Grosse nouvelle en page 5 du Journal de Mouréal hier. En passant, juste au cas: je lis aussi La Presse et Le Devoir... Grosse nouvelle donc: une bande de jeunes écervelés de l'école secondaire Sainte-Thérèse ont fait une bataille de bouffe jeudi. Maudite jeunesse qui ne sait pas vivre! Ça as-tu du bon sens! Nos jeunes ne respectent rien, je te dis, moi!
Résultat: la direction a décidé de fermer l'école en déplaçant une journée pédagogique, question de calmer les esprits et de laisser les jeunes réfléchir. «Il s'agissait d'une mesure préventive pour permettre à tout le monde de faire le point», a expliqué la directrice de l'école. J'espère bien que la direction en profitera elle aussi pour réfléchir parce qu'elle est la première responsable de ce problème. Je m'explique.
Depuis un mois, les élèves de cette polyvalente se livrent à des moyens de pression pour protester contre la fermeture de leur café étudiant. En fait, plus qu'un café étudiant, il s'agit d'un organisme communautaire, la SouPierre, fondé par l'animateur de pastorale, Pierre Massie, qui offrait depuis six ans des repas à bas prix aux étudiants. Ceux qui oubliaient leur lunch ou qui sont démunis pouvaient ainsi étudier le ventre plein, ce qui est essentiel à la concentration, on le sait tous.
Or, voilà qu'un petit passage du texte nous révèle un fait très intéressant: «Selon un porte-parole de l'organisme, la SouPierre a fermé ses portes le 2 mars en raison de pression exercées par la cafétéria de l'école qui y voyait un concurrent.» N'allez pas croire que ce dernier souffre de paranoïa: je le sais pour l'avoir vécu, les contrats de service avec les cafétérias scolaires contiennent effectivement des clauses qui leur assurent l'exclusivité des ventes d'aliments sur le terrain de l'école. Il est impossible que la direction de la polyvalente Sainte-Thérèse ignore ce fait.
À mon école, par exemple, la cafétéria scolaire aux dents longues s'est déjà plainte de la concurrence de la vente de chocolat confectionné par des élèves en adaptation scolaire, de barbe à papa lors d'activités parascolaires et de que sais-je encore!
Finalement, à la blague, on affirme souvent que le transport scolaire est celui qui mène dans une commission scolaire. Ajoutez maintenant aux gros autobus jaunes les voraces cafétérias scolaires.
En y pensant bien, je la trouve assez belle notre jeunesse. Je n'approuve peut-être pas les moyens qu'elle prend pour se faire entendre, mais elle a parfois de belles valeurs.
Résultat: la direction a décidé de fermer l'école en déplaçant une journée pédagogique, question de calmer les esprits et de laisser les jeunes réfléchir. «Il s'agissait d'une mesure préventive pour permettre à tout le monde de faire le point», a expliqué la directrice de l'école. J'espère bien que la direction en profitera elle aussi pour réfléchir parce qu'elle est la première responsable de ce problème. Je m'explique.
Depuis un mois, les élèves de cette polyvalente se livrent à des moyens de pression pour protester contre la fermeture de leur café étudiant. En fait, plus qu'un café étudiant, il s'agit d'un organisme communautaire, la SouPierre, fondé par l'animateur de pastorale, Pierre Massie, qui offrait depuis six ans des repas à bas prix aux étudiants. Ceux qui oubliaient leur lunch ou qui sont démunis pouvaient ainsi étudier le ventre plein, ce qui est essentiel à la concentration, on le sait tous.
Or, voilà qu'un petit passage du texte nous révèle un fait très intéressant: «Selon un porte-parole de l'organisme, la SouPierre a fermé ses portes le 2 mars en raison de pression exercées par la cafétéria de l'école qui y voyait un concurrent.» N'allez pas croire que ce dernier souffre de paranoïa: je le sais pour l'avoir vécu, les contrats de service avec les cafétérias scolaires contiennent effectivement des clauses qui leur assurent l'exclusivité des ventes d'aliments sur le terrain de l'école. Il est impossible que la direction de la polyvalente Sainte-Thérèse ignore ce fait.
À mon école, par exemple, la cafétéria scolaire aux dents longues s'est déjà plainte de la concurrence de la vente de chocolat confectionné par des élèves en adaptation scolaire, de barbe à papa lors d'activités parascolaires et de que sais-je encore!
Finalement, à la blague, on affirme souvent que le transport scolaire est celui qui mène dans une commission scolaire. Ajoutez maintenant aux gros autobus jaunes les voraces cafétérias scolaires.
En y pensant bien, je la trouve assez belle notre jeunesse. Je n'approuve peut-être pas les moyens qu'elle prend pour se faire entendre, mais elle a parfois de belles valeurs.
