Je me suis promis, une fois de temps en temps, de publier un billet qui fait un retour sur quelques événements de la semaine. Ça permet d'avoir un peu de recul mais aussi l'occasion de relire l'actualité avec un regard plus éclairé. J'y vais cette fois-ci avec quatre scandales qui ont ému les coeurs et déclenché les passions.
Jouer au hockey au parc est dangereux pour le portefeuille
On a fait grand état de cette mère qui sera obligée de payer 44 000$ (en fait, ce sont ses assurances qui paieront) pour dédommager un jeune victime d'un accident de hockey survenu sur une patinoire extérieure. Mme Bombardier, sur laquelle il faudra bien revenir un jour tellement elle fait un mauvais travail sur les ondes de 98,5MF, en déchirait sa chemise en hurlant qu'on démotiverait les jeunes à pratiquer des sports et que la judiciarisation déresponsabilisait notre société.
À cet égard, je vous invite à lire ce magnifique texte d'Yves Boisvert dans La Presse qui remet les choses en perspective: «Quoi qu'il en soit, c'est un jugement archiclassique, une archisimple application du Code civil qui n'a rien de particulier, sinon d'avoir comme décor une patinoire. 9...) Et que les inquiets vérifient leur assurance... et s'achètent un casque.»
J'aimerais ajouter ici un argument tout simple.
Vous êtes au volant de votre voiture en route vers la maison. Pas dans une course automobile. À un feu rouge, une voiture s'immobilise dans votre pare-chocs (...). Devrez-vous rembourser de votre poche les dommages qu'elle vous a causés? Bien sûr que non, puisque vous n'êtes pas à l'origine de cet accident et que vous avez des assurances.
Le hockeyeur qui en a blessé un autre avec son lancer frappé est à l'origine de cet accident. Il n'a pas voulu qu'il survienne, mais il demeure responsable du résultat de ses actions. Le jeune blessé, quant à lui, n'était pas impliqué dans une joute sportive. Il n'avait pas indiqué son consentement à ce qu'il puisse être malencontreusement blessé dans le feu de l'action comme c'est légalement le cas dans une joute sportive.
Tout comme un automobiliste, il est alors en droit de demander qu'on lui rembourse les frais occasionnés par cet accident. C'est d'ailleurs pourquoi on a souvent des assurances en responsabilités civiles dans la vie. Pour rembourser quand on est responsable d'un accident. Que celui-ci survienne lors d'un jeu ne change rien à la chose, à moins qu'il y ait eu acceptation des risques de blessures de part et d'autre. Ce qui n'est pas le cas ici.
Si l'on prend une joute de hockey, jamais un joueur ne pourra en poursuivre un autre pour blessure dans le cadre normal du jeu, à moins bien sûr qu'il démontre que ce dernier a posé des gestes qui allaient à l'encontre des règlements régissant ce sport. C'est le cas de Steve Moore qui poursuit Ted Bertuzzi, par exemple. C'est le cas du fils de Patrick Roy qui fait face à des poursuites criminelles pour ses talents pugilistiques.
Bref, on se calme le pompon et on vérifie qu'on a des assurances qui couvrent ce genre de situations. Après tout, vous ne prendriez pas le volant sans être assuré, hein?
Le matériel pédagogique avec le Canadien pour thème est un sport extrême
Gros émoi cette semaine quand on a découvert que matériel pédagogie subventionné par le MELS et ayant pour thème le Canadien de Montréal était mis à la disposition des enseignants et utilisé dans nos belles écoles québécoises.
Tout d'abord, s'agit-il de publicité déguisée? C'est à l'Office de la protection du consommateur de le décider. Chose certaine, ce matériel, qui n'est pas obligatoire en classe, faut-il le préciser, dépeint le club de hockey Canadien sous un jour positif et vient assurer une visibilité de l'équipe auprès des jeunes, une clientèle cible très intéressante.
