22 août 2010

On ne peut pas tous être pauvre...

J'aime bien cette chanson d'Yves Jacques. Elle illustre tout à fait la bonne conscience de certains individus.

Dans la fonction publique québécoise, il est possible pour certains de se faire rembourser divers frais: déplacement, hôtel, restaurant, etc. Je connais des décideurs dont la voiture a été payée par l'État à force d'effectuer des voyages Montréal-Québec alors qu'il existe pourtant des moyens de transport alternatifs beaucoup moins cher. Et ne parlons pas de ces directeurs généraux de cégep qui visitent Vienne ou New Delhi dans le cadre de leurs fonctions afin de développer le volet international de leur institution. Un cégep en Inde!

Comme prof, aussi bien vous dire que c'est plutôt rare qu'on nous paie quoi que ce soit. Quand j'oeuvrais près de l'appareil politique, vous auriez dû voir avec quelle facilité on pouvait trouver des factures pour tout et rien. Un bon resto à Québec gardait une pile de factures non réclamées dans laquelle on pouvait piger pour justifier le coût d'un repas.

Tiens, un exemple: pour la rentrée, une école de ma commission scolaire tient un brunch à l'extérieur de ses murs. Un collègue, qui se rend à son lieu de travail à pied, n'aura d'autre choix que de prendre sa voiture à ses frais pour s'y rendre. «Il aura un repas gratos»,me direz-vous. C'est vrai, mais lisez le texte qui suit et vous constaterez que nous en sommes pas tous égaux devant les comptes de dépenses.

Aini, plusieurs directeurs-généraux d'organisme publics , qui gagnent plu de 100 000$ par année, n'hésitent pas à facturer à l'État des dépenses dont le montant dépasse à peine un dollar. Ridicule! Imaginez combien il en coûte pour traiter pareilles demandes. En bas d'un certain seuil, aucun remboursement ne devrait être permis. Je sais que c'est avec «des cennes qu'on fait des piasses», mais quand il en coûte plus cher à l'État de gérer le remboursement d'une dépense que la dépense elle-même, on devrait se garder une petite gêne.

Le comble de la pingrerie revient, quant à moi, à la directrice générale de l'Agence de la santé de l'Abitibi-Témiscamingue, Lise St-Amour. Ainsi, cette dernière s'est fait rembourser 1 $ à la suite d'une rencontre à la Conférence régionale des élus (CRE) qui portait, ne riez pas, sur la... pauvreté.

4 commentaires:

bobbiwatson a dit…

Et dire que l'impôt ne nous rembourse pas si le montant est inférieur à 2$.
Vous avez raison de dire qu'il en coûte beaucoup plus cher en travail de remboursement que le montant du dit remboursement.

Anonyme a dit…

Que dire de celui qui facture 0.69$ ?

L'engagé a dit…

Je suis nul en finances, est-ce qu'un prof peut déduire des «dépenses d'emploi» ou est-ce impossible?

Est-ce qu'on ne devrait pas avoir des crédits pour tout le matériel qu'on achète et qui n'est pas remboursé par nos institutions.

Le professeur masqué a dit…

Impossible. Tout salarié ne peut déduire le matériel relatif à son emploi parce que l'employeur est supposé le lui fournir. Vous noterez le terme «suppposé». En pratique, en éducation, on paie souvent nos trucs.