08 août 2007

Pour changer du train-train quotidien

Vous avez une fascination pour les gros engins qui font du bruit et qui fument? Alors, à moins d'être freudienne comme Safwan, vous êtes l'heureux propriétaire d'une Camaro 84 qui brûle de l'huile ou encore un amateur de trains à vapeur. Dans ce dernier cas, il vous est toujours possible de satisfaire l'ultime objet de votre désir en montant à bord du train Hull-Chelsea-Wakefield (le HCW, pour les intimes).

Welcome aboard!

Le convoi est tiré par la dernière locomotive à vapeur encore en fonction au Canada. Le fumant véhicule fête d'ailleurs ses 100 ans cette année. Pour les mordus de la chose, il s'agit en fait d'un engin acheté en Suède puisqu'on ne retrouve plus de locomotive canadienne en état de marche. Les habitants de ce pays, qui nous ont ausi donné IKEA et ses maux de tête, ont stocké durant des années plus de 200 locomotives similaires dans le cadre de mesures de défense dans le cadre de la Guerre froide. Ils à vapeur d'être envahis par leurs voisins russes et voulaient conserver un moyen de locomotion qui ne fonctionnaient pas à l'électricité. Oubliez cependant la polluante combustion au charbon: à cause de la législation sur l'environnement, le HCW utilise plutôt de l'huile à chauffage.


Grosso modo, le HCW quitte la gare de Hull vers les 10 heures chaque jour de la semaine avec quelque 500 passagers à son bord. Le trajet longe généralement la rivière Outaouais et on devine que le paysage doit être magnifique à observer l'automne. À la vitesse maximale de 25 kilomètres à l'heure, il les amène jusqu'au petit village pittoresque de Wakefield (environ 1 000 habitants) qui a su évidemment s'adapter pour accueillir cette manne inespérée de touristes. Le temps de visiter quelques atractions de l'endroit (le pont couvert Gendron, un moulin à eau, le village avec sa boulangerie et ses autres commerces) ou encore de s'attarder au train lui-même, le convoi repart pour arriver à Gatineau vers 15 heures.


Il s'agit essentiellement d'une visite familiale et de nombreuses activités sont organisées pour ne pas que les voyageurs, grands et petits, ne s'ennuient lors du trajet: animateur bilingue dans chaque wagon, maquillage pour les bambins, musiciens, visite guidée du village, court exposé sur la locomotive, etc.


Les plus et les moins


On a aimé:
  • la beauté du paysage et l'étrange réflexe des habitants vivant à proximité de la voie ferrée qui consiste à envoyer la main deux fois par jour aux passagers du HCW (quand madame Masquée m'a confié qu'elle faisait la même chose dans sa Gaspésie natale, ce fut un choc!);
  • le caractère pittoresque de Wakefield;
  • l'aspect familial de cette activité;
  • la jovialité des animateurs du HCW et l'accueil des commerçants de Wakefield qui, bien que majoritairement composé d'anglophones d'origine irlandaise et allemande, servent les visiteurs dans un français de meilleure qualité que dans certains quartiers montréalais;
  • les burgers au sanglier de chez Jean-Luc's;
  • le fait que les souvenirs soient offerts à un coût abordable quand on sait qu'il est si facile d'arnaquer les touristes (une casquette de cheminot se vend 12,50$ , par exemple).
On a moins aimé:


  • on remarque peu le fait qu'on soit à bord d'un train à vapeur. Ce n'est qu'avant l'embarquement à Gatineau et lors de l'arrêt à Wakefield qu'on peut admirer la locomotive. Sinon, le trajet s'apparente généralement à celui d'un train régulier. Cependant, pour les enfants, la magie du train à vapeur fonctionne;
  • il ne faut évidemment pas être à la recherche de sensations fortes étant donné la vitesse maximale atteinte par la locomotive. Dans certains endroits, il serait même possible de marcher sans peine à côté du train;
  • le caractère familial de l'activité peut rebuter les asociaux, les amateurs de contemplation intérieure ou les amoureux. En d'autres mots, il vaut mieux avoir de l'entrain en train sinon...
  • le temps d'arrêt trop court à Wakefield, environ une heure trente, limite les possibilités de visite.
Les suggestions du Professeur masqué


