Comme contribuable, je vais payer...
Le contribuable va faire 40% de l'effort, dit le ministre Bachand. Or, comme 40% des Québécois ne paient pas d'impôts, je fais partie des 60% qui vont faire cet effort. Et comme je suis célbataire officiellement sans enfant...
La plupart de l'effort que me demande le ministre sera fait sous forme de taxes régressives, c'est-à-dire de taxes sur la consommation. Honnêtement, au sortir d'une grave récession, je ne comprends pas qu'on agisse ainsi. On risque de la sorte de nuire ou de tuer la relance économique, mais il ne faut pas le dire.
Qui plus est, ces taxes sont socialement injustes parce qu'elles s'appliquent de façon égale aux pauvres comme aux riches. Le contribuable qui roule en Hummer s'en fout un peu de la taxe d'un sou sur l'essence. Moi, un peu moins. Faque le budget Bachand, j'appelle cela un budget de droite.
Et on ne mesure pas un effet pervers des taxes que le gouvernement entend imposer en santé: je ne serais pas surpris que des gens retardent une visite médicale pour éviter de payer des frais modérateurs avec pour conséquence qu'il en coûtera plus cher à l'État par la suite parce qu'ils seront plus malades.
Comme fonctionnaire, je vais payer.
On va possiblement par décret réduire mes conditions de travail et au moins geler mon salaire. Ça va être une partie du 60% que l'État va faire, dit le même ministre.
Une des premières conséquences sera qu'il y aura moins de cinglés pour venir travailler en éducation ou en santé. On va alors faire appel au secteur privé, qui va coûter plus cher, mais permettre à certains de se remplir les poches. Au fait, qui sont les propriétaires des agences privées d'infirmières? Les mêmes que ceux qui possèdent des garderies?
Pendant ce temps-là, a-t-on réduit le nombre de cadres et d'employés inutiles dans le réseau de l'éducation et de la santé? A-t-on réduit les privilèges et les bonis que se donnent les hauts fonctionnaires? Nenni...
Pourtant, ce sont des actions que le gouvernement aurait pu faire depuis longtemps. «Il n'y a pas beaucoup d'économie à faire là», a dit le ministre en entrevue. Partie Jean-Luc Mongrain:Hey, Bachand! On s'en crisse! Connais-tu cela l'économie? C'est avec des cennes qu'on fait des piasses. Y'a pas de petites économies, à ce que je sache!
D'une autre part, on augmente les tarifs d'Hydro-Québec et de la SAQ, mais on permet que ces monopoles d'État versent des bonis à ses dirigeants et à ses employés?
Et vous savez ce qui va arriver? On va remettre en question les programmes sociaux. Pas la gestion déficiente du gouvernement. Pas les petits n'amis qui empochent... ce qui va transformer encore plus le Québec en société de droite. Pas en société socialement et économiquement efficace.
Ce n'est pas qu'un budget de droite. C'est un programme politique. Stephen Harper recyclé en mouton. Aviez-vous voté pour ça?
*******
Le plus rigolo est qu'alors qu'on était en période d'euphorie économique, le gouvernement a gelé nos salaires et il a trouvé le moyen de n'accumuler aucun surplus. Faudra-t-il s'attendre à autre chose maintenant?
Pour ma part, je n'oublie pas que le gouvernement a perdu 40 milliards à la Caisse de Dépôts et Placements. Si la Caisse avait simplement imité la performance de ses consoeurs, on aurait déjà moins d'effort à faire...
Et je me permets un petit pronostic: avec une prochaine montée des taux d'intérêts, la dette québécoise ne bougera pas autant qu'espéré.
31 mars 2010
30 mars 2010
Deux journées dans la vie de...
Il y a tout d'abord Un autre prof. Et puis, Ju, un prof de cégep, qui m'a envoyé un texte décrivant une journée de sa vie professionnelle.
Une journée de Ju
(en hommage à Soljenitsyne)
J’enseigne dans un cégep… au cas où vous vous demanderiez pourquoi j’ai si peu de cours et que je suis toujours en réunion!!!…
Mercredi, 8h
J’enrage contre la circulation. Même si je fais mon travail d’informatrice, je n’aime pas les bouchons. Surtout quand ils font que je serai tout juste à temps pour la réunion…
Mercredi, 8h30
Réunion d’un comité. Bilan d’une activité parascolaire. On est 8 dans ce comité. Certains ont travaillé plus que d’autres, comme d’habitude. Mais comme l’activité en était à sa 20e édition et que les vieux-de-la-vieille (dont moi) sont là depuis 14 ans, on ne s’inquiète plus tellement du déroulement de la chose. On se dit, toutefois, qu’après 20 ans, on pourrait repenser certaines façons de faire. On ne remet pas le fonctionnement en question, mais il est sain de vouloir modifier des choses. J’adore ce comité-là, même si F et GF se trainent la patte un peu. Le plusse beau de cette activité-là, c’est de la vivre avec 100 jeunes qui ont choisi de la vivre… C’est pour les jeunes qu’on est là. Qu’on soit prof ou n’importe quoi d’autre, dans cette bâtisse. On a tendance à l’oublier, parfois.
Comme on est sympathiques et qu’on s’aime, on a apporté de quoi déjeuner. G. a apporté une salade de fruits et, fidèle à lui-même, S. a apporté des beignes. Dans mon cas, hier soir, après mon cours à l’université, vers 22h, j’ai fait un détour chez Fairmount pour aller chercher des bagels tout chauds… Surprise! M. a apporté du mousseux. Ça fesse, le mousseux, à 9h…
Et fidèles à leurs habitudes, F. et GF n’ont rien apporté. On se demande ce qu’ils font dans ce comité, à venir chauffer une chaise… Au moins, ils ne nuisent pas.
Mercredi, 10h30
Fin de la réunion. Je remonte à mon bureau. J’ai à peine le temps d’envoyer des courriels, de répondre à ceux que j’ai reçus, de retourner mes appels, de répondre à mes collègues de bureau (nous partageons le même espace, à trois collègues), d’encourager la Petite du bureau dont c’est la première année dans cette jungle, de rappeler à mon coordonnateur de département qu’on a une autre réunion demain matin (mais que je serai absente parce que j’ai une autre réunion à l’extérieur… Misère…), de m’assurer que les documents que j’ai envoyés à la secrétaire de la direction des études sont arrivés et de passer aux services financiers pour aller chercher 14,50$ que le cégep me devait… qu’arrive la réunion de département, prévue à 11h15. Ouf! J’ai quand même réussi à en faire pas mal, en 45 minutes!!!
Mercredi 11h15
Autre réunion. Ça me tue. Cinq heures de réunion dans une journée, c’est invivable. Comment est-ce que le reste de ma job avance, dans ce temps-là??? Bon, c’était prévu pour 11h15… mais ça commence à 11h25, le temps que l’ensemble des collègues aient la décence de se pointer. Ça aussi, ça me tue. On pourrait pas commencer à l’heure? Est-ce que vous commencez vos cours 10 minutes en retard, vous? Est-ce que vous arrivez dans vos cours 10 minutes après son début présumé?
Le pire, dans les réunions, c’est quand le monde se répète. « Je ne répèterai pas ce qui a été dit, mais… » Et vlan, on répète. Au moins, n’ayez pas la décence de faire une mise en garde bidon.
On a eu la chance (je ne suis pas ironique, c’était vraiment une chance) d’avoir la visite de l’adjointe ce midi. Au moins, quand elle est là, ça avance. Elle a une formation d’ingénieure, l’adjointe. Alors, l’épanchement et les crises de diva, elle n’en a rien à foutre. Faut que ça avance. Et dieu merci, ça avance. Le malheur, c’est qu’elle n’est restée que 45 minutes… sur 2h30 de réunion…
Des réunions d’épanchements… Aucune proposition proposée, aucune proposition votée, donc aucune proposition adoptée. Un sujet chaud : les derniers devis du MELS qui nous imposent d’évaluer la compétence à réviser des élèves. *Soupir*. On va leur donner des points pour avoir fait une flèche entre le sujet et le verbe? Discussions interminables à prévoir. Encore.
Mercredi 13h45
Fin de la réunion. Je n’en peux plus. Je n’ai pas diné et j’ai un cours dans 15 minutes… Mon bagel du matin est assez loin merci. J’ai à peine le temps de ramasser mes affaires et de monter en courant dans mon local. C’est une chance : mes étudiants sont en examen. Officiellement, le cours est de 14h à 16h, mais comme je dois leur donner 2h10 pour faire l’examen, on commence un peu avant (rassurez-vous : il n’y a pas de cours dans mon local tout juste avant). Donc, j’installe ma faune, il est 13h50. Je passe les questions : ils ont 2h10 pour écrire 1200 mots sur l’importance des personnages dans les quatre derniers romans qu’ils ont lus (Thérèse Raquin, La Peste, Le Liseur, Le Cœur découvert). Ils n’ont droit à aucune aide : ni dictionnaire, ni grammaire, ni ouvrage de conjugaison… ni leurs œuvres. Ne vous en faites pas, ils sont capables. Ce sont des finissants. Ça fait deux ans qu’on travaille pour qu’ils y arrivent.
Comme ils sont « grands », je me permets une escapade hors classe pendant qu’ils rédigent : je suis allée me chercher un sandwich à la cafétéria que je suis revenue leur manger dans la face… En fait, ils ne se sont même pas aperçu de ma disparition temporaire ni de mon diner. Qu’on s’entende : je peux faire ça dans cette classe-là. Pas dans les autres…
Je profite de (presque) deux heures de surveillance pour… travailler : j’ai écrit, hier soir, des lettres de recommandations à trois de mes Petits qui demandent des bourses pour étudier à l’université l’an prochain. Je révise mes lettres et comme j’y ai apporté des changements, je vais devoir faire les modifs à mon bureau, tout à l’heure, avant de les imprimer. J’ai quand même apporté les enveloppes ici, je prends un peu d’avance. J’ai passé l’heure suivante à relire des parties du roman qu’on étudiera en classe dès la semaine prochaine…
Mercredi, 16h
Fin de l’examen de production écrite. Je ramasse les copies pendant que mon collègue – et ses étudiants – trépignent dans le corridor. Dieu qu’on a pas le temps de jaser à la fin d’un cours. Allez, hop! Tout le monde dehors… Heureusement, C. est d’une extrême gentillesse. Je l’aime beaucoup comme collègue. Il est dans sa deuxième année, une carrière venue sur le tard, il entame sa quarantaine. Mais ce n’est pas parce qu’on a 40 ans qu’on n’a pas de questions quand on commence à enseigner…
J’ai (presque) hâte de lire ce qu’ils ont écrit. Comme ils achèvent leurs études et que je leur ai enseigné à leur première session, j’aime beaucoup voir comment ils ont progressé en 18 mois. C’est fascinant. C’est là que je me dis que je dois servir à quelque chose…
Mercredi, 16h10
De retour dans mon bureau. J’ai 20 minutes devant moi. Je retourne encore des courriels… Qui a dit que ça allait faciliter notre vie, les courriels? C’est fou le temps que je passe dans une journée à envoyer et à répondre à ça…
Je réussis à partir à 16h30, un miracle.
Mercredi, 17h
J’arrive à l’université. Ce soir, c’est mon soir de plaisir. Je me suis inscrite à des cours d’espagnol. Pourquoi? Pour arrêter de penser. Un peu raté, vous me direz. J’aurais dû me mettre au tir à l’arc ou à la danse en ligne, si j’avais vraiment envie de ne pas penser. Mais là, je regarde mon prof aller… et je me dis que c’est un bon prof. J’admire ses qualités humaines, son sens de l’humour, la façon dont il écrit au tableau, les exercices qu’il donne et sa façon de répondre à nos questions. Ses qualités pédagogiques, quoi. Ben oui, que voulez-vous, un prof, quand c’est assis dans une classe, ça regarde l’autre aller… et ça prend des notes! Même après 21 ans dans la profession…
Mercredi, 22h
Je rentre chez moi. L’espagnol m’a fait du bien. Comme chaque semaine, d’ailleurs. Reste que j’ouvre quand même l’ordinateur. J’ai du matériel à préparer pour ma réunion de demain. J’ai passé une bonne heure devant l’ordi, à rapailler ce dont j’avais besoin, l’ordre du jour de la réunion, des notes sur les gens que j’allais y rencontrer (je devais en aborder quelques-uns pour une journée pédagogique que j’organise, en juin, au cégep).
Mercredi, 23h50
Je me fous à l’horizontale. Une autre journée remplie. Comme d’habitude. Il y a quelques années, à la demande de mon directeur des études, j’avais comptabilisé le plus sérieusement du monde toutes les activités que je faisais à tous les jours, pendant un an : préparation de cours, prestation de cours, correction, disponibilité aux étudiants, réunions de toutes sortes, coordination du programme dont j’ai la responsabilité et tutti quanti. Conclusion? Je suis payée pour 32h et demi par semaine… et j’en travaille en moyenne 43. Il y a effectivement des semaines de 32,5 heures, mais il y en a aussi d’autres de 70… (en période de correction notamment). Mais jamais, au grand jamais, je ne remettrais en question mon choix professionnel. Parce qu’il y a les Petits, en tout premier lieu (même s’ils sont grands, maintenant…). Parce qu’il y a la création. Parce qu’il y a une certaine liberté (j’ai enseigné au secondaire, je peux comparer…). Parce qu’il y a les collègues (la plupart ont ben de l’allure).
Mercredi… oups! Jeudi, 0h15
Je regarde distraitement la télé, installée dans ma chambre pour mieux m’abêtir au moment de me coucher… Je regarde TVE, le poste espagnol (oui, je paye pour ça : ça m’aide à pratiquer). Heureusement, ce soir, le beau Vicente Valles est encore là. Ça va m’aider à faire de beaux rêves. En attendant le cadran qui, horreur, va me réveiller à 6h demain matin. Pour une autre journée semblable à celle que je viens de vivre. Je ne me plains pas : j’assume les choix que j’ai faits.
Une journée de Ju
(en hommage à Soljenitsyne)
J’enseigne dans un cégep… au cas où vous vous demanderiez pourquoi j’ai si peu de cours et que je suis toujours en réunion!!!…
Mercredi, 8h
J’enrage contre la circulation. Même si je fais mon travail d’informatrice, je n’aime pas les bouchons. Surtout quand ils font que je serai tout juste à temps pour la réunion…
Mercredi, 8h30
Réunion d’un comité. Bilan d’une activité parascolaire. On est 8 dans ce comité. Certains ont travaillé plus que d’autres, comme d’habitude. Mais comme l’activité en était à sa 20e édition et que les vieux-de-la-vieille (dont moi) sont là depuis 14 ans, on ne s’inquiète plus tellement du déroulement de la chose. On se dit, toutefois, qu’après 20 ans, on pourrait repenser certaines façons de faire. On ne remet pas le fonctionnement en question, mais il est sain de vouloir modifier des choses. J’adore ce comité-là, même si F et GF se trainent la patte un peu. Le plusse beau de cette activité-là, c’est de la vivre avec 100 jeunes qui ont choisi de la vivre… C’est pour les jeunes qu’on est là. Qu’on soit prof ou n’importe quoi d’autre, dans cette bâtisse. On a tendance à l’oublier, parfois.
