«Dans un élan de frustration, le professeur de chorale aurait lancé (notez le conditionnel prudent - et non! ce n'est pas un temps de verbe) une chaise qui a abouti sur un bras du jeune Rafael. L'enseignante l'aurait ensuite agrippé avec vigueur. L'enfant de huit ans a fondu en larmes.»
Il ne fait aucun doute que ce comportement, s'il a eu lieu tel qu'on nous l'a décrit, est inacceptable. À moins d'exceptions prévues par la loi (légitime défense et exercice raisonnable de la contrainte physique dans le contexte de substitut à une autorité parentale), un enseignant ne doit jamais user de la force physique dans le cadre de son travail.
L'article nous apprend aussi:
«On lui (la mère de l'enfant) a dit que l'enseignante était fatiguée, que les enfants ne savaient pas leur chanson par coeur dans son cours de musique, puis elle s'est énervée. Alors, elle a empoigné le premier qui était devant elle, qui était son fils.
Rafael avoue que ses amis étaient indisciplinés. Ils étaient turbulents, agités et certains riaient de l'enseignante. Mais cela n'excuse pas son comportement violent, croit la mère de l'enfant.
La mère de Rafael croit qu'il y a matière à poursuite criminelle. Elle a logé une plainte à la police pour voie de fait simple.»
Ces précisions nous éclairent sur le contexte dans lequel serait survenu ce geste: des enfants qui n'avaient pas préparé le contenu nécessaire au cours, des enfants agités et qui riaient de l'enseignante.
Moi, ce qui me surprend, c'est qu'il n'y ait pas plus de profs que cela qui «pètent leur coche» en éducation, surtout si on regarde les résultats du sondage que j'avais fait il y a longtemps.
Au cours des trois dernières années, avez-vous déjà été victime de...
- violence physique de la part d'un élève? 1 (4%)
- violence verbale de la part d'un élève? 13 (54%)
- violence physique et verbale de la part d'un élève? (7 (29%)
- je n'ai jamais été victime de violence de la part d'un élève. 3 (12%)
Je sais que celui-ci n'a pas de valeur scientifique, mais les résultats parlent d'eux-mêmes
Dans les faits, j'aurais tendance à croire que le climat, dans les classes du Québec, se serait dégradé depuis des années ou, à tout le moins, que les jeunes en mènent plus large.
Dans les faits, j'aurais tendance à croire que le climat, dans les classes du Québec, se serait dégradé depuis des années ou, à tout le moins, que les jeunes en mènent plus large.
Dans certains cas, l'éducation qu'ils reçoivent à la maison les mènent à penser que l'irrespect et la grossièreté sont en tout temps acceptables. Dans d'autres cas, l'école, en refusant d'intervenir et de sanctionner certains comportants, crée son propre malheur.
L'anecdote que nous raconte Énidan est une belle illustration de la discipline (oh! le vilain mot de droite!) laxiste que nous administrons dans les écoles.
Ma conception du rôle de l'éducation est, je le sais, rétrograde, arrièrée, dépassée... mais j'ai toujours estimé que la direction d'une école devait jouer le rôle d'un père. Elle est l'autorité qu'on ne voit pas, qu'on craint et qu'on apprécie quand on devient adulte. Envoyer un élève à la direction, c'est l'envoyer aux travaux forcés, à la mine, à Alcatraz. Règle générale, les élèves ne veulent pas y aller et la seule mention du mot «DI-REC-TI-ON» suffit à les saisir et à les calmer.
Sauf qu'au Québec, on a plus de «moumans» que de «poupas» dans nos directions d'école. On a des individus qui jouent aux psychologues, aux grands frères, à la bonne oreille au lieu d'assumer leur rôle. Souvent, ils dévalorisent - inconsciemment ou non - les enseignants devant les élèves par leurs attitudes, leurs actions et leur inaction.
Et puis, il y a ces collègues de travail qui laissent tout passer, soit qu'ils s'en moquent et sont capables d'un détachement anti-professionnel soit qu'ils sont carrément dépassés. Dans les deux, c'est encore une fois à la direction de l'école de jouer son rôle et d'intervenir avec les mesures appropriées.
