J'ai déjà traité dans un billet précédent (On écrase bien les marmottes...) des clauses orphelin imposées aux jeunes enseignants lors du renouvellement de la convention collective en 1997. Ceux-ci avaient alors porté plainte devant la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ).
Une entente hors cour est intervenue à cet effet ce printemps entre le gouvernement, la CSQ et la CDPDJ. Le hic, c'est que les jeunes enseignants n'ont pas eu un mot à dire dans celle-ci. Plus odieux encore, ce sont justement le gouvernement et la CSQ qui avaient travaillé de concert pour imposer ces clauses. C'est un peu comme si on demandait à des criminels de déterminer les réparations qu'ils devraient verser aux victimes de leurs actes.
Devant cette situation absurde, l'Association de défense des jeunes enseignants du Québec (ADJEQ) a contesté avec succès cette entente qui prévoyait de dédommager ces derniers avec des programmes de formation déjà disponibles dans les commissions scolaires...
«C'est une retenue sur le salaire qui a été faite, donc (...) minimalement ce qu'on demande, c'est une compensation financière pour les sommes qui ont été prélevées injustement en 1997», considère Normand Morin, président de l'ADJEQ.
On revient donc à la case départ, après 10 ans de procès, de négociations et de magouilles.
2 commentaires:
Je parlais justement de cela avec notre représentant syndical la semaine dernière. Je lui disais avoir fait partie de ces jeunes enseignants qui avaient perdu des sous comparativement à ceux qui étaient au sommet de l'échelle à l'époque. J'avais 11 années d'expérience. Il m'a répondu que ce qu'on ne dit pas, c'est que le fait d'avoir coupé a permis d'offrir plein de nouveaux postes pour ceux qui commençaient.
Peut-être mais il n'a pas été coupé, lui, il était au sommet à l'époque.
J'ai parlé d'équité. Il a protesté en disant qu'on pourrait jouer à ce jeu en reculant jusqu'au décret qui l'avait vraiment pénalisé à l'époque.
Ne voulait rien savoir, le monsieur...
La souimi: le raisonnement de votre délégué ressemble à celui de bien d'autres officiers syndicaux avec qui j'ai discuté: «J'ai été une victime, c'est à ton tour!»
Pas fort, surtout que son rôle est justement d'éviter des injustices semblables. Parce qu'ils ont été victimes d'une mesure semblable en 1985, cela ne légitimise pas de pénaliser d'autres enseignants. Dans la même veine, tant qu'à y être, pourquoi ne pas dire:«J'ai été abusé, c'est à ton tour...»?
«Créer des postes», mais à quel prix? On a financé la retraite des plus âgés et on est en pénurie depuis ce temps avec tous les inconvénients que nous subissons. Et on ne parle pas de la perte salariale. Si au moins, nos efforts avaient servi à quelque chose. Il faut voir comment le gouvernement dépense et gère de façon inefficace notre argent pour réaliser que ce sacrifice imposé a servi à payer des privilèges à certains individus bien placés.
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