13 commentaires:
Je commence à croire que vous êtes employé par le journal de Montréal pour faire mousser les ventes!
C'est vrai qu'elle est belle, notre jeunesse.
Je comprends un peu la réaction des élèves, bien que je n'encourage pas du tout les batailles de bouffe. On peut protester autrement, il me semble...
Lorsqu'on regarde le contenu d'une assiette de nourriture achetée à la cafétéria, il y a raison de s'inquiéter. Des ados en pleine croissance, ça a besoin de manger plus qu'une "splash" de pétaques pilées et un "plotch" d'une bouette quelconque. Au prix que ça coûte, je ne les blâme pas de s'orienter plutôt au Subway du coin ou aux excellentes initiatives telles la SouPierre, ou simplement,d'apporter leur lunch. Puis de voir, pour eux, que la cafétéria essaie de garder le monopole en voulant les gaver de m..., c'est révoltant.
Je trouve inacceptable qu'on serve de la nourriture de si piètre qualité dans les cafétérias des écoles. On se plaint après que les jeunes se révoltent, boudent la café ou vont manger des frites à l'extérieur. Si on arrêtait de leur servir de la bouette puis du chiar, peut-être qu'ils sentiraient qu'on respecte aussi un peu plus leur estomac et, par le fait même, leur personne...
Même mes collègues qui arrivent dans la salle des profs avec leur plateau à l'heure du lunch sont découragés. On rit du monde puis on veut garder le contrôle. Ouais, la c.s. est dirigée par les chauffeurs d'autobus et les concessions de bouffe, on dit ça aussi chez nous. Ça a bien l'air que c'est partout pareil...
Une guerre de bouffe n'est effectivement pas un excellent moyen de se faire entendre... surtout s'ils n'ont pas de porte-parole pour expliquer leur idée... (qui oserait prendre les devants dans pareille situation)...
Mais en effet, les jeunes ont de belles valeurs..
Je suis bien en accord avec souimi.
J'ajouterais que si l'école et les compagnies qui gère les cafétérias étaient cohérentes, elles pourraient réellement promouvoir la saine alimentation et un mode de vie sain (comme la Réforme le demande en éducation physique), en montrant que bien manger et manger santé, ça ne veut pas dire manger de la bouette de cafétéria.
Hélas, ce n'est pas le cas, et comme pour bien d'autres choses, il ne faut pas oublier que la bonne alimentation, ça commence à la maison...
Curieux hasard que ce sujet arrive aujourd'hui, je regardais justement mon armoire où, étudiante, j'avais apposé un autocollant qui dénonçait le monopole de Sodexo (pour le pas le nommer) au pavillon des sciences humaines de l'Université Laval. Comme quoi le problème se pose partout...
Hé bien je suis contente parce que l'école secondaire où ira mon fils l'année prochaine bénéficie d'une cafétéria qui offre un menu santé... et pour y avoir mangé à quelques reprises (formations), je peux vous dire que la nourriture y est excellente !!!
C'est rare, mais ça existe... et même dans les régions éloignées... comme quoi...
Depuis quelques années, les services alimentaires dans les écoles sont contraints de ne plus servir de la malbouffe à cause de certaines politiques adoptées par les CS. C'est une excellente chose, même si parfois les élèves n'ont qu'à traverser la rue pour aller au McDo d'en face...
On peut déplorer, également, l'incohérence des parents qui en très grande majorité ont appuyé cette mesure, mais qui continuent d'acheter des chips et du Coke pour leur enfant en faisant leur épicerie de la semaine...
Un des effets pervers du retrait de la malbouffe dans les écoles a été le fait que celles-ci ont perdu une source importante de revenus avec les machines distributrices. Par exemple, chez nous, cet argent servait à financer les activités parscolaires.
Mais là ou le bât blesse encore plus, c'est que, comme les services alimentaires ne peuvent plus faire des profits avec la malbouffe (et croyez-moi qu'elles en faisaient), elles sont devenues particulièrement voraces et cherchent à écraser tout ce qui peut les empêcher de faire du fric dans les écoles.
On l'a vu à l'université Laval (Sodexo), on le voit maintenant à la polyvalente Sainte-Thérèse. La SouPierre nuit à la rentabilité de la café, alors on ferme cet organisme communautaire parce que le contrat signé avec la CS accorde des privilèges exclusifs à la café.
Belle leçon de capitalisme sauvage pour nos élèves. la direction aurait pu y penser avant...
Rien ne dit que les élèves n'ont pas protesté autrement. Parfois, il faut faire des éclats quand on veut être entendu à notre juste valeur. Je n'ai rien contre un peu d'anarchie... Je l'enseigne d'ailleurs à mes élèves! :-)
Un jour où j'étais absente, ils ont décidé de faire un "sit-in" au secrétariat pour protester contre le comportement de la suppléante (je confirme qu'ils avaient raison, connaissant la suppléante en question). Au retour, on m'a appris la nouvelle. J'étais fière d'eux. Ils avaient eu raison de ne pas se laisser insulter par elle.