Si je reviens au cas de l'enseignante de ce billet, elle a tenté de gérer, pour des raisons que nous ignorons, la situation à l'interne. Mais jamais un ensiegnant ne devrait accepter qu'une classe ou qu'un éléve rit de lui, l'insulte, l'intimide psychologiquement.
De plus en plus, les écoles ont adopté des politiques relatives au harcèlement et à la violence au travail. J'ai hâte qu'un enseignant se serve de celles-ci pour se retirer de sa classe et demander des mesures disciplinaires contre les élèves au comportement inapproprié.
Lors des dernières négociations entourant le renouvellement de notre convention collective, un des moyens de pression mis de l'avant avait été le refus de toute forme de violence en classe. Quelle stupidité d'en faire un moyen de pression ponctuel! Un enseignant devrait TOUJOURS refuser la violence en classe. Mais à écouter les directions d'école et à les regarder agir, on croitait que cela fait partie de notre description de tâche.
Je sais, je sais: je généralise et je m'emporte, mais, vous, mes deux lecteurs qui ne travaillez pas dans une école, vous seriez décontenancés de voir à quel point on tolère l'intolérable. Il n'est pas étonnant, quant à moi, qu'un jour ou l'autre, un prof lance une chaise. Et on ne parle pas de la violence que les enseignants exercent sur eux-mêmes ou sur leur entourage lorsqu'ils sont en détresse.
Fille masquée a déjà dû endurer mes sautes d'humeur reliées au travail. Étant en thérapie active à l'époque, j'ai appris à mieux gérer le stress. Mais ce ne sont pas tous les enseignants qui ont cette chance ou qui la prennent.
Sauf qu'il n'y a pas de quoi à faire un article de journal avec cela...
20 commentaires:
Bonjour,
Au contraire, oui, il y aurait plusieurs articles de journaux à publier sur ces histoires-là. Suffit qu'un chef de l'information en ait l'idée. Ou qu'un professeur masqué lui en suggère l'idée... ;-)
Pour avoir déjà été dans cet état de total impuissance devant un groupe - que pourtant j'aimais beaucoup - à un point tel que j'ai eu très/très/très envie l'espace d'un instant (ou douze) de les sacrer-là, de prendre mon sac, mes clefs de voiture et d'aller informer la direction que je quittais l'école. Zoup. Basta, finito.
Je me disais:
-"Mais qu'est-ce que je fous-là à tenter, comme une dingue/dinde, de leur enseigner quelque chose alors qu'ils se paient ma gueule".
L'impression de reculer un 18 roues dans une entrée de garage, avec plein de petits pieds qui me "picossent" le dos au travers le siège du conducteur.
Il m'est arrivé aussi de sentir mes poils de nuque se hérisser devant l'impolitesse ou la méchanceté d'un élève à mon endroit. Il m'est arrivé de me faire violence (à moi-même ;-) pour ne pas péter une coche. Oh yeah.
Il y a des situations qui sont à ce point incroyables pour qui n'a jamais vécu les inter-relations en classe.
Sans omettre qu'il y a tellement de gens dans une classe. Enseignant(e), l'élève, ses parents, le chum/blonde des parents, leurs grands-parents, la voisine-qui-sait-toutttte-, l'autre-dont-le-père-est-directeur et cette dernière qui connait absolument/totalement/complétement le monde scolaire .. puisqu'elle est allée à l'école, tsé. Tous ce beau monde qui a une (des!) opinion(s) bien précise(s)sur comment cela doit se passer en classe, ce qu'on doit y enseigner (lorsqu'on a le temps de le faire entre deux interventions disciplinaires), comment on doit l'enseigner. Ce qu'on doit y manger ou pas. Y boire ou pas.
J'ai déjà eu un parent qui m'a renoté parce que je laissais mes élèves boire en classe. Criss. Qui passe 6 heures par jour ici d'dans? C'est qui la professionnelle? Si j'ai soif, je bois. Idem pour mes élèves. Non mais, elle y connaît quoi au juste à la gestion de groupe la madame? Rien. Strictement rien. Cela ne ressemble à rien de ce qu'un non-prof connait.
Non, de la gestion de classe ce n'est pas avoir les 4 petites amies de notre fille à son anniversaire. Apprendre à lire - en grosse gang - c'est pas tout à fait comme aller manger du McDo. Moins ludique, mettons.
Pardon, je m'éloigne.