Comme on est sympathiques et qu’on s’aime, on a apporté de quoi déjeuner. G. a apporté une salade de fruits et, fidèle à lui-même, S. a apporté des beignes. Dans mon cas, hier soir, après mon cours à l’université, vers 22h, j’ai fait un détour chez Fairmount pour aller chercher des bagels tout chauds… Surprise! M. a apporté du mousseux. Ça fesse, le mousseux, à 9h…
Et fidèles à leurs habitudes, F. et GF n’ont rien apporté. On se demande ce qu’ils font dans ce comité, à venir chauffer une chaise… Au moins, ils ne nuisent pas.
Mercredi, 10h30
Fin de la réunion. Je remonte à mon bureau. J’ai à peine le temps d’envoyer des courriels, de répondre à ceux que j’ai reçus, de retourner mes appels, de répondre à mes collègues de bureau (nous partageons le même espace, à trois collègues), d’encourager la Petite du bureau dont c’est la première année dans cette jungle, de rappeler à mon coordonnateur de département qu’on a une autre réunion demain matin (mais que je serai absente parce que j’ai une autre réunion à l’extérieur… Misère…), de m’assurer que les documents que j’ai envoyés à la secrétaire de la direction des études sont arrivés et de passer aux services financiers pour aller chercher 14,50$ que le cégep me devait… qu’arrive la réunion de département, prévue à 11h15. Ouf! J’ai quand même réussi à en faire pas mal, en 45 minutes!!!
Mercredi 11h15
Autre réunion. Ça me tue. Cinq heures de réunion dans une journée, c’est invivable. Comment est-ce que le reste de ma job avance, dans ce temps-là??? Bon, c’était prévu pour 11h15… mais ça commence à 11h25, le temps que l’ensemble des collègues aient la décence de se pointer. Ça aussi, ça me tue. On pourrait pas commencer à l’heure? Est-ce que vous commencez vos cours 10 minutes en retard, vous? Est-ce que vous arrivez dans vos cours 10 minutes après son début présumé?
Le pire, dans les réunions, c’est quand le monde se répète. « Je ne répèterai pas ce qui a été dit, mais… » Et vlan, on répète. Au moins, n’ayez pas la décence de faire une mise en garde bidon.
On a eu la chance (je ne suis pas ironique, c’était vraiment une chance) d’avoir la visite de l’adjointe ce midi. Au moins, quand elle est là, ça avance. Elle a une formation d’ingénieure, l’adjointe. Alors, l’épanchement et les crises de diva, elle n’en a rien à foutre. Faut que ça avance. Et dieu merci, ça avance. Le malheur, c’est qu’elle n’est restée que 45 minutes… sur 2h30 de réunion…
Des réunions d’épanchements… Aucune proposition proposée, aucune proposition votée, donc aucune proposition adoptée. Un sujet chaud : les derniers devis du MELS qui nous imposent d’évaluer la compétence à réviser des élèves. *Soupir*. On va leur donner des points pour avoir fait une flèche entre le sujet et le verbe? Discussions interminables à prévoir. Encore.
Mercredi 13h45
Fin de la réunion. Je n’en peux plus. Je n’ai pas diné et j’ai un cours dans 15 minutes… Mon bagel du matin est assez loin merci. J’ai à peine le temps de ramasser mes affaires et de monter en courant dans mon local. C’est une chance : mes étudiants sont en examen. Officiellement, le cours est de 14h à 16h, mais comme je dois leur donner 2h10 pour faire l’examen, on commence un peu avant (rassurez-vous : il n’y a pas de cours dans mon local tout juste avant). Donc, j’installe ma faune, il est 13h50. Je passe les questions : ils ont 2h10 pour écrire 1200 mots sur l’importance des personnages dans les quatre derniers romans qu’ils ont lus (Thérèse Raquin, La Peste, Le Liseur, Le Cœur découvert). Ils n’ont droit à aucune aide : ni dictionnaire, ni grammaire, ni ouvrage de conjugaison… ni leurs œuvres. Ne vous en faites pas, ils sont capables. Ce sont des finissants. Ça fait deux ans qu’on travaille pour qu’ils y arrivent.
Comme ils sont « grands », je me permets une escapade hors classe pendant qu’ils rédigent : je suis allée me chercher un sandwich à la cafétéria que je suis revenue leur manger dans la face… En fait, ils ne se sont même pas aperçu de ma disparition temporaire ni de mon diner. Qu’on s’entende : je peux faire ça dans cette classe-là. Pas dans les autres…
Je profite de (presque) deux heures de surveillance pour… travailler : j’ai écrit, hier soir, des lettres de recommandations à trois de mes Petits qui demandent des bourses pour étudier à l’université l’an prochain. Je révise mes lettres et comme j’y ai apporté des changements, je vais devoir faire les modifs à mon bureau, tout à l’heure, avant de les imprimer. J’ai quand même apporté les enveloppes ici, je prends un peu d’avance. J’ai passé l’heure suivante à relire des parties du roman qu’on étudiera en classe dès la semaine prochaine…
Mercredi, 16h
Fin de l’examen de production écrite. Je ramasse les copies pendant que mon collègue – et ses étudiants – trépignent dans le corridor. Dieu qu’on a pas le temps de jaser à la fin d’un cours. Allez, hop! Tout le monde dehors… Heureusement, C. est d’une extrême gentillesse. Je l’aime beaucoup comme collègue. Il est dans sa deuxième année, une carrière venue sur le tard, il entame sa quarantaine. Mais ce n’est pas parce qu’on a 40 ans qu’on n’a pas de questions quand on commence à enseigner…
J’ai (presque) hâte de lire ce qu’ils ont écrit. Comme ils achèvent leurs études et que je leur ai enseigné à leur première session, j’aime beaucoup voir comment ils ont progressé en 18 mois. C’est fascinant. C’est là que je me dis que je dois servir à quelque chose…
Mercredi, 16h10
De retour dans mon bureau. J’ai 20 minutes devant moi. Je retourne encore des courriels… Qui a dit que ça allait faciliter notre vie, les courriels? C’est fou le temps que je passe dans une journée à envoyer et à répondre à ça…
Je réussis à partir à 16h30, un miracle.
Mercredi, 17h
J’arrive à l’université. Ce soir, c’est mon soir de plaisir. Je me suis inscrite à des cours d’espagnol. Pourquoi? Pour arrêter de penser. Un peu raté, vous me direz. J’aurais dû me mettre au tir à l’arc ou à la danse en ligne, si j’avais vraiment envie de ne pas penser. Mais là, je regarde mon prof aller… et je me dis que c’est un bon prof. J’admire ses qualités humaines, son sens de l’humour, la façon dont il écrit au tableau, les exercices qu’il donne et sa façon de répondre à nos questions. Ses qualités pédagogiques, quoi. Ben oui, que voulez-vous, un prof, quand c’est assis dans une classe, ça regarde l’autre aller… et ça prend des notes! Même après 21 ans dans la profession…
Mercredi, 22h
Je rentre chez moi. L’espagnol m’a fait du bien. Comme chaque semaine, d’ailleurs. Reste que j’ouvre quand même l’ordinateur. J’ai du matériel à préparer pour ma réunion de demain. J’ai passé une bonne heure devant l’ordi, à rapailler ce dont j’avais besoin, l’ordre du jour de la réunion, des notes sur les gens que j’allais y rencontrer (je devais en aborder quelques-uns pour une journée pédagogique que j’organise, en juin, au cégep).
Mercredi, 23h50
Je me fous à l’horizontale. Une autre journée remplie. Comme d’habitude. Il y a quelques années, à la demande de mon directeur des études, j’avais comptabilisé le plus sérieusement du monde toutes les activités que je faisais à tous les jours, pendant un an : préparation de cours, prestation de cours, correction, disponibilité aux étudiants, réunions de toutes sortes, coordination du programme dont j’ai la responsabilité et tutti quanti. Conclusion? Je suis payée pour 32h et demi par semaine… et j’en travaille en moyenne 43. Il y a effectivement des semaines de 32,5 heures, mais il y en a aussi d’autres de 70… (en période de correction notamment). Mais jamais, au grand jamais, je ne remettrais en question mon choix professionnel. Parce qu’il y a les Petits, en tout premier lieu (même s’ils sont grands, maintenant…). Parce qu’il y a la création. Parce qu’il y a une certaine liberté (j’ai enseigné au secondaire, je peux comparer…). Parce qu’il y a les collègues (la plupart ont ben de l’allure).
Mercredi… oups! Jeudi, 0h15
Je regarde distraitement la télé, installée dans ma chambre pour mieux m’abêtir au moment de me coucher… Je regarde TVE, le poste espagnol (oui, je paye pour ça : ça m’aide à pratiquer). Heureusement, ce soir, le beau Vicente Valles est encore là. Ça va m’aider à faire de beaux rêves. En attendant le cadran qui, horreur, va me réveiller à 6h demain matin. Pour une autre journée semblable à celle que je viens de vivre. Je ne me plains pas : j’assume les choix que j’ai faits.
29 mars 2010
Vandalisme dans les écoles: une nouvelle mode?
Ce n'est pas la première fois que des jeunes s'en prennent à des institutions scolaires. Il suffit de penser à ces deux adolescents qui avaient mis le feu à l'école secondaire Pierre-de-Lestage, à Berthierville, en 2001.
Aujourd'hui, on apprend (ici et ici) que trois jeunes de 14, 15 et 16 ans ont vandalisé l'école primaire Jules-Verne située à Montréal-Nord. On nage dans le mal le plus incompréhensible quand on défèque dans des classes, qu'on égorge un lapin et qu'on brise du matériel scolaire: «La direction de l'école a indiqué que deux laboratoires informatiques avaient été détruits, de même que deux écrans tactiles d'une valeur de 5000 $ chacun. Les vandales ont poussé leurs gestes destructeurs jusqu'à la bibliothèque...»
Disons ce qui n'est pas une surprise pour ceux qui travaillent dans une école: généralement, celles-ci ne sont pas surveillées le soir et les fins de semaine, faute de budget.
Malgré tout, pourquoi un tel comportement? Est-ce une haine féroce envers l'école? Est-ce parce qu'on manque de rester envers cette institution publique? Et ou sont les parents de ces jeunes?
Quoi qu'il en soit, j'aimerais bien cette fois-ci que ces jeunes et leurs parents soient tenus responsables des dommages qui ont été causés. Pas de négociations à rabais comme il est survenu dans le cas de Berthierville, sinon c'est carrément un encouragement ouvert au vandalisme. Il existe des moyens d'effectuer des travaux communautaires, par exemple.
Encore plus, je mettrai ces trois vandales devant les élèves de l'école Jules-Verne et je leur demanderais d'expliquer à des jeunes de 6 à 11 ans pourquoi ils ont saccagé leur école et égorgé un lapin dans une classe. Pas uniquement des trucs en cour ou du blablabla d'avocats. Une démarche devant la communauté scolaire qu'ils ont ébranlée.
Aujourd'hui, on apprend (ici et ici) que trois jeunes de 14, 15 et 16 ans ont vandalisé l'école primaire Jules-Verne située à Montréal-Nord. On nage dans le mal le plus incompréhensible quand on défèque dans des classes, qu'on égorge un lapin et qu'on brise du matériel scolaire: «La direction de l'école a indiqué que deux laboratoires informatiques avaient été détruits, de même que deux écrans tactiles d'une valeur de 5000 $ chacun. Les vandales ont poussé leurs gestes destructeurs jusqu'à la bibliothèque...»
Disons ce qui n'est pas une surprise pour ceux qui travaillent dans une école: généralement, celles-ci ne sont pas surveillées le soir et les fins de semaine, faute de budget.
Malgré tout, pourquoi un tel comportement? Est-ce une haine féroce envers l'école? Est-ce parce qu'on manque de rester envers cette institution publique? Et ou sont les parents de ces jeunes?
Quoi qu'il en soit, j'aimerais bien cette fois-ci que ces jeunes et leurs parents soient tenus responsables des dommages qui ont été causés. Pas de négociations à rabais comme il est survenu dans le cas de Berthierville, sinon c'est carrément un encouragement ouvert au vandalisme. Il existe des moyens d'effectuer des travaux communautaires, par exemple.
Encore plus, je mettrai ces trois vandales devant les élèves de l'école Jules-Verne et je leur demanderais d'expliquer à des jeunes de 6 à 11 ans pourquoi ils ont saccagé leur école et égorgé un lapin dans une classe. Pas uniquement des trucs en cour ou du blablabla d'avocats. Une démarche devant la communauté scolaire qu'ils ont ébranlée.
28 mars 2010
Une journée dans la vie du prof Masqué
Pour des raisons d'anonymat, les heures et la journée de ce récit sont fictives. Mais le temps travaillé, lui, est réel.
La veille 21h00 à 22h00
Trois petits examens de grammaire au programme demain. Il faut les créer, ces foutus tests! Pas question d'utiliser le matériel fourni par les maisons d'édition. Pas adapté, souvent mal foutu ou trop simple. Assis devant mon écran, je me livre à cette tâche avec Deep Purple dans les oreilles et un petit sourire au visage: «Ils vont souffert...»
8h15 à 9h10
Donc, le mardi commence à mon école avec une présence obligatoire de tous les enseignants. Tous les mardis donc, nous sommes convoqués par la direction à des réunions parfois productives parfois d'une pertinence questionnable. Mettez trente enseignants dans une même classe et vous êtes certain d'obtenir un groupe souvent indiscipliné, surtout s'ils ont l'impression de perdre leur temps. Enfin, ce serait un bon sujet de billet un jour: l'indiscipline des profs....
9h10 à 9h15
Mes collègues courent à leur local de classe en maugréant qu'ils arriveront en retard à cause de la &6%*$! de réunion. Pour ma part, je vais au local des enseignants me connecter sur Internet et imprimer les trois examens différents que j'ai préparés la veille.
Je refuse de les imprimer chez moi parce que, sinon, je devrai payer de ma poche des cartouches d'encre et du papier que l'école refusera de me rembourser. En fait, sachez-le, l'école me paie dix dollars pour tout le matériel que j'utilise dans une année. Dix dollars. Avec le temps, j'ai pris l'habitude de m'envoyer les documents dont j'ai besoin en fichiers attachés par courriel, mais aussi de les sauvegarder sur une clé USB parce que le réseau informatique de ma CS a la vilaine habitude de planter au mauvais moment.
