30 juin 2007

Malade de tag!

Allons-y avec ce petit questionnaire fort sympathique et peut-être révélateur.

Quatre livres qui ont marqué mon enfance

L’écume des jours, je l’ai lu par erreur à 11 ans. Il traînait dans la chambre de mon frère. La couverture m’a attiré et je l’ai lu avec toute ma naïveté de futur adolescent. Une étrange rencontre qui a marqué ma façon de rédiger sur le plan littéraire et mon esprit.

La marque jaune, à la fois pour l’aventure mais aussi pour le dessin. Ce n’est que plus tard que j’ai appris que Jacobs avait redessiné plusieurs des éditions de Tintin en couleurs. Son souci du détail, sa maîtrise de la ligne m’ont subjugué. Et puis, il y avait le fait que cette histoire se déroulait en Angleterre. By jove! L'Affaire du collier est pas mal, également.

Les Tintin, livres indispensables de la jeunesse québécoise bien élevée. Aujourd’hui, je trouve les histoires de ce jeune reporter fades et je raffole davantage des Astérix le Gaulois. Tintin au Tibet demeure malgré tout mon préféré.

Les volumes de l’Encyclopédie Tout connaître. Ce fut mon premier contact avec l’histoire, la science, la géographie. J’ai dévoré chaque numéro que j’ai lu et relu et relu. Cette encyclopédie faisait une grande concurrence dans mon temps de lecture à l' Encyclopédie du Livre d’or et le Sélection du Reader’s Digest. Pour le jeune lecteur en moi, chacun était une mine de connaissances.

Les Jules Verne, pour l'amour de l'aventure et de la connaissance. À l'époque ou la télévision n'existait pas, les livres étaient des images, des reportages. Ce que j'ai appris en lisant ce type de romans!

En passant, je ne sais pas compter, alors quatre ou cinq... Trichons un peu, que diable!

Quatre écrivains que je relirais, encore et encore
  • Boris Vian (pour son imaginaire et son mordant)
  • Daniel Pennac (pour son humour et sa maîtrise des mots)
  • Michael Connelly (le suspens… quoique son dernier, Echo Park, est plutôt moyen)
  • Fedor Dostoïevsky (l’âme russe et la quête d’une certaine spritualité

Quatre écrivains que je ne relirai plus

Pour le reste, je m’assure de les oublier le plus rapidement possible.

Quatre livres à lire, en attente dans ma bibliothèque

Seulement quatre… J’en ai au moins une quinzaine!

Quatre livres que je suis en train de lire
  • Lindbergh L’aigle noir (biographie écrite par Bernard Marck)
  • L’Angleterre en guerre 1939-1945 (ouvrage historique écrit par Angus Calder)
  • Le rectificateur (roman policier écrit par Jeffery Deaver)

Je lis rarement quatre livres de front. Habituellement, je n’en lis qu’un à la fois. Sauf que les deux premiers ouvrages sont des lectures arides et de longue haleine, alors j’y vais plus lentement. Je m'intérese beaucoup à l'histoire, principalement à l'histoire du Québec, à la Deuxième Guerre mondiale et à la Shoah. On apprend tellement peu de notre passé.

Quatre livres que je n'ai pas terminés
Je me suis fait un devoir de toujours terminer un livre, même plate à mourir. J’ai dû m’y prendre à quatre reprises avant de terminer Moby Dick de Melville et je ne regrette pas mon acharnement

Quatre livres que j'apporterais sur une île déserte
  • La Chartreuse de Parme (romantisme, Italie et Stendhal : un mélange envoûtant)
  • Le Petit Robert (parce que connaître le nom des choses me semble important et encore plus si je suis seul sur une île. Ce serait une façon de rester en contact avec le monde. Un genre de ballon de basketball à la Tom Hanks, finalement.)
  • La Bible
  • Le Coran
Et en extra, lorsque je voudrais revenir dans la société : Radeau et navigation pour les nuls (ça doit sûrement exister).

26 juin 2007

On écrase bien les marmottes...

Je me suis permis une petite escapade gaspésienne de quelques jours et, de retour dans une certaine civilisation, je constate que j'aurais dû me faire écraser sur la route 132 comme les 28 renards, mamottes et porcs-épics que Mme Masquée et moi avons comptés durant notre trajet. Pourquoi ce mal de l'âme?

Quand les bourreaux gèrent la réparation

Tout d'abord, le fait que les jeunes enseignants ne seront pas véritablement dédommagés à la suite du traitement discriminatoire qu'ils ont subi entre 1997 et 2000. Je suis trop en furie pour en parler calmement. J'y reviendrai lors d'un prochain billet. Et plus en longueur. Pour l'instant, je vous invite à lire ce billet d'André Chartrand à ce sujet.

Le bulletin Courchesne: certains n'en veulent pas!

