13 juin 2010

Un bulletin unique

Bon, vous le savez, la ministre Courchesne a déposé vendredi dernier, en pleine fin de session tumultueuse, son projet de bulletin unique pour la prochaine année scolaire. Vouloir être plus discret que cela, tu te déguises en Stéphane Dion...

Le tout sera suivi d'une période de consultation de 45 jours. Pas grand temps pour faire des changements, vous l'avouerez...

On pourrait parler du retrait des compétences, de son caractère uniforme tant pour le public que pour le privé, du cumul des résultats des étapes. etc., etc., etc. Mais vous connaissez tout cela, j'en suis sûr.

Un petit détail a attiré mon attention: «Le bulletin serait produit quatre fois par an, à l'intérieur de périodes prédéterminées.» Ah bon! J'espère que cela fonctionnera avec le calendrier scolaire de certaines écoles qui fonctionnent autrement qu'avec quatre étapes et les rencontres de parents qui sont déjà indiquées dans celui-ci.

Un dernier détail: ce bulletin est-il conforme avec le programme d'enseignement et les diverses politiques d'évaluation des apprentissages?

4 commentaires:

unautreprof a dit…

Je fais un essai de commentaire, vu que mes derniers n'ont pas été publiés ici!?!?

En ce qui me concerne, je trouve vraiment agaçant que l'on change si souvent de formule de bulletin. En 7 ans d'enseignement, j'ai eu 4 formules différentes. À peine je suis à l'aise avec une que ça change.
Ridicule.

Mam'Enseignante a dit…

Quand les gens (les ministres???) vont comprendre que la forme du bulletin importe peu et ne change en rien la qualité de l'enseignement, on se questionnera peut-être sur les vrais moyens à adopter pour aider les enseignants sur le terrain!

Des pourcentages, c'est à peu près la pire affaire qu'il peut exister pour qualifier un enfant. Même si nous avons survécu avec ce système.

Anonyme a dit…

Désolée mais il ne faudrait pas tout mélanger.J'enseigne les maths en 5e secondaire et l'évaluation par compétences est un véritable enfer qui nuit à mon enseignement car celui-ci doit s'adapter à l'évaluation (alors que logiquement, ça devrait être le contraire).
Les pourcentages me demandaient beaucoup moins de temps, simplifiait la correction, passait un message clair aux élèves et aux parents.D'autant plus que mes cotes sont de toutes façons transformées mystérieusement en notes qui ne correspondraient même pas à celles que j'aurais mises si j'avais utilisé l'ancien système de notation! L'évaluation depuis la réforme, c'est pire que la maison qui rend fou dans les douze travaux d'Astérix! J'ai des collègues qui ne corrigeront même pas l'évaluation de fin d'année. Il y a des examens le 23 juin et les notes( pardon; les cotes! )doivent êtres remises au plus tard le 25 juin alors la pile se retrouvera discrètement au recyclage (à part pour quelques élèves; cas plus litigieux qui auront la chance de voir leurs trois heures d'efforts être évaluées). J'ai moi-même 6 heures d'évaluation finale à corriger pour 115 élèves. Si je le fais vraiment avec les grilles "réforme", je n'y survivrai pas c'est certain. J'en aurais facilement pour 1 heure par élève. Alors j'utilise les pourcentages, que je transforme en cotes, que l'ordinateur retransforme à son tour...

Il devrait y avoir de sacrés limites à la connerie!

Mais c'est vrai que comme ça, y'a plus d'élèves qui passent.C'est ce qu'on veut non?

J'en ai vraiment assez de participer à cette farce débile...

Madiane

Anonyme a dit…

Je suis entièrement d'accord avec la personne précédente. De plus, je suis très inquiet pour la première cohorte des élèves du «renouveau» qui doivent arriver au Cégep en août prochain. Je suis aussi prof de math et de physique en 5e secondaire et je suis tellement désolé de constater chez nos élèves un manque de «drive» pour tenter de comprendre des notions difficiles et pour avoir une rigueur minimale. Ils se sont toujours fait dire qu'ils vont passer quand même pendant toute leur scolarité. Ils ont toujours surfé sur la facilité... sans se faire remettre à l'ordre. Je ne les accuse pas (même si cela peut en avoir l'air), ils sont plutôt victimes d'une folie qui dure depuis trop longtemps
J'ose espérer que ce bulletin ne sera pas une autre déception (hybride compétences/connaissances) car il ne faut pas oublier qu'il y a sûrement beaucoup d'inertie au MELS (le ministère se fait un peu «harakiri».
Il faut vraiment revenir aux connaissance et à une rigueur qui sera tellement plus enrichissante pour la formation de notre jeunesse.