15 mai 2009

Zonage alimentaire: phase 1

Gatineau, Baie-Saint-Paul et Lavaltrie ont décidé de déclarer la guerre à la malbouffe près des milieu scolaire. Elles sont même prêtes à modifier leur zonage municipal. «On ne veut pas fermer les commerces qui existent déjà, ils ont un droit acquis, mais on veut voir si on peut agir différemment dans les futurs projets», indique Suzie Pellerin, directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids.

Pour bien connaitre Lavaltrie (Lavaltrou, pour les intimes), je ne vois ce que cette mesure va engendrer quand on connait les environs de l'école secondaire du coin. Elle est déjà bien entourée avec trois établissements de restauration rapide qui jouiront d'un droit acquis et qui verront leur valeur augmenter...

Et puis, la définition de ce qu'est de la malbouffe varie d'un individu à l'autre. Déjà, pour le Journal de Montréal, un Subway est de la malbouffe. Pas sûr que cette chaine de restauration va se laisser faire.

Rendre la bonne bouffe attirante


Dans l'article du Journal de Montréal, on signale que, depuis l'entrée de la politique anti-malbouffe, certaines cafétérias scolaires connaissent une baisse d'achalandage. «Ce n'est pas partout, mais c'est malheureusement le cas pour plusieurs. On a même pensé fermer une cafétéria dans la région de Chaudière-Appalaches», affirme Suzie Pellerin.

Mais au lieu de réfléchir aux causes de cette désaffection, on se lance dans une véritable chasse aux sorcières. Il est dommage qu'on est pas réaliser que la répression uniquement ne marchera pas avec les jeunes. Il faut éduquer!

De plus, il faudrait peut-être rendre la nourriture santé attirante et moins cher. À mon école, aller au bar à salade prend presque une carte de crédit! Assiette vendue au poids, soupe et dessert en sus: on fait tout pour décourager les jeunes de manger santé! Quand une simple assiette de laitue te coûte presque le prix du menu principal, il y a manifestement un problème!

Une responsabilité individuelle et familiale

Cette nouvelle intrusion dans la sphère de la vie privée des individus a de quoi irriter. Ou s'arrêtera l'action de ceux qui veulent notre bien malgré nous? «On peut pas contrôler toutes les habitudes de vie de tous les gens. Ce qu’on favorise, c’est de mettre en place une alimentation saine sans s’imposer comme dictateur partout», croit le ministre de la Santé, Yves Bolduc.

Bien manger devrait s'apprendre à la maison. Je sais, j'ai une fille étrange, mais depuis que je dois surveiller mon alimentation, elle a réalisé que certains aliments sont meilleurs que d'autres. Mais je me suis imposé en modèle, pas en faisant de longs discours ou en me transformant en ayatollah alimentaire.

Que font les parents des jeunes amateurs de malbouffe à la maison? Que leur font-ils comme lunch? Leur donnent-ils de l'argent ou achètent-ils une carte-repas de leur école?

Quant à moi, tout ce débat est indécent quand on sait que de nombreux jeunes au Québec ne mangent pas à leur faim et viennent à l'école le ventre vide. On devrait s,assurer que tous les jeunes mangent avant de placer autant d'énergie à contrôler ce qu'ils mangent.

3 commentaires:

bobbiwatson a dit…

Comme parent d'ado, je suis un peu beaucoup découragée :(

J'ai toujours fait des lunchs corrects à mes trois enfants, respectant leurs goûts et n'imposant rien qu'ils ne mangeaient pas. Je pensais mettre toutes les chances de mon côté!

Malgré tout, j'ai vu des lunchs complets revenir à la maison et je soupçonne que d'autres ont dû "nourrir Poupou (la poubelle de la cafétéria".

Je ne pense pas que d'éloigner les restos de "restauration rapide" de l'école règlera le problème. Que les cafétérias des écoles "ajustent" leurs prix et non seulement ça, qu'elles fassent des menus qui attireront les jeunes!

L'école ne peut prendre la relève des parents côté alimentation. Prof, tu dis que tu t'es placé en exemple face à ta fille et qu'elle a commencé à comprendre ... un peu: ce qui est magistral!

Pour ma part, je baisse les bras: j'ai fait mon gros possible pour inculquer une bonne alimentation à mes enfants, mais j'ai en ai deux qui préfèrent le "fast food" comme leur père :(

Je pense que nous nous battons contre des moulins à vent en endossant la croisade entammée par Lavaltrie et cie.

Jonathan Livingston a dit…

Mon père aimait manger gras, sucré et fumer. Il a siroté son verre aussi plus souvent qu'à son tour... Il est mort jeune. Encore là: 60. Diabète, maladies cardiaques, les reins, puis le foie.
Sur son lit de mort, il rêvait encore j'imagine d'une poutine!

Mais est-ce vraiment ce qui l'a rendu malade? Sûrement en partie oui, mais tout simplement aussi la vie et les coups durs qui usent... qui font que d'aller se bouffer du chinois bien gras bien sucré réconforte certain soir (perso, je trouve le truc infect). Une chance, ma mère avait la modération comme valeur.

Tout cela pour dire que les drogues, les bouffes plus ou moins bonnes, le verre d'alcool qui détend et le petit rouge qui vire la tête après avoir tenu la tension de faire son job est pour beaucoup une sorte de récompense, de gâterie presque nécessaire à leur santé mentale. Parce que le plaisir aussi, c'est important.

Les ados ou les jeunes adultes, après des années de restrictions ou de contrôles parentaux, vont nécessairement se gaver de liberté, nous sommes presque tous passé par là. Pis après quelques prises de conscience, ils deviennent plus raisonnables.

Quand j'étais jeune, je ne travaillais pas, mes parents ne me donnaient pas d'argent de poche.Et le peu que je pouvais avoir, je le mettais à sur des besoins durables. Bref, je mangeais mes lunchs! Aujourd'hui, on donne à des enfants de l'argent qu'ils n'ont pas gagné et on s'étonne qu'ils le dépensent à mal se nourrir. On disait des enfants gâtés pourris, vous vous souvenez?

Bref, comme avec de petits enfants qu'on veut préserver des dangers en mettant les objets dangereux hors d'atteinte, on veut repousser les fast-food si dangereux, comme si la chose allait avoir un impact sur leur santé ou changer la moindre chose à leur éducation. C'est d'un ridicule.

Je pense que ce genre d'éducation sur la bonne alimentation nous est répété ad nauseum. L'information circule. Après chacun est libre de faire ce qui lui plait, me semble et de tenir compte de son état de santé et d'aviser. Ce qui m'énerve, cependant, c'est le tout venant qui se permet de dire à son voisin qui mange: me semble que tu manges souvent des chips de ce temps-ci! Ouin, pis je bois du coke aussi, c'est-tu plate!

bobbiwatson a dit…

À ce que j'ai lu dans les journaux d'aujourd'hui, il semblerait que le ministre Bolduc ne soit pas non plus d'accord pour "aseptiser" l'entourage resto de nos écoles.