La saga de l'iman autoproclamé Jaïd Jaziri tire à sa fin. Mais, même de sa Tunisie natale, celui qui est entré illégalement au Canada en 1997 avec un faux passeport et en fournissant des renseignements inexacts sur ses antécédents judiciaires en France fait encore parler de lui en affirmant avoir été torturé par les autorités canadiennes lors de son transfert: . «C'était un cauchemar. J'ai été torturé psychologiquement et physiquement.» Rien de moins.
N'épargnant pas son fiel, le barbu personnage a même ajouté que, dans toute cette affaire, la Tunisie a été beaucoup plus intelligente que le Canada. Tant mieux, diront les plus cyniques puisque, maintenant, il séjourne dans ce pays.
Nuançons un fait immédiatement: il est fréquent pour un réfugié politique d'entrer au Canada avec un faux passeport. «Prenons l'exemple d'un réfugié politique tunisien: il est torturé, il est persécuté. On ne lui délivrera jamais un passeport tunisien. Comment va-t-il sortir? Il n'a pas d'autre choix que de se fabriquer un titre de voyage», explique l'avocate de M. Jaziri, Nawal Benrouayene.
Sauf que les ennuis du coloré imam remonte à plusieurs années. Tout d'abord, il a eu maille à partir avec la justice tunisienne parce qu'il a fondé une association islamiste illégale. Ensuite, il a résidé en France ou il a été reconnu coupable de coups et blessures volontaires devant sa mosquée. Au Canada, pour plusieurs, ses propos étaient à la limite de l'incitation à la haïne, notamment à l'égard des homosexuels. Bref, on ne peut pas dire que le personnage fuyait la controverse.
Devant les récriminations de l'imam expulsé, la réplique de l'Agence des services frontaliers du Canada été cinglante. Si la première partie du voyage s'est bien déroulée, l'imam a commencé à devenir incontrolable une fois rendu dans un espace public: ce dernier «se serait laissé choir au sol, se plaignant à grands cris de douleurs et refusant d'aller plus loin.» Il a alors été menotté et ramené dans l'avion en direction de la Tunisie. Une fois sur place, il a recommencé son manège à l'aéroport. Quand on aime se donner en spectacle...
Dans le cas de Jaïd Jaziri, il ne fait aucun doute que les médias québécois ont créé un monstre, au même titre que le maire Gendron, par exemple. Chacun y trouvait son compte: l'imam se voyait offrir une tribune de choix, suscitait la controverse et donnait un bon spectacle. Et tant pis pour l'éthique si cette grande gueule ne représentait pas l'esprit de la communauté musulmane du Québec et suscitait de l'antagonisme! Jusqu'à tout récement, un animateur télé continuait même de l'inviter à son émission alors qu'il avait remarqué que Jaïd Jaziri ne revêtait ses vêtements traditionnels que lorsqu'il était en ondes. On dirait un comédien avec un costume de scène, non?
Soyons honnêtes: les médias ont accordé trop d'espace à cet individu. On se serait attendu à un comportement plus responsable de leur part. Dans un contexte de fortes tensions autour des accommodements raisonnables, on avait bien besoin de laisser des pyromanes allumer des brasiers sur nos ondes.
Jaïd Jaziri expulsé, souhaitons maintenant que la communauté musulmane saura se doter de représentants moins controversés auprès des médias. Souhaitons aussi que ces derniers auront une attitude plus responsable qunat à ceux à qui ils donnent la parole.
Nuançons un fait immédiatement: il est fréquent pour un réfugié politique d'entrer au Canada avec un faux passeport. «Prenons l'exemple d'un réfugié politique tunisien: il est torturé, il est persécuté. On ne lui délivrera jamais un passeport tunisien. Comment va-t-il sortir? Il n'a pas d'autre choix que de se fabriquer un titre de voyage», explique l'avocate de M. Jaziri, Nawal Benrouayene.
Sauf que les ennuis du coloré imam remonte à plusieurs années. Tout d'abord, il a eu maille à partir avec la justice tunisienne parce qu'il a fondé une association islamiste illégale. Ensuite, il a résidé en France ou il a été reconnu coupable de coups et blessures volontaires devant sa mosquée. Au Canada, pour plusieurs, ses propos étaient à la limite de l'incitation à la haïne, notamment à l'égard des homosexuels. Bref, on ne peut pas dire que le personnage fuyait la controverse.
Devant les récriminations de l'imam expulsé, la réplique de l'Agence des services frontaliers du Canada été cinglante. Si la première partie du voyage s'est bien déroulée, l'imam a commencé à devenir incontrolable une fois rendu dans un espace public: ce dernier «se serait laissé choir au sol, se plaignant à grands cris de douleurs et refusant d'aller plus loin.» Il a alors été menotté et ramené dans l'avion en direction de la Tunisie. Une fois sur place, il a recommencé son manège à l'aéroport. Quand on aime se donner en spectacle...
Dans le cas de Jaïd Jaziri, il ne fait aucun doute que les médias québécois ont créé un monstre, au même titre que le maire Gendron, par exemple. Chacun y trouvait son compte: l'imam se voyait offrir une tribune de choix, suscitait la controverse et donnait un bon spectacle. Et tant pis pour l'éthique si cette grande gueule ne représentait pas l'esprit de la communauté musulmane du Québec et suscitait de l'antagonisme! Jusqu'à tout récement, un animateur télé continuait même de l'inviter à son émission alors qu'il avait remarqué que Jaïd Jaziri ne revêtait ses vêtements traditionnels que lorsqu'il était en ondes. On dirait un comédien avec un costume de scène, non?
