Bien le bonjour. Je fais de la correction. J'ai commencé hier et je la poursuis ce matin. Il ne me reste que deux groupes à faire! Un texte de 250 mots en première secondaire...D'ailleurs, j'aimerais bien que PM fasse un petit sondage auprès des profs de français sur l'évaluation des textes. Moi, à chaque fois, je dis bien à chaque fois, je développe des malaises physiques quand je m'y mets. Mes collègues aussi d'ailleurs. Pas en raison de la quantité, mais bien des critères. Je deviens chèvres. Comment les autres profs s'y prennent-ils pour évaluer leurs textes. Il y a tellement de fautes de OG, de OU, et de syntaxe. Il faut, dans certains cas, lire à haute voix pour saisir le propos. C'est à croire que je n'ai rien enseigné de l'année, sapristi!!! C'est pas croyable! "Tous le monde i coulentttttttttt. Sais pas drolle et le prof ai pas comptant." Bon, je vais cesser de pleurnicher et retourner au boulot. Salut!
@Anonyme Je fais aussi de la correction (4e sec) et je peux te dire que ce n'est pas plus rose.Il y a bien quelques perles dans le tas de roches, mais j'avoue ne pas comprendre comment certains(trop même)sont parvenus à ce niveau avec si peu de maîtrise de la langue:syntaxe désastreuse, accords simples(verbe/sujet) souvent omis, vocabulaire pauvre etc. Je deviens dingue quand je m'attaque à cette tâche qui me pue au nez de plus en plus.Je mets beaucoup de temps à corriger des copies incompréhensibles auxquelles j'accorde des résultats mérités qui ne font jamais l'affaire parce que l'élève,lui, il veut une bonne note, pas une bonne correction! Alors quand je corrige en pensant un peu à la grogne que je vais essuyer en leur donnant leur résultats je n'ai pas de quoi me réjouir...Avant d'écrire, ne devrait-on pas apprendre à penser?
J'ai aussi fait de la correction toute la fin de semaine.... vendredi, samedi, dimanche soir et aujourd'hui!!! Fin d'étape oblige - que cette correction se fasse au plus vite!!!
J'enseigne l'anglais et je corrige des compos de 200 mots (3è sec). Je dois également lire à voix haute (au désespoir de mon copain) ces compos qui, parfois, sont tellement mal écrites que je ne comprends pas non plus pourquoi ces élèves se sont rendus à ce niveau!!! .... Raison? Notre direction rencontre le prof (précaire)pour savoir si les élèves qui ont entre 50 et 60% pour l'année.... ne pourraient-ils pas passer ? Prof précaire (qui veut un job l'an prochain) se sent un peu mal devant la direction, fait quelques changements et ZOUP! les élèves qui ont échoué toute l'année se retrouvent en 3è sec. C'est vraiment le cas dans plusieurs matières chez nous! :-(
Je suis une enseignante de français "précaire" au "régulier" et, l'an passé, j'ai recommandé que 12 élèves (6 par classe de 27 en première secondaire) soient recallés. Il n'y en a eu que deux qui l'ont été. Pourtant, tous ces élèves avaient des résultats bien loin de la note de passage (entre 37% et 50%)... Il y a deux ans, j'ai retrouvé en sec. 2 un élève que j'avais eu en sec. 1 l'année d'avant et qui avait pourtant fini l'année avec 27% (J'étais certaine qu'il allait recommencer son année étant donné son manque inoui d'acquis pour poursuivre en 2e sec. D'ailleurs, il était en échec presque partout. En fait, il avait réussi à passer ses maths de peine et de misère. Que pensez-vous qu'il a fait durant ses cours en sec.2?) Cette année, mes élèves sont encore plus faibles que ceux des années passées. Mes quelques bons élèves seront recrutés par les programmes PEI ou encore, ils se dirigeront vers le privé (et je les comprends bien ces élèves ainsi que leurs parents). Néanmoins, je trouve la situation très pénible. Je dois continuellement adapter mon matériel pour que la majorité de ces pauvres enfants arrive à comprendre quelque chose: les lacunes sont immenses et je me sens responsable. Mon grand désaroi se pointe lors des évaluations de productions