14 juillet 2009

Littérature n'est pas pédagogie

Loin de moi de vouloir défendre le système d'éducation tel qu'on le connait au Québec! On y retrouve de nombreuses failles qu'on tarde à corriger depuis des années. Sauf que c'est pas une raison de ne pas réagir quand on publie un peu n'importe quoi à ce sujet.

Un des sujets à la mode actuellement est bien sûr le décrochage scolaire et chacun il va de sa solution, de son analyse. C'est le cas d,une lettre parue dans le journal Le Devoir. L'auteur, Olivier Gamelin, a fait une maîtrise en études littéraires sur la question du mentorat et nous livre ici sa pensée.

Selon lui, le mentorat n'est pas une approche pédagogique envisageable dans le système scolaire québécois. À ce propos, ce dernier blâme les programmes d'éducation du MELS. Il mentionne, entre autres, qu'il existe un «tronc commun» de formation pour les élèves, des enseignants qui doivent livrer «uniformément leur enseignement d'une classe à l'autre» et des élèves qui «recevront tous la même matière, peu importe leurs capacités et leurs désirs propres.»

Manifestement, notre maitre en littérature a dû oublier qu'une certaine réforme de l'éducation au Québec préconise l'enseignement individialisé et la pédagogie différenciée. De plus, on retrouve actuellement une multiplicité de programmes particuliers qui sont offerts aux élèves.

Je ne dis pas que, sur le terrain, ces concepts sont appliqués correctement ou que, sur certains aspects, notamment l'impact de la taille des groupes sur la relation professeur-élève, M. Gamelin ait tort mais, avant de réfléchir sur l'éducation, faudrait-il encore bien connaitre le système que l'on veut critiquer.

Et avec une pointe de méchanceté, j'ai bien de la difficulté avec des maitrise en littérature qui portent sur des questions de pédagogie.

3 commentaires:

bobbiwatson a dit…

Qui a dit qu'un littérateux était un pédagogue? J'avoue que sa définition de mentorat me laisse perplexe. Quelle est celle du MELS, si il y en a une? Et en pratique? Prof Masqué, utilisez-vous le mentorat dans votre école?

L'engagé a dit…

En gros, le coeur du texte de Monsieur Gamelin résidait dans la spécificité du mentorat qu'il jugeait incompatible avec la structure actuelle qu'oblige le MELS. PM indique qu'une telle vision fait fi de la réforme, mais les programmes eux-mêmes de la réforme sont peu vulgarisés pour que les enseignants se les approprient dans ce qu'ils ont de plus novateurs. Les éléments de compétences sont intégrés en mélimélo avec les contenus et les manuels, conçus dans la précipitation, offrent parfois le pire des deux mondes (l'avant et l'après réforme).

Dans ce contexte, miser sur un mentorat ,qui serait développé n'importe comment, me semble une initiative qui sort du chapeau de la ministre, un peu comme lorsqu'elle s'est mise à parler de dictée pour calmer l'opinion publique.

Le texte de M. Gamelin permettait de voir que le mentorat était une excellente idée, mais que cela ne se faisait pas en criant «ciseaux». Enfin, même si la réforme tient compte de l'hétérogénéité des classes et de la spécificité du parcours de chaque élève, il n'en demeure pas moins que les compétences qu'ils ont à développer sont effectivement uniformes et homogènes. Avant de proposer une pratique avant-gardiste, il faudrait veiller à rassurer (et donner des ressources) les enseignants qui peinent à combler les incohérences entre les programmes et les pratiques.

Et puis, depuis le temps que ce sont les pédagogues qui s'imposent pour dicter la manière de faire aux spécialistes des disciplines enseignées, il est temps que la tendance s'inverse, non? Quoi de mieux qu'un littéraire pour relever une incohérence de la bouche d'un(e) ministre?

Charles

Le professeur masqué a dit…

Charles: Vous avez compris, j'espère, que la réforme fut un désastre pédagogique et que j'ironise à fond sur celle-ci. D'ailleurs, j'ai hâte que quelqu'un se rende à l'évidence dans les médias: la réforme a été créée en bonne partie pour contrer le décrochage. Or, des millions $ plus tard, après des tonnes d'énergie perdues et un séisme orgamisationnel, on n'a pas avancé d'un pouce. Bravo!

Oui, le mentorat répond mal aux structures administratives parce qu'il est davantage basé, selon moi, sur une affinité de l'esprit et non pas une convention collective ou des rèègles budgétaires.

Pour ma part, au risque de vous contredire, je ne pense que ni un littéraire ni un soi-disant pédagogue qui n'a pas enseigné à temps plein depuis trois ou quatre devrait se mêler de la manière de faire des profs.