Plus on la démonise, plus son discours finit par être moins effroyable qu'on voudrait nous le faire croire. Je parle bien sûr de la ministre Courchesne qui ne trouve pas grâce aux yeux de plusieurs directeurs d'école, fonctionnaires du MELS et autres intervenants scolaires.
Dans le Journal de Montréal, la ministre livre en entrevue (ici et ici) quelques-unes de ses pensées.
Dans le Journal de Montréal, la ministre livre en entrevue (ici et ici) quelques-unes de ses pensées.
Les connaissances
Par rapport au français, la ministre insiste à nouveau sur le mot «connaissances» dans l'extrait suivant:
««Ce qui est important pour moi, c'est de s'assurer qu'on connaît notre orthographe, qu'on connaît nos règles de grammaire, qu'on connaît nos règles de syntaxe et de ponctuation. À partir de septembre prochain, on va évaluer les connaissances. [...] On est en train de faire le départage avec l'évaluation des connaissances parce que l'on va quand même garder une portion de l'évaluation des compétences.»
Comment cette volonté se traduira de façon cohérente dans le bulletin? On verra. Je souligne que certaines écoles privées ont à la fois une note de compétence et de connaissances au bulletin.
Le décrochage
Par rapport au décrochage scolaire au Québec, la ministre s'intéresse au nombre d'heures travaillées (à ce sujet, jetez un coup d'oeil à cet excellent billet d'Hortensia). Elle vise à sensibiliser les employeurs à leur comportement devant ce problème: «on comprend qu'il y a un besoin de main-d'oeuvre, mais (on doit) se demander si on se rend service collectivement en offrant 20 ou 25 heures de travail à un jeune qui va à l'école.»
Je pense honnêtement que ce phénomène est aussi causé par d'autres facteurs. Il y a tout d'abord la pauvreté qu'on connait dans certaines régions qui oblige des jeunes à devoir travailler. On retrouve aussi le marché de l'emploi qui a des besoins en main d'oeuvre alors que le nombre de travailleurs baisse avec le vieillissement. Parlons également de toute la valorisation de la consommation chez les jeunes et le peu de support parental qu'on retrouve parfois.
Par ailleurs, nos écoles sont peu accueillantes physiquement. On manque enfin de budget pour organiser des activités parascolaires (sportives et culturelles) intéressantes et stimulantes. En région, il est impossible ou presque que des jeunes restent après l'école pour s'amuser ou apprendre à cause du transport scolaire, par exemple. Je me souviens d'une mesure sous le ministre Pagé, je crois, qui avait eu un impact positif chez nous en permettant d'offrir un moyen de transport aux jeunes après les classes. On en profitait également pour faire de l'aide aux devoirs ou de la récupération après les cours.
Le cours d'éthique et culture religieuse
Réponse sans équivoque de la minstre: «Le cours est là, il est obligatoire et il est là pour rester. Je crois beaucoup en ce cours-là. C'est un beau cours et un bon cours. Les parents qui contestent veulent un cours de religion, mais nos écoles sont laïques et il y en a plus de cours de religion.»
Reste donc à voir comment les parents qui refusent que leur enfant suivent ce cours continueront ce débat sur le domaine juridique. Côté politique, le dossier est manifestement clos.
Bon, j'arrête ici pour ce matin, mais je vous invite à lire le reste de l'entrevue avec la ministre ou elle s'intéresse aux élèves en difficulté, au financement des écoles privées, aux déboires financiers de l'UQAM et à la fermeture des école.
Ça permet de comprendre de de voir venir.
10 commentaires:
La ministre dit : « Ce qui est important pour moi, c'est de s'assurer qu'on connaît notre orthographe, qu'on connaît nos règles de grammaire, qu'on connaît nos règles de syntaxe et de ponctuation. »
C'est bien besu tout ça mais faudrait arrêter de changer les règles tous les dix ans....
Que ce soit dans le milieu scolaire ou dans d'autres, les personnes sensées ayant de la suite dans les idées et ayant de bonnes idées, sont mal vues par les bonzes et les grands pontes. Madame Courchesne est un exemple. Laissons-la travailler et cessons de chiâler comme le petit peuple que nous sommes.