Je disais qu'il y a tant de gens dans notre classe qui sont convaincus qu'eux, ils savent comme rider un groupe. Qu'eux ils savent Comment on doit interagir avec leur petite Merveille Merveileuse qui nous manque de respect, qui nous parle impoliment, qui nous envoie chier.
Il y a des "pitons" de bons comportement sur Petite Merveille et on doit, en tant que professionnel(s), les connaître, les utliser ainsi qu'avoir les mêmes résulats qu'eux à la maison. Résultats qu'ils disent avoir. Mouais.
Je serais tant curieuse de voir un adulte-mangeur-de-profs faire prendre un rang à son mioche ainsi qu'avec 25 autres marmoussets. Juste leur faire prendre un rang. Je n'espère même pas qu'il fasse une intervention avec son enfant alors que 25 autres élèves le mandent ou qu'il enseigne une notion à 26 mignons qui bougent, parlent, se déplacent et rient de ses efforts pour avoir l'attention.
Que pourrait-l faire pour que les élèves prennent leur rang sans trop parler, sans se piocher dessus, sans se pincer, sans pleurer, sans dépasser?
Des yeux méchants?
;-DDDD
Il crierait?
;-DDDD
Wow. Méchante trouvaille. Essayez de passer une journée à lâcher des wouâcks à vos élèves.
1.Z'aurez plus de voix
2.C'est extremenent désagréable de s'entendre crier
3.C'est dérangeant pour les autres classes, et pas qu'un peu. 4.L'efficacité diminue avec l'utilisation. Au 3ième wouâck, y aura plus d'effet.
5.Combien de parents vont retontir le lendemain pour vous questionnez vos techniques de gestion de classe?
Peut-être qu'il pourrait "convaincre" les petits d'avoir du respect à son endroit? Comment fait-on cela? On se met un genou par terre et on les implore? On call les parents? ;-DD
Non, c'est vrai. Le respect c'est un espèce de virus aérobiose qui migre d'une classe à l'autre et parfois - lorsque le prof ressemble à celui du film Dead Poet society ou Rock a Nun - y a comme une magie qui s'installe et pouf: les élèves respectent l'enseignant.
Anyway.
Pour qui ne s'est jamais fait pitcher un ballon-chasseur dans la face par un élève en furie, pour qui ne s'est jamais fait cracher sur les chaussures, pour qui ne s'est jamais fait traiter d'esti de conne, pour qui ne s'est jamais retrouver devant une bande de moineaux déchainés .. ce n'est pas possible d'avoir une idée du contrôle qu'il faut avoir sur soi-même pour ne pas péter un câble.
Quant aux commentaires de type: "Enseigner c'est une vocation. Si t'aimes pas, va vendre des cellulaires!" Permettez que j'exprime combien je trouve cela déplorable comme énoncé. Non ce n'est pas une vocation. J'aime enseigner mais je ne me ferais pas passer dessus par une bétonnière pour continuer à le faire. Idem pour les autres enseignants que je connais. On ne dort pas dans le placard du matériel d'arts plastiques de notre école. Dans l'ancien temps, les religieuses, elles elles l'avaient donc l'affaire. Elles, elles l'avaient la vocation. Ah oui? Dans ce temps-là, les élèves ne bousculaient pas les enseignants et ne les envoyaient pas chier avec le bénédiction des parents. Dans l'ancien temps, être enseignant/institeur était un métier respecté par tous.
Faque.
Cela dit, à force de se faire dire qu'on "l'a pas" et qu'on devrait aller vendre des cellulaires .. Bin, c'est ce qu'on fait.
Au moins, le gars à qui je vendrai un cellulaire il me parlera sans me crier après, il ne me pitchera pas son étui de cuir par la tête et même qu'il va écouter lorsque je vais lui expliquer les forfaits. En plus, je vais être mieux payée.
Gim' a break.
Il y a de quoi en faire un article, mais certainement pas avec l'angle de pointer l'enseignant du prof.
Encore une fois, c'est les parents qui sont à pointer du doigt. Merde qu'ils font mal leur boulot! Et ensuite, c'est l'école, l'entité scolaire, qui est à blâmer.
Et pour finir, ce qui est à blâmer, c'est cette osti de pensée magique québécoise qui dit qu'il est donc toujours mal de lever le ton, de s'énerver, de se mettre en colère, de réprimer, de punir, et parfois même, de contraindre physiquement.
