05 septembre 2009

Sam Hamad est un moulin à bêtises

Le ministre responsable de la Capitale nationale, Sam Hamad, ne pouvait pas s'empêcher de dire une belle connerie. Selon lui, le spectacle Moulin à paroles visant à commémorer le 250e anniversaire de la bataille des Plaines d'Abraham fait l'apologie de la haine et du terrorisme prôné par le FLQ parce qu'on y lira le manifeste de ce mouvement: «Ils sont rendus loin de la poésie. Le FLQ pour moi, le souvenir que j'ai, ce sont les assassinats, les bombes.»

Ce ministre aurait peut-être besoin d'un cours d'histoire parce que je cherche les «assassinats» reliés au FLQ. Il y a eu le décès d'un démineur, je crois, et celui de Pierre Laporte, dont les circonstances n'ont jamais été clairement établies. Qui plus est, il pourrait peut-être prendre soin de s'exprimer correctement au lieu de garrocher des phrases aussi mal foutues en affirmant que les organisateurs de cet événement minent la fierté des gens de Québec ««en encourageant les gens dans le FLQ.»

Il est regrettable de voir un représentant élu verser dans une telle démagogie et faire preuve d'une telle inculture. Souvenir pour souvenir, moi, la Crise d'octobre, ce sont les bombes posées par la GRC et les communiqués terroristes envoyés par nos belles polices montées, le vol de la liste des membres du Parti québécois, la détention arbitraire de centaines d'intellectuels québécois...

En plus du maire de Québec, Régis Labaume, mal à l'aise avec la couleur souverainiste de ce spectacle commémoratif, aucun membre du gouvernement québécois n'assistera à cet événement et la demande de subvention des organisateurs de celui-ci sera refusée. Il n'en fallu pas plus pour crier à la censure (ici et ici).

C'est bizarre: j'ai comme l'impression que nos amis fédéralistes font tout pour torpiller un événement qui ne leur plait pas, eux à qui on a enlevé leur petite bataille de soldats de bois sur les Plaines il y a quelques mois...

Pour l'histoire, moi, je lirais quelques lettres de Wolfe, dont celle ou il explique sa stratégie; « Nos partis de guerre doivent brûler et dévaster à l'avenir, n'épar­gnant que les églises. Les femmes et les en­fants ne seront molestés sous aucun prétexte.» Et je la mettrais en lien avec ce passage de Wikipédia:

Wolfe maniait bien l'arme psychologique comme le démontre son manifeste qui visait avant tout à semer crainte et terreur dans le cœur des habitants. Mais en homme résolu, il n'avait aucunement l'intention de faire quartier à quiconque. C'est ainsi qu'en mars 1759, dans une missive au général britannique Jeffery Amherst, Wolfe écrivait: " S'il arrivait que, soit lors d'un accident maritime, soit par résistance de l'ennemi, soit par maladie, soit que nos troupes aient été décimées, nous réalisions que Québec malgré tous nos efforts, a peu de chance de tomber, je me propose de l'incendier par nos tirs de boulets, de détruire les récoltes, les maisons et le bétail, tant en aval qu'en amont, d'exiler le plus grand nombre possible en Europe, et de ne laisser derrière moi que famine et désolation; mais nous devons apprendre à ces crapules à faire la guerre d'une manière qui soit plus digne de gentilshommes."[6]"

Wolfe mit ses menaces à exécution et toutes les fermes le long du Saint-Laurent furent incendiées, ce qui causa deux hivers de famine. Le journal de John Knox raconta l'horreur d'entendre des femmes et des enfants qui criaient pendant qu'ils brûlaient vifs.[3]

Voici la traduction du manifeste publié le 28 juin 1759 afin de terroriser les Québécois (Canadiens à l'époque)[7].

Contrairement à ce qu'il prétend, Wolfe n'épargnera aucune ferme en aval de Québec sur les deux côtés du Saint-Laurent. Ceux qui lui résistèrent furent tués, certains pendus.

5 commentaires:

Jean Bé a dit…

Bravo! Lorsque j'ai lu les commentaires de Sam Hamad, le même mot que vous me revenait à l'esprit: IN-CUL-TU-RE. Il ne lui appartient pas de réinventer l'histoire, pas plus qu'à ceux qui boycottent l'événement. Je suis de la ville de Québec et je trouve qu'on fait "village" parfois. On a les maires (Laubaume le démago), les députés (les Caire et Hamad) et les animateurs de radio (on t'aime Jeffffffffffff..., Libarté!) que l'on mérite...

Anonyme a dit…

Comme dirait une de mes amies: Il ment Hamad.

Anonyme a dit…

Vous écrivez: «j'ai comme l'impression que nos amis fédéralistes font tout pour torpiller un événement qui ne leur plait pas...»
Et que font alors les Falardeau et autres «amis indépendantistes» sur la terrasse Dufferin, le jour de la Fête du Canada ?
Deux poids, deux mesures, n'est-ce pas ?

Le professeur masqué a dit…

Hamad est un inculte. Je suis désolé.

Pour le reste, ce sont tous des gamins, Falardeau et ses nécessaires ennemis fédéralistes. Si le PLQ, qui forme le gouvernement, n'avait pas fait autant de boucan, tout cet événement serait passé inaperçu.

Là, grâce à M. Hamad, le sentiment de persécution va revenir de plus belle. Et le texte du FLQ est un texte historique. Faut-il censurer l'histoire? D'autres textes fédéralistes seront lus.

Hortensia a dit…

Les fédéralistes ont peur du bonhomme-sept-heures!
Le plus drôle est qu'en censurant le Moulin à paroles, ils risquent de provoquer exactement ce qu'ils cherchaient à éviter. Pathétique.