11 mai 2019

Un examen ministériel de français écrit inéquitable (ajout)


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Les actions d’un éducateur sont guidées par de nombreuses valeurs. L’une d’entre elles est de traiter chacun de ses élèves équitablement, notamment en matière d’évaluation.

Récemment, des finissants ayant effectué l’épreuve d’écriture de français de cinquième secondaire soulevaient une situation inéquitable dont ils auraient été victimes, soit celle où certains jeunes, fréquentant généralement une institution privée, pouvaient utiliser une tablette ou un ordinateur pour rédiger le texte argumentatif exigé lors de cet examen. Ils soulignaient le fait qu’il était plus simple et rapide pour les jeunes de se servir d’un dictionnaire électronique que d’un ouvrage de référence en papier.

Si l’on peut débattre de la validité de cet énoncé, il existe une autre forme d’inéquité indiscutable quant à l’utilisation d’un appareil électronique lors de cet examen essentiel à l’obtention du diplôme d’études secondaires. En effet, un jeune habile avec une tablette ou un ordinateur n’aura pas à mettre au propre son brouillon de plus de 500 mots. Il imprimera simplement sa version finale sur laquelle il aura travaillé jusqu’à la dernière minute. D’après mes observations, j’estime à environ 45 minutes le temps dont profite ainsi un tel élève. C’est énorme quand on sait que cet examen dure 3h30.

Devant cette forme d’injustice, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, comme éducateur en chef, ne peut accepter une telle situation et doit y remédier pour la prochaine année scolaire. Tous les élèves du Québec, à moins de bénéficier de mesures d'appui prévues dans un plan d'intervention concernant la dyslexie ou la dyspraxie, par exemple, doivent être placés dans des conditions similaires lors de cet examen et leur réussite ne devrait en aucun cas dépendre de leur accès ou pas à un appareil technologique. L’examen de français se veut unique et uniforme : ce n’est manifestement plus le cas quand les conditions de passation de celui-ci sont aussi différentes d’une école à l’autre.

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Ajout: Dans la même veine, certaines écoles ont constaté l'avantage de fournir des dictionnaires électroniques à leurs élèves lors de cette épreuve.