manifestation régulière de profs qui songent à quitter le profession. Tout le monde ressent l'insignifiance de plus en plus palpable dans laquelle on nous plonge. Et il n'y a aucune place pour discuter. C'est l'omerta et la délation. Où sont nos syndicats? Dans une timide demande de stopper la réforme pour la corriger. Ce n'est pas une correction dont nous avons besoin, c'est d'une défense de la rigueur pédagogique et de la formation consistante de l'être humain...En fait, tant qu'on ne descendra pas dans la rue, rien ne pourra bouger vraiment et le lent mouvement de sape continue dans le silence...
J'avais quitté le monde de l'enseignement depuis 3 ans. Je sens que le discours de la réforme devient opprimant sur le terrain. Tu es vexé. Beaucoup de profs vivent ces vexations dans un bureau jaune d'adjoint ou dans des échanges de courriels rouges (encore plus insidieux).
Il n'y a pas si longtemps, on n'envoyait pas à la rue les jeunes, on les dirigeait vers l'école alternative. Mais on a dans bien des milieux démantelés ces réseaux coûteux, de toute façon, on va faire passer tout le monde... La peur des jeunes de la rue, c'est encore le discours pour démolir le processus éducatif, qui donnait la possibilité de développer une intelligence perspicace.
On m'a rapporté dernièrement que dans une usine, on réunissait les employés pour des "meetings" où des responsables, connards avérés sans formation, prenaient la parole pendant de grosses heures à dire n'importe quoi...Comment peut-on critiquer l'intelligence d'un discours imbécile? Et sans avoir soi-même quelques outils intellectuels et un réseau conceptuel solide en soi, comment comprendre que le discours en avant est creux et vide de sens?
On ne vit pas vraiment un débat de société. On vit les dernières manifestations de l'intellect se révoltant contre sa dissolution. C'est le pouvoir qui mène la bal, en l'absence de contre-pouvoir... On ne gagnera pas la bataille à coup d'arguments... De tout façon, la posture du pouvoir est bien évidente dans le discours d'un Tehami au Raeq, il y a deux dogmes, irréconciliables, je suis au pouvoir et j'ai la force, bref mon dogme gagne. Peu importe vos arguments, de toute façon, mon cerveau, comme le vôtre n'est pas ouverts aux contre-arguments de l'autre.
Quand on ouvre les yeux, on remarque que l'esprit de cette réforme est partout à l'oeuvre...
La crise du crédits, où on a donné sans compter de l'argent à n'importe qui, nous laisse croire que ça va mal... On ne parle parlera pas d'argent en éducation, alors qu'on continue de constater qu'on vit dans une société où l'on se paie deux, trois à quatre automobiles par maison... évidemment achetées à crédit!
On oublie aussi de parler du crédit qui enchaîne, qui fait taire pour ne pas perdre sa belle cote de crédit... qui fait fermer sa gueule au boulot pour payer ses comptes... Curieux, je reçois toujours de nouvelles propositions de crédit.
Nous vivons un âge des ténèbres qui donne prise de plus en plus au totalitarisme.
Je n'en reviens tout simplement pas! J'ai encore bcp de croûtes à manger pour bien comprendre le monde de l'éducation au Qc!!
Lors d'un stage, le directeur adjoint avait rencontré tous les enseignants de son unité pour parler de ce problème : la fameuse note 0.
"Il est impossible de mettre 0 à un élève parce que c'est impossible qu'un élève comprenne 0% de quelque chose. Il y a toujours une certaine compréhension."
Étant stagiaire, j'ai plutôt chuchoté ma pensé à mon enseignante associée : "Alors, en suivant cette pensée, il est impossible de mettre 100% à un élève, car il est impossible de connaître et d'avoir approfondi un sujet à 100%."
Au secours!!!! Je peux pas croire ce que je lis!!!!
Ça me semble tout droit tiré d'une fiction futuriste!!
Seigneur, aidez-moi à élever mes enfants pour en faire des êtres adultes, autonomes, solides, responsables, MALGRÉ le système scolaire. Ça ne va pas être facile!
"Simplement lui foutre zéro et lui dire implictement «je m'en crisse» est contreproductif."