écrites. L'écart est telle entre mes quelques forts et les autres que je remets constamment mon jugement en question. Suis-je trop sévère? Est-ce que je peux continuer d'évaluer ces élèves avec les mêmes exigences qu'avant? Voyez-vous, mes groupes ressemblent de plus en plus à des classes d'adaptation scolaire... C'est difficile de passer toute la matière au programme avec eux, car c'est très très lentement que l'on progresse (sans compter toutes les notions du primaire qu'il faut revoir ou enseigner de façon systématique, sans compter les cas de troubles de comportements, sans compter les troubles d'apprentssage, etc.). Cela me révolte, en fin de compte, de voir à quel point notre système d'éducation fait fi de l'avenir de nos enfants, de notre relève. C'est comme si on voulait créer éventuellement une population ignorante, aliénée pour mieux la diriger. Si ça continue comme ça, c'est bel et bien ce qui va se produire. (C'est pratique en politique quand vient le temps des élections...) Je trouve cruelle de faire partie de ce système. Comme je ne veux pas en être complice, je maintiens mes critères élevés. Je donne les résultats qui je crois sont mérités, et si, encore cette année, des élèves passent au niveau supérieur malgré mes recommandations, au moins, je n'aurez pas à porter l'odieux de cette décision. Au fait, qu'est-il arrivé à mon petit bonhomme après son sec.2? Échec intégral dans toutes ses matières. On l'a donc gentiment reconduit vers la 3e voie: les métiers semi-spécialisés... Je l'ai revu il y a quelque temps... Il a tout lâché et il travaille maintenant à temps partiel dans un dépanneur... Dans mon temps, on manifestait pour un oui ou pour un non. Il m'arrive de souhaiter que les élèves et les étudiants d'aujourd'hui se lèvent et se révoltent contre ce système inconsistant, inconséquent. Ils auraient une cause en OR!
Pourquoi on fait ça? Pourquoi on travaille autant d'heures supp sans être payé? Ou alors ça fait partie du contrat? Personne ne me l'avait expliqué... On a l'air "pas dévoué" si on ne le fait pas? Je n'arrive pas à comprendre pourquoi on accepte cette situation. Ou alors y a quelque chose qui dit que ce doit être comme ça. Éclairez moi quelqu'un.
Comme tu dis vrai "anonyme"! Moi,je me remets toujours en question lorsque je corrige, je perds un temps fou à toujours adapter le matériel, je subis une pression indue pour faire en sorte que l'on atteigne les irréalistes objectifs de diplômation,et je sais que malgré tous mes efforts, ce ne sera jamais assez. Enseigner, ce n'est vraiment pas comme corder du bois...si ça l'était,ce serait certes plus dur physiquement, mais au moins ce serait plus facile, affectivement et intellectuellement parlant.Corriger des élèves qui ne sont pas à niveau, c'est difficile; on ne veut pas les briser, mais on veut leur apprendre quelque chose alors il faut exiger d'eux et ça,c'est pas évident. Certains ont vite compris qu'on peut passer d'un niveau à l'autre(1 à 2 entre autres)sans trop d'efforts. Après,la culture est installée et on se retrouve avec des situations ingérables dans nos classes. Certains élèves sont si dépassés qu'ils se désintéressent, s'absentent, chahutent ou dorment d'autres redoublent d'efforts,font tout leur possible, mais le manque est parfois difficile à rattraper enfin,il y a les forts ceux que l'on peut plonger dans toutes les situations et qui s'en sortiront quand même. Quand je pense à tous ces jeunes, je suis triste et je ne veux pas les flouer en nivelant par le bas, mais je sais que je nagerai toujours à contre courant d'où ma fatigue, mon écoeurement quand vient le temps de corriger,et ma réflexion quand à mon avenir dans la profession. p.s.Prof masqué, merci pour le défouloir que tu nous offres
11 commentaires:
Pâques? N'est-ce pas une fête qui n'apparaissait pas dans le nouveau calendrier scolaire? Donc, à Pâques, on ne fait rien de scolaire.
