À Tout le monde en parle, hier, les cofondateurs de Réseau Liberté-Québec, Joanne Marcotte et Éric Duhaime, ont livré une charge contre les syndicats et se sont gagné de nombreux adeptes. Facile... surtout quand tu es un gérant d'estrade sur la touche et que tu ne proposes pas grand chose en retour, non plus. Surtout quand on ne te confronte pas avec le fait que le libéralisme économique que tu proposes est en train de mener à la faillite morale un pays comme les États-Unis. La faillite financière, c'est déjà fait avec les banques, les manufacturiers automobiles et le reste qui ont été rescapés à l'aide de l'argent des contribuables... La crise américaine illustre très bien cet adage capitalisme américain: «On garde nos profits, on partage les dettes.»D'ailleurs, je vous invite à lire cet excellent texte de Rue Frontenac pour réaliser où le «géant» américain en est rendu avec l'héritage de George W. Bush.
Là où madame Turcotte déconne complètement, c'est lors qu'elle affirme à propos des syndicats: «Ils ont pris trop de place. Les valeurs syndicales ont souillé la culture québécoise.» Souillé? Rien de moins!
Je ne ne suis pas gau-gauche, loin de là, mais quand je lis de pareilles énormités, je me dis que certains individus auraient avantage à penser avant de parler. Un petit cours d'histoire du Québec ferait du bien à cette dame. Et un cours sur le libéralisme économique aussi. Ou encore la lecture de cet excellent roman Un pays à l'aube de Dennis Lehane. Le problème est que ce discours risque de devenir à la mode, de ne faire preuve d'aucune nuance et de dresser les gens les uns contre les autres. Comme si on avait besoin de cela au Québec...
Qu'on remette en question l'influence des syndicats au Québec, je veux bien. Mais avec un peu d'analyse et de nuance. Et qu'on le fasse aussi avec cette industrie de la construction où une partie importante du fric est détournée de façon criminelle. Qu'on remette aussi en question tous ces groupes de droite qui influencent notre gouvernement. Il n'est pas normal que les richesses du Québec n'enrichisse qu'une partie de ces citoyens. Et ce n'est pas la faute des syndicats.
2 commentaires:
Ce regroupement est tout simplement réactionnaire, inspiré par le populisme jeffilionnien.
Je pense qu'au Québec le temps est venu pour tout le monde de se remettre en question. J'ai travaillé comme cadre dans une grande organisation qui en certaines occasions abusait de nous sachant que nous n'étions pas représenté. Pour moi les syndicats ont freiné le capitalisme sauvage et les abus des employeurs. Par ailleurs je constate aussi que les syndicats ont souvent des comportements très bureaucratiques et que certaines vaches sacrées comme l'ancienneté sont de moins en moins justifiées. Je pense aux jeunes infirmières qui tout en démarrant une jeune famille doivent se taper les pires horaires alors que leurs consoeurs aînées pourraient assumer facilement ce fardeau. Je pense aux employés temporaires qui pour un même travail que les permanents ont peu pas d'avantages sociaux pendant que les plus vieux en profitent largement. Je pense au processus actuel d'accréditation ouvert aux pires tordages de bras. Cela reste que les syndicats ne doivent pas être les seuls à se regarder dans le miroir.
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