On voit de plus en plus de familles au centre Bell et des produits dérivés de toutes sortes sur les tablettes des magasins. Bien sûr, on ne vend pas directement des billets pour assister aux matchs des Glorieux, mais on inscrit cette équipe un peu plus encore dans l'imaginaire de nos jeunes. Les textes de Réjean Tremblay et de Michèle Ouimet de La Presse illustrent bien le caractère pernicieux de cette entrée du Canadien à l'école.
Sauf que si c'est là que réside le scandale, on s'époumone et on oublie les caisses populaires étudiantes Desjardins et autres matériels pédagogiques aussi disponibles pour les enseignants, sans bien sûr mentionner les concours de gestion de portefeuille boursier dans le cadre du défunt cours d'économie, les visites (de promotion?) des joueurs des Alouettes dans nos écoles, l'amphithéâtre McDonald'S de l'école secondaire de Valleyfield (Oui! oui! vive la malbouffe!), les rabais de L'Actualité pour utiliser leur magazine en classe et j'en passe!
Un autre volet de ce scandale est que ce matériel ait reçu une subvention de 253 000$ du ministère de l'Éducation du Québec. Sur quels critères verse-t-on de l'argent à ceux qui veulent produire du matériel scolaire facultatif ? Pourquoi le Canadien et pas les écoles vertes, par exemple? Ici, les questionnements ont leur raison d'être.
On sait que la ministre Courchesne aime beaucoup le hockey, mais elle a raté une occasion d'être prudente dans ses actions pour encourager les jeunes à aimer l'école: «J'ai pensé qu'il serait au de rejoindre les jeunes garçons; on parle beaucoup des difficultés des jeunes garçons, et les pédagogues que j'ai consultés voyaient d'un bon oeil qu'on puisse les rejoindre avec ce support pédagogique qui présente le Canadien de Montréal.»
Quoi qu'il en soit, il semble que les jeunes aiment travailler avec ce matériel et que les profs qui l'emploient en soient satisfaits. De plus, Benoit Aubin, du Journal de Montréal, se demande si ce matériel ne vend pas plutôt des modèles positifs, principalement aux garçons?
On oublie aussi que le Canadien est un citoyen corporatif qui, contrairement à bien des entreprises privées, rend à la communauté avec sa Fondation des Canadiens pour l'enfance.
Jouer au hockey au parc est dangereux pour le portefeuille
On a fait grand état de cette mère qui sera obligée de payer 44 000$ (en fait, ce sont ses assurances qui paieront) pour dédommager un jeune victime d'un accident de hockey survenu sur une patinoire extérieure. Mme Bombardier, sur laquelle il faudra bien revenir un jour tellement elle fait un mauvais travail sur les ondes de 98,5MF, en déchirait sa chemise en hurlant qu'on démotiverait les jeunes à pratiquer des sports et que la judiciarisation déresponsabilisait notre société.
À cet égard, je vous invite à lire ce magnifique texte d'Yves Boisvert dans La Presse qui remet les choses en perspective: «Quoi qu'il en soit, c'est un jugement archiclassique, une archisimple application du Code civil qui n'a rien de particulier, sinon d'avoir comme décor une patinoire. 9...) Et que les inquiets vérifient leur assurance... et s'achètent un casque.»
J'aimerais ajouter ici un argument tout simple.
Vous êtes au volant de votre voiture en route vers la maison. Pas dans une course automobile. À un feu rouge, une voiture s'immobilise dans votre pare-chocs (...). Devrez-vous rembourser de votre poche les dommages qu'elle vous a causés? Bien sûr que non, puisque vous n'êtes pas à l'origine de cet accident et que vous avez des assurances.
Le hockeyeur qui en a blessé un autre avec son lancer frappé est à l'origine de cet accident. Il n'a pas voulu qu'il survienne, mais il demeure responsable du résultat de ses actions. Le jeune blessé, quant à lui, n'était pas impliqué dans une joute sportive. Il n'avait pas indiqué son consentement à ce qu'il puisse être malencontreusement blessé dans le feu de l'action comme c'est légalement le cas dans une joute sportive.
