La lecture d'un message d'Un autre prof au sujet des cafétérias scolaires m'a donné l'idée d'un billet tout simple. Quelle est la fois ou vous avez été le plus fier de vos élèves? C'est simple comme sujet, mais drôlement embêtant parce que, quand on y pense, il en a peut-être plus qu'une.
En passant, je veux indiquer à ceux qui fréquentent ce blogue que je ne suis pas oublieux de nature. Je reviendrai donc sous peu avec deux billets: l'un sur les romans policiers que j'ai adorés et l'autre sur la tâche d'un enseignant du secondaire. Un premier indice pour les polars: James Lee Burke.
Pour l'instant, à vos clavier, messieurs, mesdames...
8 commentaires:
Quelle bonne idée !
O.k.... essayons de faire ça bref.
Pour vous (et vos lecteurs !) placer dans le contexte, j'enseigne à des adultes qui sont pour la plupart déjà éducateurs en garderie. Je leur donne (entre autres) un cours sur l'observation des enfants.
À leur insu, je leur ai fait vivre une situation pour les mettre à l'épreuve : ils ont été témoins d'une scène, dans le corridor, durant la pause.
À leur retour, les étudiants sont fébriles, ils jasent de ce qui s'est produit quelques minutes plus tôt. Je reprends le cours en leur demandant ce qui se passe.
Les étudiants me racontent alors ce qui s'est passé, en évitant de poser des jugements, relatant les faits de manière objective, se centrant sur les comportements observables des personnes impliquées.
Bref, les compétences développées dans mon cours semblent bien acquises par les quelques témoins de la scène (et ce, en début de session).
Ça m'a fait comme une petite fleur, mettons ! J'étais tellement fière de ma gang !
Malheureusement, c'est le genre de truc qu'on ne peut faire vivre qu'une seule fois, car "ça se jase" et si je l'avais refait, ils se seraient méfiés.
Mais je peux dire que ce fut un moment de gloire ! :0)
Un prof au bac nous avait joué le même tour pour voir si on avait le sens de l'observation et si on savait comment réagir en cas de crise.
Un élève de deuxième année est venu l'engueuler et lui a jeté un coffre à crayons par la tête.
Certains sont restés bien assis sur leur chaise et ne se rappelaient pas des événements exactement. La couleur du chandail de l'assaillant variait selon le daltonisme de chacun...
De quoi se méfier des témoignages en cour!
Je ne sais pas si je vais me faire aimer avec mon anecdote... Mais en tout cas, on a posé une question, j'y réponds. :-)
Il s'agit de la même gang que les anecdotes racontées dans les commentaires du billet précédent du Professeur Masqué. J'ai eu le même groupe de la 4e à la 6e année. Ça forge des liens très forts et ça permet de bien ancrer les apprentissages.
Comme je le disais dans l'autre commentaire, je leur ai appris à s'exprimer, à s'affirmer, à remettre en question, à développer leur sens critique, à ne rien prendre pour acquis. Cette année-là, alors qu'ils étaient en 6e année, la directrice a jugé bon de faire un rappel aux élèves concernant le code vestimentaire de mise (pas de bretelles minces, pas de décolletés, pas de short ou de jupe en haut de la mi-cuisse, etc.). On commençait à éprouver quelques difficultés avec notre cohorte de 6e années, particulièrement précoces.
Personnellement, je suis d'avis que si on demande aux élèves de respecter cette règle, les figures d'autorité (lire tous les adultes travaillant auprès des enfants dans l'école) se doivent de respecter également ces règles. C'est un principe de base dans l'éducation (scolaire et familiale). Le "fais ce que je dis, pas ce que je fais", ça n'a pas de sens. Faut être des modèles pour les enfants. Or, nous avions également à l'époque quelques enseignantes délinquantes qui affichaient chandails transparents très suggestifs, mini-jupes et décolletés plongeants.
Après le speach de la directrice, mes élèves ont demandé à discuter. Ils étaient outrés que la directrice leur demande de respecter cette règle alors que certains profs ne la respectaient même pas!
