25 janvier 2009

Surplus des commissions scolaires et réalité sur le terrain (ajout)

Un texte du Journal de Montréal nous apprend ce matin que les commissions scolaires du Québec ont accumulé un surplus qui a atteint près de 360 millions $ l'année dernière. Juste pour 2008 seulement, les CS ont réussi à mettre de côté 57 millions $. En cinq ans, ce surplus a augmenté de 43%. Quand on dit que l'argent ne descend pas dans les classes, on en a un bel exemple.

Un porte-parole de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) a attribué ce surplus à une «saine gestion» des deniers publics. Saine gestion avec des écoles qui ont besoin de rénovations urgentes? qui manquent de dictionnaires dans les classes? dont l'équipement des gymnases est souvent une honte?

Une telle réponse est une véritable gifle pour ceux qui travaillent sur le terrain avec les jeunes. Ce surplus est fait sur le dos des élèves et des écoles, oui! Allez, après ça, expliquer à un parent que son enfant ne peut pas recevoir de services d'aide parce que l'école manque d'argent. Et puis, alors qu'on est en récession, ne va pas crier sur les toits que tu fais des surplus! Il y a des gens qui ont de la difficulté à payer leur compte de taxes scolaires! Il y a un gouvernement provincial qui fait un déficicit, lui!

Là ou la réponse devient plus intéressante, c'est lorsque Denis Pouliot, porte-parole de la FCSQ, précise qu'une partie de ces sommes est reliée à de l'argent qu'elles sont incapables de dépenser dans l'immédiat. Il cite deux exemples:
  • L'embauche de nouvelles bibliothécaires. «Il y a une pénurie de bibliothécaires à l'heure actuelle», précise ce dernier. Ah oui! Quelle surprise! Mais pourquoi avoir créé un budget s'il est impossible de le dépenser?
  • L'achat de manuels scolaires. «Les manuels ne sont pas toujours prêts à temps.» Ah oui! Mais pourquoi achète-t-on des manuels alors que le Renouveau pédagogique nous incitait à ne pas le faire? Et puis, au secondaire, comme le ministre Reid a retardé d'un an l'application de la réforme, quelqu'un peut-il m'expliquer les raisons d'un tel retard?
J'en rajouterai un troisième sur lequel je reviendrai bientôt: l'embauche des conseillers pédagogiques promise par la ministre Courchesne qui connait des lenteurs.

«Money talks», comme dirait mon amie Pauline. On en a encore la preuve ce matin.
*****
Tient, un extrait de ce texte sur l'école secondaire Calixa-Lavallé publié ce matin dans La Presse :
«Une seule chose désole M. Morin (président du conseil d'établissement de cette école) : le délabrement du bâtiment. «L'école a été mal entretenue. À certains endroits, il y a un pouce et demi de poussière. Entre investir dans les enfants ou la bâtisse, le choix est facile à faire.»
Pourquoi faut-il faire un choix justement? Une bâtisse mal foutue nuit au sentiment d'appartenance des élèves. Je suis convaincu que le siège social de la CSDM est en meilleur état.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Surplus dans les C.S. mais les taxes scolaires ne diminueront pas pour autant !
Ça me rappelle le prix du baril de pétrole vs le prix au litre à la pompe...
Continuez à demander !

bobbiwatson a dit…

Dans le même article M. Pouliot parle aussi des sommes d'argent données pour des investissements que les CS sont incapables de réaliser à court terme. Il dit aussi :"... C'est aux commissions scolaires de l'investir et de l'utiliser comme il se doit". Mais, ce qu'il se garde bien de dire, c'est que les CS doivent avec des "enveloppes budgétaires fermées". C'est donc dire qu'elles ne peuvent dépenser là où le besoin serait criant. Si les CS sont reines et maîtresses dans leur territoire, qu'on les laisse utiliser les argents là où il le faut: réfections de gymnases, réparations de toitures, achats de dictionnaires et matériels didactiques "PERTINENTS" (pas des manuels inutiles et inutilisés).
Avant d'embaucher des bibliothécaires il faudrait s'assurer d'avoir assez de livres dans les bibliothèques scolaires pour justifier un tel poste ... qui coûte cher et qui n'apportera rien "directement" à l'élève, comme les conseillers pédagogiques le seraient.

Lud. a dit…

C'est affreux! Les élèves manquent de tout dans les écoles: le matériel dont ils auraient besoin est loin d'être disponible. Partout, des profs se battent pour obtenir dictionnaires, entre autres éléments essentiels!!! Regardez par contre le train de vie des commissaires... on sait déjà que les priorités sont loin d'être les élèves!

Ness Eva a dit…

Encore là, on se fait rire dans la face.

Tranche de vie personnelle:
En avril passé, on apprenait que la Commission Scolaire ferait beaucoup de coupures dans le personnel enseignant et dans les ressources aux élèves résultant d'un DÉFICIT d'environ $2M. En juin, plusieurs profs ont été envoyés vers d'autres CS ou tout simplement remis sur la liste de priorités (alors que certains avaient seulement besoin d'UNE journée de travail pour obtenir leur permanence). Désolant. Choquant. Décevant. Mais tout le monde en a pris son parti. Au début du mois d'octobre, un article est paru dans le journal local disant que le SUPPOSÉ déficit de $2M anticipé par la CS était finalement un déficit de près de $650,000. LÉGÈRE différence. Est-ce qu'on a plus de ressources? NON. Est-ce que les groupes sont plus petits? NON. Est-ce que ça a changé quelque chose à quelque part? NON. Est-ce qu'il y a plus de profs en burn-out? OUI.

Il y a des calculatrices qui font défaut......

bobbiwatson a dit…

C'est presque insultant d'entendre la ministre Courchesne dire qu'elle accepterait des "surplus raisonnables". C'est quoi raisonnable? 1 million, 2 millions, 100,000$????
Ne devrait-elle pas plutôt abolir toutes ces m....... enveloppes budgétaires fermées et pousser les CS à utiliser les argents en fonction des besoins essentiels des élèves? Ces utilisations adéquates ne pourraient-elles pas devenir LES SERVICES ESSENTIELS dans l'éducation?