26 mai 2011

Il est peut-être temps de passer à «autre chose», Lucien...

Lucien Francoeur tire la sonnette d"alarme. Rien ne va plus en éducation selon le poète-rocker dans un texte publié sur Canoe. Soyons honnête: le prof de cégep y va de ses humeurs qui sont, ma foi, très révélatrices. Passons sur ses récriminations sur le ministère de l'Éducation pour nous intéresser à son regard sur les élèves, ses élèves.

Les maudites machines

Pour Francoeur, les élèves ont changé avec les nouveautés technologiques:

Ce n'est pas seulement une nouvelle génération. C'est une nouvelle espèce. Ils font partie d'une civilisation qui est celle du numérique. Nous, les plus de 30 ans, on est dans l'analogue. On est VHS, ils sont MP3. On est brosse, craie, tableau. Ils sont dans la navette spatiale avec cellulaire, laptop et iPod.

Une fois cet écart entre l'école et la réalité des jeunes, que propose le rocker? Rien. Au contraire, il s'improvise neurologue et affirme:

On sait que le cerveau humain s'est modifié quand l'homme a découvert le feu, quand il a inventé la roue. Mais personne ne s'est rendu compte que depuis 15 ans toutes les machines qui sont utilisées font qu'il y a des parties du cerveau qui fonctionnent moins. On continue à concocter des réformes comme si c'était le même genre de cerveaux qu'avant.  C'est un désastre, c'est une bombe qui va exploser.

Alors, cessons de «concocter des réformes» comme avant et intéressons-nous au au moins présent, non? Non, justement, pour M. Francoeur, on sent une nostalgie du bon vieux temps:

C'est fini le prof qui parle avec des élèves qui prennent des notes. Le seuil de tolérance est de 12 minutes. Après, tu dois t'arrêter pour faire un exercice. C'est tellement aberrant ! Il y a des profs qui n'écrivent même plus au tableau, c'est une perte de temps, les étudiants ne sont pas capables de suivre ! Ils donnent un texte à leurs étudiants et ils le lisent ensemble. Chaque prof a sa stratégie pour être «compris». Bientôt on va se battre juste pour être "entendu".

Des élèves abrutis par la technologie

Pour Francoeur, les connaissances de plusieurs élèves actuels sont minimes: «Dans une classe, tu as un tiers assez fort, un tiers qui se débrouille, et un tiers qui n'a pas sa place. Ce n'est pas de l'analphabétisme, mais c'est pas loin. De l'illettrisme, oui, parce qu'ils n'ont aucune culture.»

Et la faute de cette situation incombe aux maudites machines (prononcez ce mot avec l'accent de Joliet...)!

Je te le jure ! C'est aussi simpliste que ça. Il faut que je leur explique «recto verso» ! Et «simple interligne». T'es obligé de leur montrer tout ça parce qu'ils sont toujours sur des machines. Les feuilles, les cahiers, c'est archaïque pour eux. Il y a un immense problème. Une année, pour m'amuser, j'ai fourni un Q-tip avec mon plan de cours. J'ai dit à mes étudiants : «Vous avez les oreilles propres et vous entendez. Mais vous n'écoutez pas ! Parce que je ne parle pas comme vos machines...»

Que veut Francoeur? Le retour au bon vieux temps? Dans ses récriminations, ce dernier ressemble à ces vieux maitres, ces académiciens que les poètes qu'il chérit auraient peut-être détestés... Comme m'a dit un élève que j'aime bien: «Actualise-toi, pépère...»


Quant à moi, je sors d'un cours où j'ai abordé le thème de la solitude chez Christine de Pisan avec des élèves de première secondaire. Ils ont suivi avec intérêt la détresse de cette femme qui vivait il y a plus de 600 ans et dont les écrits rejoignent leurs émotions. Le seuil de tolérance de 12 minutes? Pas vu. Et je n'ai pas utilisé de machines...

24 mai 2011

Avant le primaire, les garçons mieux préparés que les filles

Comment interpréter cet article publié dans Le Soleil? Une étude effectuée auprès de 1546 enfants des classes maternelles du Bas Saint-Laurent montre que les garçons sont davantage prêts à affronter le primaire que les filles.

