26 novembre 2010

Directeurs dans le Sud: un grain de sable de plus...

Qu'on se comprenne bien: il existe d'excellents directeurs d'école. Mais dans le cas des sept partis en voyage de «formation» dans le Sud, ces derniers ont commis en partie une erreur de jugement importante, une erreur qui semble bien banale pour les institutions publiques quand on regarde le tout de plus près.

Aujourd'hui, le Parti québécois demande que les sept directeurs remboursent le coût de ce voyage. Mais pourquoi eux spécifiquement?

Quand on lit un peu plus sur cette «activité de formation», on apprend que ceux-ci étaient accompagnés d'un fonctionnaire du MELS et qu'un sous-ministre devait les suivre, mais avait vu sa demande refusée par la ministre Courchesne elle-même. Donc, tout le haut de la pyramide du MELS était bien au courant de cette escapade dans le Sud et n'a pratiquement rien fait pour l'interdire.

Les hautes sphères du MELS et le gouvernement seraient donc mal placés pour demander un remboursement pour une activité qui ne s'est pas effectuée à leur insu. Pour des raisons politiques, la ministre actuelle ne peut pas désavouer publiquement sa prédécesseure en demandant le remboursement de cette activité.

Et voilà un des noeuds de bien des problèmes en éducation: la politique. Un autre des noeuds, et je reviens sur ce point, est l'absence de gêne quant à une utilisation pour le moins douteuse des deniers publics. Vous et moi aurions éprouvé un certain malaise à partir en formation dans le Sud comme ça. Mais comme votre patron l'autorise, que le MELS et même la ministre le sait, que faites-vous?

Il existe une culture des dépenses en éducation, et dans le gouvernement en général, qui est complètement coupée de la réalité. On dépense l'argent des autres sans se questionner, sans être véritablement redevable. Les mesures de restriction n'empêcheront pas les décideurs de mal dépenser notre argent. Elles n'éduqueront ni ne responsabiliseront pas ceux-ci. Ils vont simplement peut-être moins mal dépenser. Et encore! Personnellement, comme je l'ai écrit, je crois que les individus les plus puissants de cette caste vont continuer à le faire comme si de rien n'était et que ce seront les moins puissants qui vont écoper.

Qui devrait rembourser les frais de ce voyage selon vous? Pas quel organisme ou institution publique, mais quelle personne?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Une histoire comme bien d'autres du même genre à quel que palier que ce soit, à quel que ministère ou service public que ce soit et qui montre que là où il y a de l'homme il y a de l'hommerie. Je ne m'étonne plus de ce que l'on apprend, ni de ce que l'on apprendra demain, mais je crains que cette dérive des valeurs comme l'intégrité et l'altruisme chez certains ne découragent des gens parfaitement intégres et altruistes de vouloir "aller jouer" en terrain miné!

Ce qui est à tout le monde ne semble appartenir à personne. Quand il s'agit d'argent public, PEU de gens profitent de privilèges que TOUT le monde paient et paient encore.
Il est grand temps que l'on se donne des dirigeants qui travaillent pour nous d'abord avant que de le faire pour eux et pour les avantages qu'ils peuvent en tirer au détriment de la majorité.

Anonyme a dit…

S'il fallait que toutes les erreurs de jugement soient remboursées, il n'y aurait plus de dettes publiques. de la pettite bière à comparer aux coûts du G-20. D'ailleurs il est à parier que nos 7 directeurs en ont pour 30004 de dommages moraux suite à cette dénonciation alors que nos politiciens réagissent hautainement à leurs propres bêtises.

Le professeur masqué a dit…

Personnellement, je suis convaincu que ces gens croient travailler pour la collectivité, même en République dominicaine...

Mam'Enseignante a dit…

Ça me dérange, oui, mais pas tant que ça... en fait, quand on retire du vrai positif, ça me va.

J'ai un ami médecin qui va dans tout de sorte de congrès internationaux et c'est toujours sur le bras des contribuables. Pourtant, ils ont amplement le salaire pour se payer tous ces voyages!

L'éducation est le mal-aimé de la société et là où on dépense le moins en formation.

Pis quand on en a, on chiale que ça n'a pas d'allure et que ce n'est pas applicable dans nos classes!

Le professeur masqué a dit…

Mam: je comprends votre point de vue, mais la République dominicaine est loin d'être une référence en éducation. En boutade, on en est rendu à s'inspirer des écoles du Tiers-Monde tellement ça va mal au Québec?