Il ne faut pas confondre Pâque et Pâques... : )
Bien le bonjour. Je fais de la correction. J'ai commencé hier et je la poursuis ce matin. Il ne me reste que deux groupes à faire! Un texte de 250 mots en première secondaire...D'ailleurs, j'aimerais bien que PM fasse un petit sondage auprès des profs de français sur l'évaluation des textes. Moi, à chaque fois, je dis bien à chaque fois, je développe des malaises physiques quand je m'y mets. Mes collègues aussi d'ailleurs. Pas en raison de la quantité, mais bien des critères. Je deviens chèvres. Comment les autres profs s'y prennent-ils pour évaluer leurs textes. Il y a tellement de fautes de OG, de OU, et de syntaxe. Il faut, dans certains cas, lire à haute voix pour saisir le propos. C'est à croire que je n'ai rien enseigné de l'année, sapristi!!! C'est pas croyable! "Tous le monde i coulentttttttttt. Sais pas drolle et le prof ai pas comptant."
Bon, je vais cesser de pleurnicher et retourner au boulot. Salut!
@Anonyme
Je fais aussi de la correction (4e sec) et je peux te dire que ce n'est pas plus rose.Il y a bien quelques perles dans le tas de roches, mais j'avoue ne pas comprendre comment certains(trop même)sont parvenus à ce niveau avec si peu de maîtrise de la langue:syntaxe désastreuse, accords simples(verbe/sujet) souvent omis, vocabulaire pauvre etc.
Je deviens dingue quand je m'attaque à cette tâche qui me pue au nez de plus en plus.Je mets beaucoup de temps à corriger des copies incompréhensibles auxquelles j'accorde des résultats mérités qui ne font jamais l'affaire parce que l'élève,lui, il veut une bonne note, pas une bonne correction!
Alors quand je corrige en pensant un peu à la grogne que je vais essuyer en leur donnant leur résultats je n'ai pas de quoi me réjouir...Avant d'écrire, ne devrait-on pas apprendre à penser?
Je n'ai rien fait du tout, mais j'avais apporté mon sac d'école. Il est toujours là où je l'ai posé jeudi soir...lol
J'ai aussi fait de la correction toute la fin de semaine.... vendredi, samedi, dimanche soir et aujourd'hui!!! Fin d'étape oblige - que cette correction se fasse au plus vite!!!
J'enseigne l'anglais et je corrige des compos de 200 mots (3è sec). Je dois également lire à voix haute (au désespoir de mon copain) ces compos qui, parfois, sont tellement mal écrites que je ne comprends pas non plus pourquoi ces élèves se sont rendus à ce niveau!!!
....
Raison? Notre direction rencontre le prof (précaire)pour savoir si les élèves qui ont entre 50 et 60% pour l'année.... ne pourraient-ils pas passer ? Prof précaire (qui veut un job l'an prochain) se sent un peu mal devant la direction, fait quelques changements et ZOUP! les élèves qui ont échoué toute l'année se retrouvent en 3è sec. C'est vraiment le cas dans plusieurs matières chez nous! :-(
et vous ? est-ce que ça fonctionne de la sorte ?
Partout pareil! Il faut sauver la face.