«Relativement au développement cognitif et langagier, les garçons (67,4 %) et les filles (62 %) ont un indice inférieur à un échantillon de référence canadien (75 %). La maturité des filles (62 %) est beaucoup moins importante que dans l'échantillonnage canadien (75 %).»
Cette étude soulève bien des questions. Tout d'abord, pourquoi les petits québécois sont-ils moins développés que les enfants canadiens? Sont-ils moins stimulés par les parents? Chose certaine, comme le précise Marie-Josée Pineault, de la Direction de santé publique et des soins de santé primaires à l'Agence de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent, ce retard n'est pas sans conséquences:

«La recherche en neurosciences a largement démontré que les cinq premières années de vie d'un enfant sont cruciales pour son développement physique, intellectuel et socioaffectif. Des liens clairs ont été établis entre l'investissement dans la petite enfance et une amélioration significative à long terme de la vitalité d'une société, tant au niveau social qu'au niveau économique.»

Ensuite, pourquoi les garçons, qui devancent les filles au début du primaire, finissent-ils par autant décrocher? Plusieurs pistes sont possibles. L'une d'entre elles est que les effets de la testostérone ralentissent le développement des gars qui se font rattraper par les filles. Une autre fera plaisir au tenant des complots: l'école est simplement castratrice...

Un dernier point: cette étude met à mal l'idée que les jeunes vivant en campagne sont des colons et des habitants: «Les enfants vivant en milieu rural se démarquent positivement lorsqu'on les compare aux enfants vivant en milieu urbain.»

18 mai 2011

Malaise autour de Chantal Longpré: Pour un véritable débat d'idées en éducation

Je ne partage pas nécessairement les positions de la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) en éducation, mais j'estime que les récentes attaques (ici, ici et ici) à l'égard de Chantal Longpré, présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement (FQDE) et membre de celle-ci, dénotent la faiblesses des idées de ses opposants. D'ailleurs, quelles sont les idées de ses opposants? Le statut quo avec des taux de décrochage effarants? Une bureaucratie que tous s'accordent à juger lourde et pesante? Une démocratie scolaire avec une taux de participation anémique? Contrairement à Mme Longpré, j'estime que les commissions scolaires doivent continuer d'exister, mais il est évident que leurs rôles et leur mode de gestion doivent être questionnés. 

On dirait cependant que les commissions scolaires ne veulent pas de ce débat. Sauf qu'à force de vouloir nier que des changements sont nécessaires dans le monde scolaire, qu'elles me se surprennent pas si, un jour, elles sont victimes de leur propre stratégie. Elles auront alors été une des causes de leur malheur et, par leur attitude fermée, auront suscité des réformes qui ne seront peut-être pas à l'avantage des élèves québécois. On a vu récemment à quel point le Québec peut parfois être le théâtre de vagues surprenantes. 

Quant à ce qui concerne le bris de confiance que l'on évoque à l'égard de Mme Longpré, les commissions scolaires auraient avantage à s'occuper de regagner celle de la population et à travailler davantage avec les partenaires qui les entourent, qu'ils leur plaisent ou non. Le fait que deux mouvements politiques prônent leur abolition ou leur transformation est un signe évident qu'elles doivent se remettre en question et accepter qu'on les interpelle publiquement. 

Par ailleurs, dans tout ce débat, faut-il comprendre que tout employé appartenant à un organisme public ne peut critiquer celui-ci? Jusqu'où peut-on invoquer le devoir de réserve, surtout quand l'individu concerné n'appartient même pas à un parti politique? Est-on revenu à une ère du «Toé, tais-toi!»? Si c'est le cas, la qualité de nos échanges démocratiques risque d'en prendre un coup. 

Dans cette même veine, certains affirmeront que la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, aurait dû montrer l'exemple et ne pas critiquer publiquement la ministre de l'Éducation récemment en ce qui concerne le dernier budget provincial. Si elle ne l'a pas fait, si elle a remis en question les politiques ministérielles, c'est qu'elle a des convictions. Devrait-on le lui reprocher et lui demander de se taire? Comment réagirait-elle si les députés de l'Assemblée nationale votaient une motion lui demandant de démissionner parce qu'ils n'ont plus confiance en elle? 

Personne n'a remis l'engagement de 
Lionel Carmantpédiatre à l’Hôpital Ste-Justine et professeur titulaire en pédiatrie à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, au sein de la CAQ alors que celui-ci soutient des mesures qui vont pourtant à l'encontre les politiques ministérielles actuelles. A-t-on vu une agence régionale de la santé ou un directeur d'hôpital s'élever contre celui-ci? Pourquoi a-t-on une attitude différente à l'égard de Mme Longpré? Une partie de la réponse se trouve peut-être dans le fait qu'il est bien connu que les relations entre cette dernière et Josée Bouchard sont, à tout le moins, difficiles.

