Le dernier commentaire d'Une femme libre quant à mon billet sur le texte de Mme Collard m’amène à certaines réflexions. Je préfère en faire l’objet d’un billet particulier parce que cet échange est stimulant et parce que je ne veux pas qu’il se perde dans la masse des commentaires en suivi à un autre commentaire. Mais retranscrivons ici les propos de celle-ci pour faciliter la compréhension de cet échange.
Une femme libre :
C'est dans la petite enfance que se développerait le goût de la lecture et les habiletés nécessaires pour apprendre à lire. En ce sens, ce que le parent peut faire de mieux et de plus utile est de lire à son enfant. La fameuse histoire qui est intégrée à l'heure du coucher est un moment affectif fort qui associe lecture à plaisir dans l'inconscient de l'enfant.
Une femme libre :
C'est dans la petite enfance que se développerait le goût de la lecture et les habiletés nécessaires pour apprendre à lire. En ce sens, ce que le parent peut faire de mieux et de plus utile est de lire à son enfant. La fameuse histoire qui est intégrée à l'heure du coucher est un moment affectif fort qui associe lecture à plaisir dans l'inconscient de l'enfant.
Les garderies devraient intégrer quotidiennement l'heure du conte à leur horaire, avoir un coin bibliothèque fourni et qui change aussi! Quand il n'y a que dix livres et toujours les mêmes depuis cinq ans dans l'étagère de livres du local, on ne va pas très loin avec ça!
Le problème est complexe et il n'y a pas qu'un coupable et est-il vraiment nécessaire de trouver un coupable plutôt que de chercher des solutions. On assiste ici à une espèce de procès des parents, qui seraient, avec la réforme, responsables de tous les maux de la société et du nivellement par le bas. La réalité, c'est que la grosse majoprité des parents les aiment leurs enfants et essaient de faire de leur mieux, avec ce qu'ils sont, ce qu'ils ont et ce qu'ils peuvent, pour assurer leur bien-être et leur développement.
Effectivement, tout comme vous, je crois que l'enfance est la période privilégiée de plusieurs apprentissages et certains parents jouent très bien leur rôle à cet égard. Comme vous le mentionnez, l'histoire lue avant le dodo en est un bon exemple.
Si vous me relisez, vous verrez cependant que je parle de «certains parents», «des parents» et non pas de «les parents». Madame Collard n'a d'ailleurs pas ce sens des nuances quand elle parle des enseignants.
Cette dernière demande que l'école ne donne plus de devoir pour permettre à des parents de vivre des activités signifiantes et enrichissantes avec leur jeune, activités qui compenseraient les devoirs enfin disparus. Mais combien de parents le feraient véritablement? Combien de jeunes privera-t-on de ce «service essentiel» (pardonnez-moi ce petit clin d'oeil) pour satisfaire une poignée de revendicateurs?
Quand elle écrit : «Quant aux parents, qui n’ont pratiquement pas vu leur enfant de la journée, ils n’ont souvent qu’une envie : passer du bon temps en famille (les caractères gras sont de moi)», je sourcille et demeure perplexe. Certains parents peut-être, mais combien?
Effectivement, tout comme vous, je crois que l'enfance est la période privilégiée de plusieurs apprentissages et certains parents jouent très bien leur rôle à cet égard. Comme vous le mentionnez, l'histoire lue avant le dodo en est un bon exemple.
Si vous me relisez, vous verrez cependant que je parle de «certains parents», «des parents» et non pas de «les parents». Madame Collard n'a d'ailleurs pas ce sens des nuances quand elle parle des enseignants.
Cette dernière demande que l'école ne donne plus de devoir pour permettre à des parents de vivre des activités signifiantes et enrichissantes avec leur jeune, activités qui compenseraient les devoirs enfin disparus. Mais combien de parents le feraient véritablement? Combien de jeunes privera-t-on de ce «service essentiel» (pardonnez-moi ce petit clin d'oeil) pour satisfaire une poignée de revendicateurs?
Quand elle écrit : «Quant aux parents, qui n’ont pratiquement pas vu leur enfant de la journée, ils n’ont souvent qu’une envie : passer du bon temps en famille (les caractères gras sont de moi)», je sourcille et demeure perplexe. Certains parents peut-être, mais combien?
De plus, madame Collard affirme que «Des recherches démontrent que l’enfant qui performe bien à l’école ne retirera pas grand-chose de la période de devoirs.» De quelles recherches parlent-elles? Pour sa gouverne, je peux en trouver quelques-unes qui prouvent exactement le contraire.
Elle ajoute par la suite; «Celui qui éprouve des difficultés, qui évolue dans un milieu défavorisé, ou dont les parents ne sont pas en mesure de l’aider risque pour sa part de ne pas faire ses devoirs ou alors de mal les faire.» Alors, pourquoi en donner s’ils sont inutiles? Abolissons simplement les devoirs au lieu de se battre pour donner les ressources nécessaires aux élèves et aux parents en difficulté!
Elle ajoute par la suite; «Celui qui éprouve des difficultés, qui évolue dans un milieu défavorisé, ou dont les parents ne sont pas en mesure de l’aider risque pour sa part de ne pas faire ses devoirs ou alors de mal les faire.» Alors, pourquoi en donner s’ils sont inutiles? Abolissons simplement les devoirs au lieu de se battre pour donner les ressources nécessaires aux élèves et aux parents en difficulté!
En finalité, et c’est là le caractère pernicieux de l’argumentaire de Mme Collard tel qu’on peut le lire dans La Presse: que ceux réussissent puissent avoir du temps libre et que ceux qui échouent…continuent d’échouer. Je ne suis pas certain qu’elle ait réalisé la portée de son propos, en passant. Elle est habituellement beaucoup plus sensible à certaines problématiques.