Comme on apprend parfois de l'expérience des autres, voici quelques petites suggestions qui pourraient rendre votre voyage plus agréable:
  • côté billets, il est préférable de réserver votre place et de vous assurer quelques jours à l'avance qu'aucune erreur ne se soit produite dans votre réservation. En effet, la billeterie semble connaître parfois certains ratés désagréables;
  • apportez votre lunch que vous mangerez lors du trajet. Vous gagnerez ainsi plus temps pour visiter Wakefield;
  • si vous êtes plus de deux, demandez à avoir des places avec une table, très pratique pour luncher;
  • demandez à être assis du côté de la rivière Outaouais, sinon le paysage sera obstrué par les paysagers assis du bon côté du train;
  • photographier les paysages de biais avec les vitres du train qui, sinon, reflèteront généralement votre propre image;
  • ne vous précipitez pas, comme tous les passagers, pour faire des photos de la locomotive dès votre arrivée à Wakefield. Elle reste en gare pendant une heure trente;
  • lors de votre visite à Wakefield, profitez du fait que le train fait un arrêt au début du village et cueille les marcheurs;
  • à moins de devoir retourner à la maison rapidement, prévoyez une autre activité dans la région. Par exemple, le Prof masqué et son clan en ont profité pour visiter le domaine de Mackenzie-King et ses célèbres ruines, ce qui leur a valu un séance de photos des plus amusantes!

6 commentaires:

¤Enidan¤ a dit…

Très intéressant ce billet... Lorsque je suis allé dans la région, j'ai plutôt opté pour les visites de musées... mais la prochaine fois, je me risquerai à bord du HCW...

Le domaine de Mackenzie king m'a tenté aussi.. mais je n'ai pas osé... disons qu'on a manqué de temps... ;o))

A.B. a dit…

Vous semblez avoir eu du bon temps. Ça donne le goût de faire ce trajet! Tourisme Outaouais et la charmante Luce Dufault devraient songer à te recruter!

La Souimi a dit…

C'est très intéressant. Je n'avais jamais entendu parler de ce genre d'excursion.
Lorsque nous allons à Gatineau, c'est pour visiter ma belle-soeur et faire le tour des musées de la capitale nationale.
J'avoue qu'à te lire, il y a une seule chose qui me rebute un peu, c'est le fait que ce soit familial. Je vieillis et ma dernière expérience en train a, pour le moins, été assez traumatisante. ahahahahhaa... Pour en savoir plus, tu dois lire le bouquin de la Mère Indigne. À l'intérieur, on y retrouve l'anecdote absolument incroyable que mes filles et moi avons vécue en train. Depuis, nous avons banni ce moyen de transport de notre vie.
Il faudrait probablement que j'amène ma plus jeune faire le périple que tu décris, ce serait une vraie catharsis pour la pauvre petite. hehehehehe... Lorsqu'elle reviendra du camp de vacances, je vais lui faire lire ton billet. Je te mettrai au courant de sa réaction. Elle va être morte de rire, c'est certain.

Mme Prof a dit…

Pour ceux qui désirent quelque chose "moins familial", il y a des brunchs offerts certains dimanches sur le train. Au prix des billets, je déduis qu'il doit y avoir moins d'enfants, ce qui pourrait être intéressant pour les "petits couples en recherche d'activités romantiques".

Le professeur masqué a dit…

Enidan: disons que le domaine. c'est une habitude quand je vais à Ottawa. Le parc de la Gatineau est si paisible. Rien à voir avc celui d'OKa...

Safwan: Luce Dufault...

Souimi: comme le souligne la marâtre, il y a un brunch et la possibilité de prendre place dans le wagon Riviera. Au prix du billet, il n'y a moins d'enfant là. Moi aussi, les trucs familiaux me rebutent habituellement. je voyage, je contemple, je veux la paix. Mettons que les musiciens ne se sont pas éterniés. Ouf! Mais l'important est que Fille et Madame masquées ont bien aimé.

La marâtre: merci de la précision!

A.B. a dit…

Luce Dufault, c'est la porte-parole de Tourisme Outaouais.