Au delà des chicanes organisationnelles et surtout politiques, parce que c'est à mon avis essentiellement ce dont il s'agit dans le présent cas, le Québec mérite d'avoir un véritable débat d'idées et nos jeunes, un système scolaire plus efficace. En défendant un statut quo, intenable aux yeux de bien des Québécois, les commissions scolaires donnent l'impression de cautionner le désarroi actuel en éducation, défendent une gestion parfois douteuse et mettent en péril leur propre existence. De plus, elles semblent montrer qu'elles préfèrent s'en prendre au messager et personnaliser un débat plutôt qu'enfin se consacrer aux véritables problèmes que vit notre réseau scolaire. Pour connaitre les qualités de plusieurs personnes qui y oeuvrent, le Québec mérite mieux que cela.

17 mai 2011

PQ: comment se tirer dans le pied

Le PQ ne sait pas quoi faire avec la montée de la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) et de François Legault. Sa dernière stratégie médiatique est de souligner à quel point les idées des la CAQ ressemble aux siennes. Ainsi, à propos des propositions de la CAQ en matière de santé, la député péquiste Agnès Maltais déclarait: «À peu de choses près, c'est un peu le programme du PQ. Bienvenue M. Legault au PQ puisque les idées que vous portez sont portées par le PQ depuis des années.»


Je ne sais pas si elle réalise qu'elle conforte ainsi les électeurs qui ne font plus confiance au PQ ou qui n'aiment pas Pauline Marois dans leur choix d'opter pour une autre voie. La CAQ, c'est comme le PQ, mais en différent.


Très mauvaise idée. Mais plus rien ne me surprend depuis un bout de temps des formations souverainistes ou syndicales.

16 mai 2011

L'inefficacité du MELS

On n'a pas bien loin à aller pour constater l'inefficacité du ministère de l'Éducation. Deux événements, survenus ce mois-ci, le montrent bien.


Lutte contre l'intimidation


Le premier est ce projet-pilote qui aura lieu dans quatre écoles du Québec quant à la lutte contre l'intimidation. Mis sur pied par la fondation Jasmin-Roy,  celui-ci vise à libérer une personne par établissement scolaire une journée par semaine pour assurer un suivi en ce qui a trait aux élèves agressés et leurs agresseurs. La fondation a l'appui de la  Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDEE) et, depuis peu, de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Est-ce normal que ce soit cette fondation qui porte à bout de bras la lutte contre l'intimidation dans nos écoles, surtout avec le peu de moyens dont elle dispose? Est-ce normal que le principal appui de la fondation Jasmin-Roy ait été un regroupement dont la ministre est incapable de se souvenir du nom de sa présidente?


Où en est rendu le MELS dans ce dossier, au fait? Il fera partie d'un plan dévoilé sous peu cette semaine contre l'homophobie et a versé 25 000$ à la fondation pour qu'elle continue son bon travail. On ne peut définitivement pas appeler cela du leadership. Et on connait la valeur pratique des plans ministériels.... C'est un peu comme cette ministre qui assiste à une marche organisée par ce jeune de Sorel-Tracy victime d'intimidation et qui donne l'impression de regarder la parade plutôt que de mener.


Il est anormal que les événements les plus importants contre la lutte à l'intimidation et à l'homophobie en milieu scolaire aient dû être organisés par des acteurs extérieurs au MELS. Celui-ci donne l'impression d'une machine lourde, incapable d'affronter rapidement et efficacement les réalités sur le terrain.


Promouvoir l'activité physique


Un autre exemple de l'inefficacité gouvernementale est le fait que le principal programme de valorisation de l'activité physique au Québec a pour origine Pierre Lavoie. Bien sûr, le Grand défi Pierre Lavoie a aujourd'hui comme partenaires les gouvernements du Canada et du Québec. 


Mais comment se fait-il que notre cher ministère, avec tous ses fonctionnaires, ses programmes et ses dépense, n'arrive pas à le cheville de cette initiative? Poser la question est un peu y répondre. Manque d'idées, manque de crédibilité, manque de leadership. On est loin des beaux chandails pour les équipes sportives qu'on achètera sous peu pour développer le sentiment des élèves et contrer le décrochage.


Quand on a un système d'éducation qui voit le nombre de ses élèves en difficulté augmenter de 14% en quatre ans, qui n'arrive même pas à contrer une pénurie d'enseignants qui perdure depuis 15 ans, il ne faut pas trop lui en demander, j'imagine....

14 mai 2011

Les élèves en difficultés d'apprentissage

Lu sur Radio-Canada tantôt:


«... le nombre d'élèves qui éprouvent des difficultés d'adaptation ou d'apprentissage est passé de 5 % en 2006 à plus de 19 % en 2010.»


