04 avril 2010

Pouet! Pouet!

J’me sens comme un solo de guitare pas de corde. Un Rock Band sans Band. Une note d'un duo électrique pour autre chose qu'un musicien manchot. Chu tanné de la batterie qui frappe sans arrêt un rythme que je ne veux plus suivre et des chœurs sur la coke qui ont un «h» en trop comme s'ils voulaient rimer avec choke. Me semble que tout ça, c’est une toune connue de ceux qui se ferment leur yeule parce qu’ils n’arrivent pas à fermer leurs sentiments.

Les aigües me vrillent les oreilles, pis les basses me rendent encore plus down. Maudite musique! Même sourd, je l'entendrai par coeur. J'aurais beau chanter autre chose ben fort, j'arriverais pas à couvrir ce son qui est à double tour dans ma tête.

Me semble que, pour m'occuper, je pourrais danser. Sans la tête mais avec le reste. Les bras, les jambes, les poumons qui respiraient pu du renfermé. La toune serait courte parce que le temps a passé. Mais vaut mieux avoir du fun que de s'emmerder pour ce qui parait déjà une éternité. Me semble que j'en profiterais pour m'envoler en essayant de pas m'enfarger.

J'aurais envie de gagner. De m'emporter. Sereinement. Ailleurs. Pis d'arrêter de rêver les yeux fermés pour rêver les yeux grand ouverts. Chu tanné de rêver que j'oublie. J'voudrais de beaux souvenirs au présent.

8 commentaires:

Armande Simplette a dit…

Ne serait-ce pas là des symptômes du retour du printemps?

Unknown a dit…

?????????

Le professeur masqué a dit…

Non, c'est l'abrutissement de la correction.

bobbiwatson a dit…

Que de poésie pour exprimer un malaise récurrent que tu vis depuis 15 ans!

Armande Simplette a dit…

Vous voulez dire que c'est le fait de corriger les devoirs de vos étudiants qui vous met dans cet état là?

Le professeur masqué a dit…

J,ai des collègues qui vomissent lors des périodes intensives de correction. Certains font n'importe quoi, souvent de plus exigeant, pour ne pas s'y mettre. C'est alliénant. Purement.

Armande Simplette a dit…

Ouch... Dire que j'avais interpréter ce lyrisme et cette envie de danser comme une attaque sournoise du printemps!!! Je regrette que ce ne soit pas le cas d'ailleurs... cela aurait été un mal plus agréable. C'est quoi qui rend la tâche si difficile? Sa fréquence, la piètre qualité de ce que vous récoltez?

Anonyme a dit…

J'ai passé les vacances de Pâques à éviter soigneusement de regarder, voire de penser à mes 140 copies (cégep, première dissertation, 800 mots sur Baudelaire, un désastre à peu près complet alors que j'avais prémâché, prédigéré, donné le plan à suivre, suggéré les idées, donné un modèle, analysé les poèmes). J'ai fait quatre copies, me suis découragé, me suis senti horriblement coupable comme d'habitude ("ils n'ont pas compris", "je n'ai pas passé assez de temps sur ceci ou cela", "c'est trop difficile pour eux", "je suis allé trop vite", "j'aurais dû...") et vais devoir écourter les prochaines nuits pour y arriver avant la date fatidique où il me faudra remettre le tout parce que la suivante s'en vient et qu'il me faut remettre la première avant la seconde. Je n'ai heureusement pas été malade encore : d'ordinaire, j'ai des nausées (en vrai : le coeur qui palpite, l'estomac soulevé avant même de commencer à les lire), des maux de tête, des maux de dos (attribuables au rythme manufacturier), je passe au travers de deux crayons rouges à force de commenter, de raturer, de suggérer des idées, des formulations (ce dont ils se contrefichent puisque je retrouverai les mêmes erreurs dans la prochaine). Et surtout, le pire : pourquoi ? Pourquoi je me donne ce mal puisque ça ne donne rien, que ce n'est qu'un énorme blague mise en scène par des pédagogos qui refusent de voir que ça ne marche pas, qu'on fait tous semblant et qu'on se fend en quatre pour trouver des qualités à des copies qu'on est finalement forcé de noter plus haut qu'elles ne le méritent parce qu'on sait bien que ce qui compte avant tout, n'est-ce pas, c'est la fichue réussite. On a tellement compris ça que même mon cher syndicat a repris ça comme slogan : "plus de profs et de meilleurs salaires pour la RÉUSSITE !" Et, bien sûr, je vais chercher des points ici et là pour que mon taux d'échec ne fracasse pas des records stratosphériques. Et je ne dépasserai pas les 20 ou 30 % d'échecs. De rien madame la Ministre, tout le plaisir est pour moi.