9h15 à 9h30
Par la suite, je me rends au local de photocopies ou j'imprime en 33 copies chacun les examens maudits. Chouette! Pas d'attente! Aucun des monstres Xérox n'est mort ou en phase terminale.
9h30 à 10h20
Officiellement, je n'ai rien de prévu à mon horaire. C'est le mauvais côté des réunions obligatoires du mardi matin: on doit rentrer au boulot même si ensuite on n'est pas en présence d'élèves.
Dans mon cas, le temps qui suit est souvent une perte de temps sèche. Impossible d'aller dans ma classe qui est occupé par un collègue qui enseigne. Et ne parlons pas du local ou est situé mon bureau: on y retrouve entassés environ 25 bureaux de profs et l'endroit n'est pas des plus tranquilles avec le téléphone qui sonne, les profs qui jasent... Je ne peux me résoudre à m'isoler, un I-Pod vissé aux oreilles. Trop asocial.
Je profite donc de ce temps pour faire mon «social»: jaser avec la bibliothécaire à propos d'un concours relié à la lecture, discuter sur le pouce avec un adjoint disponible à propos d'un cas d'élève. On lui colle une feuille de route ou pas? (Une feuille de route consiste en un document que l'élève doit faire signer par ses profs après chaque période à son horaire pour attester de son bon comportement, par exemple.). Les rencontres impromptues avec la direction, c'est encore les meilleures! Le «oui» vient plus vite...
10h20 à 10h30
Je retourne au local des enseignants ou m'attendent mes copies d'examens froides. Un petit coup d'oeil à mes courriels au cas.
10h30 à 10h45
Je suis à la porte de mon local d'enseignement. La cloche sonne: le groupe de ma collègue quitte les lieux et j'entre.
Deux minutes suffisent pour que, déjà, des élèves viennent poser leur cahier et leur portefolio avant d'aller à leur casier changer leur matériel d'anglais (cours ou ils étaient) pour celui de français.
J'accueille les élèves, discute avec eux et calme les plus agités qui ont encore envie de jouer à la tag malade comme s'ils étaient au primaire. Habituellement, un regard ou un mot (copie) suffit.
10h45 à 12h00
Prise des présences.
Je recueille, pour chaque élève, une lettre signée par leurs parents l'autorisant à participer à une sortie culturelle et un petit chèque.
J'adore ce rôle de shylock ou je me prends parfois pour un des frères Dubois... Non, en fait, il faut être extrêmement prudent quand on fait cette opération parce qu'il existe des familles ou la somme exigée peut poser problème tandis que, pour d'autres, on nage dans le luxe. D'un coup d'oeil discret, je prends rendez-vous après le cours avec un élève dont le chèque est manquant.
Première partie du cours, on passe à l'examen proprement dit. Tout d'abord, je pose des questions oralement. Des mots de vocabulaire, le plan du prochain texte à écrire, des questions piégées... Quinze minutes et mes premiers de rangée m'apportent le tout. Je ne recueille jamais directement les documents et les examens. Trop long. Et les temps morts sont source de délinquance...
Ensuite, deuxième partie écrite de l'examen. Durée: trente minutes. Des questions de grammaire, de ponctuation et même de syntaxe! Pendant ce temps, je corrige les copies recueillies. Vingt-quatre éléments de réponse par copie, donc 726 réponses en trente minutes.
Deuxième partie du cours: on corrige l'examen en classe. Chaque élève passe sa copie à un voisin et on sort son crayon rouge! Il arrive souvent que je permette aux élèves de corriger leur propre copie. Mais ils sont avertis que je prendrai dix copies au hasard pour des fins de vérification et que les tricheurs y goûteront. De façon surprenante, les tricheurs sont rares (ou je suis idiot!) et je crois que les élèves apprennent davantage en corrigeant leur propre copie.
Une fois la correction terminée, chaque élève peut immédiatement voir son résultat. S'il le conteste à cause d'une erreur, il l'indique sur sa copie.
Il reste 15 minutes à la période. Les gamins ont bien travaillé et les résultats sont généralement le reflet du travail de chacun. Comme je suis un peu méchant, j'annonce que je remettrai les copies vérifiées au prochain cours et que celles-ci devront être signées par les parents.
Dans les yeux de mes deux ou trois trainards, je vois déjà le reflet d'une certaine appréhension. «T'avais seulement à étudier ou venir en récupération, mon homme!», que je me dis. Et puis, la signature des parents, c'est comme une assurance-vie que je contracte: ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient que leur enfant est au mode «pogne-cul».
Le reste de la période est consacré au reel de l'agenda: j'annonce en quoi consisteront les prochains cours de la semaine et les élèves prennent le tout en note dans leur agenda de premier ministre.
La cloche sonne. Les élèves quittent. Seul reste celui dont le chèque est manquant.
12h00 à 12h05
Je discute avec ce gamin. Comme je le pensais, le mois est difficile. Pas facile à dire à un prof que son père a perdu sa job. Je lui explique que, pour le chèque, on trouvera bien une solution et lui montre mon empathie pour sa situation familiale. Qu'est-ce que je peux faire d'autre?
À peine quelques minutes plus tard, mes dineurs en récupération arrivent. Ma classe est généralement ouverte le midi. J'y accueille les élèves qui ne veulent pas diner à la cafétéria trop bruyante, mais aussi ceux qui ont besoin d'aide ou qui veulent lire dans leur coin en puisant dans ma bibliothèque de classe.
Vers 13h00, des élèves viennent me voir à propos d'une amie qu'ils ont soupçonné de souffrir de désordre alimentaire. Comme je n'ai pas le droit d'être informé de sa situation actuelle parce que je ne suis pas un professionnel, mais seulement celui qui a rapporté le cas et recueille les confidences de son entourage, je me sens un peu démuni devant leur désarroi. Je prends le temps de les féliciter à nouveau de leur démarche et les rassure en leur disant qu'ils ont fait ce qu'il fallait, que le reste ne leur appartient plus, que je suis limité par le secret professionnel. Sauf qu'ils ont 12 ans et ce n'est un discours facile à comprendre. Qu'est-ce que je peux faire? La seule autre idée qui me vient en tête est de les envoyer voir la professionnelle pour qu'elle se débrouille avec cette patate chaude, ce que je ferai ultimement plus tard dans la semaine.
Ah oui! J'ai diné. Un progrès sur les dernières années ou je pratiquais le triple saut: sauter le déjeuner, sauter le diner, sauter le souper...
13h00 à 13h05
Je chasse les dineurs de ma classe parce que la prochaine période va bientôt commencer et j'en profite pour aller au petit coin. Nous, les profs, on se soulage à heures fixes. Pas question de quitter la classe parce que notre vessie réclame grâce...
13h05 à 16h00
Et le même cirque recommence de 13h15 jusqu'à 14h30 et de 14h45 jusqu'à 16h00. En fait, seuls les examens sont différents parce que je prépare toujours des versions différentes afin d'éviter que les réponses circulent entre mes groupes.
16h00 à 16h30
Les élèves du dernier groupe quittent ma classe. Je fais le tour de celle-ci, ferme une fenêtre laissée ouverte et prend une grande respiration.
Comme aujourd'hui, je suis plutôt discipliné, je rentre les résultats de mes élèves dans mon cahier de notes. Puis, je vérifie que les autorisations pour la sortie culturelle et les petits chèques sont bien complétés. Parce qu'on a beau indiquer comment les remplir, il y a toujours quelques parents qui se trompent de mois, d'année, de montant...
16h30
La journée est finie. Je peux rentrer chez moi, penser à ma journée de demain, penser aux activités que je prévois pour la semaine prochaine, penser à comment aider mes élèves poqués, penser à noter ces bonnes idées pédagogiques qui me viendront en tête parfois sans que je sache pourquoi... Et puis, il y a ce roman que je lis en me demandant si je ne vais pas le faire découvrir à mes élèves l'année prochaine.
La veille 21h00 à 22h00
Trois petits examens de grammaire au programme demain. Il faut les créer, ces foutus tests! Pas question d'utiliser le matériel fourni par les maisons d'édition. Pas adapté, souvent mal foutu ou trop simple. Assis devant mon écran, je me livre à cette tâche avec Deep Purple dans les oreilles et un petit sourire au visage: «Ils vont souffert...»
8h15 à 9h10
Donc, le mardi commence à mon école avec une présence obligatoire de tous les enseignants. Tous les mardis donc, nous sommes convoqués par la direction à des réunions parfois productives parfois d'une pertinence questionnable. Mettez trente enseignants dans une même classe et vous êtes certain d'obtenir un groupe souvent indiscipliné, surtout s'ils ont l'impression de perdre leur temps. Enfin, ce serait un bon sujet de billet un jour: l'indiscipline des profs....
9h10 à 9h15
Mes collègues courent à leur local de classe en maugréant qu'ils arriveront en retard à cause de la &6%*$! de réunion. Pour ma part, je vais au local des enseignants me connecter sur Internet et imprimer les trois examens différents que j'ai préparés la veille.
Je refuse de les imprimer chez moi parce que, sinon, je devrai payer de ma poche des cartouches d'encre et du papier que l'école refusera de me rembourser. En fait, sachez-le, l'école me paie dix dollars pour tout le matériel que j'utilise dans une année. Dix dollars. Avec le temps, j'ai pris l'habitude de m'envoyer les documents dont j'ai besoin en fichiers attachés par courriel, mais aussi de les sauvegarder sur une clé USB parce que le réseau informatique de ma CS a la vilaine habitude de planter au mauvais moment.
9h15 à 9h30
Par la suite, je me rends au local de photocopies ou j'imprime en 33 copies chacun les examens maudits. Chouette! Pas d'attente! Aucun des monstres Xérox n'est mort ou en phase terminale.
9h30 à 10h20
Officiellement, je n'ai rien de prévu à mon horaire. C'est le mauvais côté des réunions obligatoires du mardi matin: on doit rentrer au boulot même si ensuite on n'est pas en présence d'élèves.
Dans mon cas, le temps qui suit est souvent une perte de temps sèche. Impossible d'aller dans ma classe qui est occupé par un collègue qui enseigne. Et ne parlons pas du local ou est situé mon bureau: on y retrouve entassés environ 25 bureaux de profs et l'endroit n'est pas des plus tranquilles avec le téléphone qui sonne, les profs qui jasent... Je ne peux me résoudre à m'isoler, un I-Pod vissé aux oreilles. Trop asocial.
Je profite donc de ce temps pour faire mon «social»: jaser avec la bibliothécaire à propos d'un concours relié à la lecture, discuter sur le pouce avec un adjoint disponible à propos d'un cas d'élève. On lui colle une feuille de route ou pas? (Une feuille de route consiste en un document que l'élève doit faire signer par ses profs après chaque période à son horaire pour attester de son bon comportement, par exemple.). Les rencontres impromptues avec la direction, c'est encore les meilleures! Le «oui» vient plus vite...
10h20 à 10h30
Je retourne au local des enseignants ou m'attendent mes copies d'examens froides. Un petit coup d'oeil à mes courriels au cas.
10h30 à 10h45
Je suis à la porte de mon local d'enseignement. La cloche sonne: le groupe de ma collègue quitte les lieux et j'entre.
Deux minutes suffisent pour que, déjà, des élèves viennent poser leur cahier et leur portefolio avant d'aller à leur casier changer leur matériel d'anglais (cours ou ils étaient) pour celui de français.
J'accueille les élèves, discute avec eux et calme les plus agités qui ont encore envie de jouer à la tag malade comme s'ils étaient au primaire. Habituellement, un regard ou un mot (copie) suffit.
10h45 à 12h00
Prise des présences.
Je recueille, pour chaque élève, une lettre signée par leurs parents l'autorisant à participer à une sortie culturelle et un petit chèque.
J'adore ce rôle de shylock ou je me prends parfois pour un des frères Dubois... Non, en fait, il faut être extrêmement prudent quand on fait cette opération parce qu'il existe des familles ou la somme exigée peut poser problème tandis que, pour d'autres, on nage dans le luxe. D'un coup d'oeil discret, je prends rendez-vous après le cours avec un élève dont le chèque est manquant.
Première partie du cours, on passe à l'examen proprement dit. Tout d'abord, je pose des questions oralement. Des mots de vocabulaire, le plan du prochain texte à écrire, des questions piégées... Quinze minutes et mes premiers de rangée m'apportent le tout. Je ne recueille jamais directement les documents et les examens. Trop long. Et les temps morts sont source de délinquance...
Ensuite, deuxième partie écrite de l'examen. Durée: trente minutes. Des questions de grammaire, de ponctuation et même de syntaxe! Pendant ce temps, je corrige les copies recueillies. Vingt-quatre éléments de réponse par copie, donc 726 réponses en trente minutes.
Deuxième partie du cours: on corrige l'examen en classe. Chaque élève passe sa copie à un voisin et on sort son crayon rouge! Il arrive souvent que je permette aux élèves de corriger leur propre copie. Mais ils sont avertis que je prendrai dix copies au hasard pour des fins de vérification et que les tricheurs y goûteront. De façon surprenante, les tricheurs sont rares (ou je suis idiot!) et je crois que les élèves apprennent davantage en corrigeant leur propre copie.
Une fois la correction terminée, chaque élève peut immédiatement voir son résultat. S'il le conteste à cause d'une erreur, il l'indique sur sa copie.
Il reste 15 minutes à la période. Les gamins ont bien travaillé et les résultats sont généralement le reflet du travail de chacun. Comme je suis un peu méchant, j'annonce que je remettrai les copies vérifiées au prochain cours et que celles-ci devront être signées par les parents.
Dans les yeux de mes deux ou trois trainards, je vois déjà le reflet d'une certaine appréhension. «T'avais seulement à étudier ou venir en récupération, mon homme!», que je me dis. Et puis, la signature des parents, c'est comme une assurance-vie que je contracte: ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient que leur enfant est au mode «pogne-cul».
Le reste de la période est consacré au reel de l'agenda: j'annonce en quoi consisteront les prochains cours de la semaine et les élèves prennent le tout en note dans leur agenda de premier ministre.
La cloche sonne. Les élèves quittent. Seul reste celui dont le chèque est manquant.
12h00 à 12h05
Je discute avec ce gamin. Comme je le pensais, le mois est difficile. Pas facile à dire à un prof que son père a perdu sa job. Je lui explique que, pour le chèque, on trouvera bien une solution et lui montre mon empathie pour sa situation familiale. Qu'est-ce que je peux faire d'autre?