Une femme libre, je ne fais pas le procès des parents en général, croyez-moi. J'en connais d'excellents. J'en connais aussi de très mauvais aussi. Seulement, je ne peux rester de marbre devant les propos généralisateurs de Mme Collard. Son texte est empreint d'angélisme et brosse un portrait idyllique des parents. On est complètement hors réalité. Celle que je vis au quotidien dans ma classe.
L’école et les parents doivent se soutenir, quant à moi, dans l’éducation de nos jeunes. L'enseignant est un prolongement du parent et vice-versa. Je remarque cependant que, depuis des années, on remet beaucoup en question l'école, les enseignants, mais rarement les parents. Or, plusieurs des difficultés vécues à l’école ont pour origine le milieu familial de l’élève.
Prenons un cas extrême : si un jeune ne mange pas à sa faim à la maison et qu’il ne peut réussir un examen à l’école, il y a un problème, problème dont le parent n’est peut-être pas responsable, mais dont il est nécessairement une partie de la solution.
Dans un cas moins sensible, quand un père fume un joint avec son fils, il devrait être poursuivi en cour au même titre qu'un parent abuseur. Sauf que les parents sont des payeurs de taxes, sont ceux qui paient nos salaires. Et qui plus est, ils sont aussi des électeurs, ceux qui élisent le ministre de l'Éducation, par exemple. Alors, on se tait.
Oui, l’école a ses torts. Je m’insurge depuis des années pour que l’école donne le meilleur d’elle-même à nos enfants, pour que nos bibliothèques scolaires aient autre chose que de la poussière sur leurs rayons, pour que les incompétents soient invités à se perfectionner ou à se réorienter.
Or, ce dont parle véritablement Mme Collard à travers sa chronique, c’est d’une nouvelle conciliation école-famille. Elle demande de redéfinir ce partenariat qui, quant à moi, ne vaut déjà plus grand-chose. Trop de parents ne jouent plus leur véritable rôle, trop de parents n’appuient plus activement l’école dans l’éducation de leur enfant. Demander d’abolir les devoirs, c’est d’accepter que la situation continue à se dégrader.
Vous écrivez : «La réalité, c'est que la grosse majorité des parents les aiment leurs enfants et essaient de faire de leur mieux, avec ce qu'ils sont, ce qu'ils ont et ce qu'ils peuvent, pour assurer leur bien-être et leur développement.»
Je vous crois. Mais avoir un enfant est une responsabilité importante et on doit faire davantage qu’«essayer». Au Québec, ce mot se traduit par trop souvent par «J’ai fait un effort et ça ne marche pas.» Au Québec, ce mot est l’excuse parfaite pour s’asseoir sur ses deux mains. Au Québec, «essayer» est souvent devenu le contraire de «réussir».
Si on demandait à un parent de renoncer à tous ses avantages pour voir ses enfants réussir (la grosse, maison, les deux voitures, les appareils électroniques, la piscine, etc.), certains y penseraient à deux fois. Voilà une partie du problème de nos jeunes. Et il n’est pas toujours bon de l’écrire tout comme il n'est pas toujours bon de rappeler certains parents à leur... devoir.
Une femme libre, je ne fais pas le procès des parents en général, croyez-moi. J'en connais d'excellents. J'en connais aussi de très mauvais aussi. Seulement, je ne peux rester de marbre devant les propos généralisateurs de Mme Collard. Son texte est empreint d'angélisme et brosse un portrait idyllique des parents. On est complètement hors réalité. Celle que je vis au quotidien dans ma classe.
L’école et les parents doivent se soutenir, quant à moi, dans l’éducation de nos jeunes. L'enseignant est un prolongement du parent et vice-versa. Je remarque cependant que, depuis des années, on remet beaucoup en question l'école, les enseignants, mais rarement les parents. Or, plusieurs des difficultés vécues à l’école ont pour origine le milieu familial de l’élève.
Prenons un cas extrême : si un jeune ne mange pas à sa faim à la maison et qu’il ne peut réussir un examen à l’école, il y a un problème, problème dont le parent n’est peut-être pas responsable, mais dont il est nécessairement une partie de la solution.
Dans un cas moins sensible, quand un père fume un joint avec son fils, il devrait être poursuivi en cour au même titre qu'un parent abuseur. Sauf que les parents sont des payeurs de taxes, sont ceux qui paient nos salaires. Et qui plus est, ils sont aussi des électeurs, ceux qui élisent le ministre de l'Éducation, par exemple. Alors, on se tait.
Oui, l’école a ses torts. Je m’insurge depuis des années pour que l’école donne le meilleur d’elle-même à nos enfants, pour que nos bibliothèques scolaires aient autre chose que de la poussière sur leurs rayons, pour que les incompétents soient invités à se perfectionner ou à se réorienter.
Or, ce dont parle véritablement Mme Collard à travers sa chronique, c’est d’une nouvelle conciliation école-famille. Elle demande de redéfinir ce partenariat qui, quant à moi, ne vaut déjà plus grand-chose. Trop de parents ne jouent plus leur véritable rôle, trop de parents n’appuient plus activement l’école dans l’éducation de leur enfant. Demander d’abolir les devoirs, c’est d’accepter que la situation continue à se dégrader.
Vous écrivez : «La réalité, c'est que la grosse majorité des parents les aiment leurs enfants et essaient de faire de leur mieux, avec ce qu'ils sont, ce qu'ils ont et ce qu'ils peuvent, pour assurer leur bien-être et leur développement.»
Je vous crois. Mais avoir un enfant est une responsabilité importante et on doit faire davantage qu’«essayer». Au Québec, ce mot se traduit par trop souvent par «J’ai fait un effort et ça ne marche pas.» Au Québec, ce mot est l’excuse parfaite pour s’asseoir sur ses deux mains. Au Québec, «essayer» est souvent devenu le contraire de «réussir».