Ensuite, ne voilà-t-il pas que certains pro-réformistes se plaignent de la rigidité du nouveau bulletin super amélioré refait à neuf dernier modèle avec des notes. En quoi transformer des lettres en notes avec un tableau de conversion fourni par le MELS est-il la mère à boire?

Ah oui! On brime les écoles ou les parents ont réussi à élaborer un bulletin blablabla avec la direction. Le bulletin Courchesne a les défauts d'être imposé et unique. Et les autres écoles, celles ou les commissions scolaires ont carrément imposé un modèle uniforme de bulletin, il était ou le RAEQ (réseau pour l'avancement de l'éducation du Québec) pour dénoncer cette manoeuvre? Il y a des façons de réagir et des moments qui sont très révélateurs. L'avancement, à condition qu'il soit à notre manière.

Il y a des milliers d'enseignants qui ne veulent pas de cette réforme et ils ont développé, avec le temps, une nouvelle compétence: fermer leur gueule. Certains devraient apprendre à se garder une petite gêne, il me semble. Juste comme ça. Pour éviter qu'on ait envie de rugir.

Tolérances d'enseignement

Enfin, on apprend que les tolérances d'engagement ont littéralement explosé à cause de la pénurie d'enseignants. Mais n'ayez crainte, angoissés de tout acabit: un porte-parole du MELS nous rassure. La crise devrait se résorber sous peu avec la baisse du nombre d'élèves, dit-il. Je vous prie de noter que c'est la même réponse que sous le ministre Fournier, le ministre Reid, le ministre Simard, le ministre Legault. Depuis 1997 que la situation existe et depuis 1997 qu'on nous promet qu'elle n'est que ponctuelle. À un moment donné, il va bien falloir que quelqu'un se réveille...

Et en passant, il est faux de croire qu'un ingénieur peut enseigner les maths ou un anglophone, l'anglais. Une telle idée dévalorise la profession. Ces gens, tolérés par le système, sont parfois bien gentils, mais ont tout du skieur nautique: ils sont à la remorque des autres profs qui en ont déjà beaucoup à faire.

Demain: avant-dernier jour de l'année scolaire. Réunions pédagogiques. Je devrais demeurer éveillé. Déjà, j'ai fait Québec-Montréal par l'autoroute 20 sans faiblir...

18 juin 2007

Le rapport Berger et le gros mensonge de la correction

Le rapport Berger a fait couler beaucoup d'encre dernièrement. À cet effet, j'ai reçu un commentaire de Benoît que je remercie et que je vous retranscris ici:

«Ledit M. Berger faisait partie des enseignants superviseurs lorsque j'étais correcteur de l'EUF. Je l'aimais bien, il était d'ailleurs celui qui recueillait les perles trouvées dans les copies des étudiants. Par la même occasion, je ne suis pas très supris de lire les conclusions du rapport qu'il a préparé : lorsqu'il révisait la correction des copies des élèves en échec, il appliquait déjà ce genre de démarche (à notre grand désarroi d'ailleurs).»

Depuis une semaine, les journaux ont reçu plusieurs lettres qui appuient le mode de correction holistique. Toutes mentionnent le fait qu'actuellement, si un étudiant de cégep fait plus de 30 erreurs dans un texte de 900 mots, il échoue ce qu'on appelle l'épreuve uniforme de français. Or, cette information est fausse ou, si l'on veut être plus diplomate, inexacte. C'est s'il perd 30 points que l'élève échoue et ces 30 points sont étrangement comptés.

Ainsi, si on consulte le guide de correction de cette épreuve, on s'aperçoit qu'il existe une liste d'exceptions qui permet à un étudiant de dépasser allègrement ce nombre de fautes.
  • Les erreurs de ponctuation sont considérées comme des demi-fautes et on ne les compte plus après 20! Donc, un étudiant perd un maximum de 10 points, peu importe sa maîtrise de la ponctuation.
  • On ne compte qu’une erreur pour tout le texte pour l'oubli des deux-points devant une citation ainsi que l’absence de guillemets au début et à la fin d’une citation.
  • Les erreurs d’accents et de majuscules comptent pour une demi-faute et on ne compte pas d’erreur pour l’absence ou la présence erronée d’un accent quand le mot est bien orthographié ailleurs dans le texte.
  • Une faute d’orthographe d’usage ne peut être comptabilisée qu’une seule fois. Et cette règle s'applique aussi pour les expressions toutes faites comme «figures de style». Si l'élève met un s à style 20 fois, il n'y a qu'une seule erreur.
  • Si un mot mal orthographié appartient à un groupe de mots comportant une erreur de syntaxe, la faute d’orthographe ne sera tout simplement pas comptée, l’erreur de syntaxe ayant priorité sur l’erreur d’orthographe. Il n'y a qu’une erreur lorsque tous les mots d’un groupe régis par une même règle d’accord ne sont pas accordés comme il le faut. «Les erreur fréquente» : une seule faute. Une seule erreur pour les participes, les infinitifs ou les verbes conjugués coordonnés ou placés dans une énumération quand ils ne sont pas orthographiés correctement. «Ils ont écrits, corrigés et relus leur texte» ne vaut qu'une seule faute.Etc.