À peine quelques minutes plus tard, mes dineurs en récupération arrivent. Ma classe est généralement ouverte le midi. J'y accueille les élèves qui ne veulent pas diner à la cafétéria trop bruyante, mais aussi ceux qui ont besoin d'aide ou qui veulent lire dans leur coin en puisant dans ma bibliothèque de classe.
Vers 13h00, des élèves viennent me voir à propos d'une amie qu'ils ont soupçonné de souffrir de désordre alimentaire. Comme je n'ai pas le droit d'être informé de sa situation actuelle parce que je ne suis pas un professionnel, mais seulement celui qui a rapporté le cas et recueille les confidences de son entourage, je me sens un peu démuni devant leur désarroi. Je prends le temps de les féliciter à nouveau de leur démarche et les rassure en leur disant qu'ils ont fait ce qu'il fallait, que le reste ne leur appartient plus, que je suis limité par le secret professionnel. Sauf qu'ils ont 12 ans et ce n'est un discours facile à comprendre. Qu'est-ce que je peux faire? La seule autre idée qui me vient en tête est de les envoyer voir la professionnelle pour qu'elle se débrouille avec cette patate chaude, ce que je ferai ultimement plus tard dans la semaine.
Ah oui! J'ai diné. Un progrès sur les dernières années ou je pratiquais le triple saut: sauter le déjeuner, sauter le diner, sauter le souper...
13h00 à 13h05
Je chasse les dineurs de ma classe parce que la prochaine période va bientôt commencer et j'en profite pour aller au petit coin. Nous, les profs, on se soulage à heures fixes. Pas question de quitter la classe parce que notre vessie réclame grâce...
13h05 à 16h00
Et le même cirque recommence de 13h15 jusqu'à 14h30 et de 14h45 jusqu'à 16h00. En fait, seuls les examens sont différents parce que je prépare toujours des versions différentes afin d'éviter que les réponses circulent entre mes groupes.
16h00 à 16h30
Les élèves du dernier groupe quittent ma classe. Je fais le tour de celle-ci, ferme une fenêtre laissée ouverte et prend une grande respiration.
Comme aujourd'hui, je suis plutôt discipliné, je rentre les résultats de mes élèves dans mon cahier de notes. Puis, je vérifie que les autorisations pour la sortie culturelle et les petits chèques sont bien complétés. Parce qu'on a beau indiquer comment les remplir, il y a toujours quelques parents qui se trompent de mois, d'année, de montant...
16h30
La journée est finie. Je peux rentrer chez moi, penser à ma journée de demain, penser aux activités que je prévois pour la semaine prochaine, penser à comment aider mes élèves poqués, penser à noter ces bonnes idées pédagogiques qui me viendront en tête parfois sans que je sache pourquoi... Et puis, il y a ce roman que je lis en me demandant si je ne vais pas le faire découvrir à mes élèves l'année prochaine.
Clotaire Racaille
27 mars 2010
Une plogue télé!
Vous aimez les nouvelles technologies? Jetez un coup d'oeil sur le Journal techno diffusé à V les samedis ou dimanches à 17h00. Vous pous pouvez également consulter l'émission en tout temps sur Internet!
Pourquoi cette plogue? Un ancien élève qui a réussi, Jean-Michel Vanasse, on en est fier! En plus, il s'agit d'un des rares passages du Web à un diffuseur généraliste.
Pourquoi cette plogue? Un ancien élève qui a réussi, Jean-Michel Vanasse, on en est fier! En plus, il s'agit d'un des rares passages du Web à un diffuseur généraliste.
25 mars 2010
Suis-je un professionnel?
La réponse est non. Simplement.
Je suis récemment intervenu dans le cas d'une jeune que des amies de sa classe soupçonnaient d'être atteinte d'un désordre alimentaire. Contact avec la technicienne en éducation spécialisée (TES), avec la direction de mon école. Puis, l'enfant est rencontrée par une travailleuse sociale.
Or, il y a quelques jours, les deux amies reviennent me voir, inquiètes, afin de savoir si leur amie va mieux parce qu'elles ont des doutes. Et il m'est impossible de leur répondre.
J'aurai beau interroger les intervenants que j'ai contactés, ils ne pourront pas m'en dire un mot. Le tout est confidentiel. Je suis celui qui observe, dépiste, alarme. Je suis celui qui a un contact plus fréquent avec les jeunes parce que je leur enseigne presque chaque jour.
Mais je ne peux rien savoir. On veut que je sois responsable de la réussite des jeunes qu'on me confie, sauf que je ne peux rien savoir d'eux. Un peu comme un cardiologue à qui on demande d'opérer un patient sans lui fournir le bilan médical de celui-ci.
C'est logique.
Dans un hôpital, un concierge ne peut lire le dossier des patients. Et je suis un concierge. Alors, pourquoi me dire qu'on attend de moi que je travaille à la réussite de mes élèves si on ne me donne pas toujours les moyens d'y parvenir.
Un élève est absent dans la classe d'un collègue parce qu'il a assisté aux funérailles d'un proche. On ne peut l'en informer. Il s'agit d'une raison personnelle. Comme il n'a pas fait un devoir, le prof lui colle une retenue. Pas le choix. C'est la règle et on ne lui dit rien quant à la motivation de l'absence. Voilà une belle façon d'aider un jeune dans sa réussite.
Un concierge, dis-je. Pas un membre de l'équipe. Un bête torcheux de pédagogie. Et tant pis si on veut qu'on soit des adultes signifiants.
Je suis récemment intervenu dans le cas d'une jeune que des amies de sa classe soupçonnaient d'être atteinte d'un désordre alimentaire. Contact avec la technicienne en éducation spécialisée (TES), avec la direction de mon école. Puis, l'enfant est rencontrée par une travailleuse sociale.
Or, il y a quelques jours, les deux amies reviennent me voir, inquiètes, afin de savoir si leur amie va mieux parce qu'elles ont des doutes. Et il m'est impossible de leur répondre.
J'aurai beau interroger les intervenants que j'ai contactés, ils ne pourront pas m'en dire un mot. Le tout est confidentiel. Je suis celui qui observe, dépiste, alarme. Je suis celui qui a un contact plus fréquent avec les jeunes parce que je leur enseigne presque chaque jour.
Mais je ne peux rien savoir. On veut que je sois responsable de la réussite des jeunes qu'on me confie, sauf que je ne peux rien savoir d'eux. Un peu comme un cardiologue à qui on demande d'opérer un patient sans lui fournir le bilan médical de celui-ci.
C'est logique.
Dans un hôpital, un concierge ne peut lire le dossier des patients. Et je suis un concierge. Alors, pourquoi me dire qu'on attend de moi que je travaille à la réussite de mes élèves si on ne me donne pas toujours les moyens d'y parvenir.
Un élève est absent dans la classe d'un collègue parce qu'il a assisté aux funérailles d'un proche. On ne peut l'en informer. Il s'agit d'une raison personnelle. Comme il n'a pas fait un devoir, le prof lui colle une retenue. Pas le choix. C'est la règle et on ne lui dit rien quant à la motivation de l'absence. Voilà une belle façon d'aider un jeune dans sa réussite.
Un concierge, dis-je. Pas un membre de l'équipe. Un bête torcheux de pédagogie. Et tant pis si on veut qu'on soit des adultes signifiants.
24 mars 2010
La chronique Jean-Luc Mongrain: Bolduc, ferme donc ta yeu...
On a appris hier que deux cadres de la santé ont suivi une formation sur le silence au coût de 1 440$ chacun. Il n'en fallait pas plus pour qu'une polémique démarre sur les formations offertes aux employés de l'État. Il y en aurait tant à écrire.
Notre bon ministre de la Santé, Yves Bolduc , a donc décidé de faire enquête. Sauf qu'il n'a pu s'empêcher, sur un ton sarcastique, d'indiquer aux journalistes qu'il leur recommandait de suivre cette thérapie du silence.
Hey, le ti-clin! S'il n'y avait de journalistes, on ne saurait pas comment l'État dépense à tort et à travers notre argent. Au lieu de faire la morale aux autres, ferme ton clapet et fais donc ta job. Et si nos décideurs ont besoin d'une formation pour les aider à faire leur travail efficacement, je leur en recommande une pas chère: allez donc accompagner un patient qui attend 12 heures aux urgences avant de voir un médecin. Et surtout, essayez pendant tout ce temps de ne pas parler, de ne rien demander, de ne pas vous impatienter!
Parfois, il y a des ministres qui devraient se taire. Une petite formation là-dessus, M. Bolduc?
Notre bon ministre de la Santé, Yves Bolduc , a donc décidé de faire enquête. Sauf qu'il n'a pu s'empêcher, sur un ton sarcastique, d'indiquer aux journalistes qu'il leur recommandait de suivre cette thérapie du silence.
Hey, le ti-clin! S'il n'y avait de journalistes, on ne saurait pas comment l'État dépense à tort et à travers notre argent. Au lieu de faire la morale aux autres, ferme ton clapet et fais donc ta job. Et si nos décideurs ont besoin d'une formation pour les aider à faire leur travail efficacement, je leur en recommande une pas chère: allez donc accompagner un patient qui attend 12 heures aux urgences avant de voir un médecin. Et surtout, essayez pendant tout ce temps de ne pas parler, de ne rien demander, de ne pas vous impatienter!
Parfois, il y a des ministres qui devraient se taire. Une petite formation là-dessus, M. Bolduc?
23 mars 2010
Michelle Courchesne: Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage.
Actuellement, la ministre de l’éducation, Michelle Courchesne, s’est placée dans une situation intenable. Avec l’histoire des modifications au calendrier scolaire, il est évident pour tous que la ministre a menti en affirmant qu’elle ne procédait pas à ces changements pour répondre à des demandes de groupes religieux.
De la saga du calendrier scolaire...
J’ai eu du mal à croire que c’était le cas, à souscrire à des théories relevant du complot (PMT 7 février), sauf qu’il y a des évidences qu’on ne peut nier si on veut conserver sa crédibilité. La politique me décevra toujours.
Quant à moi, et connaissant l’importance des traditions parlementaires à l’Assemblée nationale, la ministre devrait remettre sa démission parce qu’il m’apparaît clair qu’elle a menti en Chambre. Sauf que personne ne peut l’obliger à le faire. Il s’agit ici d’une question relevant davantage de l’honneur… et de ne pas perdre la face. Remaniement ministériel en vue, donc.
Sur le fond de la question des modifications au calendrier scolaire, la ministre a-t-elle tort? Je ne sais pas. D’un côté, on va permettre l’application du PDF auprès d’une communauté qui ne le fait pas depuis des années. D’un autre, on a l’impression que le gouvernement a encore cédé devant certains lobbies religieux. Très, très mauvais pour l’opinion publique.
... à tous les maux en éducation
Là ou je décroche cependant, c’est quand on accuse la ministre Courchesne de tous les maux. Trois exemples me viennent en tête et deux tournent autour de cette lettre signée par Brigitte Fiset, enseignante de français de quatrième secondaire. Parlons tout d’abord de celle-ci.
Ce dernière accuse la ministre d’«avancer en arrière» avec les modifications apportées au PDF : «Vous souhaitez cavalièrement la (réforme) saborder.» Diantre! J’ai vu une ministre de l’Éducation, madame Marois pour la nommer, faire de même il y a plus d’une décennie en imposant un Renouveau et en jetant le bébé, l’eau et la bassine par la fenêtre.
Pendant des années, le mot «connaissance» était honni à l’école. On n’en avait que pour les compétences en s’imaginant naïvement que, malgré l’évaluation laxiste préconisée par le MELS, nos élèves devaient tout de même mettre en œuvre une foule de connaissances pour réussir... Les Gardes Rouges du MELS sont débarqués dans nos classes pour nous dire comment il fallait maintenant enseigner. On a même interdit certains types d’évaluation dans mon école parce qu’elles n’étaient pas «réformes». Alors, ceux qui hurlent à l’hémogénie pédagogique devraient peut-être se regarder franchement dans le miroir avant d’accuser qui que ce soit. Leurs actions passées et leur silence sont parfois révélateurs.
Combien de fois m’a-t-on invoqué l’argument de respecter l’autorité du MELS en matière de pédagogie pour m’inviter à me taire et à suivre le nouveau PDF? Honnêtement, j’ai cessé de les compter. Des débats précis sur l’approche socio-constructiviste avant l’implantation de la réforme, en a-t-on vraiment fait? Il existe aujourd’hui suffisamment d’écrits qui montrent à quel point les États généraux sur l’éducation ont été récupérés par certains penseurs pour imposer l’approche socioconstructiviste dans les écoles du Québec.
Par ailleurs, Mme Fiset y va d’une autre affirmation qui me fait sourire: «Laissez-moi vous rappeler que vous n'êtes pas une pédagogue. Vous êtes une politicienne nostalgique, comme bien d'autres, d'une époque révolue.» Peut-on me citer le nom d’un seul ministre de l’Éducation dans l’histoire récente du Québec qui était un pédagogue? Peut-on me citer le nom d’un seul ministre de l’Éducation qui ait clairement compris ce qu’était l’approche socioconstructiviste et qui n’est pas été autre chose que le porte-parole des hauts fonctionnaires du MELS et de certains lobbyistes de l’éducation?
Combien de politiciens nous parlent de l’importance des NTIC et sont incapables d’envoyer un courriel, de tenir un blogue, de naviguer efficacement sur Internet? Ça aussi, je me le demande. Jusqu’ou comprennent-ils ce dont ils parlent?
Si j’étais méchant, je dirais de Mme Fiset qu’elle est une «pédagogue nostalgique» de l’Äge d’or de la Réforme et qu’elle est déçue que l’école ne se fasse pas à sa manière. La bonne, évidemment. Celle qui correspond au «progrès». Parce qu'avancer, même si on est au bord d'un gouffre, c'est toujours avancer, j'imagine.
Mais je la sens une enseignante engagée et au service de ses élèves. Tout comme je l’étais quand on m’a dit de revoir tout mon enseignement. Quand on m’a dit que je n’enseignais pas de la bonne manière. Quand on m’a dit que j’étais conservateur et rétrograde. Pour ensuite venir dans mes classes et me dire que j’étais très réforme. Pour s’apercevoir que mes élèves apprenaient, connaissaient et «compétaient» très bien finalement.
Est-il possible de ne pas prendre la même route et pourtant d'arriver au même port? Avec les partisans de la Réforme, la réponse a souvent été : «Non! Nous savons comment bien enseigner.»
Cependant, là ou je suis déçu, c’est lorsque je vois des personnes dont j’apprécie généralement les propos embarquer tête baissée dans ce que j’appelle du Courchesne bashing sans avoir un peu de recul historique.
Ainsi, Mario Asselin écrit : «Ce qui me désole au plus haut point par contre, c’est que la ministre de l’Éducation risque de laisser à son départ un réseau et des personnes plus divisés que jamais sur un grand nombre de sujets.»