Si on demandait à un parent de renoncer à tous ses avantages pour voir ses enfants réussir (la grosse, maison, les deux voitures, les appareils électroniques, la piscine, etc.), certains y penseraient à deux fois. Voilà une partie du problème de nos jeunes. Et il n’est pas toujours bon de l’écrire tout comme il n'est pas toujours bon de rappeler certains parents à leur... devoir.
Une femme libre, un dernier mot en passant. Comme tous les intervenants sur ce blogue, j’apprécie vos commentaires et le fait que vous nous fassiez part de votre point de vue. Chacune de vos visites m’enrichissent et me permettent de développer ma pensée à l’égard du monde de l’éducation. J’apprends à moins juger, à nuancer davantage mes positions. Cela fait de moi un pédagogue plus complet et plus humain. C’est d’ailleurs un des bienfaits d’un blogue comme je souhaite que le mien soit: permettre d’apprendre sur soi et sur les autres. En ce sens, je vous remercie de vos interventions ici (et cela vaut également pour tous ceux qui participent à cette belle folie masquée).
23 commentaires:
La lecture globale a déjà été pratiquée dans les années 90. Deux de mes enfants y ont goûté. Le premier enfant, qui est plus visuel, a décodé les mots en un mois et savait lire au mois d'octobre. L'autre enfant, qui est auditif, ne lisait pas au mois de mars. La méthode syllabique lui a permis d'apprendre à lire en "entendant ce qu'il lisait". Aucune méthode n'est parfaite, réforme ou non. C'est un tout constitué de différents éléments.
Je crois effectivement que la majorité des parents aiment leurs enfants. Mais je ne crois pas que la majorité des parents font réellement de leur mieux.
Je crois qu'il faut faire une distinction entre un parent qui a de bonnes intentions, et un parent qui fait effectivement de son mieux.
En tant que mère qui essaie de toujours faire de son mieux, je peux vous témoigner que cela demande des efforts constants. Je crois que devant l'énormité de la tâche, une majorité écrasante de parents s'écrasent, et abandonnent, en tentant de sauver les apparences, pour avoir évidemment l'air de "faire de son mieux".
"Si on demandait à un parent de renoncer à tous ses avantages pour voir ses enfants réussir (la grosse, maison, les deux voitures, les appareils électroniques, la piscine, etc.), certains y penseraient à deux fois."
Alors là, ET COMMENT!
Et sans avoir à tomber dans le matériel pour illustrer cette tendance, même les parents de modestes conditions ne veulent pas abandonner un certain "confort" au profit de leurs enfants et de ce qui serait dans leur intérêt. Sans être riche, un parent peut tout simplement ne pas avoir envie de réapprendre à vivre sans ses 3 ou 4 heures de télévision cheap chaque soir! Faire de son mieux, ça veut dire quoi, au juste?
Faire de son mieux, ça veut dire savoir se donner un bon coup de pied au cul, régulièrement. C'est pas facile, c'est exigeant, et beaucoup abandonnent en s'excusant d'être paresseux ou de manquer de courage.
Un mot sur la lecture et les enfants... J'ai deux fils. Mon aîné, je l'ai élevé seule jusqu'à ses 3 ans et demi, et il allait chez son père toutes les fins de semaine. Le père de mon fils n'est pas du tout un lecteur. C'est un adolescent éternel de 40 ans passés, qui préfère passer ses soirées à jouer au Nintendo et à regarder des téléséries américaines dans le genre "CSI", et compagnie. Presque aucun livre chez lui. Chez moi? Beaucoup de livres. Mon fils aime les livres au point de m'avoir suppliée, récemment, de faire une place à notre agenda chargé pour aller visiter le salon du livres. Il adore ça. Si je l'avais écouté, ça nous aurait coûté une fortune en bouquin... Pourtant, moi, je ne lui ai pas souvent fait la lecture, le soir. Très peu, en fait, malgré le fait qu'il aime beaucoup ça. Je l'ai fait, mais pas souvent. Je préfère jouer à des jeux de société avec lui, ou faire des sorties. Alors, comment se fait-il qu'il aime lire à ce point? À mon avis, il y a plusieurs causes à cela. Mais la plus importante, est que chaque soir, depuis qu'il est tout petit, il a toujours eu deux choix: ou dormir, ou lire. Je lui disais "bon, chéri, maintenant tu peux dormir tout de suite si tu veux, mais si tu ne veux pas dormir, tu peux t'installer au lit avec un livre." Pas de lego, pas de télé. Un livre, ou le dodo. Devinez ce qu'il a choisi, 99 fois sur 100?
Mon plus jeune lui a la chance d'avoir un papa qui aime lui faire la lecture tous les soirs. Parfois, mon aîné en profite lui aussi.
Bonjour à tous,
Personnellement, le rôle des parents m'interpelle tout particulièrement depuis quelques années. Suite à maintes lecture, recherches et interventions sur le terrain, le principal constat se résume à : Ce sont encore les enseignants qui doivent le faire! Ce que je veux dire, c'est que même pour que les parents prennent le rôle à coeur et s'occupent de l'éducation de leurs enfants même lorsqu'ils vont à l'école, c'est aux enseignants que la tâche revient. Toutefois, mes observations m'ont permis de voir des réussites, des classes entières où la grande majorité des parents sont impliqués activement. Curieusement, lors d'un sondage, nous avons réalisé que les parents en question aimaient visiter des blogs...est-ce un signe??
Dans un article de La Presse d'aujourd'hui (samedi), en page A33, on titre "Les romans rendent plus riche". Dans cet article on fait un lien HYPER direct entre le nombre de livres à lire à la maison, le temps de lire pour le plaisir (pour un élève)et les résultats à l'école. Ça et une cloison scolaire locale ... il n'y a qu'un pas.