Je suis une enseignante de français "précaire" au "régulier" et, l'an passé, j'ai recommandé que 12 élèves (6 par classe de 27 en première secondaire) soient recallés. Il n'y en a eu que deux qui l'ont été. Pourtant, tous ces élèves avaient des résultats bien loin de la note de passage (entre 37% et 50%)... Il y a deux ans, j'ai retrouvé en sec. 2 un élève que j'avais eu en sec. 1 l'année d'avant et qui avait pourtant fini l'année avec 27% (J'étais certaine qu'il allait recommencer son année étant donné son manque inoui d'acquis pour poursuivre en 2e sec. D'ailleurs, il était en échec presque partout. En fait, il avait réussi à passer ses maths de peine et de misère. Que pensez-vous qu'il a fait durant ses cours en sec.2?) Cette année, mes élèves sont encore plus faibles que ceux des années passées. Mes quelques bons élèves seront recrutés par les programmes PEI ou encore, ils se dirigeront vers le privé (et je les comprends bien ces élèves ainsi que leurs parents). Néanmoins, je trouve la situation très pénible. Je dois continuellement adapter mon matériel pour que la majorité de ces pauvres enfants arrive à comprendre quelque chose: les lacunes sont immenses et je me sens responsable. Mon grand désaroi se pointe lors des évaluations de productions écrites. L'écart est telle entre mes quelques forts et les autres que je remets constamment mon jugement en question. Suis-je trop sévère? Est-ce que je peux continuer d'évaluer ces élèves avec les mêmes exigences qu'avant? Voyez-vous, mes groupes ressemblent de plus en plus à des classes d'adaptation scolaire... C'est difficile de passer toute la matière au programme avec eux, car c'est très très lentement que l'on progresse (sans compter toutes les notions du primaire qu'il faut revoir ou enseigner de façon systématique, sans compter les cas de troubles de comportements, sans compter les troubles d'apprentssage, etc.). Cela me révolte, en fin de compte, de voir à quel point notre système d'éducation fait fi de l'avenir de nos enfants, de notre relève. C'est comme si on voulait créer éventuellement une population ignorante, aliénée pour mieux la diriger. Si ça continue comme ça, c'est bel et bien ce qui va se produire. (C'est pratique en politique quand vient le temps des élections...) Je trouve cruelle de faire partie de ce système. Comme je ne veux pas en être complice, je maintiens mes critères élevés. Je donne les résultats qui je crois sont mérités, et si, encore cette année, des élèves passent au niveau supérieur malgré mes recommandations, au moins, je n'aurez pas à porter l'odieux de cette décision. Au fait, qu'est-il arrivé à mon petit bonhomme après son sec.2? Échec intégral dans toutes ses matières. On l'a donc gentiment reconduit vers la 3e voie: les métiers semi-spécialisés... Je l'ai revu il y a quelque temps... Il a tout lâché et il travaille maintenant à temps partiel dans un dépanneur... Dans mon temps, on manifestait pour un oui ou pour un non. Il m'arrive de souhaiter que les élèves et les étudiants d'aujourd'hui se lèvent et se révoltent contre ce système inconsistant, inconséquent. Ils auraient une cause en OR!
Correction et planification de cours.
Pourquoi on fait ça? Pourquoi on travaille autant d'heures supp sans être payé? Ou alors ça fait partie du contrat? Personne ne me l'avait expliqué...
On a l'air "pas dévoué" si on ne le fait pas? Je n'arrive pas à comprendre pourquoi on accepte cette situation. Ou alors y a quelque chose qui dit que ce doit être comme ça. Éclairez moi quelqu'un.
Comme tu dis vrai "anonyme"! Moi,je me remets toujours en question lorsque je corrige, je perds un temps fou à toujours adapter le matériel, je subis une pression indue pour faire en sorte que l'on atteigne les irréalistes objectifs de diplômation,et je sais que malgré tous mes efforts, ce ne sera jamais assez.
Enseigner, ce n'est vraiment pas comme corder du bois...si ça l'était,ce serait certes plus dur physiquement, mais au moins ce serait plus facile, affectivement et intellectuellement parlant.Corriger des élèves qui ne sont pas à niveau, c'est difficile; on ne veut pas les briser, mais on veut leur apprendre quelque chose alors il faut exiger d'eux et ça,c'est pas évident. Certains ont vite compris qu'on peut passer d'un niveau à l'autre(1 à 2 entre autres)sans trop d'efforts. Après,la culture est installée et on se retrouve avec des situations ingérables dans nos classes. Certains élèves sont si dépassés qu'ils se désintéressent, s'absentent, chahutent ou dorment d'autres redoublent d'efforts,font tout leur possible, mais le manque est parfois difficile à rattraper enfin,il y a les forts ceux que l'on peut plonger dans toutes les situations et qui s'en sortiront quand même. Quand je pense à tous ces jeunes, je suis triste et je ne veux pas les flouer en nivelant par le bas, mais je sais que je nagerai toujours à contre courant d'où ma fatigue, mon écoeurement quand vient le temps de corriger,et ma réflexion quand à mon avenir dans la profession.
p.s.Prof masqué, merci pour le défouloir que tu nous offres
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