Lentement mais sûrement, le Journal de Montréal semble parfois verser dans la droite la plus absurde que l'on puisse trouver sous la férule de PKP.
Passons sous silence les chroniques de Nathalie ElGraby qui condamne le plan de sauvetage socialiste de Barack Obama pour nous intéresser aujourd'hui aux propos délirants du chroniqueur J. Jacques Samson pour qui j'éprouvais un respect, respect qui vient de connaitre un sérieux coup.
Dans un commentaire sur le fait qu'on retrouve Françoise David dans un cahier d'exercice du cours d'éthique et de culture religieuse, M. Samson se paie une véritable tartine de mépris sur le dos des enseignants et de l'école publique.
«...mais le ministère de l'Éducation donne à répétition son imprimatur à du matériel qui fait la promotion d'orientations gauchistes ou du syndicalisme.
Les parents du Québec constatent depuis longtemps avec impuissance le lessivage de cerveau que les enseignants font subir à leurs enfants. Ce phénomène n'est d'ailleurs pas étranger à la montée de popularité des écoles privées. Outre l'encadrement plus serré que celles-ci offrent, de nombreux parents veulent soustraire leurs enfants de l'emprise idéologique des enseignants du réseau public et leur permettre de se développer dans un milieu où les valeurs mises de l'avant correspondent davantage aux leurs.»
Force est de remarquer que le monsieur ne verse pas dans la subtilité. Pourtant ...
À ce que je sache, le MELS encourage et valorise l'esprit d'entrepreneurship dans son programme de formation. Il remet même des prix et des bourses à des élèves à ce propos. Or, l'entrepreneurship, c'est bien une maudite valeur capitaliste, non? J'ai tellement hâte qu'il fasse de même pour le français, les maths...
Quant aux enseignants, désolé, mais je ne vois pas comment je pourrais lessiver le cerveau des élèves québécois qui peinent à connaitre leurs participes passés, mais sont des boulimiques de toutes les cochonneries que notre belle société de consommation a à leur offrir et qui négligent même leurs études pour se les payer.
Pour ce qui est de l'idéologie des enseignants du Québec, M. Samson vit manifestement dans un autre millénaire. Je n'ai jamais autant d'individus parler de consommation, d'économie, de fonds de retraite, de chars, d'émissions à la Loft Story que dans une salle de profs. Parfois, c'en est à me faire regretter mon choix de carrière.
Les assemblées générales syndicales des enseignants sont vides et, fort de cette inaction, le gouvernement a eu beau jeu de tondre la laine des moutons que nous sommes depuis quelques années.
Enfin, affirmer que c'est à cause du lessivage idéologique qu'exercent les enseignants du secteur public sur les élèves que certains parents envoient leurs enfants au privé est tout simplement n'importe quoi. En passant, au privé, on utilise aussi le cahier d'exercice ou l'on retrouve Mme David.
Définitivement, M. Samson aurait dû tourner son clavier sept fois dans sa bouche avant d'écrire de telles conneries.
Passons sous silence les chroniques de Nathalie ElGraby qui condamne le plan de sauvetage socialiste de Barack Obama pour nous intéresser aujourd'hui aux propos délirants du chroniqueur J. Jacques Samson pour qui j'éprouvais un respect, respect qui vient de connaitre un sérieux coup.
Dans un commentaire sur le fait qu'on retrouve Françoise David dans un cahier d'exercice du cours d'éthique et de culture religieuse, M. Samson se paie une véritable tartine de mépris sur le dos des enseignants et de l'école publique.
«...mais le ministère de l'Éducation donne à répétition son imprimatur à du matériel qui fait la promotion d'orientations gauchistes ou du syndicalisme.
Les parents du Québec constatent depuis longtemps avec impuissance le lessivage de cerveau que les enseignants font subir à leurs enfants. Ce phénomène n'est d'ailleurs pas étranger à la montée de popularité des écoles privées. Outre l'encadrement plus serré que celles-ci offrent, de nombreux parents veulent soustraire leurs enfants de l'emprise idéologique des enseignants du réseau public et leur permettre de se développer dans un milieu où les valeurs mises de l'avant correspondent davantage aux leurs.»
Force est de remarquer que le monsieur ne verse pas dans la subtilité. Pourtant ...
À ce que je sache, le MELS encourage et valorise l'esprit d'entrepreneurship dans son programme de formation. Il remet même des prix et des bourses à des élèves à ce propos. Or, l'entrepreneurship, c'est bien une maudite valeur capitaliste, non? J'ai tellement hâte qu'il fasse de même pour le français, les maths...