Quand on dit aux élèves du primaire qu'ils doivent savoir lire, ils le prennent au premier degré : décodage de mots. En première et deuxième années du primaire on ne parle pas "d'examen de lecture", examen signifiant ce qu'on appelait dans le bon vieux temps et dans un temps pas si vieux que cela "compréhension de texte". Outil qui n'existe pratiquement pas pour les élèves du secondaire. (Les élèves du primaire ont accès à des documents scolaires pertinents).
C'est dommage que l'interprétation de la VRAIE DÉFINITIOIN DE LA lecture soit à la dérive. Mes TROIS enfants ont eu des livres à leur portée dès la période du "biberon". Photos à l'appui. Quand ils biberonnaient, ils avaient un livre (vinyle ou tissu) avec eux.
Cela n'a pas empêché d'avoir un enfant visuel (lecture globale) et un auditif (vive le syllabique).
Le troisième enfant a amalgamé. tant bien que mal, les résultats des ses deux aïnés. Les résultats ont été aléatoires. NOTEZ bien que ces trois enfants ont eu des lectures avant le dodo et aussi, des histoires inventées de toute pièce, avant les mêmes dodos.
@ Professeur masqué:
«Au Québec, "essayer" est souvent devenu le contraire de "réussir".» C'est malheureusement tellement vrai. Cette phrase, à elle seule, en explique et en résume beaucoup sur la manière de penser et de vivre de plusieurs Québécois.
@ La mère à boire:
Votre commentaire est fot pertinent, particulièrement lorsque vous affirmez ceci: «Je crois qu'il faut faire une distinction entre un parent qui a de bonnes intentions, et un parent qui fait effectivement de son mieux.» «Avoir de bonnes intentions», ce doit être «essayer» et «faire de son mieux», «réussir»...
Puisque le professeur Masqué a la gentillesse de me laisser de la place, je la prends! ;o)
Quand je lis vos commentaires à son billet, mausus que je vous trouve durs pour les parents. Or, tout le monde peut devenir parents, sans diplôme, juste parce qu'on le veut et parfois par accident. Il y a donc évidemment des morons qui se retrouvent parents, et même des gens violents et des abuseurs. Mais ce n'est pas la majorité! Il y a aussi d'autres parents, pas sophistiqués, pas méchants pour deux sous, qui ont des enfants, qui les aiment, les adorent mais ne remplissent pas l'idéal parental de la lecture tous les soirs (que je prône aussi) et puis des devoirs impeccables et de la stimulation parfaite, soutenue et pédagogique. Des parents qui pensent à eux,font garder, ne se sacrifient pas pour leurs enfants mais ont du plaisir avec et sans eux. Et savez-vous quoi? Souvent leurs enfants s'en sortent fort bien. Parce qu'ils aiment ça être parents, parce qu'ils ont du fun avec les mômes,parce qu'ils ne s'en demandent pas trop, parce qu'ils rient ensemble, parce que l'atmosphère est sympa, parce qu'ils ne se posent pas tant de questions sur ce qu'il faut ou faudrait faire, parce qu'ils y vont d'instinct. À force de vouloir être des parents parfaits, à force de se faire taper dessus dès que les enfants ne répondent pas aux normes, les gens n'en feront plus d'enfants. Oeuvre impossible, inaccessible, hors d'atteinte du commun des mortels. Vivre la parentalité comme une source "d'efforts constants" je trouve ça triste, se permettre de juger des efforts du parent voisin, encore plus triste.
Peut-on vraiment "réussir" ses enfants? Donc on pourrait aussi les "échouer"? La parentalité est-elle devenue une source de compétition? Ne devrait-on retenir que les meilleurs candidats avant de leur permettre de procréer? On m'aurait recalée c'est sûr, j'ai transmis ma myopie à mon fils. Des candidats parentaux parfaits pour des enfants parfaits et parfaitement élevés?
Bobbi: aucune méthode n'est parfaite, c'est vrai. En France, les tenants d'une certaine réforme voulaient imposer la lecture globale puisque celle-ci est reliée au constructivisme, semble-t-il. La diversité, le choix des outils par l'enseignant est ce qu'il y a de meilleur.
La mère à boire: comme le souligne Une femme libre plus tard dans les commentaires, vous êtes une mère exigeante avec vous-même. Cela a ses bons côtés à condition de ne pas s'oublier comme humain et de ne pas passer à côté des moments de bonheur fortuit et gratuit.
La distinction entre «un parent qui a de bonnes intentions et un parent qui fait effectivement de son mieux» est fondamentale. Disons qu'il y a des parents qui se racontent des histoires et d'autres qui donnent ce qu'ils peuvent réellement.
Bobbi (again): il n'y a pas de garantie magique, mais il y a plus de chances quand on y met l,effort, je crois. la stimulation en bas âge est fondamentale.
Une femme libre: merci de comprendre que je souhaite poursuivre ce débat et merci de votre réponse. Puis il faut prendre sa place, non?
Vous avez raison: les enseignants sont durs avec certains parents. Peut-être parce que nous avons en tête certains exemples, peut-être parce que nous en avons plusieurs par année puisque nous travaillons avec beaucoup d'entre eux, peut-être aussi parce que les enfants heureux n'ont pas d'histoire, peut-être enfin parce qu'on n'accepte pas (et c'est un sain réflexe) de voir des parents maganer leur enfant.
Madame Masquée a travaillé en histoire sur une thématique touchant l'éducation et les parents au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Ce que j'ai remarqué, c'est à quel point à cette époque, il y a eu une fracture dans la famille québécoise. Les nouvelles mères élevaient souvent leurs enfants loin de leur propre famille à cause du phénomène d'urbanisation.
