Wow! Qui a dit que l'université était déconnectée de la réalité des classes? Jessica Riel, une chercheuse de l'UQAM, a fait une étude sur les conditions de travail des enseignants du secondaire. Elle a fait des découvertes stupéfiantes. Vous n'en reviendrez pas!
Des classes inadéquates
Par exemple, certaines classes seraient surchauffées, trop bruyantes et inadaptées. Dans certains cas, la température pourrait atteindre 28 degrés Celsius. «Certains professeurs préfèrent avoir chaud et ferment la porte de la classe pour ne pas entendre de bruit. La température de la classe peut augmenter de 1 à 2 degrés au cours d'une période», ajoute la chercheure.
Mme Riel devrait lire davantage les blogues des enseignants. J'ai déjà souligné dans un billet antérieur que la température pouvait atteindre jusqu'à 32 degrés dans ma classe. Et, après vérification, cette situation ne va pas à l'encontre des règles de la CSST.
J'en rajoute en indiquant aujourd'hui que certains élèves et enseignants passent leur année dans des locaux sans aucune fenêtre. Dans certains cas, on parle d'élèves ayant des problèmes psychologiques sérieux. Cela doit sûrement les aider de ne pas voir le soleil cinq heures durant le jour.
Au fait, en passant, il existe des locaux climatisés dans mon école: ceux de la direction.
Ce qui est intéressant, par contre, c'est lorsque Mme Riel estiment que les ensiegnants passent 16,1% de leur temps à gérer des questions reliées à la température, au bruit ou au bris de matériel.
Il a fallu un mois et deux mémos pour qu'un collègue voit enfin réparée la serrure de sa classe qui refusait de fonctionner. Un mois!
Des salles de profs inadéquates
Mme Riel a également noté que certaines salles de profs ne sont pas conçues pour le travail des enseignants. Elle relève le cas d'une école ou 30 enseignants partagent la même salle de travail, transformant cet espace en un lieu peu propice à la concentration et à la correction. «Pour certains professeurs, la correction devient insupportable. Il y en a même qui prennent des jours de congé de maladie pour en faire», indique-t-elle. Elle souligne que les profs déplorent le fait qu'ils soient obligés de corriger à l'école plutôt qu'à la maison. Faut-il rappeler que ce temps de présence obligatoire à l'école est une conséquence du règlement sur l'équité salariale?
Dans une école de ma CS, on croirait que c'est la norme d'entasser les enseignants puisque deux de leur salles de profs comportent plus de 30 bureaux. Quant aux journées de maladie prises pour corriger, je crois qu'on a souvent abordé le sujet ici. Tant mieux si Mme Riel le découvre...
Le but de cette étude
Mme Riel a entrepris cette étude pour comprendre «pourquoi 20 % des nouveaux professeurs décrochent dans les cinq premières années.» Mais elle a aussi constaté une augmentation des cas d'épuisement professionnel et de retraites anticipées. Comme quoi il n'y a pas que les petits jeunes qui ont de la difficulté avec les conditions de travail dans lesquelles nous évoluons.
Ajoutons à cela le manque de reconnaissance de notre travail, les agressions physiques et verbales...
Il n'est pas étonnant que, lors des dernières négos, certains de mes collègues voulaient davantage une augmentation de la qualité de leurs conditions de travail que de leur salaire.
6 commentaires:
Souhaitons que cet article fera se réveiller certaines personnes du MELS!
32 degrés, même si ça ne va pas contre les règles de la CSST, n'est pas une température propice aux apprentissages!
Les profs sont des gens plus que patients.
Ça me fait penser à l'histoire de la grenouille. Si elle saute par mégarde dans de l'eau bouillante, elle va réagir et sauver sa peau. Mais si on fait tranquillement monter la température de l'eau jusqu'à ébullition, elle resterait là jusqu'à en crever...
Dans le four qui me sert de classe, j'ai mesuré 32 degrés avec un facteur humidex de plus de 70%!
J'ai dû transférer ma classe au sous-sol, dans les rangées de casiers: tous assis par terre avec les cahiers sur les genoux. C'est fou comme ça fait sérieux! Dans mon collège (privé)il n'y a que les bureaux de la direction qui soient climatisés.
Cher PM, si tu ne l'as pas déjà vue, va voir cette vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x991iq_grand-corps-malade-education-nation_music
Il y a plusieurs parallèles qu'on peut faire avec le Québec ! Désolant quand on est prof d'écouter ça... et encourageant de voir qu'on n'est pas les seuls à voir, à se rendre comtpe des aberrations ...
J'espère que cette recherche mènera à un pas vers de meilleures conditions de travail. Vous avez raison, Mme Riel devrait, dans ses études, prendre en considération ce qui se dit dans les blogs d'ensiegnants. C'est très éclairant en ce qui concerne les conditions de travail.
Bobbi: ils sont à l'air climatisée...
Jonathan: patients ou bêtes?
Madiane: chez nous, il faut une permission pour amener les élèves à l'extérieur...
Sylvain: aberrations? C'est dans ce climat et ce système qu'on forme le futur...
Lud: j'ai de grands doutes pour les conditions de travail.
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