Tu es sûr? Moi, je crois que les jeunes ont parfois besoin de se faire dire "je m'en crisse" sans aucune dentelle. Je crois que c'est parfois ce qu'il y a de plus productif, et que de faire le contraire, c'est-à-dire "expliquer", "comprendre", "écouter", et tout le bataclan pop-psycho est justement ce qui est parfois le plus contre-productif.
Ma mère m'a un jour foutu une bonne baffe sur la gueule. Une seule fois dans sa vie! Sans explication ou presque, et sans écoute active. Maudit que ça m'a fait du bien, man. Beaucoup plus que n'importe quel discours plein de considération et d'empathie.
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Est-ce que si mon avocat, fort compétent, ne se présente pas en cours le jour où on passe devant le juge, dois-je considérer sa compétence, ou son absence? Mérite-t-il son plein salaire en fonction de ses compétences, ou de sa présence? Non mais rendu là, on finit par ne plus trop savoir...
Un autre prof: en masse de ridicule... Au moins, si le ridicule tuait.
Safwan: je crois aussi à une politique CS. Sauf que c'est une façon de faire totalement absurde, de deux poids deux mesures. Le jeune qui vient malgré certains problèmes personnel est pénalisé. Celui qui sèche s'en tire..
Jonathan: j'ai une collègue qui partage cette théorie à laquelle je n'ose croire. Ça fait trop complot.
oui, beaucoup de rpofs songent à quitter. il y a l'épuisement et ce choc des cultures pédagogiques.
Lud: j'aimerais mieux que tu n'arrives pas à comprendre cette bêtise.
Monsieur A: le MELS ne permet pas de mettre 100% à l'examen d'écriture de fin d'année, vous ne le saviez pas? Le maximum atteignable est 97%.
La mère: ce qui tu as lu est vrai. Pour le contreproductif, oui, je crois. Ces jeunes sont plus habitués à être rejetés simplement qu'à être aimés sainement. je marque mes limites et je les accompagne. Ils ne sont pas habitués à une telle attitude de fermeté et d'ouverture. mais ils ont 0, on s'entend.
Complot ou pas? Le système et pas qu'ici, si j'en crois un blogue français où un prof d'histoire raconte la visite d'un inspecteur qui lui a reproché de trop en faire, vise la dissolution de l'apprentissage de contenu. Curieux que même en France, on assiste à ce désir de ne pas trop former les gens de notions inutiles selon le pouvoir...
Partout, on a le témoignage d'un tripotage éhonté de la science pour fabriquer une idéologie. On a passé cette réforme en détournant les États généraux de 97 en révolution pédagogique. Toutes les formations sont présentées comme la nouvelle façon de faire obligatoire. On est de toutes façons d’accord, on a été consulté… On ne favorise pas la discussion. Les intervenants sont manifestement formés à casser les enseignants qui ont des objections.
On a foutu les profs de l'autre génération à la retraite puis on a fait entrer la réforme.
En fait, je croyais cette réforme caractéristique du monde francophone, mais non ici en Outaouais, il y a beaucoup d’anglophone et j'apprends que tout le monde anglophone, passe à ces approches. J'ai croisé d'ailleurs un texte qui parlait du Vermont très socio-constructif. Bref, est-ce un mouvement de société ou une stratégie globale? Quand je vois les sites souvent derrière les articles d'un Guité sur le Raeq, ils semblent provenir d'organismes assez semblables à ce qu'on a appelé des Think-Tank, des gens qui subventionnent des recherches et achète tranquillement l’université avec leur argent sous les apparences de philanthropes. D'ailleurs le Raeq ressemble à ça, non? Et tiens, en passant, dans Virginie, ces temps-ci, on parle sans trop en parler des rapports plus que douteux entre les universités publiques, les entreprises et l’armée… Tout le monde voit des complots? Il y a des collusions louches en tout cas.
A mon avis, il y a du gros argent caché qui paye des polémistes un peu partout, qui abreuve des départements universitaires pour faire révéler des vérités.
On veut faire de l'école une garderie éducative... C’est dans un plan de contrôle des masses. L’idéal humaniste en prend pour son rhume.