Aujourd'hui, cette séparation semble encore exister. Il y a des héritages familiaux qui ne se transfèrent plus ou qui se transfèrent mal à cause de la rapidité des changements sociaux et technologiques. Les nouveaux parents sont souvent laissés à eux-mêmes. Le sens de la communauté s'est perdu, ce qui a mis un poids énorme sur les parents pour l'aspect quotidien (garde des enfants, occupationnel, etc.) et ce qui les a isolés (manque de rétroaction, de prise de conscience, etc.).
Les parents d'aujourd'hui sont donc souvent démunis devant des enfants que la société transforment en adultes consommateurs à un rythme effroyable.
Il existe, je vous le rappelle, de bons parents. Je ne suis pas convaincu cependant qu'ils soient en majorité. Trop de parents sont complaisants avec eux-mêmes ou avec leur enfant. En soi, cela ne serait pas grave si certains effets n'étaient pas aussi néfastes pour leur enfant.
Tout ce questionnement m'amène dans le fond à une question fondamentale: qu'est-ce qu'un bon parent?
Pour moi, c'est celui qui aime assez son enfant pour lui donner les moyens d'atteindre le bonheur selon le potentiel qu'il a. Pas de compromis, pas de complaisance et beauoup d'écoute. On peut le faire en rigolant, je crois.
Le bonheur n'est pas nécessairement scolaire ou académique, mais l'école et l'éducation familiale peuvent être des moyens d'atteindre plus tard ce bonheur en développant chez le jeune des compétences et des outils nécessaires à la poursuite de ses rêves.
Et c'est là ou je trouve que bien des parents manquent à l'appel: l'écoute de leur jeune, le soutien apporté à leur jeune, l'oubli de soi pour aider le jeune, la remise en question en tant que parent. Souvent, ils sont des éternels adolescents qui ne pourront devenir des parents significatifs parce qu'ils ne seront jamais des adultes.
De plus, je crois aussi que ces tensions entre parents et enseignants ne sont pas saines, mais indiquent que le partenariat entre ces deux formes d'éducateurs est fortement remis en question, notamment par les parents qui jugent souvent l'école de façon négative en estimant qu'elle n'en fait pas assez, qu'elle leur en demande trop, qu'elle n'est pas assez «cool» avec leur enfant, etc. Ils ne veulent pas de devoir à la maison, mais veulent qu'on interdise malbouffe dans les cafétérias tout en continuant de bourrer leur jeune de croustilles. Je ne comprends pas...
C'est davantage cet aspect qui me préoccupe: ce début de rupture entre l'école et les parents.
Une anecdote en passant: lors des dernières négociations collectives, le ministre Fournier avait invité la présidente de la Fédérations des comités de parents du Québec, Diane Miron, à siéger à côté de lui lors d'une conférence de presse sur le boycott des activités parascolaires. Mettons de côté cette basse récupération politique, mais ce jour-là, le message était clair; les parents étaient des «boss» avant d'être des partenaires. Mme Miron a eu son «power trip»... mais on ne l'a jamais vue s,asseoir avec les centrales syndicales pour demander plus de services pour les jeunes.
Madame Femme Libre,
Est-ce que la vie ne demande pas des efforts constants, en soi?
Pour moi, faire des efforts pour grandir en tant qu'être humain, ça demande des efforts soutenus, et pratiquement quotidiens. Cela n'exclut certainement pas le plaisir, au contraire. Je considère avoir un plaisir tout à fait sain à jouer et à faire la folle avec mes enfants, et en arriver à cela m'a demandé des efforts d'instrospection soutenus.
Je ne crois pas que le vraie plaisir de la vie vient aux personnes qui ne font pas d'efforts. Le bonheur, est exigeant!
L'équation bonheur=facilité est erronée. Pourtant, nombreux sont ceux qui y croient.
Faire des efforts pour être la meilleure mère possible pour mes enfants, ce n'est absolument pas étranger aux efforts que je fais pour être un humain meilleur, une conjointe meilleure, une personne meilleure.
Quand on dit que les parents font tous de leur mieux, je continue de croire que c'est faux. Ceux qui font effectivement de leur mieux sont une minorité. La majorité des parents aiment leurs enfants, mais une minorité fait de son mieux.
Faire de son mieux, ce n'est pas possible sans effort.
Professeur masqué: en quoi les efforts sont incompatibles avec les moments de bonheur fortuits?
Voyez-vous, je considère que c'est tout le contraire.
Comment se fait-il que parmi toutes les maisons cossues de mon quartier, c'est chez moi que se retrouvent chaque semaine tous les amis de mon fils?
Parce que la vie est belle, chez moi.
Et ça a demandé des efforts. Évidemment.
"Peut-on réussir ses enfants? Peut-on les échouer?"
J'en suis convaincue. Et je suis aussi convaincue que c'est une oeuvre extrêmement délicate.
Et ce n'est vraiment pas une question de lecture avant le dodo. C'est plus fondamental que ça.
C'est bien, les livres. Mais l'essentiel est ailleurs. Heureusement.
Ce doit être dans l'air.
J'arrive du resto, d'une discussion avec mon amie où je lui disais que l'éducation d'un, de nos enfants c'est beaucoup d'abnégation. Que c'est pas si souvent que cela "plaisant", qu'essayer de les élever c'est nettement insuffisant. Faut serrer les dents lorsque cela dérape. Qu'on ne peut pas les "laisser tomber" lorsque c'est trop dur, qu'on en a justement pas le droit. Si notre bébé se noit et même si on ne sait pas nager, on saute à l'eau, on cherche une flotte .. mais on ne le laisse pas tomber en disant que c'est trop duuuuur et qu'on "a essayé" au moins.
Nous sommes tous égaux, jusqu'à ce qu'on aient des enfants.
