Vous connaissez l'école fourre-tout? Moi oui, car j'y enseigne depuis bientôt 15 ans! Sexualité, économie familiale, hygiène personnelle, drogues et autres substances psychotropes: il n'y a rien qu'on n'a pas demandé à l'école d'aborder en classe.
Mais comme ce n'était pas assez, voilà qu'une coroner suggère que des cours portant sur la natation et les manoeuvres de sauvetage en milieu aquatique soient intégrés au programme régulier des élèves du primaire et du secondaire en éducation physique.
Cette recommandation de madame Andrée Kronstrvm fait suite au décès de deux personnes de 31 et 43 ans en juillet 2005 dans la rivière Rouge dans la région des Laurentides. «Avec ces deux décès-là, je pense que c'est une belle opportunité d'intégrer des cours au programme primaire et secondaire. Il faut aller de l'avant, regarder vers l'avenir et dire: on se positionne et on prend des actions concrètes et qui sont quand même accessibles», a-t-elle expliqué, en laissant cependant le soin au ministère de l'Éducation de préciser le contenu et le nombre d'heures de cours requis.
Déjà, un porte-parole de la Société de sauvetage, qui oeuvre à la sensibilisation à la sécurité en milieu aquatique, a indiqué être en discussion avec les commissions scolaires à ce sujet.
Il faut savoir également qu'au Québec, entre 2001 et 2005, 136 personnes se seraient noyées dans une rivière lors d'une baignade.
Qu'on me comprenne bien: un décès d'un être cher, particulièrement lorsqu'il survient de façon accidentelle, est toujours un événement malheureux. Sauf que... pourquoi pas des cours reliés au cyclisme, à la conduite des fameux quatre roues, aux premiers soins, à la maladie du hamburger? Pourquoi ne pas négocier à la pièce le contenu de certains cours au fur et à mesure que se présenteront des catastrophes? Je suis pour la vertu mais pas quand elle sent l'improvisation.
En passant, comme ça, la sexualité et la prévention des infections transmises sexuellement (ITS) sont des sujets fréquemment abordés à l'école. Pourtant, on apprenait récemment que les jeunes québécois avaient une sexualité plus libres mais moins bien protégée.
L'idée que de traiter d'un sujet à l'école est efficace est de la pensée magique, quant à moi. Mais en autant que les gens ont bonne conscience, faut-il en demander davantage?
14 commentaires:
Dans l'ensemble, je suis d'accord. Pour l'éducation à la sexualité, mon opinion diffère de la tienne. Mais ce serait trop long à exposer dans un commentaire. J'y reviendrai sur mon blogue! :-)
J'ai moi aussi sursauté lorsque j'ai entendu la nouvelle au Téléjournal. Je n'en reviens pas encore.
Imaginons le tout concrètement...
Pour les écoles secondaires où il y a une piscine, ça me semble assez simple d'intégrer le tout au cours d'éducation physique obligatoire. Que faire avec celles qui n'en ont pas? Mais il y a les piscines municipales, voyons! Transporter les élèves à la piscine, revenir à temps pour la prochaine période... Ouin. Et y'a des villes qui n'en ont pas, je vous signale. Hum... Embêtant.
Au primaire, maintenant. Existe-t-il des écoles primaires publiques qui sont dotées d'une piscine? Moi, je n'en connais pas; mais je suis certaine que Mme Kronström, elle, elle en connaît.
On le voit tout de suite, l'application de cette recommandation est à peu près impossible. Et je vous épargne ce que je pense de la recommandation en elle-même.
À moins, à moins...Oui! c'est ça! Mme Kronström va mettre sa belle piscine creusée à la disposition de tous les petits Québécois ignares en matière de sécurité aquatique. La vie est si simple, au fond...
J.raffe: espèce d'agace-commentaire! J'irai vous lire et vous encenser avec ferveur!
Safwan: pas fort comme nouvelle. Elle montre cependant la vision que certains ont de l'école. Elle doit TOUT enseigner. Je ne sais pas, mais la témérité, par exemple, ça ne se guérit pas avec des cours, je crois. Enfin...
Et allons-y avec le jeu de mots poche tout de suite: que va-t-on faire des élèves qui vont «couler» si la réforme nous empêche de...?
Pfffit et après on se demande pourquoi les enfants sont moins performants en maths ou en français quand on n'a pas le temps de l'enseigner, occupé à gérer les visites de tous les représentants des organismes de la région, à gérer les cours "hors curriculum", à gérer les projets, les sacro-saints projets...
Vraiment, je comprends pas comment ça se fait que j'arrive pas à le faire, je dois être un mauvais prof (lire avec bcq d'ironie svp!), je ne sais pas gérer le temps...