Or, ce réseau est divisé depuis l’implantation de la réforme ! Aussi bien dire depuis des lustres! Le reproche qu’il fait à Mme Courchesne mérite d’être adressé également à tous ceux qui l’ont précédée : pensons aux Marois, Simard, Legault, Fournier et compagnie. Qu’ont-ils fait pour rapprocher les tenants de deux visions de l’éducation qui s’opposaient ? Rien. Absolument rien, à part essayer de fermer la gueule à ceux qui contestaient et à mettre la magnifique machine du MELS au service d’un PDF sur lequel il existait et existe encore bien des interrogations et des divergences.
Il y a aussi Sylvain Bérubé qui commente la lettre de Mme Fiset en faisant sienne cette phrase : «Laissez-nous, sans mépris comme vous le faites, améliorer ce sur quoi nous travaillons sans vous depuis dix ans déjà!» Là encore, je décroche. J’ai simplement l’impression de me relire il y a dix ans justement. J’améliorais. Malgré tout, on est venu me dire comment faire mon travail. Souvent en subissant le mépris de MELS et de certains décideurs scolaires qui n'avaient pas mis les pieds dans une classe depuis des siècles! C’est bizarre comme rien ne change, au fond.
Enfin, on retrouve Patrice Potvin qui a siégé sur un comité de validation de la progression des apprentissages. S’il n’hésite pas à relever les incohérences du PDF actuel, jamais on ne le voit blâmer quelque ministre que ce soit pour cet état de fait. Par contre, il n’hésite pas écrire : «Ce document ressemble de plus en plus à un testament que la Ministre semble vouloir laisser derrière elle (sans consulter, comme d’habitude) et qui est à l’image de toute sa contribution au monde de l’éducation… Qu’elle n’a jamais très bien compris d’ailleurs et qu’elle admet avoir hâte de quitter. Le plus vite possible s’il vous plaît…»
Encore une fois, peut-on me trouver, au cours des dernières années, un ministre de l’Éducation qui consultait vraiment les enseignants, qui savait réellement ce dont quoi il parlait? Pour m’inspirer du titre de son billet, à peu près tous les ministres de l’éducation ont été de formidables «perroquets» d'une machine pédagogique à écraser des profs, quant à moi.
J’ai beaucoup de difficulté à écouter ces chantres de la liberté pédagogique alors qu’on a opprimé la mienne si longtemps. Que faisaient-ils lorsque j’affirmais être bafoué dans mon autonomie professionnelle, dans mes valeurs éducatives et dans mes convictions pédagogiques? Plusieurs se réjouissaient de voir enfin leur vision de l’éducation triompher. Certains me disaient de fermer ma gueule. D’autres m’obligeaient à suivre les règles du MELS sans trop de ménagement. Trop peu remettaient en question l’approche «autoritariste» du MELS à mon égard.
Un autre point qui me turlupine aussi, c’est à quel point on ramasse allégrement Mme Courchesne et ne dit rien du fait que Diane De Courcy, de la CSDM, reprend quasiment la même position que la ministre.
«Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage», dit le proverbe.
Je ne suis pas un fan de Mme Courchesne. Sauf qu’à un moment donné, il serait bien de remettre les pendules à l’heure et d’avoir un peu de recul historique quand vient le temps d’établir le bilan de cette dernière.
Et pour l'avenir, qui va-t-on blâmer si on ne fait rien?
Cela étant dit, il est évident que le bonheur pédagogique pour moi ne se trouve ni dans le PDF actuel ni dans ce qui existait avant. Et si le balancier effectue un retour trop prononcé du côté des connaissances, comme je le suggère M. Potvin dans son texte, je serai le premier à me battre à côté de ceux dont je n'ai partagé pas toujours les convictions parce que nous serons réunis autour d’une cause que j’espèrerai commune.
D’ailleurs, là est peut-être le véritable drame en éducation: on a oublié le problème pour ne se chicaner que sur des solutions, toutes aussi imparfaites les unes que les autres. Au lieu de nous écouter et de nous entendre, nous avons préféré chercher l'approbation d'un ministre en poste comme des enfants se tournent vers un parent pour gagner leur point au lieu d'essayer d'agir en adulte.
Encore une fois, comme je l’ai souvent écrit, rien n’avancera au Québec en éducation si personne ne fait de compromis et accepte des solutions qui sauront entraîner la participation de tous. Parce que, pour l’instant, les élèves attendent qu’on travaille pour eux. Pas pour nos seules convictions.
De la saga du calendrier scolaire...
J’ai eu du mal à croire que c’était le cas, à souscrire à des théories relevant du complot (PMT 7 février), sauf qu’il y a des évidences qu’on ne peut nier si on veut conserver sa crédibilité. La politique me décevra toujours.
Quant à moi, et connaissant l’importance des traditions parlementaires à l’Assemblée nationale, la ministre devrait remettre sa démission parce qu’il m’apparaît clair qu’elle a menti en Chambre. Sauf que personne ne peut l’obliger à le faire. Il s’agit ici d’une question relevant davantage de l’honneur… et de ne pas perdre la face. Remaniement ministériel en vue, donc.
Sur le fond de la question des modifications au calendrier scolaire, la ministre a-t-elle tort? Je ne sais pas. D’un côté, on va permettre l’application du PDF auprès d’une communauté qui ne le fait pas depuis des années. D’un autre, on a l’impression que le gouvernement a encore cédé devant certains lobbies religieux. Très, très mauvais pour l’opinion publique.
... à tous les maux en éducation
Là ou je décroche cependant, c’est quand on accuse la ministre Courchesne de tous les maux. Trois exemples me viennent en tête et deux tournent autour de cette lettre signée par Brigitte Fiset, enseignante de français de quatrième secondaire. Parlons tout d’abord de celle-ci.
Ce dernière accuse la ministre d’«avancer en arrière» avec les modifications apportées au PDF : «Vous souhaitez cavalièrement la (réforme) saborder.» Diantre! J’ai vu une ministre de l’Éducation, madame Marois pour la nommer, faire de même il y a plus d’une décennie en imposant un Renouveau et en jetant le bébé, l’eau et la bassine par la fenêtre.
Pendant des années, le mot «connaissance» était honni à l’école. On n’en avait que pour les compétences en s’imaginant naïvement que, malgré l’évaluation laxiste préconisée par le MELS, nos élèves devaient tout de même mettre en œuvre une foule de connaissances pour réussir... Les Gardes Rouges du MELS sont débarqués dans nos classes pour nous dire comment il fallait maintenant enseigner. On a même interdit certains types d’évaluation dans mon école parce qu’elles n’étaient pas «réformes». Alors, ceux qui hurlent à l’hémogénie pédagogique devraient peut-être se regarder franchement dans le miroir avant d’accuser qui que ce soit. Leurs actions passées et leur silence sont parfois révélateurs.
Combien de fois m’a-t-on invoqué l’argument de respecter l’autorité du MELS en matière de pédagogie pour m’inviter à me taire et à suivre le nouveau PDF? Honnêtement, j’ai cessé de les compter. Des débats précis sur l’approche socio-constructiviste avant l’implantation de la réforme, en a-t-on vraiment fait? Il existe aujourd’hui suffisamment d’écrits qui montrent à quel point les États généraux sur l’éducation ont été récupérés par certains penseurs pour imposer l’approche socioconstructiviste dans les écoles du Québec.
Par ailleurs, Mme Fiset y va d’une autre affirmation qui me fait sourire: «Laissez-moi vous rappeler que vous n'êtes pas une pédagogue. Vous êtes une politicienne nostalgique, comme bien d'autres, d'une époque révolue.» Peut-on me citer le nom d’un seul ministre de l’Éducation dans l’histoire récente du Québec qui était un pédagogue? Peut-on me citer le nom d’un seul ministre de l’Éducation qui ait clairement compris ce qu’était l’approche socioconstructiviste et qui n’est pas été autre chose que le porte-parole des hauts fonctionnaires du MELS et de certains lobbyistes de l’éducation?
Combien de politiciens nous parlent de l’importance des NTIC et sont incapables d’envoyer un courriel, de tenir un blogue, de naviguer efficacement sur Internet? Ça aussi, je me le demande. Jusqu’ou comprennent-ils ce dont ils parlent?
Si j’étais méchant, je dirais de Mme Fiset qu’elle est une «pédagogue nostalgique» de l’Äge d’or de la Réforme et qu’elle est déçue que l’école ne se fasse pas à sa manière. La bonne, évidemment. Celle qui correspond au «progrès». Parce qu'avancer, même si on est au bord d'un gouffre, c'est toujours avancer, j'imagine.
Mais je la sens une enseignante engagée et au service de ses élèves. Tout comme je l’étais quand on m’a dit de revoir tout mon enseignement. Quand on m’a dit que je n’enseignais pas de la bonne manière. Quand on m’a dit que j’étais conservateur et rétrograde. Pour ensuite venir dans mes classes et me dire que j’étais très réforme. Pour s’apercevoir que mes élèves apprenaient, connaissaient et «compétaient» très bien finalement.
Est-il possible de ne pas prendre la même route et pourtant d'arriver au même port? Avec les partisans de la Réforme, la réponse a souvent été : «Non! Nous savons comment bien enseigner.»
Cependant, là ou je suis déçu, c’est lorsque je vois des personnes dont j’apprécie généralement les propos embarquer tête baissée dans ce que j’appelle du Courchesne bashing sans avoir un peu de recul historique.
Ainsi, Mario Asselin écrit : «Ce qui me désole au plus haut point par contre, c’est que la ministre de l’Éducation risque de laisser à son départ un réseau et des personnes plus divisés que jamais sur un grand nombre de sujets.»
Or, ce réseau est divisé depuis l’implantation de la réforme ! Aussi bien dire depuis des lustres! Le reproche qu’il fait à Mme Courchesne mérite d’être adressé également à tous ceux qui l’ont précédée : pensons aux Marois, Simard, Legault, Fournier et compagnie. Qu’ont-ils fait pour rapprocher les tenants de deux visions de l’éducation qui s’opposaient ? Rien. Absolument rien, à part essayer de fermer la gueule à ceux qui contestaient et à mettre la magnifique machine du MELS au service d’un PDF sur lequel il existait et existe encore bien des interrogations et des divergences.
Il y a aussi Sylvain Bérubé qui commente la lettre de Mme Fiset en faisant sienne cette phrase : «Laissez-nous, sans mépris comme vous le faites, améliorer ce sur quoi nous travaillons sans vous depuis dix ans déjà!» Là encore, je décroche. J’ai simplement l’impression de me relire il y a dix ans justement. J’améliorais. Malgré tout, on est venu me dire comment faire mon travail. Souvent en subissant le mépris de MELS et de certains décideurs scolaires qui n'avaient pas mis les pieds dans une classe depuis des siècles! C’est bizarre comme rien ne change, au fond.
Enfin, on retrouve Patrice Potvin qui a siégé sur un comité de validation de la progression des apprentissages. S’il n’hésite pas à relever les incohérences du PDF actuel, jamais on ne le voit blâmer quelque ministre que ce soit pour cet état de fait. Par contre, il n’hésite pas écrire : «Ce document ressemble de plus en plus à un testament que la Ministre semble vouloir laisser derrière elle (sans consulter, comme d’habitude) et qui est à l’image de toute sa contribution au monde de l’éducation… Qu’elle n’a jamais très bien compris d’ailleurs et qu’elle admet avoir hâte de quitter. Le plus vite possible s’il vous plaît…»
Encore une fois, peut-on me trouver, au cours des dernières années, un ministre de l’Éducation qui consultait vraiment les enseignants, qui savait réellement ce dont quoi il parlait? Pour m’inspirer du titre de son billet, à peu près tous les ministres de l’éducation ont été de formidables «perroquets» d'une machine pédagogique à écraser des profs, quant à moi.
J’ai beaucoup de difficulté à écouter ces chantres de la liberté pédagogique alors qu’on a opprimé la mienne si longtemps. Que faisaient-ils lorsque j’affirmais être bafoué dans mon autonomie professionnelle, dans mes valeurs éducatives et dans mes convictions pédagogiques? Plusieurs se réjouissaient de voir enfin leur vision de l’éducation triompher. Certains me disaient de fermer ma gueule. D’autres m’obligeaient à suivre les règles du MELS sans trop de ménagement. Trop peu remettaient en question l’approche «autoritariste» du MELS à mon égard.
Un autre point qui me turlupine aussi, c’est à quel point on ramasse allégrement Mme Courchesne et ne dit rien du fait que Diane De Courcy, de la CSDM, reprend quasiment la même position que la ministre.
«Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage», dit le proverbe.
Je ne suis pas un fan de Mme Courchesne. Sauf qu’à un moment donné, il serait bien de remettre les pendules à l’heure et d’avoir un peu de recul historique quand vient le temps d’établir le bilan de cette dernière.
Et pour l'avenir, qui va-t-on blâmer si on ne fait rien?
Cela étant dit, il est évident que le bonheur pédagogique pour moi ne se trouve ni dans le PDF actuel ni dans ce qui existait avant. Et si le balancier effectue un retour trop prononcé du côté des connaissances, comme je le suggère M. Potvin dans son texte, je serai le premier à me battre à côté de ceux dont je n'ai partagé pas toujours les convictions parce que nous serons réunis autour d’une cause que j’espèrerai commune.
D’ailleurs, là est peut-être le véritable drame en éducation: on a oublié le problème pour ne se chicaner que sur des solutions, toutes aussi imparfaites les unes que les autres. Au lieu de nous écouter et de nous entendre, nous avons préféré chercher l'approbation d'un ministre en poste comme des enfants se tournent vers un parent pour gagner leur point au lieu d'essayer d'agir en adulte.
Encore une fois, comme je l’ai souvent écrit, rien n’avancera au Québec en éducation si personne ne fait de compromis et accepte des solutions qui sauront entraîner la participation de tous. Parce que, pour l’instant, les élèves attendent qu’on travaille pour eux. Pas pour nos seules convictions.
22 mars 2010
Une journée dans la vie... et on en parle ailleurs!
Dépendante vient de s'ajouter à ce billet.
N'hésitez pas à me signaler vos billets portant sur la description d'une de vos journées à titre d'enseignant. Je les mettrai en lien ici.
En passant, on mentionne cette initiative sur le site Branchez-vous.
Dépendante
Safwan
Isabelle
N'hésitez pas à me signaler vos billets portant sur la description d'une de vos journées à titre d'enseignant. Je les mettrai en lien ici.
En passant, on mentionne cette initiative sur le site Branchez-vous.