Je veux bien croire qu'on a fait des progrès en matière de dépistage, mais il y a manifestement quelque chose qui ne tourne pas rond en éducation si on se base sur ces chiffres. D'autant plus que, pour faire évaluer un élève dans le secteur public, on connait les délais interminables.


D'où ma question: le réseau est-il devenu une machine à former des élèves éprouvant des difficultés?

Ça sent la...

Ceux qui ont pensé «la coupe Stanley» sont vraiment en mal de hockey. Non, ça sent la fin de l'année.

Et avec elle se mêlent deux sentiments presque contradictoire: la hâte qu'on en finisse et la peine de songer que je devrai bientôt me séparer des gamins avec qui j'ai passé l'année. Je les regarde, les trouve beaux, naïfs, enfin un peu moins qu'en septembre dernier où ils mangeaient dans ma main et étaient terrorisés par un simple regard. Non, maintenant, ils ont appris à être baveux, à utiliser les mots comme des couteaux, à repérer la faute et le pléonasme...

Chers petits monstres... Parfois, quand ils sont trop tannants, j'hésite entre être tolérant, gentil, sympathique ou leur filer une copie interminable.

Heureusement, je suis un professionnel.

11 mai 2011

Discrimination contre les garçons dans les écoles anglaises

Ce matin, je me fais un petit plaisir en relayant cette information venant d'Angleterre où un jeune élève a décidé de porter la jupe parce qu'on l'oblige à porter le pantalon et lui interdit le short. «L'été, les filles peuvent porter des jupes, mais les garçons ne peuvent pas porter des shorts. Nous pensons que cela établit une discrimination envers les garçons», explique l'adolescent de 12 ans vivant à Cambridge.


Cela me rappelle un doux souvenir où des élèves d'un de mes groupes avaient fait une protestation similaire en invoquant leur héritage culturel familial écossais pour porter le kilt... Ils avaient été suspendus pour la journée mais que j'avais apprécié leur coup d'éclat!

09 mai 2011

Le Plan Nord

Le gouvernement Charest a dévoilé son Plan Nord aujourd'hui.

Je déborde rarement du cadre scolaire, mais celui-ci a des allures de machine à paver la route à l'entreprise privée en construisant, aux frais des contribuables, diverses voies d'accès à des ressources:

«Selon le premier plan d'action sur cinq ans, près de 1,2 milliard sera consacré au développement des infrastructures. Les entreprises privées paieront le tiers de la facture de construction de nouvelles routes qui répondent essentiellement à leurs besoins, pour accéder à une mine par exemple.»

Par ailleurs, la propriété de ces ressources est déjà contestée par les Premières nations et l'exploitation soulève de celles-ci soulève les inquiétudes des environnementalistes.

Mais plus que tout, c'est cette impression d'être pris pour des valises. À preuve, cet énoncé:

— 20 000 emplois créés ou maintenus en moyenne par année, soit 500 000 sur 25 ans.


Je sais que j'ai toujours été faible en maths, mais comment peut-on multiplier des emplois maintenus?

07 mai 2011

Une web-série à regarder!

Un amie allumée m'a fait découvrir ce petit bijou d'humour et de dérision: Le stage de Kassandra. Il s'agit en fait d'un projet effectué dans le cadre d'un cours universitaire sur l'utilisation des nouvelles technologies d'information et de communication.


Un bref aperçu des six capsules mises en ligne:


«(...) on voit une stagiaire en éducation évoluer maladroitement dans l’univers scolaire. Reine du contre-exemple dotée d’une condescendance douteuse, Kassandra Lebelle reste pour le moins attachante. Sa maître associée, Manon Rollin, est une femme d’une grande patience. Pourvue de toute la générosité nécessaire pour accueillir un cancer comme Kassandra dans son quotidien, Manon tente de guider tant bien que mal sa stagiaire vers des compétences professionnelles adéquates.»


Assurez-vous de bien commenter par l'épisode 1 placé à l'extrémité de la barre de défilement au bas de la fenêtre. Il existe aussi une page Facebook où vous pouvez laisser des commentaires.

06 mai 2011

De l'argent et de l'école privée

Il faudrait qu'on m'explique. À Boisbriand, une nouvelle école privée attend depuis deux ans que le MELS lui donne son agrément afin qu'elle puisse toucher des subventions. Dans l'attente, de nombreux parents ne peuvent acquitter les pleins frais d'inscription de leur enfant et retirent leur enfant.

Le MELS a décidé de ne plus financer de nouvelles écoles privées en invoquant qu'il doit retourner à l'équilibre budgétaire:  «Nous avons reçu plusieurs demandes, mais il n'y a pas d'argent disponible présentement pour les nouvelles écoles privées. Dans le contexte budgétaire actuel, nous devons respecter la capacité de payer des Québécois.»