À partir de ce moment-là, c'est bien dommage, mais on accepte de tout mettre en oeuvre pour les élever. Cela inclus très certainement de leur dire non.
Cela inclus de continuer à les regarder, surveiller (bin oui!) même lorsque nos soins sont moins mandés par eux. Juste pour être sûr(e) de reconnaître les signes d'un dérapage. La job n'est pas fini lorsqu'ils commencent à avoir des boutons d'acné et une attitude de chien méchant.
Puis oui, c'est pas cool de garder contact et de garder contrôle sur nos jeunes lorsqu'ils ont l'air de beu 26hrs su 24hrs. Mais c'est le deal qu'on a pris en tombant enceinte. Qu'on allait voir à eux jusqu'à l'âge adulte. Pas juste lorsqu'ils sont cutes, souriants et qu'ils sentent la poudre pour bébé.
J'abonde dans le sens de Madame La mère à boire. La vie, l'avancement ,la compréhension de soi et de nos amours demandent des efforts constants.
Entouka, moi cela m'en demande. Même si parfois cela ne me tente pas du tout de me forcer. Même pour ceux que j'aime. J'ai même déjà eu envie de tout sacrer-là .. parce que.
Je ne l'ai pas fait. Parce que ma job de mère c'est pas de m'écouter. Ça c'est le boulot de MA mère ;-)) .. mon commitment de mère c'est de rendre mon enfant à la vie adulte dus ai-je lui cr.. plusieurs coups de pieds au c.. pour y arriver.
Oui, il m'aime pareil. Même si je ne suis pas drôle tout le temps. Il a continué de m'aimer même lorsque je ne lâchais pas prise, que je le talonnais.
Dans le fond, c'est ça le problème. Peut-être que beaucoup sont sous l'impression que de faire un enfant c'est la félicité éternelle.
;-DDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDDD
Le sujet de la lecture, dans ce billet, donne lieu à des réactions assez vives. Sommes-nous de retour au "après la deuxième guerre mondiale"? Pommes et bananes ne reflètent pas le retour du pendule.
Je pense que TOUS LES PARENTS veulent faire les efforts pour aider leurs enfants. Mais, en sont-ils capables?
Un nouveau directeur d'école m'a dit, cette semaine, qu'il aimerait organiser une activité "dodo lecture" pour les élèves de son école, parce qu'il sent que certains parents VEULENT mais se sentent démunis (peut-être à cause des limites dans leur enfance.
Étant une éternelle optimiste, je me dis qu'un partenariat école/clientèle scolaire/profs n'aurait que de bons résultats.
Ces temps-ci, la lecture attire tout le "lectorat médiatique". Pourtant, ces "problèmes" existent depuis au moins 15 ans (expérience parentale à l'appui).
Que chaque parent fasse pour le mieux et ce sera déjà un acquis considérable.
La mère à boire: vous me demandez en quoi les efforts sont incompatibles avec les moments de bonheur fortuits? Je ne crois pas que ces deux concepts soient incompatibles, du moins si c'est ce que j'ai laissé sous-entendre, je m'en excuse. Mais souvent, dans l'effort, on oublie de s'amuser.
Une peste: quand on connaît votre chemin de vie, ce billet a une saveur certaine. Vous soulignez un point sur lequel il faudra bien revenir un jour: si on est parent pour la vie, pourquoi il n'y a pas le tiers des parents de cinquième secondaire qui viennent à la rencontre des bulletins?
Bobbi: il est important qu'il y ait des initiatives comme celle que vous soulevez, mais il est symptomatqie qu'on demande à l'école de le faire. On voit des parents organiser des sorties de ski aves leur enfant et leurs amis, mais moins organiser une nuit de lecture. Pourquoi? Parce que la lecture, passée un certain âge, est associée à l'école? Parce que c'est une job de profs? Je ne sais pas.
Professeur masqué: déjà, au primaire, on constate le désintérêt des parents, de la maternelle à la 6e année... En maternelle et première année, ils sont nombreux à vouloir s'impliquer dans la vie de leur jeune. Étonnamment, en 4e année, on est déjà beaucoup moins nombreux...
Une peste: votre texte a été une lecture intéressante.
Tiens, une réflexion que je me suis fait il y a quelques années, et qui me revient régulièrement depuis: les gens semblent confondre le bonheur et le plaisir. Dans notre société, nous vouons un culte au plaisir, et ce, très souvent, au détriment même du bonheur. Le bonheur est quelque chose de calmant, d'apaisant, et qui se manifeste même parfois dans les larmes. Le bonheur, c'est profond, intérieur, solide.
Le plaisir, c'est tout autre chose.
On confond les deux. Le bonheur est fait de certains plaisirs, mais ne dépend pas de ceux-ci. Le plaisir ne mène pas au bonheur à lui seul.
Il y a des gens qui se croient heureux quand ils éprouvent du plaisir, alors que parfois, leur dépendance au plaisir leur bloque carrément l'accès au bonheur.
Prof masqué: oui, on dirait que le mouvement actuel est à passer à l'état toutes les charges les plus importantes de l'éducation des enfants, pour que les parents se gardent que le "plaisir". On veut que l'état s'occupe de les biens nourrir, et chez nous, on fait venir de la pizza. On veut que l'état les fasse bouger, et chez nous, on les laisse jouer au Nintendo toute la journée alors qu'il fait un temps superbe. On veut que l'état les instruise, et chez nous, on les laisse regarder Drôle de vidéo ou Vrak-TV. On veut que l'état leur fasse aimer la lecture alors que chez nous, personne ne lit.
Pour moi, prôner l'abolition des devoirs va exactement dans le même sens. Dé-res-pon-sa-bi-li-sa-tion. Mais que voulez-vous, quand les parents n'élèvent même plus leurs nourrissons par eux-même et les envoie à temps plein en garderie dès 6 mois ou un an, il ne faut pas se surprendre qu'ils ne sachent plus et ne veulent plus le faire.
