18 avril 2007

Du mauvais état de nos écoles...

Ce soir, l'émission Enjeux de Radio-Canada diffuse un reportage sur l'état lamentable des écoles au Québec. Pas besoin de vous décrire le topo: vous le vivez peut-être au quotidien...

J'espère simplement que vous ne vous laisserez pas attendrir par les propos de nos décideurs scolaires. Ces derniers parlent évidemment de problèmes de ressources et de budget. Ainsi, vous verrez, dans son beau bureau tout propre et élégant, la présidente de la Commission scolaire de Montréal, Diane De Courcy, affirme sans s'étouffer: « Les fonds sont tellement restreints qu'on est face à des choix déchirants. C'est choisir entre le toit qui coule à Saint-Henri, des tuiles du gymnase d'une telle école qui tombent sur la tête des gens.»

Aucun ne vous avouera quels sont les véritables choix qui sont faits en éducation: ainsi, à la CSDM, des directeurs, des hauts fonctionnaires et tutti quanti reçoivent depuis des années des primes à la performance. De quelle performance parle-t-on quand on regarde l'état de nos écoles? Je n'oublie pas non plus les bureaux administratifs qu'on fait rénover aux frais des contribuables et, donc, des élèves. Il y aussi certains commissaires qui se font payer leurs déplacements à pied lorsqu'ils visitent les écoles de leur secteur. Vous avez bien lu: payer pour un déplacement à pied!

Au MELS aussi, les choix budgétaires sont discutables. Vous souvenez-vous du ministre Reid qui avait loué un hélicoptère pour éviter l'heure de pointe à Québec? De Matante Pauline et de ses toilettes silencieuses? Et que dire des centaines de millions (des centaines...) destinés à la réforme? Les éditeurs de matériel scolaire s'en mettent plein les poches alors que ce renouveau pédagogique, au départ, excluant l'idée même de manuel en classe.

Voilà: les écoles sont délabrées à cause des budgets et des ressources limitées. L'UQAM frise la faillite en construisant pavillon sur pavillon alors que la clientèle universitaire est en baisse. Allo, quelqu'un? Avez-vous fini de nous mentir?
Pour en savoir davantage:

6 commentaires:

Hortensia a dit…

Baissons les impôts et laissons les enfants et le personnel des écoles dans l'humidité, les champignons et la moisissure avec des morceaux de plafond et de toit qui leur tombent sur la tête. Le reportage d'Enjeux était vraiment sidérant. Cette négligence dénote tellement de mépris pour les institutions d'enseignement, donc pour l'éducation en général.
C'est scandaleux.

Le Prof a dit…

Le toit du bureau de Mme de Courcy n'avait pas trop l'air de couler, lui...

Le professeur masqué a dit…

Un peu de méchanceté: en écoutant la pensée de madame De Courcy, je crois que c'est ailleurs qu'il y a des infiltrations d'eau...

Nordik a dit…

Tout à fait d'accord!

La grande majorité des problèmes que nous vivont dans les écoles ne viennent pas du sous-financement, mais bien de comment les gestionnaires décident de dépenser les budgets. La preuve; ici, dans le nord ou les subventions pleuvent et l'argent est très présent, on vit dans une école infesté de moisissure et en pleine dégradation. Ce qui est encore pire ici c'est que nous sommes à l'extérieur de la juridiction de la CSST.

p.s. Il est vraiment temps que je quitte ce milieu! Hehehe...

Le professeur masqué a dit…

Hortensia: effectivement, on se moque pas mal de l'éducation au Québec. L'Alberta est actuellement en train de rénover toutes ses infrastructures avec l'argent du pétrole. Le gouvernement, là-bas, estime qu'après dix ans de négligence, il était temps de passer à l'action. Chez nous, ou va l'argent? Qui l'empoche? Les enseignants du Québec qui sont parmi les moins bien payés du Canada?

Nordik: On peut aussi se poser des questions sur les modes de construction par rapport à l'environnement. Ce n'est pas la première fois qu'on entend parler de moisissure dans des bâtiments situés dans ce coin de pays. Je pense aux résidences sur les chantiers de l'Hydro, entre autres.

unautreprof a dit…

Ah il n'y a rien qui me frustre plus que d'aller dans les bureaux de la c.s. où on a nos formations assis dans des chaises hyper confos, de voir les bureaux changés aux 4-5 ans, les super ordis alors que nous, on a des trous dans les murs, dans le plancher, nos fenêtres sont mal isolées, les casiers défoncés et j'en passe.

Don't get me started!

Nos écoles sont délabrées, autant dans les milieux favorisés que défavorisés. Et ça dit se préoccuper des enfants!
On se fait rire en plein visage.