Soyons honnêtes: les médias ont accordé trop d'espace à cet individu. On se serait attendu à un comportement plus responsable de leur part. Dans un contexte de fortes tensions autour des accommodements raisonnables, on avait bien besoin de laisser des pyromanes allumer des brasiers sur nos ondes.
Jaïd Jaziri expulsé, souhaitons maintenant que la communauté musulmane saura se doter de représentants moins controversés auprès des médias. Souhaitons aussi que ces derniers auront une attitude plus responsable qunat à ceux à qui ils donnent la parole.
En terminant, jamais je n'aurais jamais retourné cet imam en Tunisie, un pays ou l'on pratiquerait la torture, comme l'affiment plusieurs spécialistes et organisations gouvernementales (ici et ici). Le Canada ne sortira possiblement pas gagnant de cette saga.
«Il a eu ce qu'il méritait», m'a expliqué un de mes élèves. Désolé, mais je n'achète pas ce raisonnement. Et je comprends mal qu'on ne boycotte pas ce pays si ces accusations de mauvais traitements sont fondées. Et je comprends mal aussi qu'une école, ayant un programme d'études internationales, organise un voyage dans ce pays. Mais ça, c'est une autre histoire...
7 commentaires:
Jaziri n'a pas ce qu'il mérite. Les médias lui ont donné beaucoup de place. Même expulsé, les médias le couvrent. Ils lui donnent de la tribune. J'aime bien la comparaison avec le maire Gendron. Sauf que, alors que les médias ont eu la tête de Gendron, ils n'ont pas eu celle de Jaziri. Plus on parlera de Jaziri, plus on parlera de la Tunisie et plus on leur fera de la publicité gratuite. Est-ce que Jaziri mérite qu'on s'intéresse tant à lui????? Pas sûre............
Je suis d'accord que l'action d'entrer dans un pays avec un faux passeport peut être explicable, mais cacher son dossier criminel... non ça ne passe pas pour moi.
Il a menti a propos de son casier judiciaire en France, là où il a envoyé des hommes en battre un autre qui avait critiqué sa mosquée (d'où le casier...).
Selon le journaliste Fabrice de Pierrebourg (qui a enquêté entre autres sur Jaziri pour l'essai Montréalistan), quand il a été arrêté en France (je ne sais pas si c'est à propos de cette histoire ou non) Jaziri à demandé à être déporté en Tunisie sous pretexte que là-bas il allait être "mieux traité".
Bluff de la part du personnage qui veut faire passer les démocratie occidentales pour non-tolérantes?
Dire qu' "il n'a ce qu'il mérite" est pas mal simpliste mais je comprend la frustration de bien des gens... Qu'il soit un personnage qui dérange peut passer (les medias en raffolent), mais qu'il essaie de manipuler les autorités, l'opinion publique et des organisations internationales quand en entrant au Canada il a volontairement omit de dire son passé criminel... ben je trouve qu'il n'a pas vraiment le droit d'avoir peur parce qu'on l'envoi en Tunisie... c'est platte mais il fallait y penser avant de cacher des choses...
Surtout qu'il n'a jamais été prouvé qu'il était en danger... et l'histoire qui s'est passée en France me laisse des sérieux doutes...
De toute façon je pense sincérement que celle qui est le plus à plaindre présentement c'est sa femme...
Personne ne mérite d'être envoyé à la torture. C'est inacceptable et on ne peut pas cautionner ça. Selon Amnistie Internationale "la torture et les mauvais traitements des personnes arrêtées sont systématiques en Tunisie et les droits de l'homme n'y sont pas respectés." (voir leur site)
Je devine de quelle école tu parles...
Je crois que l'imam Omar Koné, qui a été l'invité de Tout le monde en parle dimanche dernier est, justement, un porte-parole modéré qui n'allumera probablement pas de feux dans les médias comme le faisait Jaziri. Mais c'est encore drôle...
Voici ce qui se retrouve dans le journal Tunisien "Le Quotidien" aujourd'hui, 27 octobre:
-Saïd El-Jaziri confirme: «J’ai eu à subir un traitement barbare lors de mon expulsion du Canada. Je suis fier de la sympathie et de la sollicitude qui m’ont été témoignées en Tunisie».
-Les agents de la sûreté canadienne l’ont ensuite traîné vers l’avion et roué de coups, bien que sachant qu’il était en grève de la faim depuis huit jours.
-M. Jaziri a tenu à exprimer ses remerciements aux autorités tunisiennes pour les conditions et le traitement qui lui ont été réservés en tant que citoyen tunisien. «C’est là, a-t-il dit, une attitude qui est à notre honneur et sert de leçon de comportement civilisé et de respect des droits de l’homme»
La source ici:http://www.lequotidien-tn.com/detailarticle.asp
Je suis absolument contre la torture, pour qui que ce soit.
Avec des allégations comme celles-là, il a pourtant l'air pas trop mal dans son pays natal...
Roué de coups pendant sa grève de la faim? Dans un aéroport? Mais à l'entendre, c'est ici que nous torturons ma foi.
Bobbi: à un moment donné, il faut cesser de donner le micro à ce genre d'individus.
Pwel: je partage votre point de vue, mais sa femme semble être du même moule.
Une femme libre: c'est la chose qui m'embête dans ce dossier. Ça et l'attitude complaisante de certains pays à l'égard de la Tunisie.
Pwel: manipulateur un jour...
Prof masqué, c'est exactement ce que je vous disais dans mon commentaire. À Gendron nous avons laissé beaucoup de place ........... et on a vu le résultat. Avec Jaziri on a fait de même .......... et on voit aussi le résulat. ALLONS-NOUS ENFIN VOIR !!!!!!!!!!!!!!!!
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