Le problème, mon homme? Le problème c'est que les profs sont souvent aussi parents, et que les directeurs sont souvent aussi parents, et qu'ils sont incapables de supporter l'idée que l'on puisse les culpabiliser de s'être planté comme parent, alors ils ajustent TOUTE leur pédagogie en fonction d'éviter de culpabiliser ET responsabiliser les parents!!!
Y'avait justement un courrier dans La Presse qui parlait de la déresponsabilisation parentale, hier. Si je pouvais rencontrer cet homme, je le serrerais dans mes bras je crois bien...
Tout à l'heure à la librairie, j'ai vu le tire d'un bouquin: "Comment discipliner son enfant sans se fâcher". Je l'ai montré à mon mari et on a bien ri.
Tout ça, c'est le fruit de cette niaiserie de série culte qu'est Passe-Partout. Du gnan gnan dégoulinant insupportable. Et là, ces enfants-là, ceux qui ont été "aimés" par Passe-Partout, sont devenus parents! OUCH!!!
"Une Peste": je suis debout et je t'applaudis. Tu m'entends-tu?
Je peux vous garantir que peu importe les circonstances dans lesquelles ça se passerait, si j'entendais dire que mon fils avait envoyé promener son prof, il aurait droit à une de ces mornifles!!
Je les aime, je les bécotte, je les caresse, je m'occupe d'eux, je les soigne, je joue avec eux, je les sors, je les divertis, je les instruis, mais je peux vous garantir que je n'ai pas une seconde d'hésitation quand il s'agit de me faire respecter par eux. Je suis prête à être agressive s'il le faut, garanti. Pas de niaisage pop-psychologique. De toute façon, mes fils savent où est leur intérêt, et ils ont pratiquement tout ce dont ils ont besoin d'attention, d'affection et d'amour, et il ne leur vient pas souvent à l'esprit d'essayer de me mettre en boules.
Je m'excuse (ou peut-être pas), mais pour moi, le bobo énorme de notre société, c'est la famille.
Je réalise aussi que lorsque c'était l'église qui s'occupait de l'école, ça avait le bon côté que les profs n'étaient pas parents et n'avaient donc pas à s'épagner leur propre susceptibilité parentale quand venait le temps de sévir.
Vous n'en connaissez pas, vous, des profs qui avaient une vision précise de l'école jusqu'au jour où ils ont vu leur propre enfant devenir une peste et que soudainement, ils se sont mis à dire que c'était la faute au Nintendo et à Much Music?
Bonjour, je suis un des 2 lecteurs non-professeur qui vous lit. Ma fille travaille en éducation. J'admire le travail et la patience de la majorité des professeurs.
Qu'importe le contexte je désapprouve le fait qu'un professeur puisse perdre les pédales au point de tirer une chaise à un enfant de 8 ans. J'ai rien contre la discipline au contraire mais qu'elle soit appliqué sensément.
Une anecdote: mon garçon était fort indiscipliné à l'école même si j'étais sévère à la maison concernant la politesse et le respect des autres. Comme il recevait plusieurs billets d'avertissement c'est moi qui me rendait chercher son bulletin et quand je demandais en quoi mon garçon méritait ces billets la responsable me disait toujours que ce n'était rien que ce n'était pas grand-chose etc sans jamais m'expliquer vraiment. Aucun exemple, rien de ce qu'il pouvait faire pour déranger la classe. Moi je voulais bien faire ma job de parents mais encore faudrait-il avoir la coopération des prof. C'est une anecdote, je ne généralise pas. Veuillez donc ne pas monter aux barricades et me lancer des tomates. Je sais combien ce sujet peut devenir émotif. Et oui il y a peut-être plus de mauvais parents que de mauvais professeurs.
Dégradation du climat dans les classes... je suis bien d'accord...
Le problème, ce sont les conséquences... les enfants peuvent faire la pluie et le beau temps, il ne leur arrive RIEN... on leur flatte la main en leur suppliant de ne pas recommencer.. on leur passe la main sur la tête en leur disant de ne plus faire ça !!
Les directions ont peur des parents qui risque de se lever si leur petit "ange" reçoit une réprimande...
C'est terrible de voir ça !!