Une autre journée où j'étais absente, un intervenant de l'école a envoyé "chier" une de mes élèves (confirmé par la suppléante). Dès l'après-midi, les élèves étaient organisés et avaient composé une lettre qui a été présentée à la direction pour obtenir justice.
Je leur ai appris que ce n'était pas parce qu'ils étaient en 6e année qu'ils n'avaient rien à dire et que leur opinion n'avait pas d'importance. Ils ont appris à utiliser leur sens critique en jugeant convenablement des situations. C'est un bel apprentissage, je trouve.
Ah, une fois, ma suppléante a dit que je n'étais pas à un bon prof à mes élèves parce que je ne les forçais pas à être assis le dos parfaitement droit, mains croisées sur le bureau.
Mes élèves, insultés et scandalisés ont alors "fait" la loi du silence. Ils ont fait le travail, mais sans avoir d'interaction et quand elle leur demandait de bien s'asseoir, ils l'ignoraient.
Une de mes élèves m'a dit après que ça ne se faisait pas de la part d'un prof de critiquer un autre prof devant ses élèves.
Valeur de professionnalisme!:)
Oui, j'étais fière.
En fouillant sur mon bureau virtuel, voici ce que j'ai trouvé (pour ceux que ça intéresse):
http://www6.cssmi.qc.ca/gesdoc/Soupierre_PST.pdf
Bonjour à vous tous, je suis un des pelliers de la soupierre et quand j'ai des journées de congé. J'y vais faire mon tour pour aider. Petite précision qui n'a pas été annoncé dans les médias. J'ai assisté à plusieurs réunions pour sauver la soupierre et oui nous avons un porte-parole. C'est un avocat qui a décidé d'offrir son aide gratuitement, car il croyait à notre cause. Autre précision, je vois que beaucoup de critiques disent que c'est juste une chose de nourriture et non les amis. Une chose qui est impossible à la cafétéria de l'école, c'est le rapprochement aux gens (le côté humain) ce qui est très fort à la soupierre. Vous pouvez critiquer ce que je dis, mais vous critiquez quelqu'un qui était un adolescent perdu et qui a trouvé sa place en faisant du bénévolat dans sa communauté grâce à la soupierre. J'ai 24 ans aujourd'hui et je sais que sans la soupierre je ne serais pas devenu la personne que je suis aujourd'hui. Autre précision, 3 jours avant le fameux Foodfight, nous avions eu une réunion comment sauver stratégiquement la soupierre... Mais, ce que nous avons pas pensé c'est la plupart des jeunes chattes sur internet aujourd'hui et que de cette façon, la tension est montée sans que nous ne pouvions le contrôler. Une de nos membres pendant la manifestion a fait une pancarte 'Soyons Pacifique'. La direction l'a suspendu... Aussi, j'aimerais soutenir les professeurs de la Polyvalent Ste-Therese qui voudraient agir, mais ils ne peuvent pas, car ça mettrait leurs emplois en grave danger.
Cher Ghost,
Un organisme comme la SouPierre fait plus que s'assurer de remplir des ventres, vous l'expliquez bien. Ce que je trouve terrible, c'est l'attitude de la direction de l'école devant le service alimentaire (i.e. la cafétéria). Même s'il y a un contrat de signé, elle aurait pu tenter de négocier une entente ou le menacer de ne pas renouveler de leur offre de service lors de son échéance. Mais il est si facile de tasser le plus petit, le faible...
Je m'ennuyais et j'ai décidé de googler mon école de l'an passé... Et j'suis tombée sur ceci.
La SouPierre... j'peux pas croire qu'on l'ait fermée. Ce n'est pas la cafétéria de l'école qui m'aurait fait une "avance de lunch" quand j'oubliais le mien à la maison le matin... Passer la journée sans rien manger, rien de pire. C'était un endroit humain avec une excellente salade de patates. Vraiment, vraiment excellente.
On entendait souvent parler que la SouPierre manquait d'argent, et même si la moyenne s'établissait autour de 25 sous par muffin, par yogourt, par grilled-cheeze, on payait toujours un peu plus...
Beaucoup de jeunes en difficulté y faisaient du bénévolat. Ça leur donnait autre chose à faire que d'aller fumer des joints l'autre bord de la rue et foxer le reste de l'après-midi.
J'ai toujours détesté les vraies cafétérias.
Madame Lachapelle, bienvenue et merci de votre commentaire!
Résumons simplement en disant que les cafétérias scolaires sont de grosses business sans âme qui se foutent des élèves et qui n'en ont rien à cirer des jeunes endifficulté.
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