La volonté des parents de faire de leur mieux, comme celle des gens en général, je n'y crois pas trop trop.
Je crois qu'un parent peut «faire de son mieux», mais chaque individu et contexte étant unique, le résultat ne peut être le même pour tous.
Les capacités (physiques, mentales, intellectuelles, financières, environnnementales) de chacun diffèrent trop pour commencer à chiâler sur le fait que Madame Telle fait de son mieux et Monsieur Tel n'a que de bonnes intentions.
De plus, on empiète sur les valeurs des parents, qui ne sont pas tous des enseignant(e)s et qui n'ont pas nécessairement tous été à la même école...
Les parents ont également leur mot à dire et ont le droit de mettre la priorité sur ce qu'ils veulent.
Que cela nous plaise ou non.
Pour en venir au sujet principal, la lecture, j'aimerais juste contribuer en disant que même si mon fils a toujours dévoré les livres (comme moi), il est resté nul en orthographe (contrairement à moi... pas si pire en tout cas).
Pourtant, les mots que je lui ai fait apprendre par l'entremise d'un certain logiciel éducatif, il s'en souvient encore, des années après!
Tout ça pour dire que, comme une autre l'a mentionné plus haut, il y a des enfants pour lesquels une méthode ne fonctionne pas, mais qui apprennent super bien avec une autre méthode.
Donc, si la méthode «scolaire» ne tombe pas dans ses cordes... est-ce la faute des parents? Ils ne sont pas assez responsables?
Alors, il y a tellement de facteurs qui peuvent être pris en compte que, personnellement, je crois qu'il est très délicat de culpabiliser les parents.
Et puis, si un parent est irresponsable, ne fait pas bien sa job de parent... ça se peut qu'il ne soit pas fait pour être parent! Mais voilà, il l'est (parent et irresponsable) et je suppose qu'il ne s'en doutait pas avant de l'être. Qu'est-ce qu'on fait?
Ça fait partie de la vie et bien que cela fasse mal à notre idéalisme, on ne peut tirer sur tout le monde qui «est», pense et vit différemment de l'idéal que nous aimerions voir sur cette terre. Sinon, ce serait un genre de «nazisme». Que les meilleurs aient des enfants, que les autres se fassent stériliser.
Oui, mais c'est qui les meilleurs?
Pour nous, c'est nous et pour eux, c'est eux. Alors ce sont ceux au pouvoir qui choisissent...
Et s'il y a renversement du pouvoir, c'est chacun son tour!
C'est la vie.
Nullus de L'Arche
http://www.archedenullus.qc.ca
P.S.
J'utilise le «nous» parce que j'ai également un idéal de réussite scolaire des jeunes, mais je ne suis pas enseignante, je suis un parent «qui fait de son mieux», mais sûrement pas selon les critères de tout le monde.
Nullus,
Les enseignants sont aussi - pour beaucoup - des parents.
La gestion du quotidien, les apprentissages différents de nos propres enfants, les lunchs, les mots-étiquettes (arrggg!), les devoirs, les chicanes d'école, les mitaines perdues, les horaires surchargés ainsi que oui, des Priorités. Nous ne sommes pas si déconnecté(e)s que cela de la réalité parentale, si je puis dire. :-))
Ceci dit.
Chaque humain est unique et différent. Chaque humain a une histoire différente. Chaque humain a une perception différente des irritants que la Vie, parfois, apporte dans son sillage. Chaque humain ..
Bon, dans l'Absolu, c'est très bien. Mais pas dans le quotidien d'humains pensants, agissants et vivants en société.
Je crois que nous sommes redevables à la société. O le méchant mot: REDEVABLE(S) :-)).
Je crois, donc, que l'on ne peut prendre le support que la vie de groupe (tissu social) offre et ensuite refuser de donner du sien lorsque vient son (notre) tour sous prétexte que cela ne cadre pas avec nos priorités; ou que l'on trouve cela coercisif/contraignant; ou l'on se dérobe pour cause d'inaptitudes parentales.
Aparté.
D'ailleurs, y en a-t-il tant que cela des parents inaptes? Réellement inaptes dans le sens de déficients? Na. Mais il y en a beaucoup qui jouent aux faibles, aux dépassé(s) parcontre, parce que c'est moins forçant.
Fin de l'aparté.
Je crois qu'être un parent ET bénéficier des apports de la vie de groupe (nous) oblige à TOUT faire pour que notre enfant, nos enfants soi(en)t un plus pour cette dernière. C'est une roue qui tourne . Vivre et bénéficier de la force d'un groupe n'est pas que communo-gau-gauche. Marx peut dormir tranquille.
Aussi.
Combien de ses parents ont bénéficié des garderies à 5$ ou 7$? Des bébés-bonus? Des crédits d'impôts? Ce n'est pas un reproche, ni une pique. Je le souligne tout bonnement afin de mettre en évidence que l'effort du groupe au bien-être des enfants (et des parents)est présent dans notre société. Que nous sommes social-démocrate.
En terminant, j'aimerais revenir sur votre énoncé:
"Ça fait partie de la vie et bien que cela fasse mal à notre idéalisme, on ne peut tirer sur tout le monde qui «est», pense et vit différemment de l'idéal que nous aimerions voir sur cette terre. Sinon, ce serait un genre de «nazisme». Que les meilleurs aient des enfants, que les autres se fassent stériliser." Nullus
Il parait que dans pratiquement chaque conversation, un des interlocuteurs est toujours à deux répliques de traiter les idées de l'autre de nazisme. Hum.
Nous deviendrions donc dangereusement suspects de nous exprimer sur le sujet?