Tout comme un automobiliste, il est alors en droit de demander qu'on lui rembourse les frais occasionnés par cet accident. C'est d'ailleurs pourquoi on a souvent des assurances en responsabilités civiles dans la vie. Pour rembourser quand on est responsable d'un accident. Que celui-ci survienne lors d'un jeu ne change rien à la chose, à moins qu'il y ait eu acceptation des risques de blessures de part et d'autre. Ce qui n'est pas le cas ici.
Si l'on prend une joute de hockey, jamais un joueur ne pourra en poursuivre un autre pour blessure dans le cadre normal du jeu, à moins bien sûr qu'il démontre que ce dernier a posé des gestes qui allaient à l'encontre des règlements régissant ce sport. C'est le cas de Steve Moore qui poursuit Ted Bertuzzi, par exemple. C'est le cas du fils de Patrick Roy qui fait face à des poursuites criminelles pour ses talents pugilistiques.
Bref, on se calme le pompon et on vérifie qu'on a des assurances qui couvrent ce genre de situations. Après tout, vous ne prendriez pas le volant sans être assuré, hein?
Le matériel pédagogique avec le Canadien pour thème est un sport extrême
Gros émoi cette semaine quand on a découvert que matériel pédagogie subventionné par le MELS et ayant pour thème le Canadien de Montréal était mis à la disposition des enseignants et utilisé dans nos belles écoles québécoises.
Tout d'abord, s'agit-il de publicité déguisée? C'est à l'Office de la protection du consommateur de le décider. Chose certaine, ce matériel, qui n'est pas obligatoire en classe, faut-il le préciser, dépeint le club de hockey Canadien sous un jour positif et vient assurer une visibilité de l'équipe auprès des jeunes, une clientèle cible très intéressante.
On voit de plus en plus de familles au centre Bell et des produits dérivés de toutes sortes sur les tablettes des magasins. Bien sûr, on ne vend pas directement des billets pour assister aux matchs des Glorieux, mais on inscrit cette équipe un peu plus encore dans l'imaginaire de nos jeunes. Les textes de Réjean Tremblay et de Michèle Ouimet de La Presse illustrent bien le caractère pernicieux de cette entrée du Canadien à l'école.
Sauf que si c'est là que réside le scandale, on s'époumone et on oublie les caisses populaires étudiantes Desjardins et autres matériels pédagogiques aussi disponibles pour les enseignants, sans bien sûr mentionner les concours de gestion de portefeuille boursier dans le cadre du défunt cours d'économie, les visites (de promotion?) des joueurs des Alouettes dans nos écoles, l'amphithéâtre McDonald'S de l'école secondaire de Valleyfield (Oui! oui! vive la malbouffe!), les rabais de L'Actualité pour utiliser leur magazine en classe et j'en passe!
Un autre volet de ce scandale est que ce matériel ait reçu une subvention de 253 000$ du ministère de l'Éducation du Québec. Sur quels critères verse-t-on de l'argent à ceux qui veulent produire du matériel scolaire facultatif ? Pourquoi le Canadien et pas les écoles vertes, par exemple? Ici, les questionnements ont leur raison d'être.
On sait que la ministre Courchesne aime beaucoup le hockey, mais elle a raté une occasion d'être prudente dans ses actions pour encourager les jeunes à aimer l'école: «J'ai pensé qu'il serait au de rejoindre les jeunes garçons; on parle beaucoup des difficultés des jeunes garçons, et les pédagogues que j'ai consultés voyaient d'un bon oeil qu'on puisse les rejoindre avec ce support pédagogique qui présente le Canadien de Montréal.»
Quoi qu'il en soit, il semble que les jeunes aiment travailler avec ce matériel et que les profs qui l'emploient en soient satisfaits. De plus, Benoit Aubin, du Journal de Montréal, se demande si ce matériel ne vend pas plutôt des modèles positifs, principalement aux garçons?
On oublie aussi que le Canadien est un citoyen corporatif qui, contrairement à bien des entreprises privées, rend à la communauté avec sa Fondation des Canadiens pour l'enfance.