C'est tellement facile et agréable de blâmer les autres, c'est justement ce que les médias font si bien! Blâmer les profs parce que les enfants de nos jours sont ô combien mauvais en français, parce que les bulletins chiffrés c'est bien mieux (les lettres, pfft!!!), parce que les profs sont méchants ils s'attaquent à nos enfants, parce que les profs sont paresseux et chialeux, ils ont 3 mois de vacances et ils ne sont pas contents du salaire, y'a pas d'quoi se plaindre... et plus encore!
Franchement c'est une belle image qui est lancée par les médias et qui semble être partagée par plusieurs! Tout comme toi professeur masqué j'aimerais lire de temps en temps un article qui nous montre l'autre côté de la médaille!
Aussi, au cours de mon stage actuel, qui est en fait mon deuxième, j'ai déjà été victime de violence verbale comme physique, dans une classe de première année!!! Plus d'une fois j'ai eu envie d'éclater devant ma classe! Et je n'en suis qu'au début de mon parcours scolaire! Ça s'annonce bien pour la suite! Mais bon, faut pas lâcher comme on dit! :)
Je ne travaille peut-être pas dans une école mais je sais très bien que dans nos écoles, on tolère trop souvent l'intolérable ;)
Par contre, je me souviens qu'au secondaire, quand des étudiantes (j'étais dans une école de filles) étaient trop agitées, il leur lançait des craies. Ce n'était pas vraiment extrême mais déjà, ça choquait. Et moi, je ne comprenais pas ce qu'il y avait de choquant.
En tout cas, c'est aberrant ce qu'on peut voir (et endurer) dans nos écoles. J'ai beaucoup d'admiration pour les profs qui ne sont toujours pas en burn out après tant d'années de métier. Et effectivement, il faut savoir imposer le respect.
Gaétan, à mon humble avis, ce n'est pas auprès de l'école qu'il aurait fallu obtenir des explications, mais auprès du fils.
L'idée, ce n'est pas d'exercer une discipline de fer. Ça ne marche pas. J'ai des exemples autour de moi de pères qui sont convaincus d'être un excellent parent parce qu'ils sont intransigeants... alors qu'en réalité, il se plante lui aussi parce que dès qu'il a le dos tourné, ses fils, frustrés en profondeur et mal accompagnés dans leur cheminement de vie, se laissent aller.
Vous allez me trouver dur, mais si mon fils devait me revenir à la maison avec une "conséquence" pour insubordination ou manque de respect, eh bien je n'irais pas nécessairement obtenir des explications à l'école. À prime abord, je croirais l'école, et je mettrais mon fils au pied du mur et ce serait à lui à me prouver que l'école a eu tort, et il aurait une "criss" de côte à remonter.
Et ça ne s'arrêterait pas à de la simple répression. Je chercherais à savoir, à comprendre ce que mon fils avait besoin d'explorer en faisant ce qu'il a fait, ce qu'il avait besoin d'évacuer. Il ne suffit pas d'agir sur la conséquence (le manque de respect) mais d'en trouver la cause.
Misère... la recherche de la cause nous mène souvent... aux parents! ça, c'est pas évident à digérer, pour les parents.
Le manque de respect d'un jeune pour son enseignant trahis une colère du jeune contre le monde des adultes, et cette colère-là origine nécessairement du foyer, de la famille.
On les bullshite depuis leur naissance. Ils ne nous respectent pas parce qu'ils ne nous admirent pas, et comme ils aimeraient vraiment pouvoir nous admirer, mais qu'ils nous aiment pareil, ils évacuent leur colère contre la bullshite des adultes envers leur prof et toute forme d'autorité rappelant les parents, sans être les parents.
Et si vous me dites "oui mais il y a l'influence des autres!", alors je vous répondrai que si votre jeune est influençable à ce point, ça aussi, c'est une lacune parentale.
Bref, avec moi, on en sort pas: les parents, les parents, les parents, les parents.
Les poupas et les moumans étaient sûrement les premiers à avoir besoin du soutien de la direction dans leur ancienne vie. Amusez-vous à deviner quel genre d'enseignant était votre direction. Si elle est incompétente, ça vous fera du bien...