Dépendante
Safwan
Isabelle
21 mars 2010
Le refus des infirmières
Depuis quelque temps, des infirmières refusent de faire du temps supplémentaire. Encore aujourd'hui, des infirmières de Longueil refusent d'entrer au travail si elles n'ont pas la garantie qu'elles seront remplacées à la fin de leur quart de travail.
Tout cela me fait penser au film Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick qui décrivait le traitement réservé aux soldats français qui refusaient d'aller se battre sous les ordres de généraux incompétents.
On en est rendu là. Et j'ai hâte de voir quelle ampleur va prendre ce qui commence à ressembler à une crise.
Tout cela me fait penser au film Les Sentiers de la gloire de Stanley Kubrick qui décrivait le traitement réservé aux soldats français qui refusaient d'aller se battre sous les ordres de généraux incompétents.
On en est rendu là. Et j'ai hâte de voir quelle ampleur va prendre ce qui commence à ressembler à une crise.
Une journée dans la vie de....
20 mars 2010
Négos: rien de réjouissant!
Le renouvellement de notre convention collective n'a rien de réjouissant.
Sortie médiatique du clown en chef Charest dans les journaux ce matin. Essayez de lire cet article dans La Presse sans rire des déclarations de Patatouf. Voici quelques punchs amusants:
- On va commencer par un ménage au gouvernement.
- On promet de s'attaquer aux problèmes du système de santé.
- partout ailleurs, c'est le gel (des salaires).
Depuis combien de temps ce gouvernement est-il au pouvoir déjà? Et il commence à faire le ménage? Vous souvenez-vous de Monique Jérôme-Forget et de sa réingénierie de l'État? des fameux PPP? Une blague. Et du fric dépensé à la pelle!
Les problèmes de santé? C'était sur la base de régler ces problèmes que Jean Charest demandait un premier mandat clair aux Québéois il y a une éternité. Vous avez déjà entendu parler du CHUM? C'est cet hôpital qui va coûter plus cher en études de faisabilité qu'en béton...
Pour ce qui est des salaires, ce ne sont pas des augmentations mais un gel déguisé que le gouvernement propose. Ensuite, il faudrait que je retrouve le texte, mais il y aura des syndicats enseignants qui connaitront des augmentations au Canada. Et on ne leur demande pas de réorganiser et d'alourdir leur tâche comme l'espèrent les commissions scolaires. Chose certaine, ce n'est pas de la sorte que la pénurie de personnel compétent va se résorber.
De plus, les profs vont casquer et comme employés du gouvernement et comme contribuables. Et comme on ne peut pas travailler au noir ou faire la passe dans les garderies et la construction...
Personnellement, je garde l'oeil ouvert. Ne soyez pas surpris le jour ou le prof masqué ne sera plus dans l'enseignement.
Sortie médiatique du clown en chef Charest dans les journaux ce matin. Essayez de lire cet article dans La Presse sans rire des déclarations de Patatouf. Voici quelques punchs amusants:
- On va commencer par un ménage au gouvernement.
- On promet de s'attaquer aux problèmes du système de santé.
- partout ailleurs, c'est le gel (des salaires).
Depuis combien de temps ce gouvernement est-il au pouvoir déjà? Et il commence à faire le ménage? Vous souvenez-vous de Monique Jérôme-Forget et de sa réingénierie de l'État? des fameux PPP? Une blague. Et du fric dépensé à la pelle!
Les problèmes de santé? C'était sur la base de régler ces problèmes que Jean Charest demandait un premier mandat clair aux Québéois il y a une éternité. Vous avez déjà entendu parler du CHUM? C'est cet hôpital qui va coûter plus cher en études de faisabilité qu'en béton...
Pour ce qui est des salaires, ce ne sont pas des augmentations mais un gel déguisé que le gouvernement propose. Ensuite, il faudrait que je retrouve le texte, mais il y aura des syndicats enseignants qui connaitront des augmentations au Canada. Et on ne leur demande pas de réorganiser et d'alourdir leur tâche comme l'espèrent les commissions scolaires. Chose certaine, ce n'est pas de la sorte que la pénurie de personnel compétent va se résorber.
De plus, les profs vont casquer et comme employés du gouvernement et comme contribuables. Et comme on ne peut pas travailler au noir ou faire la passe dans les garderies et la construction...
Personnellement, je garde l'oeil ouvert. Ne soyez pas surpris le jour ou le prof masqué ne sera plus dans l'enseignement.
19 mars 2010
La chronique Jean-Luc Mongrain: les devoirs
Un peu dans l'esprit de ce démagogique communicateur, j'ai décidé de démarrer un type de chronique que j'utiliserai à l'occasion: la chronique Jean-Luc Mongrain. L'idée me vient de Safwan et de ses chroniques Pierre Brassard.
Tout sera une question de ton et de bavosité. Et puis aussi d'écoeurantite...
******
Vous êtes pas écoeurés comme profs d'entendre constamment des parents chiâler contre les devoirs? À les écouter, on martyrise les enfants à l'école en leur donnant du travail à la maison! Si on donne des devoirs, c'est bien parce qu'on les juge utilea pour l'enfant. Croyez-moi: c'est bien plus facile de ne pas en donner. Rien à préparer, rien à vérifier.
Et puis, ils sont qui, ces parents pour venir nous dire comment faire notre job? C'est comme si je me mêlais de déterminer comment il faut m'opérer pour le coeur ou me fraiser une dent. Chacun son travail, bâtard! Tu les élèves correctement: je leur enseigne! C'est pas compliqué. Faque commence donc par faire ta part avant de venir me dire comment faire la mienne.
Mais le problème est souvent là: les parents ne veulent pas élever leur enfant, ils veulent être leur ami, leur éviter les traumatismes qu'ils auraient connus dans leur jeunesse comme si leur enfant était un «mini-moi» à leur image qui connaitra les mêmes difficultés dans la vie.
Et puis, il y a les chroniqueures à la Elkouri. Pu capab...
«...des études récentes beaucoup plus vastes ont aussi montré que la grande majorité des parents considèrent les devoirs comme une source de stress. Ce stress additionnel, à l'heure où les enfants et leurs parents sont épuisés, est-il vraiment nécessaire? Ne serait-il pas mieux de consacrer le peu de temps que nous avons après l'école pour jouer dehors, faire une promenade ou préparer le repas ensemble?»
Quelle vision idyllique de la réalité. On dirait du Yvon Deschamps dans un de ses monologues naïfs et ironiques!
Des enfants épuisés. Mais par quoi? Des soirées à joueur à la X-Box, à jaser au cellulaire, à se coucher à des heures indues? Combien de parents s'occupent réellement de leur enfant, lui donnent de saines habitudes de vie? Combien de jeunes nous arrivent à l'école poqués parce qu'ils sont élevés tout croche! Combien de parents sont capables de leur dire non?
Alors, on choisit la voie de la facileté et on demande de ne pas avoir de devoirs à gérer à la maison parce que c'est trop stressant. Trop stressant? J'en ai 32 p'tits à l'heure que je dois gérer, venez pas me faire brailler! Mon père a élevé seul deux adolescents et il a survécu! Pourquoi vous avez fait des enfants, au fait? Pour n'avoir que du plaisir?
Et puis, si comme parents, vous êtes épuisés, revoyez vos priorités dans la vie! Etes-vous obligés, dans certains cas, de travailler comme des dingues pour avoir deux autos, une piscine, des vacances dans le Sud?
Et cette pensée magique de madame Elkouri: «Laissons-leur le temps de souffler. Ils auront toute la vie pour courir.»
Faux, archi faux. Si on les laisse se pogner le beigne à cet âge, il y a des connaissances et des compétences qui leur manqueront et cela les handicapera dans leur parcours scolaire.
La vie est une chienne et elle bouffera même ses petits, surtout les plus faibles. Alors, moi, faire des minouches-minouches et Passe-Partout, on repassera.
Il y a un temps pour s'amuser et un temps pour travailler. Il y a les vacances et l'année scolaire. Arrêtez de vouloir tout avoir et ne rien donner.
Tout sera une question de ton et de bavosité. Et puis aussi d'écoeurantite...
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Vous êtes pas écoeurés comme profs d'entendre constamment des parents chiâler contre les devoirs? À les écouter, on martyrise les enfants à l'école en leur donnant du travail à la maison! Si on donne des devoirs, c'est bien parce qu'on les juge utilea pour l'enfant. Croyez-moi: c'est bien plus facile de ne pas en donner. Rien à préparer, rien à vérifier.
Et puis, ils sont qui, ces parents pour venir nous dire comment faire notre job? C'est comme si je me mêlais de déterminer comment il faut m'opérer pour le coeur ou me fraiser une dent. Chacun son travail, bâtard! Tu les élèves correctement: je leur enseigne! C'est pas compliqué. Faque commence donc par faire ta part avant de venir me dire comment faire la mienne.
Mais le problème est souvent là: les parents ne veulent pas élever leur enfant, ils veulent être leur ami, leur éviter les traumatismes qu'ils auraient connus dans leur jeunesse comme si leur enfant était un «mini-moi» à leur image qui connaitra les mêmes difficultés dans la vie.
Et puis, il y a les chroniqueures à la Elkouri. Pu capab...
«...des études récentes beaucoup plus vastes ont aussi montré que la grande majorité des parents considèrent les devoirs comme une source de stress. Ce stress additionnel, à l'heure où les enfants et leurs parents sont épuisés, est-il vraiment nécessaire? Ne serait-il pas mieux de consacrer le peu de temps que nous avons après l'école pour jouer dehors, faire une promenade ou préparer le repas ensemble?»
Quelle vision idyllique de la réalité. On dirait du Yvon Deschamps dans un de ses monologues naïfs et ironiques!
Des enfants épuisés. Mais par quoi? Des soirées à joueur à la X-Box, à jaser au cellulaire, à se coucher à des heures indues? Combien de parents s'occupent réellement de leur enfant, lui donnent de saines habitudes de vie? Combien de jeunes nous arrivent à l'école poqués parce qu'ils sont élevés tout croche! Combien de parents sont capables de leur dire non?
Alors, on choisit la voie de la facileté et on demande de ne pas avoir de devoirs à gérer à la maison parce que c'est trop stressant. Trop stressant? J'en ai 32 p'tits à l'heure que je dois gérer, venez pas me faire brailler! Mon père a élevé seul deux adolescents et il a survécu! Pourquoi vous avez fait des enfants, au fait? Pour n'avoir que du plaisir?
Et puis, si comme parents, vous êtes épuisés, revoyez vos priorités dans la vie! Etes-vous obligés, dans certains cas, de travailler comme des dingues pour avoir deux autos, une piscine, des vacances dans le Sud?
Et cette pensée magique de madame Elkouri: «Laissons-leur le temps de souffler. Ils auront toute la vie pour courir.»
Faux, archi faux. Si on les laisse se pogner le beigne à cet âge, il y a des connaissances et des compétences qui leur manqueront et cela les handicapera dans leur parcours scolaire.
La vie est une chienne et elle bouffera même ses petits, surtout les plus faibles. Alors, moi, faire des minouches-minouches et Passe-Partout, on repassera.
Il y a un temps pour s'amuser et un temps pour travailler. Il y a les vacances et l'année scolaire. Arrêtez de vouloir tout avoir et ne rien donner.
Une journée dans la vie de....
C'est parti pour quelques jours! N'hésitez pas à me signaler vos billets portant sur la description d'une de vos journées à titre d'enseignant. Je les mettrai en lien ici.
Une journée dans la vie de...
Isabelle
Une journée dans la vie de...
Isabelle
18 mars 2010
Des primes et de l'imputabilité quant à la réussite scolaire
Comme chaque année ou presque, nos décideurs scolaires empochent des primes au rendement équivalant à 6% de leur salaire annuel. C'est donc près de 1,4 millions $ que se sont partagés en 2009 quelque 102 gestionnaires des commissions scolaires et 92 hauts fonctionnaires des cégeps.
Rien de nouveau, me direz-vous. Il faut bien qu'elles mangent, ces petites bêtes-là.
Sur quoi sont basées ces primes, me demanderez-vous? Sur des attentes précisées en début d'année.
******
Dans le cadre des négociations entourant le renouvellement de nos conventions collectives (lire décrets), le gouvernement a l'intention d'inscrire le fait que les ensiegnants sont imputables de la réussite de leurs élèves.
Oui, oui: les enseignants! Ceux qui ne décident pas combien d'élèves par classe ils auront. Ceux qui ne décident pas des services professionnels pour aider les élèves en difficulté. Ceux qui ne décident pas du matériel acheté pour le cours, à moins qu'ls ne le paient de leurs propres deniers...
******
Or, voici ce qu'a déclaré Me Bernard Tremblay, de la Fédération des commissions scolaires du Québec: «On ne peut pas imputer à la direction générale le fait qu'il y ait du décrochage dans les commissions scolaires.»
Ah non? Et pourquoi?
******
Deux poids, deux mesures. On demande toujours au plus petit de payer pour le plus gros.
Rien de nouveau, me direz-vous. Il faut bien qu'elles mangent, ces petites bêtes-là.
Sur quoi sont basées ces primes, me demanderez-vous? Sur des attentes précisées en début d'année.
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Dans le cadre des négociations entourant le renouvellement de nos conventions collectives (lire décrets), le gouvernement a l'intention d'inscrire le fait que les ensiegnants sont imputables de la réussite de leurs élèves.
Oui, oui: les enseignants! Ceux qui ne décident pas combien d'élèves par classe ils auront. Ceux qui ne décident pas des services professionnels pour aider les élèves en difficulté. Ceux qui ne décident pas du matériel acheté pour le cours, à moins qu'ls ne le paient de leurs propres deniers...
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Or, voici ce qu'a déclaré Me Bernard Tremblay, de la Fédération des commissions scolaires du Québec: «On ne peut pas imputer à la direction générale le fait qu'il y ait du décrochage dans les commissions scolaires.»
Ah non? Et pourquoi?
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Deux poids, deux mesures. On demande toujours au plus petit de payer pour le plus gros.
17 mars 2010
Lipdub: plus... que ça, tu t'étouffes!
Vous vous rappelez sûrement de la saga concernant un lipdub qu'un élève de la polyvalente de l'Ancienne-Lorette voulait tourner dans son école contre la réforme? Il avait été suspendu et blablabla.
Non sans ironie, je soulignais dans un billet que ce jeune avait plutôt parfaitement respecté l'esprit de la réforme: « (...) c'était une belle initiative qui mettait en action plusieurs connaissances et compétences. Et je ne parle pas de l'intégration des TIC! Il me semble même que c'était très, mais très réforme au fait.»
Or, lisez ce qu'Alain St-Pierre, directeur des services éducatifs à la Commission scolaire des Découvreurs, a déclaré récemment: «C'est un des buts de la réforme de leur apprendre à s'exprimer. Ils l'ont très bien fait. Ça démontre qu'ils ont appris à le faire de façon originale.»