Comme on a la mémoire courte (c'est loin le 20 janvier), rappelons que celle-ci a payé 800 000$ des 1,1 million nécessaires à une patinoire communautaire extérieure réfrigérée du parc François-Perrault, dans l'arrondissement montréalais de Villeray/Saint-Michel/Parc Extension. Pierre Boivin, président de la fondation, explique: «On a décidé de se concentrer sur les milieux moins bien nantis, sur les jeunes, et de promouvoir l'activité physique et les saines habitudes de vie, par l'alimentation et la saine pratique du sport.»
Non, le véritable scandale dans cette histoire, c'est qu'on prenne encore les enseignants pour des cons, des demeurés qui utiliseraient du vulgaire matériel de promotion dans nos classes. Comme disait un collègue: «Hey chose, si c'était si pourri, je le prendrais pas!»
L'école privée: oui aux subventions gouvernementales mais non aux responsabilités sociales
Michèle Ouimet, de La Presse, a encore fait rager bien des gens avec une chronique prônant l'abolition du financement public des écoles privées. Son texte fait suite à un article ou l'on montre que la CSDM vit des moments difficiles, notamment au niveau d'une baisse importante de la clientèle vers le privé.
D'ailleurs, cette commission scolaire a décidé de réagir en augmentant le nombre des écoles ou seront offerts les programmes d'étude internationale. Quand on connait les positions égalitaristes et non élitistes de la présidente de la CSDM, Diane De Courcy, on comprend que la situation est alarmante.
Dans son texte, madame Ouimet écrit entre autres: «Le privé est en train de tuer le public. Tant que le gouvernement va subventionner les écoles privées, ce cercle vicieux va exister. Pire, il va s'accentuer. Diane De Courcy sait que le privé joue dans ses platebandes et mine ses écoles. C'est pour ça d'ailleurs qu'elle milite en faveur de l'abolition des subventions au privé. En janvier, la CSDM a annoncé qu'elle voulait ouvrir de nouvelles écoles internationales.»
La question des écoles privées est très délicate au Québec. Dans la majorité des provinces canadiennes, elles ne sont pas subventionnées. Point à la ligne. Ici, en les finançant, on croit réduire les inégalités sociales entre les parents aisés et ceux de la classe moyenne. En fait, je me demande si on n'accentue pas les inégalités entre les parents de la classe moyenne et ceux de milieu défavorisé.
Si tu as du fric, du moins assez, l'état va te permettre d'envoyer tes enfants ailleurs qu'au déplorable réseau public. Mais si tu es pauvre, croupis dans ta misère. Or, l'éducation est un des principaux moyens d'accession sociale.
Ce qui est le plus inqualifiable encore, c'est que des institutions qui se disent des lieux d'éducation subordonnent leur mission éducative à des impératifs économiques ou de visibilité sociale. On en sait peu sur les salaires des directeurs des écoles privées. Sont-ils comparables à ceux du secteur public?
Et puis, que penser des écoles privées qui expulsent des jeunes en difficulté? N'ont-elles pas une responsabilité éducative quant aux jeunes et une responsabilité sociale quant à l'État? Toucher le fric et se débarrasser du problème, est-ce là le modèle de réussite scolaire du privé alors que le réseau public doit accueillir tous les élèves? Est-ce là un véritable lieu d'éducation?
Et ces subventions à hauteur de 60% du coût de l'éducation d'un jeune ne sont-elles pas trop élevées pour de pareilles écoles? D'ailleurs, l'école privée qui met un jeune à la porte conserve-t-elle cette subvention?
La bataille sur la Bataille des Plaines d'Abraham
On fait beaucoup de cas de la reconstitution de la Bataille des Plaines d'Abraham (ici, ici et ici )Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'une telle reconstitution a lieu.
On fait beaucoup de cas de la reconstitution de la Bataille des Plaines d'Abraham (ici, ici et ici )Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'une telle reconstitution a lieu.
Qu'est-ce qui cloche cette fois-ci en 2009? Qu'est-ce qui fait que tous les Falardeau de la province ont promis de saborder cet événement? Regardez cette affiche ou l'on voit Wolfe et Montcalm se serrer la main: y croyez-vous vraiment? Ne verse-t-on pas dans l'angélisme en résumant ce affrontement armé à un sport entre gentlemen?