Pourquoi donc est-ce qu'on ne pourrait pas déplorer que certains parents (oui, j'ai dit le mot "Parents") ne sont pas à leurs affaires? Ne pas en parler, ne pas en discuter et laisser passer chaque comportement inaproprié qu'ont certains parents pour cause de "libre-arbitre"?
D'ailleurs, qu'elle est la différence entre libre-arbitre et individualisme?
J'ai parfois l'impression - et ce n'est que ma "vibe" personnelle - que les néo-parents font parti d'un groupe qu'il ne faut pas questionner. Un groupe à statut spécial avec immunité intégrée.
Je suis désolée si je semble brusque dans mon propos. Là, n'est pas mon intention. Simplement, je veux exprimer le fond de ma pensée le plus clairement possible et c'est difficile de le faire en utilisant des formules toutes faites et des "alambicures" de 14 pieds.
Pis itou.
Les enfants/humains fonctionnent par mimitisme. Si on leur donne l'exemple que leurs Priorités valent plus que celles des autres: watch out le jour où ils voudront partir à Walt Disney, mais que le remplacement des piles de notre pace-maker grèvera leur budget-vacances. Gulp.
;-))
Nullus: point de vue intéressant et sur lequel je reviendrai dans un prochain billet.
Une question: quel est votre idéal de réussite scolaire?
Professeur masqué:
«Mon idéal de réussite scolaire» serait que chacun trouve sa voie et ait la possibilité d'obtenir les papiers nécessaires pour gagner sa vie à faire un métier où il se sent à sa place.
En gros, je crois que c'est ça. En détail, il y aurait bien d'autres «petites choses» comme d'avoir ou d'avoir eu une expérience positive avec l'éducation en général (scolaire), système et enseignant(e)s inclus.
Ceci dit, on a bien le droit de rêver. Mais il doit bien y en avoir qui le vive(nt ?) ou qui l'ont vécu!
La Peste:
Euh... pour les garderies à 5$, n'oubliez pas qu'elles ont une heure d'ouverture et de fermeture et lorsqu'on n'est pas enseignant, les horaires ne fittent pas toujours... aussi, elles ne sont pas toutes accessibles.
Êtes-vous en train de dire qu'on ne fout rien et qu'on profite de tout? Vous êtes sûrement ADQuiste!
Écoutez, je ne suis l'esclave de personne et je suis capable de penser par moi-même. Je n'ai rien à rajouter sur mon billet précédent. Pensez ce que vous voulez: c'est votre droit.
Faites vos choix et cessez de me faire la morale culpabilisatrice en insinuant qu'on ne se force pas. Il vous manque trop d'informations pour porter un jugement adéquat.
@Nullus,
Point 1.
J'ignore l'horaire des garderies à 5$; je ne les ai jamais utilisées.
Point 2. Vous écrivez:
-"Écoutez, je ne suis l'esclave de personne et je suis capable de penser par moi-même. Je n'ai rien à rajouter sur mon billet précédent. Pensez ce que vous voulez: c'est votre droit.
Faites vos choix et cessez de me faire la morale culpabilisatrice en insinuant qu'on ne se force pas. Il vous manque trop d'informations pour porter un jugement adéquat."
Esclave? Rendre à la société, c'est en être l'ESCLAVE?
Cibole. :-\
De plus je n'ai pas l'impression d'avoir été culpabilatrice. Cela n'était pas mon intention en écrivant mon texte. Cela me peine que vous ayez pu le croire. J'exprime mon point de vue en évitant les généralisations, les lectures de pensées ainsi que les présomptions. J'ajouterais que nous avons tous nos contraites de vie qui justifient nos choix. Les vôtres, les leurs et .. les miennes. Que vous ne connaissez pas.
Faque.
Ce qui m'amène au Point 3.
Vous m'écrivez:
-"Êtes-vous en train de dire qu'on ne fout rien et qu'on profite de tout?"
"On" égal "vous" lorsque vous me lisez? Absolument pas. Vous vous sentez attaqué(e) oũ cela n'a pas lien d'être. Je n'ai pas écrit que TOUS les parents ne foutaient rien. Absolument pas. J'ai écrit que certains ne désirent pas prendrent leurs responsabilités parentales.
Le "foutage de rien", j'ignore ou vous avez récupéré cet énoncé, mais il n'est pas de moi.
Finalement.
-"Vous êtes sûrement ADQuiste!"
Hein? C'est quoi ce commentaire? Et c'est moi qui présume? Ou alors c'est censé me heurter? Mais surtout quel est son APPORT dans le cadre d'une conversation?
Dommage de saboter des échanges ainsi.
@Prof Masqué,
En ce qui me concerne, je vais en rester là. Ce sera mon dernier commentaire sur ce sujet. Mes excuses, vraiment, pour ces échanges sur votre blog. :-\ Je ne voulais pas qu'on en vienne à cette non-discussion. Alors, si me prend le désir d'en ajouter .. censurez-moi!
;-))
Je ne veux pas en venir à «Accordez-vous! C'est si beau l'accordéon!»
Un légende veut que, sur le Net, le mot «nazi» apparaisse après une vingtaine d'échanges. Aurait-il été remplacé par «Adéquiste» au Québec? : )
Quoi qu'il en soit, je rappelle simplement de façon neutre qu'il est préférable d'éviter de pointer directement un individu et de s'en tenir à discuter de ses propos, même parfois dans le feu de l'action, le clavier nous fourche un peu.
Rien à rajouter là-dessus de mon côté! Que chacun fasse son propre jugement d'après ce qu'on lit sur ce blog: ce qui y est dit et ce qu'on en déduit. Il se peut qu'il y ait de la distorsion dans l'air (volontaire ou involontaire).
En passant, «on» = les parents en général.
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