Je l'affirme depuis longtemps, cette réforme est une révolution, mais orchestré par le haut...
Il y a dans tout système des processus qu'il ne s'agit que de mettre en place pour qu'il marche tout seul sans avoir à tout prévoir. Il y a des gens qui tout naturellement se conforment au attente tacite du pouvoir...
Il est quand même fabuleux que certaines descriptions des cognitivistes que j'ai croisé dans ma formation en psychologie sont systématiquement écartées de l'analyse socio-constructive au pouvoir. Par exemple, on nous montrait que le réseau de connaissances d'une personne se construisait progressivement à partir de représentations de base auxquelles allaient se greffer les nouvelles connaissances. Aujourd'hui, on nie le besoin d'installer ses représentations de base. On veut tout de suite passer aux étapes très ultérieures des conflits cognitifs que génère chez un adulte l'arrivée d'une donnée incompatible avec son réseau de connaissances antérieures.
Il est curieux que le sacro-saint apprendre à apprendre nie systématiquement l'acte de mémorisation de données permettant de se constituer un réseau de connaissances de base dans un domaine. Alors que réciter, écrire plusieurs fois quelques choses, refaire et refaire un exercices est la base de la mémorisation qui a été décrite comme la seule manière d’imprimer le cerveau qui dans la répétition construit des réseaux neuronaux, alors qu’en cette absence, il réutilise les circuits pour de nouveaux apprentissages. Pourtant, tout apprentissage d'une discipline commence par des définitions à s'approprier pour permettre par la suite de parler avec des référents stables des représentations propres d'un domaine. On ne veux plus faire des évaluations de connaissances. Pourtant, dans ma petite histoire, j’ai toujours trouvé qu’une évaluation permettait d’embrasser de manière rapide sur un mode global et intuitif, puis analytique le contenu essentiel à passer et le niveau de raisonnement attendu chez les jeunes. On veut complètement éliminer ces repaires, on les remplace par un discours confus sur les compétences qui veut évaluer une réalité franchement difficile à objectiver, tellement floue qu’on en perd tous notre latin. On souhaite manifestement qu’on ne forme plus les têtes de nos jeunes.
En passant, je crois donner des notes depuis fort longtemps à des jeunes qui n’ont rien appris. Avec les grilles, on ne peut mettre 0.
On rejète, par ailleurs, la notion pourtant centrale de l'apprentissage de modèles en dévalorisant la place de l'enseignant dans le processus, alors que toute observation du rapport de l'enfant à l'adulte montre que l'imitation, le désir de se sentir valorisé par un adulte est un moteur important de l'apprentissage. Dans 1984, les enfants dénoncent leurs parents… On a donné des droits aux enfants dans les années 1980. Ils sont devenus rois et on ne peut plus leur mettre 0 où il nous dénonce! Et la visite au bureau jaune! On ne peut pas sanctionner un groupe qui avec concertation ne s’est pas préparé à l’examen. Ils nous dénonce, les parents appellent à l’école et les directions nous coince… On est rigide… Faut éviter le scandale, on est réforme maintenant…. L’école est finie… Vous saviez que les droits des enfants autorisent maintenant l’industrie médicale de vous déposséder de vos enfants si vous refusez pour « vos » enfants leur traitement…
On applique des processus abstraits d'apprentissage à des enfants faisant fi de descriptions bien établis qui démontrent que l'arrivée de la pensée formelle se développe graduellement à partir de l'âge de 10 ans.
On a rejeté l'associationisme et l'apport du behaviorisme si efficace dans l'apprentissage qui a tant influencé les premières années de l'école pour tous.
L’accumulation de ses choix tout de même non innocents, la concertation globale avec laquelle elle nous arrive, me pousse franchement à faire l’hypothèse d’une stratégie (l’expression « complot universelle » vient de la sphère dirigeante pour faire passer quiconque propose une telle interprétation pour un parano) orchestré à de hauts niveaux… Évidemment, dans l’ensemble, il y a de nombreux imbéciles qui se valorisent à répéter l’absurdité en ayant absolument pas conscience qu’ils sont des marionnettes… On achète des départements universitaires à coup de subventions.
