Le Devoir publie aujourd'hui une série de textes sur l'éducation. J'en aborderai quelques-uns au cours des prochains jours. Mais je veux me permettre de réagir immédiatement aux propos de Pierre Bergevin, sous-ministre adjoint au ministère de l'Éducation et responsable de l'éducation préscolaire et de l'enseignement du primaire et du secondaire. Ce dernier a un sens politique assez aiguisé, on en conviendra.
Questionné sur la qualité du français de nos jeunes, Le Devoir rapporte les commentaires suivants de la part du sous-ministre :
«Nous remarquons des problèmes quant à la maîtrise du code grammatical, notamment.» Québec a d'ailleurs mandaté un comité d'experts, dit-il, formé d'universitaires et de conseillers pédagogiques, qui a pour tâche d'examiner toute la question de l'enseignement du français aux niveaux primaire et secondaire. Les travaux du comité ont débuté en mai dernier et les résultats sont attendus d'ici la fin de l'année.
Ce qu’il omet de mentionner cependant, c’est qu’il a fallu rien de moins qu’une année complète pour former ce comité. On sent l’urgence de la situation pour le MELS…
«Le constat que nous faisons depuis quelques années, et ce, à la lumière des résultats d'examens d'écriture de cinquième secondaire, c'est que les élèves ont des résultats plus faibles en grammaire, particulièrement en orthographe d'usage, en orthographe grammaticale et en syntaxe. Ces élèves n'ont pas connu la réforme. Or, on constate les mêmes faiblesses chez les élèves de sixième année qui, eux, ont connu la réforme. En somme, on remarque les mêmes faiblesses avant et après la réforme», note M. Bergevin.
Le sous-ministre se livre ici à un raccourci inexact, pour ne pas dire faux. Si tous ces élèves font le même type d’erreurs, ils ne le font pas avec la même fréquence. Ainsi, une étude du MELS montre clairement que les résultats des élèves de sixième année qui ont connu la réforme sont moins bons que ceux qui ne l’avaient pas connue.
Enfin, on conclut cet article avec les propos suivants de M. Bergevin :
Les recherches démontrent aussi que ces faiblesses, fait-il remarquer, ne sont pas exclusives au Québec. «C'est un problème que l'on retrouve à l'échelle internationale dans les langues respectives des pays touchés. En fait, la qualité de l'enseignement du français, c'est une priorité pour le gouvernement du Québec.»
Encore une fois, les faits rapportés par M. Bergevin sont inexacts. Si on peut constater que la maîtrise de la langue cause des difficultés dans de nombreux pays, le Québec se classe généralement au dernier rang pour ce qui est du code grammatical dans les tests PISA, si j’ai bonne mémoire.
Questionné sur la qualité du français de nos jeunes, Le Devoir rapporte les commentaires suivants de la part du sous-ministre :
«Nous remarquons des problèmes quant à la maîtrise du code grammatical, notamment.» Québec a d'ailleurs mandaté un comité d'experts, dit-il, formé d'universitaires et de conseillers pédagogiques, qui a pour tâche d'examiner toute la question de l'enseignement du français aux niveaux primaire et secondaire. Les travaux du comité ont débuté en mai dernier et les résultats sont attendus d'ici la fin de l'année.
Ce qu’il omet de mentionner cependant, c’est qu’il a fallu rien de moins qu’une année complète pour former ce comité. On sent l’urgence de la situation pour le MELS…
«Le constat que nous faisons depuis quelques années, et ce, à la lumière des résultats d'examens d'écriture de cinquième secondaire, c'est que les élèves ont des résultats plus faibles en grammaire, particulièrement en orthographe d'usage, en orthographe grammaticale et en syntaxe. Ces élèves n'ont pas connu la réforme. Or, on constate les mêmes faiblesses chez les élèves de sixième année qui, eux, ont connu la réforme. En somme, on remarque les mêmes faiblesses avant et après la réforme», note M. Bergevin.
Le sous-ministre se livre ici à un raccourci inexact, pour ne pas dire faux. Si tous ces élèves font le même type d’erreurs, ils ne le font pas avec la même fréquence. Ainsi, une étude du MELS montre clairement que les résultats des élèves de sixième année qui ont connu la réforme sont moins bons que ceux qui ne l’avaient pas connue.
Enfin, on conclut cet article avec les propos suivants de M. Bergevin :
Les recherches démontrent aussi que ces faiblesses, fait-il remarquer, ne sont pas exclusives au Québec. «C'est un problème que l'on retrouve à l'échelle internationale dans les langues respectives des pays touchés. En fait, la qualité de l'enseignement du français, c'est une priorité pour le gouvernement du Québec.»
Encore une fois, les faits rapportés par M. Bergevin sont inexacts. Si on peut constater que la maîtrise de la langue cause des difficultés dans de nombreux pays, le Québec se classe généralement au dernier rang pour ce qui est du code grammatical dans les tests PISA, si j’ai bonne mémoire.
Que tous aient des difficultés, on peut l'admettre, mais ce n’est pas une raison pour sous-estimer les difficultés rencontrées par les jeunes Québécois et teinter de teindre la situation en rose. Quant à parler de priorité pour le gouvernement, je pensais que c’était la santé… euh ! les routs… euh ! l’économie des régions…
Je peux comprendre que le rôle du sous-ministre soit politique et qu’il ait le mandat d’enjoliver les choses, sauf que je me serais attendu à moins de complaisance de la part du journaliste qui l’a rencontré. Entre ce texte et un publi-reportage, je préfère encore le publi-reportage !
Je peux comprendre que le rôle du sous-ministre soit politique et qu’il ait le mandat d’enjoliver les choses, sauf que je me serais attendu à moins de complaisance de la part du journaliste qui l’a rencontré. Entre ce texte et un publi-reportage, je préfère encore le publi-reportage !
1 commentaire:
Vous avez bien raison de dénoncer cette complaisance. Il est vraiment déplorable que le paraitre ait supplanté l'être dans bien les domaines au détriment de la compétence.
Le rôle d'un journaliste est plus d'attiser une certaine confrontation polémique, surtout pas de favoriser l'image d'un politicien incompétent.
D'ailleurs depuis le début de cette réforme on sent bien que le gros égo des instigateurs a priorité sur le bon sens et la logique.
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