Ils ont pris la peine d'écrire une lettre en bonne et due forme et d'aller présenter leur opinion à la directrice de l'école. Ils ont également demandé à venir parler à une assemblée générale des enseignants pour expliquer leur point de vue.
Je peux vous dire que depuis que ces élèves ont fait entendre leur voix, les profs en questions sont beaucoup moins sexys qu'avant! :-)
C'est dur de se faire remettre à sa place par des élèves de 12 ans qui ont une argumentation solide et incontestable!
C'est d'une simplicité désarmante, mais ô combien merveilleuse pour la prof de maternelle que je suis.
Depuis le début de l'année, je leur inculque le principe suivant : on travaille bien avec certaines personnes, on joue bien avec certaines personnes, on écoute bien assis près de certaines personnes et c'est souvent pas les mêmes personnes... Il faut savoir cerner cela et agir en conséquence. Plutôt ardu pour des maternelles, j'en conviens, mais je crois que si on les traite en bébés, ils agiront en bébés, et que si on leur demande de réfléchir, ils réfléchiront. Faut simplement leur en donner l'occasion.
Donc, depuis quelques temps, des élèves me disent, durant la sieste, "Je me cherche un petit coin tranquille pour ne pas être dérangé" mais surtout,... un élève s'est de lui-même mis en retrait en décembre... Durant le travail, il s'est levé, s'est assis à une table seul et a travaillé. Il a indiqué qu'il avait agit ainsi pour rester concentré car il ne travaillait pas bien près des autres. Il a même pris la peine de dire aux enfants près de lui :" C'est pas que je ne t'aime pas, mais je veux pas qu'on se parle"...
AHHHHHH ce que je dis est parfois retenu! :D
ah! Bonne idée!
Ok, alors outre la fois racontée avec la suppléante (et ça, j'étais vraiment fière!) je dois dire que j'ai été très fière de constater le vent de solidarité qui a soulevé ma classe lors du moment difficile de ma petite qui risquait de se trouver en foyer. Ma petite ayant craqué en classe, en larmes, les autres ont su et alors, elle a vu qu'elle n'était pas seule.
J'ai été fière de leur sensibilité, de leur humanisme, de leur solidarité. Cette même semaine, une de mes élèves était absente à cause du décès de son grand-père avec qui elle vivait (et qui était pour elle comme un père) Une de mes élèves ayant perdu son père il y a 2 ans, un autre de mes élèves dont la maman a le cancer, tous, y compris la petite, ont tenu à ce qu'on lui fasse une superbe carte avec des mots doux et de belles couleurs pour lui dire qu'on pensait à elle.
Larmes et insomnies furent au programme, mais depuis, mes élèves se tiennent fort et ont vraiment découvert l'empathie.
C'est super, ton anecdote, La Marâtre!! C'est un super bon coup!
Depuis que j'ai raconté mon bon coup, il m'en revient plein d'autres! :-)
Le billet de l'homme au kilt m'en a rappelé un bon...
Le 11 septembre 2002, des élèves d'une classe voisine ont fait un message à l'interphone pour demander une minute de silence pour se rappeler de la tragédie du WTC. Après avoir observé la minute de silence demandé, mes élèves (toujours les mêmes que dans l'anecdote précédente) ont une fois de plus demandé une discussion. Ils étaient un peu scandalisés du fait qu'on faisait une minute de silence pour des victimes d'une tragédie, certes, mais pas la seule et pas la plus "grave" en pertes humaines ni en durée.
Ils m'ont demandé la permission de composer un petit texte et sont allés le lire à l'interphone à leur tour. Ils ont demandé aux élèves de l'école de faire une minute de silence pour toutes les victimes des guerres menées par les États-Unis, pour les enfants morts à cause des embargos imposés par les É-U, pour les Palestiniens tués par des armes vendues par les É-U à Israël...
Mon coeur s'est gonflé de fierté de voir qu'ils avaient compris une facette difficile de la vie humaine...
Quels témoignages intéressants et touchants!
;-)
Merci
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