««Ce qui est important pour moi, c'est de s'assurer qu'on connaît notre orthographe, qu'on connaît nos règles de grammaire, qu'on connaît nos règles de syntaxe et de ponctuation. À partir de septembre prochain, on va évaluer les connaissances.
Primaire. Allez faire un tour sur certains sites de conseillers pédagogiques et voyez les grilles d'évaluation approuvées par le MELS. Rien à voir avec les connaissances.
Pour le moment tout ça ne sont que vaines promesses. Je changerai d'idées sur elle et son ministère quand les choses changeront vraiment.
Bibco: J'ai l'impression que la tête ignore ce que font les pieds. Ou que les pieds ne font qu'à leur tête...
Sur le cours d'éthique et de culture religieuse, le journaliste est mal renseigné, il y a deux procès, quant à la ministre, elle a la "foi", elle "croit dans ce cours".
http://pouruneecolelibre.blogspot.com/2009/01/m-me-croit-et-est-pour-le-libre-choix.html
En attendant, moi qui a un fiston aux prises avec un TDAH, un handicap auditif et peut-être autre chose (dislexie légère ?), faisant pour la 2è fois sa 6è année, j'en arrache pour obtenir du soutien. À l'école la solution semble être simple et évidente "changez sa médication", mais le doc veut pas.
Argh ! J'capote !
Merci Prof masqué pour les liens.
J'ai un petit peu de difficulté à voir où s'en va la ministre. Pour l'instant, tout ce que tu rapportes demeure de l'ordre du voeu pieux.
Bon, je suis peut-être de mauvaise foi avec elle, je te l'accorde. Mais, entre toi pis moi, si tu me permets d'être nounoune deux minutes, c'est pas sérieux, ça, une ministre de l'éducation qui roule ses «r». héhé...
ENFIN! Ayant enseigné les sciences durant plus de trente ans, j'ai eu l'occasion de voir les dommages causés par cette réforme. Ce virage au pragmatisme m'enchante. C'est un secret bien gardé que face à cette «réforme» nuisible et inapplicable la majorité des enseignants trichent depuis 10 ans en n'appliquant pas le dite réforme. Que pour une fois, les praticiens (enseignants sur le terrain), les syndicats, la Commission scolaire en soient venus à un consensus pour se débarrasser élégamment de la réforme et que la ministre soit aussi d'accord, est un indicateur de l'étendue de l'échec de cette réforme.
Réforme, rappelons-le, qui a été concoctée par des «pédagogues» qui n'avaient jamais enseigné de vraies choses à de vrais enfants. Avant même son introduction les vrais enseignant savaient et avaient prévenus tous et chacun que c'était une monstrueuse bêtise.
Maintenant il ne me reste plus qu'à faire mes excuses à la CSDM et au syndicat qui ont fait cette fois preuve de bons sens. À propos, le «gros bons sens» est-ce une compétence transversale?
Je cours m'excuser dans mon blogue...
http://jmchatel.blogspot.com/
ENFIN! Ayant enseigné les sciences durant plus de trente ans, j'ai eu l'occasion de voir les dommages causés par cette réforme. Ce virage au pragmatisme m'enchante. C'est un secret bien gardé que face à cette «réforme» nuisible et inapplicable la majorité des enseignants trichent depuis 10 ans en n'appliquant pas le dite réforme. Que pour une fois, les praticiens (enseignants sur le terrain), les syndicats, la Commission scolaire en soient venus à un consensus pour se débarrasser élégamment de la réforme et que la ministre soit aussi d'accord, est un indicateur de l'étendue de l'échec de cette réforme.
Réforme, rappelons-le, qui a été concoctée par des «pédagogues» qui n'avaient jamais enseigné de vraies choses à de vrais enfants. Avant même son introduction les vrais enseignant savaient et avaient prévenus tous et chacun que c'était une monstrueuse bêtise.
Maintenant il ne me reste plus qu'à faire mes excuses à la CSDM et au syndicat qui ont fait cette fois preuve de bons sens. À propos, le «gros bons sens» est-ce une compétence transversale?
Je cours m'excuser dans mon blogue...
http://jmchatel.blogspot.com/
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