Simplement qu'on a décidé d'en faire un événement festif. Célébrons la défaite des Français aux mains de l'Angleterre! Renforçons la visibilité du gouvernement fédéral au Québec! Malhabile, très malhabile.
André Juneau, président de la Commission des champs de bataille nationaux, est reconnu pour avoir géré parmi les plus belles manoeuvres de propagande fédérale. Il reconnait qu'il a commis un impair : «Nous avons fait une erreur (...) nous n'étions pas prêts à présenter tout le contexte.»
Pas prêts? Permettez-moi un doute quand je lis dans un autre article que «le Réseau de résistance du Québécois a obtenu des documents, grâce à la loi d'accès à l'information, qui démontrent que l'événement s'inscrit dans un plan de visibilité du fédéral au Québec.»
Mettons les choses au clair: si paradoxalement, d'un côté, le passage sous la couronne britannique a permis aux habitants de la Nouvelle-France de s'émanciper de la tutelle de la métropole française, comme le reconnaissent de nombreux historiens, il n'en demeure pas moins que l'envahisseur anglais a toujours voulu assimiler les paysans ignorants qu'étaient nos ancêtres (et que nous serions encore selon certains Canadiens anglais).
D'ailleurs, à la lumière des propos du premier ministre fédéral Stephen Harper, on comprend que la Bataille des Plaines d'Abraham, tout comme la fondation de Québec, appartient maintenant à l'histoire canadienne et non québécoise: «Pour la grande majorité des Canadiens, on parle ici d'une bataille historique, un moment important dans notre histoire, mais une bataille historique. C'est seulement pour le Bloc que c'est une bataille actuelle, une bataille qui continue parce que le Bloc est un parti qui veut diviser la population et notre gouvernement.»
Quand un peuple se fait tranquillement déposséder de ses moments historiques importants, c'est sa mémoire qu'on tente de s'approprier. Voilà la véritable menace, quant à moi.
Simplement qu'on a décidé d'en faire un événement festif. Célébrons la défaite des Français aux mains de l'Angleterre! Renforçons la visibilité du gouvernement fédéral au Québec! Malhabile, très malhabile.
André Juneau, président de la Commission des champs de bataille nationaux, est reconnu pour avoir géré parmi les plus belles manoeuvres de propagande fédérale. Il reconnait qu'il a commis un impair : «Nous avons fait une erreur (...) nous n'étions pas prêts à présenter tout le contexte.»
Pas prêts? Permettez-moi un doute quand je lis dans un autre article que «le Réseau de résistance du Québécois a obtenu des documents, grâce à la loi d'accès à l'information, qui démontrent que l'événement s'inscrit dans un plan de visibilité du fédéral au Québec.»
Mettons les choses au clair: si paradoxalement, d'un côté, le passage sous la couronne britannique a permis aux habitants de la Nouvelle-France de s'émanciper de la tutelle de la métropole française, comme le reconnaissent de nombreux historiens, il n'en demeure pas moins que l'envahisseur anglais a toujours voulu assimiler les paysans ignorants qu'étaient nos ancêtres (et que nous serions encore selon certains Canadiens anglais).
D'ailleurs, à la lumière des propos du premier ministre fédéral Stephen Harper, on comprend que la Bataille des Plaines d'Abraham, tout comme la fondation de Québec, appartient maintenant à l'histoire canadienne et non québécoise: «Pour la grande majorité des Canadiens, on parle ici d'une bataille historique, un moment important dans notre histoire, mais une bataille historique. C'est seulement pour le Bloc que c'est une bataille actuelle, une bataille qui continue parce que le Bloc est un parti qui veut diviser la population et notre gouvernement.»
Quand un peuple se fait tranquillement déposséder de ses moments historiques importants, c'est sa mémoire qu'on tente de s'approprier. Voilà la véritable menace, quant à moi.
Célébrer la Bataille des Plaines est un non-sens, à moins d'être Canadien anglais ou con comme le maire de Québec, Régis Labeaume ou la ministre des Affaires intergouvernementales Josée Verner qui affirme: «Ce que j'en ai, c'est contre la violence et les menaces et par leur silence, le Bloc et le PQ cautionnent ça.» Bien oui, madame Verner. Et Shannonville, vous avez cautionné cette situation par votre silence combien de temps, au fait?