Plotin: des profs en dépression, en épuisement professionnel? Voyons donc: on est des privilégiés avec nos deux mois de vacances. Si vous saviez toutes les injures que reçoivent certains enseignants de la part des jeunes, des coups de pied, du vandalisme sur leur maison ou, leur voiture...
Dans certains métiers, on refuserait de pareils comportements de la part des clients, des plaintes à la police seraient déposées. Mais ici, au recouvre cela, on cache, on banalise.
Envoyer promener un policier, vous verrez sa réaction. Envoyer promener un prof et il va s'excuser...
J'exagère, je sais.
Bref, rien pour faire un texte.
Une peste: j'ai déjà quitté une classe avant de commettre l'irréparable. J'ai appelé ça un retrait préventif. Heureusement, j'ai plutôt bonne réputation et l'adjoint à l'époque me connaissait bien.
pour votre deuxième commentaire, je crois, tout comme vous, qu'il faut avoir enseigné pour comprendre. Et la maudite vocation des soeurs, je ne suis plus capable de l'entendre.
La mère à boire: les parents sont un aspect du problème, je crois, mais pas le seul. Il y a la société, les adultes et l'école elle-même. Et comme nous ne pouvons changer les parents, il vaut mieux traviller les choses sur lesquelles nous avons une prise: nous-mêmes, l'école.
Gaétan: croyez bien que je n'approuve pas le comportement de cette enseignante. Elle serait ma collègue que je lui dirais qu'elle a manqué à son travail. Mais elle serait ma collègtue qu'il y aurait aussi des informations supplémentaires que je connaîtrais avant de la juger.
Oui, parfois, la communication école-parent est faible. Le cas que vous citez en est un. Parfois, il y a des collègues que je n'appuie pas dans leurs façons de faire. On doit punir, mais on doit aussi parler à l'enfant, l'écouter. L'un n'empêche aps l'autre. Je reviendrai là-dessus dans un rpochain billet.
Enidan: l'absence de conséquences et de suivi est souvent hallucinant.
Future prof: quand j'ai choisi ma commission scolaire il ya 14 ans, j'ai choisi aussi un profil d'élève et un milieu. C'est triste de l'écrire, mais c'est la réalité.
Chaque prof est différent. Certains sont à l'aise avec certains types d'élèves, d'autres pas. J'enseigne davantage en cinquième. C'est un choix.
En stage, on ne choisit pas toujours.
Noisette: le problème, c'est que les profs sont souvent seuls dans leur classe, seul dans leurs problèmes. Ils ont peur de parler, de montrer leurs faiblesses, d'être jugés.
En saignant: même pas!
J'ai souvenir d'une direction qui, enseignant, ne tenait pas ses classes, qui dénigrait ses collègues, qui présentait de beaux projets bidon, qui paraissait bien, qui n'allait jamais demander l'aide de ses supérieurs parce qu'il était volontairement aveugle de ce qui se passait autour de lui. Et il a été nommé à la direction d'une école.
C'est vrai. On ne peut pas changer les parents! Mais on peut les responsabiliser pas mal plus que ce qu'on fait en ce moment. Au Québec, on fait une MÉGA campagne de déculpabilisation parentale.
Parce qu'il y a plein plein de bonnes âmes charitables qui sont prêtes à tout pour ne pas faire bobo aux gens, aux parents. On est en plein miasme des bonnes intentions, de la pensée positive, et de l'innocence...
Les parents s'en lavent les mains, parce que TOUTE LA SOCIÉTÉ LEUR TEND LE SAVON et OUVRE LE ROBINET!!!
Je pense qu'un parent qui a bien fait sa job n'a même pas à s'inquiéter à savoir si l'enseignant sait se faire respecter ou pas. Parce que dans un cas comme dans l'autre, son enfant le respectera.
Les parents qui pointent les profs du doigt en leur disant qu'ils ont juste à savoir se faire respecter sont des parents qui ont déjà raté leur job, et qui continue à le faire en réagissant ainsi!
Que je le voie, moi, mon fils, revenir de l'école avec un code de vie pour manque de respect et qu'il dise, pour sa défense, que cette prof-là se fait niaiser par tout le monde et qu'elle a aucun contrôle sur sa classe... OUIN PIS?????
Que dire après tous ces commentaires? J'irai simplement avec une anecdote.