Quand tu en es rendu à récupérer des initiatives contre la réforme pour souligner les effets positifs de celle-ci, on tombe dans l'absurde le plus complet. À un certain degré, même le ridicule devrait tuer, à mon avis. Cela serait bénéfique pour l'espèce humaine.
Non sans ironie, je soulignais dans un billet que ce jeune avait plutôt parfaitement respecté l'esprit de la réforme: « (...) c'était une belle initiative qui mettait en action plusieurs connaissances et compétences. Et je ne parle pas de l'intégration des TIC! Il me semble même que c'était très, mais très réforme au fait.»
Or, lisez ce qu'Alain St-Pierre, directeur des services éducatifs à la Commission scolaire des Découvreurs, a déclaré récemment: «C'est un des buts de la réforme de leur apprendre à s'exprimer. Ils l'ont très bien fait. Ça démontre qu'ils ont appris à le faire de façon originale.»
Quand tu en es rendu à récupérer des initiatives contre la réforme pour souligner les effets positifs de celle-ci, on tombe dans l'absurde le plus complet. À un certain degré, même le ridicule devrait tuer, à mon avis. Cela serait bénéfique pour l'espèce humaine.
16 mars 2010
Une journée dans la vie de...
Eh bien, fidèle à son leadership, Safwan part le bal! Elle publiera samedi un billet sur sa journée pédagogique du vendredi. Il fallait y penser.
Pour ma part, j'ai décidé d'y aller avec le mardi prochain. Pas obligé de réserver pour vous lancer à l'eau! Juste de me faire signe.
Pour ma part, j'ai décidé d'y aller avec le mardi prochain. Pas obligé de réserver pour vous lancer à l'eau! Juste de me faire signe.
14 mars 2010
Le syndrome de l'heure avancée
Dans une autre vie comme enseignant de cinquième secondaire, les mois de mars et avril devenaient un esclavage. En effet, comment amener des élèves ayant des lacunes importantes en écriture sinon qu'en les faisant écrire presque chaque semaine pour leur permettre de s'améliorer en prévision de l'examen de ministère qui a généralement lieu la première semaine de mai?
Ils écrivent: je corrige. Ils écrivent: je corrige. Ils écrivent: je corrige. Ad nauseam.
Et un grand drame survenait généralement cette fin de semaine: on avançait l'heure!
Non pas qu'il fallait régler les différentes horloges de la maison, celle de la voiture, se conditionner à se lever avec un autre éclairage matinal...
Non, je perdais une heure de correction. Une heure. Trois à quatre copies en moins de corrigées.
Dingue. Une vie de dingue. J'y repense encore et, parfois, j'en ai mal au coeur.
Ils écrivent: je corrige. Ils écrivent: je corrige. Ils écrivent: je corrige. Ad nauseam.
Et un grand drame survenait généralement cette fin de semaine: on avançait l'heure!
Non pas qu'il fallait régler les différentes horloges de la maison, celle de la voiture, se conditionner à se lever avec un autre éclairage matinal...
Non, je perdais une heure de correction. Une heure. Trois à quatre copies en moins de corrigées.
Dingue. Une vie de dingue. J'y repense encore et, parfois, j'en ai mal au coeur.
12 mars 2010
Une journée dans la vie de...
Je ne sais pas. Un flash comme cela.
Je me demandais si... si chaque prof qui venait lire ici serait prêt à écrire un billet qui décrirait une journée de son travail la semaine prochaine. Ça serait plutôt chouette de décrire notre quotiden honnêtement et fidèlement. Et cela permettrait aux non-ensaignants de mieux comprendre notre réalité.
L'expérience vous tente? Faites-moi signe ici. On pourrait mettre nos différents billets en lien les uns les autres.
En espérant que cette idée trouve un écho dans la blogospère.
Je me demandais si... si chaque prof qui venait lire ici serait prêt à écrire un billet qui décrirait une journée de son travail la semaine prochaine. Ça serait plutôt chouette de décrire notre quotiden honnêtement et fidèlement. Et cela permettrait aux non-ensaignants de mieux comprendre notre réalité.
L'expérience vous tente? Faites-moi signe ici. On pourrait mettre nos différents billets en lien les uns les autres.
En espérant que cette idée trouve un écho dans la blogospère.
10 mars 2010
Comme un goût d'écoeurement...
Nouvel épisode dans la saga du décès de Fredy Villanueva aujourd'hui (ici et ici). Dans le cadre de l'interrogatoire de l'agent Lapointe, la mère de ce dernier est sortie en larmes de la salle d'audience accompagné de son autre fils, Dany. Puis, quelques instants plus tard, on la retrouvait «couchée par terre, en crise, agitant ses pieds et réclamant en espagnol de laisser son fils tranquille.»
On ne peut juger la douleur d'une mère qui perd un enfant dans de telles circonstances, mais toute cette histoire prend des proportions qui nuisent depuis longtemps à la cause qu'entendent défendre bien des gens impliqués dans celle-ci. Mais, à cet effet, ont-ils vraiment une cause? Et s'agit-il d'une cause claire et défendable?
Disons-le tout de go: aucun citoyen ne devrait trouver la mort dans le cadre d'une opération policière. Qu'il soit poseur de tapis dans un motel à Rock Forest, itinérant psychiatrisé dans une cellule d'un poste de police du centre-ville ou policier dans une intervention contre un dealer de drogue lourdement armé à Brossard...
Que l'intervention survenue à Montréal-Nord ait une forte odeur de profilage racial est une évidence indéniable.
Qu'il existe une forme de racisme latent ou ouvert chez certains policiers est aussi une évidence indéniable.
Que des policiers se livrent à des interventions qui ont tout du harcèlement est tout aussi vrai. J'ai eu souvent l'occasion de le constater.
Cela étant dit, la commission d'enquête sur ce qui est convenu d'appeler l'affaire Villanueva semble accorder peu de cas au fait qu'un groupe de jeunes s'en est pris physiqument à un policier. Peut-on accepter que ceux-ci aient bousculé un agent de la paix? Non, pas plus qu'on ne peut accepter que ce dernier se livre à du profilage racial ou ne respecte pas le protocole d'intervention prévu dans son approche auprès de ces jeunes.
L'agent Lapointe a-t-il sa part de blâme dans cet incident? Aurait-il dû intervenir autrement auprès des jeunes? Assurément.
Mais on ne peut m'enlever de la tête que ce groupe, même avec un écoeurement basé sur des raisons légitimes, n'avait pas à s'en prendre physiquement au policier. Parce que c'est bien ce qui est arrivé.
J'ai déjà participé à des manifestations étudiantes. En 15 semaines, nous avons eu l'honneur d'avoir la brigade anti-émeute tellement souvent à mon cégep que nous accueillions les responsables policiers par leur nom avec des beignes et du café... J'ai déjà été membre de services d'ordre afin d'éviter que des agitateurs ou des têtes brûlées poussent les choses trop loin. J'ai même immobilisé sympathiquement avec un genou sur le dos un étudiant qui voulait répliquer à un coup et un sourire baveux d'un policier qui ne demandait qu'à jouer de la matraque. Le mot d'ordre parfois difficile à maintenir: ne jamais toucher à un policier, même s'il vous agresse. Toujours manifester une résistance passive. Gandhi et Martin Luther King étaient nos modèles.
Aussi, quand Me Alexandre Popovic, avocat représentant la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP), demande à l'agent Jean-Loup Lapointe s'il était vrai qu'il avait «l'intention de tuer Fredy Villanueva» et si ce dernier constituait une «victime», l'avocat de la Ville de Montréal, Me Pierre Yves Boisvert, n'a pas eu tort de s'objecter à cette question.
Il aurait pu certes ne pas mentionner que «Fredy Villanueva a été victime de son propre comportement, celui de son frère et ceux de ses collègues», même si, sur le fond, on ne peut lui donner entièrement tort.
Pour souligner à quel point toute cette histoire est pourrie jusqu'à la moelle, il ne suffit que de regarder l'attitude des avocats représentant Fredy Villanueva et ses amis. «Dans le cadre du mandat du coroner, on n'a pas à se prononcer sur la responsabilité civile ou criminelle de quiconque. Personnellement et professionnellement, j'ai trouvé cela déplacé», a indiqué Me Peter Georges-Louis. Ah bon? Et les questions de Me Popovic, elles, étaient pertinentes?
Personne ne sortira gagnant de toute cette saga. Il n'y aura que des perdants, des deux côtés. Et des gens qui, comme les gangs de rues, auront instrumentalisé cette crise pour accroitre leur zone de pouvoir dans le secteur de Montréal-Nord.
Montréal n'est pas le Bronx ou les policiers abattent parfois les suspects à vue. Mais à force d'attiser la haine et de souffler sur les braises, il ne faudrait pas se surprendre un jour qu'elle finisse par lui ressembler et que des milliers de Québécois approuvent la matière forte en matière d'interventions policières.
On ne peut juger la douleur d'une mère qui perd un enfant dans de telles circonstances, mais toute cette histoire prend des proportions qui nuisent depuis longtemps à la cause qu'entendent défendre bien des gens impliqués dans celle-ci. Mais, à cet effet, ont-ils vraiment une cause? Et s'agit-il d'une cause claire et défendable?
Disons-le tout de go: aucun citoyen ne devrait trouver la mort dans le cadre d'une opération policière. Qu'il soit poseur de tapis dans un motel à Rock Forest, itinérant psychiatrisé dans une cellule d'un poste de police du centre-ville ou policier dans une intervention contre un dealer de drogue lourdement armé à Brossard...
Que l'intervention survenue à Montréal-Nord ait une forte odeur de profilage racial est une évidence indéniable.
Qu'il existe une forme de racisme latent ou ouvert chez certains policiers est aussi une évidence indéniable.
Que des policiers se livrent à des interventions qui ont tout du harcèlement est tout aussi vrai. J'ai eu souvent l'occasion de le constater.
Cela étant dit, la commission d'enquête sur ce qui est convenu d'appeler l'affaire Villanueva semble accorder peu de cas au fait qu'un groupe de jeunes s'en est pris physiqument à un policier. Peut-on accepter que ceux-ci aient bousculé un agent de la paix? Non, pas plus qu'on ne peut accepter que ce dernier se livre à du profilage racial ou ne respecte pas le protocole d'intervention prévu dans son approche auprès de ces jeunes.
L'agent Lapointe a-t-il sa part de blâme dans cet incident? Aurait-il dû intervenir autrement auprès des jeunes? Assurément.
Mais on ne peut m'enlever de la tête que ce groupe, même avec un écoeurement basé sur des raisons légitimes, n'avait pas à s'en prendre physiquement au policier. Parce que c'est bien ce qui est arrivé.
J'ai déjà participé à des manifestations étudiantes. En 15 semaines, nous avons eu l'honneur d'avoir la brigade anti-émeute tellement souvent à mon cégep que nous accueillions les responsables policiers par leur nom avec des beignes et du café... J'ai déjà été membre de services d'ordre afin d'éviter que des agitateurs ou des têtes brûlées poussent les choses trop loin. J'ai même immobilisé sympathiquement avec un genou sur le dos un étudiant qui voulait répliquer à un coup et un sourire baveux d'un policier qui ne demandait qu'à jouer de la matraque. Le mot d'ordre parfois difficile à maintenir: ne jamais toucher à un policier, même s'il vous agresse. Toujours manifester une résistance passive. Gandhi et Martin Luther King étaient nos modèles.
Aussi, quand Me Alexandre Popovic, avocat représentant la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP), demande à l'agent Jean-Loup Lapointe s'il était vrai qu'il avait «l'intention de tuer Fredy Villanueva» et si ce dernier constituait une «victime», l'avocat de la Ville de Montréal, Me Pierre Yves Boisvert, n'a pas eu tort de s'objecter à cette question.
Il aurait pu certes ne pas mentionner que «Fredy Villanueva a été victime de son propre comportement, celui de son frère et ceux de ses collègues», même si, sur le fond, on ne peut lui donner entièrement tort.
Pour souligner à quel point toute cette histoire est pourrie jusqu'à la moelle, il ne suffit que de regarder l'attitude des avocats représentant Fredy Villanueva et ses amis. «Dans le cadre du mandat du coroner, on n'a pas à se prononcer sur la responsabilité civile ou criminelle de quiconque. Personnellement et professionnellement, j'ai trouvé cela déplacé», a indiqué Me Peter Georges-Louis. Ah bon? Et les questions de Me Popovic, elles, étaient pertinentes?
Personne ne sortira gagnant de toute cette saga. Il n'y aura que des perdants, des deux côtés. Et des gens qui, comme les gangs de rues, auront instrumentalisé cette crise pour accroitre leur zone de pouvoir dans le secteur de Montréal-Nord.
Montréal n'est pas le Bronx ou les policiers abattent parfois les suspects à vue. Mais à force d'attiser la haine et de souffler sur les braises, il ne faudrait pas se surprendre un jour qu'elle finisse par lui ressembler et que des milliers de Québécois approuvent la matière forte en matière d'interventions policières.
Les nouvelles girouettes
Vous vous souvenez de cette répartie de Jean Charest à l'endroit de Mario Dumont qui avait traité ce dernier de «girouette»? S'il y a quelqu'un au Québec qui doit rire jaune aujourd'hui, c'est bien l'ancien chef de l'ADQ.
En effet, c'est tout d'abord la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, qui changeait d'avis quant à la correction des examens de français de cinquième secondaire. Ceux-ci ne seraient plus corrigés par une firme privée comme prévu parce que les économies annoncées ne seraient pas au rendez-vous. Il n'y a pas de mal à changer d'idée, mais quand on songe que les appels d'offres avaient été lancés, on se demande qui au MELS a eu cette idée.
Aujourd'hui, c'est le sympathique ministre de la Famiglia, Tony Tomassi, qui, en moins de 24 heures, changeait d'idée à propos du financement des garderies dont le projet éducatif comprenait des éléments reliés à la religion. Je vous rappelle que c'est le même ministre qui hurlait au racisme à l'égard des Italiens quand on lui faisait remarquer que plusieurs permis de garderie étaient octroyés à des amis du Parti libéral qui avaient un nom à consonnance italienne.
«Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis», dit le proverbe. Mais comment appeler ceux qui en changent de la sorte?
En effet, c'est tout d'abord la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, qui changeait d'avis quant à la correction des examens de français de cinquième secondaire. Ceux-ci ne seraient plus corrigés par une firme privée comme prévu parce que les économies annoncées ne seraient pas au rendez-vous. Il n'y a pas de mal à changer d'idée, mais quand on songe que les appels d'offres avaient été lancés, on se demande qui au MELS a eu cette idée.