Et pour l'éducation sexuelle, fallait juste pas enlever le FPS, ECC et autres cours pour tenter de les faire "fitter" dans les cours de français, de bio et pourquoi pas de physique!
(désolée... les insomnies ont pour effet de me faire pogner les nerfs après l'imbécilité de ce monde...)
La marâtre: plusieurs réactions à votre commentaire mais, tout d'abord bonne nuit et j'aimerais vous dire que j'ai eu plaisir à lire vos compte-rendus de voyage!
1- On manque toujours de temps pour enseigner. Pourquoi ne pas en grignoter davantage? Je suis sûr que les profs d'éducation physique seront heureux... En même temps, je me dis qu'il faudra arrêter un jour de tout vouloir faire si on ne nous en donne pas les moyens (Safwan doit rire!)
2- Effectivement, les notions de sexualité, par exemple, devront être maintenant vues dans l'ensemble du corpus. Ce ne sont pas tous les profs qui sont à l'aise avec certains sujets. De plus, comment ces notions vont être couvertes? À ce propos, le proverbe «Ce qui est l'affaire de tous devient l'affaire de personne» s'applique parfaitement.
Ce qui me frappe dans ce genre de recommandation, c'est encore et toujours la tendance à rendre l'école responsable de tous les enseignements possible. Il me semble donc que les parents et la communauté pourraient mieux assumer une partie de ce travail d'éducation sans s'en remettre toujours à l'école. Un parent ne pourrait-il pas s'assurer de faire l'éducation sexuelle de son enfant? De la même manière, ne pourrait-il pas voir à ce que son enfant prenne des cours de natation et connaisse toutes les règles de sécurité dans l'eau et sur l'eau? Mais non, on va demander à l'école "fourre-tout" (très juste votre expression). Comme ça, on pourra blâmer les profs lorsque lesdits programmes se révèleront inefficaces.
Je ne comprends pas. Pourquoi est-ce à l'école de faire ça? C'est quoi dans cette situation qui a fait que la coroner a pensé que ça pouvait relever de l'école cette responsabilité? La certitude que ce sera fait pour tous?
Il est là le problème. L'école est un lieu bien trop vaste d'éducation, il faut choisir nos batailles.
Agace-commentaire! Je l'ai trouvé bien drôle! :-)
Hortensia: Comme vous avez raison!Je me souviens que mes parents m'avaient inscrit à des cours de natation de la Croix Rouge tous les samedis matins. Comme tous mes frères et soeurs, d'ailleurs! Puis, il y avait les scouts aussi pour apprendre des choses importantes. C'était une autre époque.
Un autre prof: «choisir ses batailles». C'est tout à vrai et bien dit. Et, comme en plus, on n'est souvent pas convenablement armse...
J-raffe: content de faire naître un sourire!
Lorsque j'ai entendu la nouvelle, j'avoue avoir sursauté aussi. Ensuite, j'y ai pensé.
Tout comme vous, professeur masqué, j'ai suivi nombreux cours de natation. Au secondaire, j'ai aussi suivi, sur l'heure du dîner, des cours de Réanimation cardio respiratoire.
Peut-être qu'un cours optionnel, sur des heures autres que celles de la classe, avec une tierce personne qui n'est pas du corps professoral, pourrait être offert.
Alors à ce moment là, je me dis et pourquoi pas?
Oui, c'est la responsabilité des parents, mais c'est un moyen, à l'école, d'accrocher le plus de jeunes possible.
Catherine: en parascolaire, pourquoi pas, mais comme l'a souligné Safwan, combien d"écoles ont une piscine?
Eh bien Madame Maelström mettra de l'eau dans son bain (tourbillon).
Cours de sexualité à l'école, ça oui. Le contenu devrait être uniformisé en laissant place à certaines problématiques particulières.
J'aimerais aussi à l'école des cours d'approche de chien (morsures), de tympanologie (musique trop forte), de communication interpersonnelle (pas virtuelle ou inter cellulaire), d'anti ennui 101 et sans jeux vidéos ou ordis et surtout, mais là surtout, un cours de comment se débarrasser des parents tant qu'à faire ((devenus inutiles)) 101, 201, 301.
Ce dernier cours serait suivi d'une examen du ministère, auquel serait appliqué une correction holistique vérifiant que les réponses aient bien été écrites sur la feuille remise par le/la prof ou au moins une.
Quant aux profs, un cours sur la gestion du temps de travail, à ce que je vois, serait bienvenu et assorti de productivité pour les nuls. N'est-ce pas ainsi que le gouvernement les considère et encourage la population à les considérer?
Zed :D
Zed: : )
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