Célébrer la Bataille des Plaines est un non-sens pour quelqu'un pour qui le Québec est important comme entité francophone. Jamais on ne verra le gouvernement fédéral célébrer les victoires des Patriotes, à ce que je sache. Pourtant, ce sont des moments historiques, à ce que je sache.
J'ajoute à ce commentaire deux textes intéressants (ici et ici)publiés aujourd'hui dans le Journal de Montréal.
8 commentaires:
Les questions que vous posez par rapport au privé sont judicieuses, mais comme parent, si vous en avez les moyens, vous faites quoi?
Et le sujet de la «réussite» du privé n'abonde-t-il pas un peu avec votre propos habituel : le problème n'est pas le sous-financement du public, mais sa mauvaise gestion? Si au privé, les parents apprennent que le budget de l'école a servi à regarnir le bar de l'administration plutôt qu'à faire de nouveaux laboratoires, ils vont grogner. Nous sommes en droit, au public, d'exiger la même reddition de compte, que nous soyons parents ou non.
Ouimet devrait peut-être aller voir de ce côté là avant de conclure que la faillite de la CSDM provient du privé.
«D'ailleurs, l'école privée qui met un jeune à la porte conserve-t-elle cette subvention?»
Réponse: Non!
Sources: Annexe F de ce document, http://www.mels.gouv.qc.ca/dgfe/Regles/reg_priv/pdf/prive2008-2009.pdf .
Les festivités ont été annulée. La programmation est révisée et (même) Charest a avisé qu'il n'y serait pas. Le Bloc et le PQ réclament l'annulation de toute la commémoration.
Comme si on avait besoin de se commémorer alors qu'on est aux prises (multi)quotidiennement avec les suites, juste en voulant parler français et qu'on s'adresse à nous dans notre langue, au travail et dans les espaces publiques.
Zed
Sujet 2
Le matériel pédagogique commandité: j’ai beaucoup de réserves...
De plus, est-ce que tu l’as regardé de près ? Un collègue qui a des enfants au primaire m’a dit qu’il y a des erreurs dans les exercices et que la qualité n’est pas nécessairement au rendez-vous.
Sujet 3
Au risque de me faire lyncher, je serais tout à fait d’accord pour qu’on coupe les subventions au privé et qu’on réinvestisse les sommes ainsi obtenues dans le public. (mais je sais que le sujet est plus complexe qu’il en a l’air)
Sujet 4
Le plus inquiétant dans toute cette histoire est effectivement qu’on évacue la dimension socio-historique de l’événement, comme on l’a aussi quasi évacuée des célébrations du 400e de Québec l’été dernier. «Je me souviens» hein? On dirait plutôt que le but est souvent d’attirer le plus de touristes possible, sans se demander quel sens on veut donner à tout ça.
Désolée d'être en total désaccord avec vous pour une première fois... Je suis souverainiste, indépendantiste, québécoise, alouette... et j'aurais aimé pouvoir me rendre sur les plaines pour la reconstitution de la bataille.
Pourquoi? Pour ne pas oublier. Ne jamais oublier et ainsi avancer. Mettre de côté nos erreurs ne permet pas aux générations futures de les éviter.
On ne mentionne pas aussi dans les journaux qu'on a aussi annulé la bataille de Ste-Foy, qui est une grande réussite française.
Se rappeller cet évènement, c'est aussi dire à mes ancêtres que je n'oublie pas leur sacrifice et que je suis fière d'avoir eu des ancêtres qui se sont battus pour ce en quoi ils croyaient.
Ils ont perdu à cause d'un traitre qui nous a vendu. J'aimerais que les gens se rappellent toujours que les Anglais n'ont pu nous battre que par le mensonge et la traitrise, que le lendemain, nous avons réchappé notre honneur à Ste-Foy. Parce qu'au fond, ça n'a pas changé... les Anglais obtiennent encore ce qu'ils veulent par le mensonge et la tromperie. Nous faire croire que cette bataille est un fait historique dont devrait être fier les Anglais prouve que nous avons la mémoire courte. Moi, de mon côté, je suis fière que mes ancêtres aient tout de même tenté de reprendre le pouvoir dès le lendemain, je suis fière qu'ils se soient battus jusqu'à la fin et je ne veux pas oublier. C'est à celà que sert une reconstitution. Permettre aux générations futures de ne jamais oublier.