On fabrique des vidéos propagandes façon nouvelle dans les laboratoires subventionnés par Apple. Ces compagnies offrent leur expertise pour implanter leur technologie dans les écoles en Colombie Britannique et très probablement ailleurs. Tout le monde informatique est donc bien impliqué à ce qu’on peut observer. D’ailleurs, nos charmants programme TIC ne vise-t-il pas à éduquer nos jeunes à reconnaître l’information fiable sur le net? Or, franchement, cela restera encore l’enseignement qui visera à convaincre que l’information juste est celle venant de sites reconnus par les autorités. Le Net présente une fausse liberté. Car elle est virtuelle, on peut y trouver de l’information comme jamais auparavant, on peut y maquiller de la propagande de toutes les façons imaginables . Aussi, il est un outil fort intéressant pour contrôler les masses. Il nous endort déjà… Nous annihile dans la masse des informations. Nous garde bien tranquille dans notre confort douillet. Pendant ce temps, le pouvoir s’installe. On n’aurait pas pu imaginer un « soma » si efficace (La drogue dans Le meilleur des mondes). Elle est un bon substitut compensatoire d’une réalité frustrante.
En plus, on peut y repérer les éléments défaillants ou retords de la population. Si on arrive à coincer des crackers, le petit monsieur tout le monde, est bien facile à localiser. Quand le pouvoir le décide, 2 et 2 ne font pas nécessairement 4. D’Ailleurs, l’école souhaite de moins en moins qu’on développe son cerveau mathématique. Comme on ne veut plus nous donner des notions solides en histoire. On est à deux pas de Big Brother vous surveille. Il ne sera pas un gros œil, mais un portable…
Quand on sait comment les États-Unis se sont comportés dans de nombreux pays du tiers-monde pour conserver leurs intérêts, ces hypothèses ne sont pas, à mon sens, si farfelus…
" Ces jeunes sont plus habitués à être rejetés simplement qu'à être aimés sainement. "
Ces jeunes ne sont pas tous de cette catégorie. Il y a aussi les jeunes "bedons-bien-ronds", les jeunes qui n'ont jamais eu l'habitude de se faire refuser quoi que ce soit, les jeunes élevés dans la ouate, que l'on n'a jamais confronté, de qui on a exigé très peu.
Mère: je suis d'accord. Il faut oberver et nuancer. Dans certains cas, un coup de pied au cul est nettement pédagogique et suffisant. Dans d'autres, l'élève est plus fragile: il faut accompagner si on ne veut pas le voir se briser en deux. On a un rôle d'éducateur..
Ai vécu épisode semblable, mais en 1993 environ... et avec une finale un tantinet différente.
L'élève ne se présente pas à un examen, parce qu'il a oublié de se lever (Raison écrite noir sur blanc par la secrétaire qui n'en revenait pas).
Moi : M. l'adjoint, je vais lui mettre 0 n'est-ce pas ?
Adj.: Ben non, faut lui laisser une chance (Élève problématique... comportement, etc.)
Moi : mais il ne s'est pas présenté, et ce, en toute connaissance de cause, alors il mérite cette note, non ?
Adj.: Donnons-lui la possibilité de reprendre son examen lors des 2 prochaines journées pédagogiques. (Ton = catégorique)
Moi : (nouvel enseignant) OK d'abord. (J'avais-"tu" le choix ?)
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Les deux pédagos passent...
La 2e se termine. Il est 16h01.
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Moi : là, là, il ne s'est toujours pas présenté, alors, là, je lui donne son z-é-r-o !?!
Adj.: Ouais, mais as-tu pensé à ta moyenne de classe ?
Moi : ? ? ? . . . (insérez ici le vilain mot de votre choix, mais je l'ai juste pensé, pas dit). . . Ouais, mais la moyenne qui sera plus basse, vous savez comme moi à quoi elle est due, non ? Alors pour l'interpréter, cette stat, vous savez quoi faire, non ?
Lui : Ouais... OK d'abord !
Moi (intérieurement) : "YES" !
Sylvain: la bêtise vient de loin, il faut croire.
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