Dans un billet précédent, je soulignais que la note «zéro» n'existe plus avec le nouveau programme de formation. La lecture de cette chronique de Foglia m'a montré qu'on a reculé encore plus loin la farce pédagogique. Un extrait:
Ceux-là avaient mis des zéros à des copies nulles et même blanches, on les a obligés - sous la menace de sanctions administratives - à changer ces zéros pour des NE - Non évalué! Ou encore celle-là qui s'est fait dire qu'il ne fallait plus écrire E (échec) dans le bulletin.
Que dois-je écrire alors? À l'avenir vous écrirez: RR. Ce qui signifie? Réussite reportée!
Déjà, la ministre Courchesne ne veut plus parler de décrochage scolaire, mais de persévérance scolaire. Je comprends que l'idée est de valoriser ce qui marche, mais...
Alors, un décrocheur, on appelle cela comment, je vous le demande?
Un NPS (un non-persévérant scolaire)?
Un ÉVDP (un étudiant en voie de diplomation prochaine)?
Un ÉODR (un étudiant dont l'obtention du diplôme est reporté?)
Des suggestions?
17 commentaires:
Une table de concertation pour "unifier la terminologie utilisée au secondaire" serait peut-être, non seulement utile, mais NÉCESSAIRE!!!!!!!!!!!
Pourquoi pas un ELEvE (un Élève Limité par l'ÉValuation Éducative; et c'est récursif!)?
Est-ce qu'un "futur membre à part entière de la société", c'est trop cynique?
Si oui, considérant les caractéristiques de la réforme, je suggérerais aussi un "de toute façon, ceux qui restent à l'école n'en connaîtront pas plus."
J'en reviens pas à quel point c'est d'un ridicule... Réussite reportée... N'importe quoi!
Peut-être un FR? Futur raccrocheur!
M.le professeur masqué,
Vous évoquez dans votre billet et, je crois, dans un précédent, une directive administrative obligeant les enseignantes et les enseignants à ne pas mettre un zéro à un élève qui échoue.
Pourriez-vous, pour ma gouverne, me préciser le titre de ce document et son auteur.
Merci,
Jean-Pierre Proulx
M. Proulx,
Quand un adjoint fait une demande, je suis raremement du genre à lui demander la directive ou à sortir la convention collective... Et vous ne verrez pas donner le nom de ces adjoints ici.
On parlait de ce cas hier entre profs. Certains exigent le zéro, d'autres l'acceptent quand on les convainc quand la situation frise l'absurde. Tous ont reçu une formation quand à la réforme. Là réside peut-être le noeud du problème.
Si vous consultez les médias, vous verrez que je ne suis pas le seul à mentionner ce fait.
M. le professeur,
Bien sûr, je ne vous demandais pas le nom des adjoints de votre école, bien sûr,j'ai lu aussi ce dont vous parliez dans les journaux, mais comme j'ai l'esprit critique, je souhaite pouvoir consulter les sources PUBLIQUES, quand elles existent.
Toute la question est là: ce dont vous parliez est-il documenté? Si oui, le ou les documents doivent bien avoir un titre et se trouver quelque part!
Au plaisir de vous relire pour les précisions s'ils s'en trouvent.
JPP
M. Proulx: je cherche, je ne vous le cacherai pas. Mais même si cette directive n'existait, ce serait encore plus troublant. Comment des gens en position d'autorité peuvent-ils invoquer la réforme pour une procédure standardisée de la sorte?
Cela montrerait encore une fois les dérives pédagogiques de la «réforme». Parce qu'il ne s'agit d'un cas isolé.
M. Proulx,
Foglia ne donne pas ses sources: pourquoi Prof Masqué devrait les donner?
À M. Bobbiwatson,
1) Votre argument est rhétorique et peu recevable.
2) La raison pour connaître la source de la directive évoquée par M.le Professeur Masqué est toute simple, mais particulièrement importante.
En adminstration publique (c'est le cas de l'école), un principe général important s'applique: le acteurs ne peuvent faire ce que la loi les autorise à faire ou à faire une chose en la manière prescrite par la loi.
Autrement dit, la question est de savoir si ceux qui imposeraient de de ne pas accorder un échec (ou unzéro) à ceux qui ont échoué agissent ou non en conformité avec la loi.
Au regard du sujet en question, voici les éléments connus (?) et publics parce que dans la Loi sur l'instruction publique:
Art. 22. "L'enseignant a notamment le droit [...] de choisir les instruments d'évaluation des élèves qui lui sont confiés afin de mesurer et d'évalurr constamment et périodiquement les besoins et l'attenitne des objectifs".
Art. 96.15. "Sur proposition des enseignants [...] le directeur de l'école [...] approuve les normes et modalités d'évaluation des apprentissages de l'élève en tenant compte de ce qui est prévu au régime pédagogique et sous réserve des épreuves que peut imposer le minister ou la commission scolaire".
Or le régime pédagogique ne dit rien à propos de la question qui nous intéresse, sinon que l'on indique les résultats de l'évaluation en pourcentage.
Enfin, l'art. 459 stipule que le ministre "peut établir des modalités d'application progressives des dispositions des régimes pédagogique relatives à la liste des matières et aux règles d'évalaution des apprentissage et de sanction des études".
Si, en vertu de ce pouvoir, le ministre a établi des règles relatives à l'évaluation des apprentisages qui concerne le fait de ne pas mettre zéro à celui qui a échoué, ça devrait être su parce que c'est public.