Pensons aux Écossais qui soulignent chaque année la grande bataille qu'ils ont perdu. Tout cela afin de ne pas oublier. Mais c'est vrai, j'oubliais, notre devise est "je me souviens"...
Etienne: et si au privé, il en coûtait moins cher d'éduquer les élèves parce qu'il y avait moins de coûts parce que les élèves sont moins poqués qu'au public? Par exemple, je sais que les groupes sont parfois à 34 et 36 élèves. De plus, pas nécessairement de besoin de psychologue et tous ces autres spécialistes. Dans certaines écoles, on fout à la porte les élèves problèmes. Dans les faits, est-ce qu'avec les élèves qu'elles sélectionnent, certaines écoles privées ne sont-elles pas trop subventionnées?
De plus, est-ce qu'il y a des normes transparentes et publiques qui régissent les salaires des directions des écoles privées subventionnées? Là-dessus, M. Asselin pourrait nous éclairer.
M. Asselin: je me posais cette question parce qu'au public, la déclaration de présence en début d'année détermine le budget des écoles. Merci de cette précision.
Zed: le commentaire de la marâtre est assez intéressant à propos de la reconstitution.
Hortensia: sur la reconstitution, je pense que M. Juneau a été très malhabile avec l'idée d'être festif. Il y a déjà eu des reconstitutions auparavant sans que cela soulève des tempêtes.
Marâtre: moi, j'aime bien tes désaccords. Ils m'enrichissent. Faudra que j'en apprenne plus. Je savais pour la traitrise, mais pour pour Ste-Foy.
Je partage l'opinion de la Marâtre au sujet de la bataille des Plaines.
Cependant, la reconstitution à laquelle je risque de me rendre est celle de la bataille de Trois-Rivières qu'on a remportée en 1776... contre les Américains!
J'aime beaucoup aussi l'idée du colloque sur Duplessis qui sera organisé dans le cadre du 375e anniversaire de la ville. J'apprécie, parce que je crois que ce colloque sera l'occasion pour certains d'être critique sur le personnage politique et de permettre à d'autres d'émettre des nuances sur ce qui a été dit à son sujet.
Peut-être est-ce ce qui manquerait à une reconstitution de la bataille des Plaines, soit une relecture critique et historique ouverte à la population en marge des événements.
Sur ce qui se passera à T-R:
http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/mauricie/200902/13/01-826966-la-bataille-de-trois-rivieres-magnifiquement-commemoree.php
http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/375e/200902/16/01-827740-un-colloque-sur-maurice-duplessis-pendant-les-fetes-du-375e.php
À propos des «salaires des directions des écoles privées subventionnées...»
Il n'y a pas de règles publiques et absolues puisque chaque école est un employeur autonome. En pratique, plusieurs politiques salariales institutionnelles suivent les échelles du public (conditions de travail des cadres) avec une forme d'équité relative au % d'écart (en moins, normalement) du salaire des autres employés avec les échelles correspondantes. Autrement dit, si les profs gagnent 3% de moins que les échelles des conventions, le dg gagne lui aussi 3% de moins.
Mais cette règle est loin d'en être une, en fait. Plus le C.A. est fermé, plus le dg «contrôle» son C.A., moins on en sait sur sa rémunération... Et les C.A. au privé subventionné, c'est tout et n'importe quoi. Moins d'un quart des écoles est encore sous une administration «de communauté religieuse», un autre tiers est en cheminement vers une corporation distincte de celle de la communauté qui a fondé l'école et les autres le sont (autonome), avec soit des parents, des membres du personnel, des représentants des fondateurs et de la société «civile» en représentation égale ou dominante d'une des catégories de membre.
Enregistrer un commentaire