Aujourd'hui, c'est le sympathique ministre de la Famiglia, Tony Tomassi, qui, en moins de 24 heures, changeait d'idée à propos du financement des garderies dont le projet éducatif comprenait des éléments reliés à la religion. Je vous rappelle que c'est le même ministre qui hurlait au racisme à l'égard des Italiens quand on lui faisait remarquer que plusieurs permis de garderie étaient octroyés à des amis du Parti libéral qui avaient un nom à consonnance italienne.
«Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis», dit le proverbe. Mais comment appeler ceux qui en changent de la sorte?
08 mars 2010
Sondage: pour une note indicative de grammaire au bulletin?
Supposons que le prof masqué ait un accès privilégié à la ministre actuelle de l'Éducation. Devrait-il lui proposer que le prochain bulletin comporte une note indicative en grammaire?
Cette note ne compterait pas dans le résultat en français au bulletin et n'aurait pas un caractère contraignant, c'est-à-dire qu'elle n'empêcherait pas un élève de réussir son français mais qu'elle donnerait une indication des connaissances grammaticales du jeune. Elle permettrait aux parents de savoir ou en est leur enfant dans la maitrise des règles d'accord, de conjugaison, etc. Ils pourraient donc ainsi mieux le suivre d'année en année.
Cette note, inscrite deux fois par année au bulletin, pourrait également être un indicateur utile pour un enseignant quand il accueille un élève en septembre, par exemple.
Actuellement, quant à moi, les connaissances grammaticales des élèves sont noyées dans des grilles d'évaluation trop laxistes qui permettent parfois (souvent?) à ceux-ci de réussir sans savoir écrire correctement.
Je vous dirai qu'une telle expérience a été tentée dans mon école et on a assisté à des choses inimaginables: on a vu des élèves étudier des règles, les connaitre par coeur et être capables même de les appliquer.
Pour ma part, pour transférer des connaissances, encore faut-il les connaitre! Or, on a pu constater que, dans une démarche par compétences, cela n'est pas toujours vrai. En effet, depuis bien avant le Renouveau pédagogique, le français a été évalué sous forme de compétence (savoir lire, savoir écrire, etc.) et on a pu remarquer à quel point les jeunes peuvent réussir à cause de la nature des évaluations auxquelles ils sont soumis et pas nécessairement grâce à leurs connaissances grammaticales.
Qu'en pensez-vous?
Cette note ne compterait pas dans le résultat en français au bulletin et n'aurait pas un caractère contraignant, c'est-à-dire qu'elle n'empêcherait pas un élève de réussir son français mais qu'elle donnerait une indication des connaissances grammaticales du jeune. Elle permettrait aux parents de savoir ou en est leur enfant dans la maitrise des règles d'accord, de conjugaison, etc. Ils pourraient donc ainsi mieux le suivre d'année en année.
Cette note, inscrite deux fois par année au bulletin, pourrait également être un indicateur utile pour un enseignant quand il accueille un élève en septembre, par exemple.
Actuellement, quant à moi, les connaissances grammaticales des élèves sont noyées dans des grilles d'évaluation trop laxistes qui permettent parfois (souvent?) à ceux-ci de réussir sans savoir écrire correctement.
Je vous dirai qu'une telle expérience a été tentée dans mon école et on a assisté à des choses inimaginables: on a vu des élèves étudier des règles, les connaitre par coeur et être capables même de les appliquer.
Pour ma part, pour transférer des connaissances, encore faut-il les connaitre! Or, on a pu constater que, dans une démarche par compétences, cela n'est pas toujours vrai. En effet, depuis bien avant le Renouveau pédagogique, le français a été évalué sous forme de compétence (savoir lire, savoir écrire, etc.) et on a pu remarquer à quel point les jeunes peuvent réussir à cause de la nature des évaluations auxquelles ils sont soumis et pas nécessairement grâce à leurs connaissances grammaticales.
Qu'en pensez-vous?
07 mars 2010
Le sexisme de Pauline Marois
Belle tranche de ... de la part de Pauline Marois qui explique que le fait qu'elle soit une femme nuit à son ascension vers le pouvoir. Ah bon?
Désolé mais pour moi - celle qui dit détester se poser en victime - joue exactement à cela. Il ne pourrait pas lui venir à l'idée que c'est son parti qui la tire vers le bas, que sa feuille de route «impressionnante» aux ministère de l'Éducation et de la Santé est tout sauf impressionnante ou encore que ce n'est la femme qui dérange les Québécois mais Pauline elle-même?
Mais là ou elle en rajoute, c'est quand, tout en se disant obligée de tenir compte des stéréotypes sexistes, elle affirme à La Presse qu'elle «est persuadée que les femmes, une fois au pouvoir, se comportent différemment des hommes - et mieux. Ces femmes ont un style de gestion plus conciliant, et ont démontré qu'elles savaient être «plus près du quotidien» des gens, plus sensibles à leurs besoins, dit cette mère de quatre enfants, reprenant en cela la rhétorique traditionnelle du mouvement féministe.»
Ah bon? Alors, Monique Jérôme-Forget, c'était une homme?
Désolé, mais ce sont des préjugés purement sexistes et des généralisations abusives au même titre que les femmes ne savent pas conduire et sont incompétentes pour tenir un marteau.
Désolé mais pour moi - celle qui dit détester se poser en victime - joue exactement à cela. Il ne pourrait pas lui venir à l'idée que c'est son parti qui la tire vers le bas, que sa feuille de route «impressionnante» aux ministère de l'Éducation et de la Santé est tout sauf impressionnante ou encore que ce n'est la femme qui dérange les Québécois mais Pauline elle-même?
Mais là ou elle en rajoute, c'est quand, tout en se disant obligée de tenir compte des stéréotypes sexistes, elle affirme à La Presse qu'elle «est persuadée que les femmes, une fois au pouvoir, se comportent différemment des hommes - et mieux. Ces femmes ont un style de gestion plus conciliant, et ont démontré qu'elles savaient être «plus près du quotidien» des gens, plus sensibles à leurs besoins, dit cette mère de quatre enfants, reprenant en cela la rhétorique traditionnelle du mouvement féministe.»
Ah bon? Alors, Monique Jérôme-Forget, c'était une homme?
Désolé, mais ce sont des préjugés purement sexistes et des généralisations abusives au même titre que les femmes ne savent pas conduire et sont incompétentes pour tenir un marteau.
04 mars 2010
Le bulletin nouveau genre, style, manière, comme que... (ajout)
Bon, les bulletins seront simplifiés l'année prochaine (ici, ici et ici). Il faut dire qu'il y a eu des dérapages depuis les débuts de la réforme: les petites maisons de couleur, les bonshommes sourire, les énoncés du genre «L'élève situe sa conscience citoyenne dans un contexte planétaire»...
Abolition des compétences transversales? Des compétences impossibles à évaluer au secondaire. À moins de permettre qu'on écrive n'importe quoi. Donc, ce n'est pas une perte.
Imposition d'un relevé national? Une bonne chose. C'était un vrai casse-tête pour les cégeps et les autres institutions d'enseignement.
Simplification des libellés d'évaluation? Honnêtement, on perd en informations pour le parent qui comprenait ce qu'ils signifiaient. Mais pour les autres, «utiliser un raisonnement mathématique» ou «communiquer à l'aide du vocabulaire et des symboles mathématiques», c'était du chinois.
Abolition des cycles? Le bulletin nouveau prévoit un bilan à la fin de chaque année.
Question 1: pourra-t-on recaler un élève en première secondaire?
Question 2: devra-t-on revoir le programme de formation avec tous ces changements?
Réponse à la question 1: le redoublement en première secondaire serait permis l'année prochaine (ici, au quatrième paragraphe). Je reviendrai sur le sujet.
Abolition des compétences transversales? Des compétences impossibles à évaluer au secondaire. À moins de permettre qu'on écrive n'importe quoi. Donc, ce n'est pas une perte.
Imposition d'un relevé national? Une bonne chose. C'était un vrai casse-tête pour les cégeps et les autres institutions d'enseignement.
Simplification des libellés d'évaluation? Honnêtement, on perd en informations pour le parent qui comprenait ce qu'ils signifiaient. Mais pour les autres, «utiliser un raisonnement mathématique» ou «communiquer à l'aide du vocabulaire et des symboles mathématiques», c'était du chinois.
Abolition des cycles? Le bulletin nouveau prévoit un bilan à la fin de chaque année.
Question 1: pourra-t-on recaler un élève en première secondaire?
Question 2: devra-t-on revoir le programme de formation avec tous ces changements?
Réponse à la question 1: le redoublement en première secondaire serait permis l'année prochaine (ici, au quatrième paragraphe). Je reviendrai sur le sujet.
Le niqab: pu capab!
Faisons cela short and sweet: le niqab ne relève pas d'une obligation religieuse. Il est un choix personnel. C'est même cette étudiante égyptienne qui le dit.
A partir de là, on assume les conséquences de ses gestes quant aux règles qui existent. Et on cesse de pleurnicher et de se victimiser.
Sinon, on acceptera qu'on vote voilé (oups... c'est déjà accepté), qu'on a un permis de conduire avec une photo avec un voile et même un passeport tant qu'à y être!
On dit «Non». On refuse de discuter davantage parce que, plus on parle, plus on utiliser tout ce qu'on peut dire contre nous. Il n'y a, sans jeu de mots, aucune bonne foi dans cette demande. Et surtout, dans toutes ces histoires d'accommodements raisonnables, il n'y a aucune réciprocité.
Il y a bien des saprées limites à vouloir culpabiliser les gens.
A partir de là, on assume les conséquences de ses gestes quant aux règles qui existent. Et on cesse de pleurnicher et de se victimiser.
Sinon, on acceptera qu'on vote voilé (oups... c'est déjà accepté), qu'on a un permis de conduire avec une photo avec un voile et même un passeport tant qu'à y être!
On dit «Non». On refuse de discuter davantage parce que, plus on parle, plus on utiliser tout ce qu'on peut dire contre nous. Il n'y a, sans jeu de mots, aucune bonne foi dans cette demande. Et surtout, dans toutes ces histoires d'accommodements raisonnables, il n'y a aucune réciprocité.
Il y a bien des saprées limites à vouloir culpabiliser les gens.
03 mars 2010
Projet intégrateur: reporté d'un an!
En 2009-2010, le MELS avait décidé de reporter d'une année la matère Projet intégrateur, tout en laissant la possibilité aux écoles de participer à la prolongation de son expérimentation.
Or, voilà que le MELS reporte encore d'un an l'application de celui-ci en raison des inquiétudes soulevées par divers intervenants. La ministre, Michelle Courchesne, soulève même la possibilité que ce cours devienne optionnel.
Chez nous, personne ne s'est précipité pour donner ce cours. Et l'enseignant qui l'a pris m'a immédiatement dit à quel point celui-ci constituait un charge surhumaine. Sur le plancher des vaches, on voyait bien à quel point ce cours constituerait un véritable casse-gueule.
D'ailleurs, toujours sur le plancher des vaches, on constate à quel point les élèves de cinquième secondaire sont mal préparés en terme de choix de carrière et de demande au cégep. L'année dernière, les refus au premier tour seraient plus élevés, semble-t-il. À la fois è cause de résultats insuffisants et de demandes stratégiquement mal effectuées. Ce point demeure à vérifier.
Mais il ne faut pas en parler. Tout va très bien.
Or, voilà que le MELS reporte encore d'un an l'application de celui-ci en raison des inquiétudes soulevées par divers intervenants. La ministre, Michelle Courchesne, soulève même la possibilité que ce cours devienne optionnel.
Chez nous, personne ne s'est précipité pour donner ce cours. Et l'enseignant qui l'a pris m'a immédiatement dit à quel point celui-ci constituait un charge surhumaine. Sur le plancher des vaches, on voyait bien à quel point ce cours constituerait un véritable casse-gueule.
D'ailleurs, toujours sur le plancher des vaches, on constate à quel point les élèves de cinquième secondaire sont mal préparés en terme de choix de carrière et de demande au cégep. L'année dernière, les refus au premier tour seraient plus élevés, semble-t-il. À la fois è cause de résultats insuffisants et de demandes stratégiquement mal effectuées. Ce point demeure à vérifier.
Mais il ne faut pas en parler. Tout va très bien.
Une autre plogue, une bonne!
Je ne sais pas. Ou ce sont les autres qui sont géniaux ou ma vue baisse et je vois du génie partout?
Quoi qu'il en soit, je vous invite à lire ce (un peu) (peut-être) (sûrement) long texte de Jonathan Livingston sur le mode de raisonnement de certains gestionnaires en éducation. Une belle analyse. Fine. Mordante. Souvent réaliste. Longue, vous l'ai-je dit? Mais si pertinente.
Un texte intéressant quand on a l'impression d'être seul dans le chaos pédagogique actuel. Son titre vous rappelera sûrement une phrase chère à un adjoint ou un directeur de votre connaissance: ««Là tu me parles des problèmes, parle-moi des solutions!» ou Crever l'abcès du déni.»
Je partage pas tout d'un bloc, mais c'est à lire. Simplement. Absolument. Parce que trop vrai. Et désespérant.
Quoi qu'il en soit, je vous invite à lire ce (un peu) (peut-être) (sûrement) long texte de Jonathan Livingston sur le mode de raisonnement de certains gestionnaires en éducation. Une belle analyse. Fine. Mordante. Souvent réaliste. Longue, vous l'ai-je dit? Mais si pertinente.
Un texte intéressant quand on a l'impression d'être seul dans le chaos pédagogique actuel. Son titre vous rappelera sûrement une phrase chère à un adjoint ou un directeur de votre connaissance: ««Là tu me parles des problèmes, parle-moi des solutions!» ou Crever l'abcès du déni.»
Je partage pas tout d'un bloc, mais c'est à lire. Simplement. Absolument. Parce que trop vrai. Et désespérant.
01 mars 2010
Une plogue, une vraie!
C'est rare, mais j'ai envie de rédiger une plogue. Jean-Simon Gagné. Ancien journaliste à Voir-Québec. Ancien du bac en communication à l'UQAM. C'est là que je l'ai connu, d'ailleurs.
Un vrai. À l'époque, du genre à partir en reportage en Albanie au risque de sa vie. Belle gueule, belle tête. Mais surtout belle plume. Un sens de l'ironie, de la citation et de la référence historique.
Il écrit manintenant des «humeurs» sur l'actualité au Soleil de Québec. Je vous invite à le découvrir. Chaque matin, j'attends son papier, généralement écrit à l'acide...
Un Foglia, me direz-vous? Pantoute!
Quelques petits exemples savoureux quant à moi.
Viva la revolución?
Tout le monde veut être Lucien Bouchard
Drôle de vidéo
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