Personnellement, je ne connais rien de tel.
Finalement, j'ai le pressentiment que si une direction ou un conseiller pédagogique ou un direceur des études a imposé la directive dont on discute, il l'a fait illégalement et qu'en conséquence, il n'y a qu'à l'envoyer paître s'il est incapable d'appuyer sa décision sur quelques dispositions législatives ou réglementaires.
Excusez-là!
p.s. En passant, qui a lu l'éditorial de Pratte dans La Presse de ce jour, samedi
M. Proulx: il faudrait savoir d'ou vient un tel dérapage parce qu'il ne s'agit pas d'une rumeur urbaine, croyez-moi.
Vous avez bien raison,
Il faut le savoir.
J'imagine qu'il doit bien avoir quelqu'un, vous ou quelqu'un d'autre, qui connaît l'origine de ce dérapage.
M. Proulx: il se peut que je me trompe, mais un professeur d'université a bien plus de liberté d'esprit et de pensée qu'un prof du primaire ou du secondaire. Le patron a drôlement plus de pouvoir sur son employé.
Ainsi, j'ai vu des collègues se faire ramasser à coups d'injures par des directions...
Alors, de là à aller questionner un patron sur ses agissements, vous comprendrez qu'on se garde une petite gêne.
Vous pourriez toujours questionner les journalistes qui publient de tels propos si vous le voulez.
Quant à l'éditorial de M. Pratte, il est cousu de fil blanc. Oui à l'anonymat... pour les sources journalistiques comme si ces derniers étaient des chevaliers de l'information. Quelle différence existe-t-il donc entre mon blogue et mes propos anonymes rapportés par un journaliste?
De plus, la sphère Internet, anonyme ou pas, semble bien embêter ce dernier, comme s'il devait être le seul gardien de ce qui peut être transmis. Le mépris qu'ont les médias «officiels» envers les blogueurs est affligeant.
Dans un autre ordre d'idée, M. Pratte est bien mal placé pour faire la «morale démocratique». La Presse est un quotidien à tendance fédéraliste qui s'affiche pourtant comme une média d'«informations» alors qu'il contribue à façonner l'opinon publique. On lit rarement des éditoriaux pro-souveraineté dans ce journal...
Enfin, M. Pratte n'a pas grand courage à émettre son point de vue dans un quotidien qui le rénumère justement pour la teneur de ses propos. S'il veut défendre des idées, pourquoi ne ferait-il pas de la politique?
En ce qui concerne la liberté des professeurs d'université, vous avez raison: c'est une valeur chérie dans notre milieu.
Cela dit, ce n'est pas une raison pour accepter de voir la sienne brimer à l'école surtout si ceux qui le font agissent illégalement, comme j'ai tendance à le croire, à propos de la question que vous avez soulevée.
Au reste, outre le courage de ses convictions, le milieu où vous travaillez dispose d'un instrument qui est là pour assurer le respect de vos droits et libertés: c'est votre syndicat.
En ce qui concerne le débat sur l'anonymat, je constate bien, pour en avoir discuter avec vous à quelques reprises, que nos positions sont irréductibles.
Je relève toutefios une phrase dans votre texte: "Le mépris qu'ont les médias «officiels» envers les blogueurs est affligeant".
Il me semble que vous déraillez ici: tous les médias tiennent des blogues animés par leurs propres journalistes et Pratte en tient un aussi.
M. Proulx: les convictions syndicales des enseignanats ont été échaudées par bien des luttes mal menées (l'équité, etc.) et une menace de loi spéciale. Je vois plus des collègues baisser la tête qu'autre chose. La réalité du primaire et du secondaire est parfois bien triste.
Pour mon «déraillement», j'aurais dû préciser, le mépris qu'ont les médias officiels pour les blogueurs autre que les leurs...
Sur ce point, je dois vous souligner que je ne considère pas les «blogueurs» des médias officiels comme de véritables blogueurs. Ils mettent des textes en ligne et c'est un peu tout. Pas d'interactivité, rien.
Je suis enseignante au primaire à Montréal et je suis désolée de vous apprendre que je n'ai pas le droit de mettre un zéro au bulletin de mes élèves pas plus que je ne peux mettre un cent. L'équipe des enseignants ainsi que la direction de l'école et la conseillère pédagogique ont pris une décision MAJORITAIRE à ce sujet. Un barème fixe au bulletin a été choisi. Ainsi les anciennes cotes 1, 2, 3 et 4 sont devenues:
1+ = 97, 1 = 91, 2+ = 89, 2 = 77, 3+ = 74, 3= 67, 4+ =63 , 4 = 55 et une nouvelle cote de 5+ = 47 et 5 = 27. J'évalue mes élèves en cote et je transforme en note lorsque le bulletin arrive en portant un jugement sur tous les travaux de l'étape. Je ne fais pas de moyenne, je porte un JUGEMENT CRITQUE sur le travail de mes élèves, je me fie à mon JUGEMENT PROFESSIONNEL. WOW!!! Qu'elle trouvaille!!! J'ai de la difficulté à m'entendre avec mes 2 collègues de niveau, imaginez le reste.... Je ne peux déroger des dix notes choisies par mes collègues... Voilà, c'est ça la réforme et l'évaluation...
Une enseignante un peu découragée...
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