Premier contrat dans ma commission scolaire. Je termine les deux dernières étapes de l'année et reprend une tâche pleine après un enseignant à l'approche de la retraite qui n'a à peu près rien enseigné de l'année, qui n'a pas instauré de discipline de classe. Les élèves sont en plus turbulents, pas seulement à cause de la situation, mais aussi dans les autres cours. L'un d'entre eux, avec un dossier long comme le bras, me lance, un jour: «Va chier, criss de folle!» Évidemment, je l'expulse sur le champ de mon cours et l'envoie au bureau de l'adjoint (cette école n'avait pas de local de retrait pour accueillir les élèves perturbateurs à l'époque et pouvait donc se vanter que c'était tellement bien en ses murs qu'elle n'en avait même pas besoin, ce qui était totalement faux, mais terriblement séduisant pour les parents). Croyez-le ou non, ce dernier me l'a ramené dans ma classe quelques minutes après avec un sourire en coin du genre: «Héhéhé, la p'tite a d'la misére 'ec notre Untel, ça va y passer.» Je n'en revenais pas. Je me demande encore comment j'ai pu passer à travers ce contrat. J'ai failli y laisser mon couple. Mon équilibre mental en a été très affecté. Avec le recul, je me rends compte que j'étais en situation d'épuisement professionnel. Au lieu d'aller consulter, j'ai fermé ma «gueule» et j'ai enduré, me requestionnant sans cesse sur mes capacités d'enseignante. Ridicule. C'étaient les jeunes et la direction le problème. Aujourd'hui, je raconte cette anecdote à mes collègues présents et ils ont de la difficulté à le croire, non seulement parce que c'est inacceptable d'une direction mais, aussi, parce qu'ils trouvent étrange qu'un jour, j'ai pu avoir de la difficulté avec ma gestion de classe. Comme quoi l'environnement (direction, quartier, collègues, etc.) d'un enseignant change tellement de choses. Mais, tu l'écris: «Envoyer promener un prof et il va s'excuser...»
Cher Prof Masqué,
Je n'ai rien à voir avec l'enseignement.
Étant fatigué d'essayer de comprendre des blogs écrits en langage SMS (euphémisme), je me suis intéressé aux blogs de profs.
J'en connaissais un depuis deux ou trois ans (Ubu en Belgique). J'en ai trouvé d'autres en France. Tu complètes ma "collection" (désolé, mais si je ne suis jamais grossier, je tutoie facilement sur le net).
C'est effarant.
En Belgique et en France, les profs dont je lis les carnets sont presque tous en "ZEP" ou en "Discrimination positive", mais je constate qu'au Canada, c'est la même chose... sauf qu'il ne s'agit pas de ZEP's!
Quand j'allais à l' "athénée" (c'est ainsi qu'on appelle les lycées en Belgique), les profs étaient des notables respectés...
Qui est coupable?
Je n'en sais rien, mais le résultat est là.
Tu es dans mes liens, je reviendrai...
Amitiés
Monsieur Armand,
Merci de votre visite et de votre commentaire! Vous constaterez que j'ai aussi quelques liens d'enseignant que vous pouvez consulter à votre guise dans la colonne de droite de mon blogue!
Mon commentaire va dans le même sens que Safwan...
Nos directions sont molles... ils flattente et tentent de plaire à tous... elles ont peur de faire de la pei-peine aux enfants et à leurs parents...
Quand un prof tente de mettre en place certaines conséquences, il doit avoir le soutien de sa direction... mais si la direction retourne l'enfant turbulent après 5 minutes, refuse qu'il soit privé de récré ou fait des commentaires désobligeants au prof, comment un prof peut s'en sortir seul... ?
J'ai une collègue qui est en arrêt de travail pour une situation semblable... son jeune est "hors de contrôle" et malheureusement, elle n'a pas, mais pas du tout, le soutien de notre direction..
Étrangement, dès que l'enseignante est partie, l'enfant fût envoyé en classe ressource...
C'est triste que notre santé soit le prix à payer pour se faire entendre...
Suis-je surpris de cette anecdote... ? Et vous ne parlez pas des dommages que subira cette enseignante tout au long de sa vie, des effets sur sa familles, ses proches.
Les enseignants sont la chair à canon d'un système scolaire qui ne prend pas ses responsabilités. Tiens, je la retiens celle-là.
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