Quant aux enseignants, désolé, mais je ne vois pas comment je pourrais lessiver le cerveau des élèves québécois qui peinent à connaitre leurs participes passés, mais sont des boulimiques de toutes les cochonneries que notre belle société de consommation a à leur offrir et qui négligent même leurs études pour se les payer.
Pour ce qui est de l'idéologie des enseignants du Québec, M. Samson vit manifestement dans un autre millénaire. Je n'ai jamais autant d'individus parler de consommation, d'économie, de fonds de retraite, de chars, d'émissions à la Loft Story que dans une salle de profs. Parfois, c'en est à me faire regretter mon choix de carrière.
Les assemblées générales syndicales des enseignants sont vides et, fort de cette inaction, le gouvernement a eu beau jeu de tondre la laine des moutons que nous sommes depuis quelques années.
Enfin, affirmer que c'est à cause du lessivage idéologique qu'exercent les enseignants du secteur public sur les élèves que certains parents envoient leurs enfants au privé est tout simplement n'importe quoi. En passant, au privé, on utilise aussi le cahier d'exercice ou l'on retrouve Mme David.
Définitivement, M. Samson aurait dû tourner son clavier sept fois dans sa bouche avant d'écrire de telles conneries.
16 commentaires:
... à croire que l'on devrait imprimer les manuels uniquement côté recto... comme ça, on ne dirait jamais aux étudiants de lire le texte à gauche !
Hé hé, même au privé, nous sommes de méchants syndiqués affiliés à la CSQ!
Ce gars-là doit être natif de Québec : il en a la mentalité! De quel droit peut-il se permettre de tels commentaires? Peut-on lui demander la source de ses infos?
Si le désir de raviver la guerre privé/public est le sien : il a gagné!
Bien d'accord avec vos propos !
Certains commentateurs devraient se faire censurer avant de publier; une petite gène, des fois, c,est bon...
Un seul petit commentaire en passant : Bravo! Un peu de réalisme ne ferait pas de tort à certains chroniqueurs de journaux ou de radio... Merci pour cette belle mise au point.
Pas du tout, l'entrepreneurship n'est pas capitalisme. Prenez Alphonse Desjardins, il est un bon exemple d'entrepreneurship, mais il a fondé une coopérative, rien a voir avec le capitalisme. (Je ne suis pas sur que c'est ce genre d'exemple que donne dans les cours approuvé par le ministère.)
Son petit-fils doit lui avoir parler du beau projet vert et équitable que la maîtresse leur fait faire... Et, comme tout le monde le sait, les changements climatique son une conspiration socialiste (source: Notre bon premier ministre fédéral). Alors écologie=gauche=méchants socialistes!
Guillaume: votre commentaire est juste.
C'est sympa de me rappeler pourquoi je ne lis pas le Journal de Montréal. Cette fois, je suis allée lire l'article, et je ne me suis pas rendue au bout, tellement ça suinte le mépris.
Bordel!
Une chance que missmath m'a fait rigoler avec son commentaire!
Ce n'était pas dans le Journal de Québec?
Hortensia: heureusement que je me dévoue pour la cause...
Bobbi: oui, mais il est aussi publié dans le JdeM depuis des années.
Le journaliste, oui je le sais, mais je parlais de l'article :(
Merci prof masqué pour cette vigie,
je me serai trop étranglé avec le propos de Samson pour articulé une réplique comme la vôtre.
Encore une fois, vous me redonnez espoir.
Étienne
Pendant qu'il rédigeait cet article, SA femme lui faisait couler son bain et lui brassait sa soupe tout en lui massant son petit dos éreinté.
Épais.
Comme le JdM, une forêt de gaspillage tous les jours sauf quelques chroniqueurs attire-neurones (Hubert Reeves y écrit-il toujours?). Zed
Bobbiwatson: j'habite à Québec et je n'ai pas la mentalité de M. Samson. Idem pour plusieurs de mes collègues.
J'en ai néanmoins vraiment marre du climat ambiant des médias ici pour qui la construction d'une phrase se résume à "sujet + verbe + gauchiste".
Je suis aussi vraiment écoeurée du mépris institutionnalisé envers les profs. Les agissements de certains collègues peuvent y être pour un peu beaucoup, mais les propos idiots de certains gens oeuvrant dans les médias ont leur part. Qu'on ne s'étonne pas ensuite qu'il y ait autant de démissions, de burn-out et de difficultés de recrutement. Ce mépris y est aussi pour un peu.
Le Prof,
Habiter Québec n'est pas être né à Québec! Et ne veut surtout pas dire en posséder les caractéristiques génétiques.
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