Je ne comprends pas. Il me semblait que les écoles privées faisaient économiser de l'argent en soustrayant des jeunes au réseau public?

De plus, il faudrait aussi qu'on m'explique la pensée d'un fondateur de ce collège qui déclare; «Si la subvention ne vient pas, on sera obligé de sélectionner nos élèves en fonction de la capacité de payer de leurs parents. C'est inacceptable!»  N'est-ce pas déjà le cas? Ne fait-il pas une sélection entre les enfants qui ont des parents qui ont les moyens de les inscrire à son institution d'enseignement et les autres? Veut-il une école privée entièrement gratuite tant qu'à y être?

03 mai 2011

De l'usage du tableau interactif (ajout)

J'écoutais la soirée électorale sur Radio-Canada hier soir. J'admirais l'utilisation que faisait Emmanuelle Latraverse du tableau interactif, même si cela donnait le vertige à Céline Galipeau.

J'ai assez hâte d'en avoir un dans ma classe. Seulement, pour l'utiliser, est-il obligatoire de porter des souliers à talons hauts de trois pouces? J'espérais tellement qu'elle se plante...

En passant, vous avez remarqué que Patrice Roy ne savait pas trouver Joliette sur une carte..


*********


Pour ceux qui ont beaucoup de plaisir à suivre la soirée des élections à RC, je suggère ce texte de La Presse. Un passage, comme ça:

« Au départ, ce n'était pas jojo. Il n'y en avait que pour les talons hauts d'Emmanuelle Latraverse...»

01 mai 2011

Enseignement du français: des accommodements pédagogiques déraisonnables

Excellent texte de Daphnée Dion-Viens ce matin qui décrit une situation assez aberrante prévalant dans les écoles québécoises.

Ainsi, on apprend qu'on coupe dans le temps d'enseignement du français au premier cycle du secondaire pour souvent voir celui-ci augmenter en cinquième secondaire. Entre 16 et 20% des élèves de classes ordinaires et 59 à 63% des élèves appartenant à des programmes particuliers voient le temps d'enseignement du français recommandé réduit d'au moins 25%. Par contre, au deuxième cycle, 25% des élèves reçoivent plus d'heures d'enseignement du français que prévu.

Pourquoi retrouve-t-on ce genre de mesures pédagogiques? Chaque école veut se démarquer des autres par des programmes locaux (PEI, sport-études) et choisit la solution facile de couper au moins 25% du temps pour enseigner le français en première et deuxième secondaire. Mais, à cause de la présence de l'examen ministériel d'écriture, qui sert souvent de base comparative entre les écoles, on s'imagine tout à coup que l'ajout de 25% de temps d'enseignement pour la seule année de la cinquième secondaire suffira à combler les lacunes des jeunes. Le monde à l'envers, quoi!

Non seulement les élèves reçoivent-ils moins d'heures de français au total, mais ce n'est qu'à la fin de leur parcours scolaire qu'on se préoccupe de la maitrise de cette langue alors qu'il aurait tellement plus pertinent de leur donner de solides bases dès le début. En bon québécois, cette façon de fonctionner s'appelle du «patchage». On voit sur nos routes les résultats de cette pratique. Imaginez maintenant ce que cela fait dans nos écoles!

De nombreuses études montrent bien que la maitrise du français, notamment de la lecture, est une condition importante dans la persévérance scolaire. Or, que fait-on dans nos écoles? On réduit le temps d'enseignement de celui-ci au premier cycle alors que tous les intervenants savent qu'il s'agit d'une période cruciale en terme de décrochage.

Vous direz que les élèves réussissent malgré tout l'examen ministériel. Dans la mesure où celui-ci est souvent décrié comme une «passoire» et qu'on s'assure de bien leur bourrer le crâne avant la tenue de celui-ci, ce pseudo succès n'a rien d'étonnant.

Mais qu'en est-il des véritables apprentissages en français, de ceux qui seront ancrés dans les habiletés de nos jeunes et leur serviront toute leur vie? Une partie de la réponse se trouve sûrement dans le fait qu'actuellement, même plusieurs futurs enseignants, après 13 ans de scolarité, présentent encore des lacunes importantes dans la maitrise de la langue de Vigneault.

C'est entre autres écoeuré par cette mentalité de «patchage» que j'ai quitté la cinquième secondaire où j'ai oeuvré pendant 15 ans pour aller enseigner en première, un niveau où j'estime faire la différence et où mon école a la sagesse de ne pas couper dans le temps d'enseignement du français et ce, peu importe les programmes offerts.