Si l'on comprend qu'il existe une certaine logique dans ces raisonnements, moi, je n'arrive plus à suivre cette logique généreuse quand je me rappelle qu'un finissant du collégial a droit à un dictionnaire, une grammaire et un recueil de conjugaison lors de son examen!

Au secondaire, les correcteurs doivent aussi respecter des dispositions semblables, mais le plus savoureux est cette toute petite phrase qu'on retrouve sur la grille de correction de l'épreuve d'écriture ministérielle (page 19 du document): «Ces nombres d’erreurs sont présentés comme des points de repère pour l’évaluation formelle d’un texte d’environ 500 mots, rédigé en un temps limité et avec des ressources restreintes. L’évaluation de ces critères devrait faire appel, comme celle des autres critères, au jugement professionnel. Elle ne devrait pas se réduire au seul comptage des erreurs, mais prendre en compte leur nature, leur récurrence, la complexité des phrases, la longueur du texte, etc.»

On n'est pas loin de la correction holistique, il faut l'avouer!

Par ailleurs, seules les copies en échec sont révisées: celles qui ont mérité un 62% ne sont jamais soumises à un comité de vérification. Pourquoi? Et on ne parle pas des pressions pour que les correcteurs soient généreux, comme le mentionne Rima Elkouri dans le quotidien La Presse.
Enfin, un élément qu'on ne mentionne jamais, c'est que la plupart des difficultés des élèves ont trait à l'orthographe d'usage (alors qu'ils ont un dictionnaire!) et à des règles d'accord simple. Que ceux qui invoquent les difficultés des élèves pour simplifier la langue française trouvent un meilleur argument: est-ce si difficile d'écrire «les belles maisons» sans faire d'erreur?

Bref, la prochaine fois qu'on vous parlera de correction sévère en écriture, allez voir plus loin que les chiffres et intéressez-vous à la façon dont les copies sont corrigées. Vous serez surpris.

UQAM: on ferme des trucs utiles!

La restructuration financière de l'UQAM a déjà fait sa première victime: le Centre en enseignement en milieux défavorisés ferme ses portes.
En effet, dans un article publié dans le journal La Presse, on peut lire: «La subvention de trois ans de la Fondation Lucie et André Chagnon arrivant à son terme, l'UQAM dit ne pouvoir financer le Centre qui dispensait aux futurs enseignants une formation sur les particularités de l'enseignement dans les milieux défavorisés.»
Bah! les milieux défavorisés... Qui s'en soucie? Plusieurs élèves n'ont rien dans le ventre en arrivant à l'école, mais ils ont de beaux manuels neufs. La vie est belle.

16 juin 2007

On n'arrête pas le progrès!

Il semblerait que les importantes difficultés financières de l'UQAM incitent les entrepreneurs en construction à déserter l'ilôt Voyageur. En attendant d'être payés, ils placarderont les ouvertures et espéreront que l'état des lieux ne se dégradera pas trop.

Y'a pas à dire: question de prendre de l'avance, j'imagine, on construit maintenant des écoles déjà en ruines. Only in Kwebec!
En passant, il faut voir avec quel zèle on se sert de cette crise pour appliquer un projet de réingénérie de l'UQAM. Le gouvernement - par le biais d'un comité piloté par Lucien Bouchard (tiens... tiens...) ne pouvait souhaiter plus beau prétexte pour couper certains programmes d'enseignement et réorganiser ce fleuron universitaire québécois.

Amour déçue...

Finalement, je me suis beaucoup enthousiasmé pour rien peut-être... L'annonce de la ministre Courchesne quant au bulletin se révèle un peu creuse.

Tout d'abord, parlons des notes en pourcentage dans le bulletin. Les profs continueront à évaluer à l'aide de lettres dans leur pratique régulière. Celles-ci seront traduites en pourcentages prédéterminés à l'aide de tableaux de conversion conçus par le MELS. Donc, pas de possibilité d'avoir des 73% ou des 22%. Il y aura cinq échelles d'évaluation. Point à la ligne. Et au diable la nuance! Dans un groupe performant, cela revient à dire que tout le monde aura la même note et la même moyenne générale à envoyer au SRAM pour la demande de cégep. Beau casse-tête en perspective...

Ensuite, le redoublement. On ne pourra redoubler qu'une seule année au primaire. Point à la ligne. Au secondaire, le redoublement n'existe tout simplement pas. Avec les cas intégrés sauvagement et les élèves qui savent qu'ils n'ont pas besoin de réussir quoi que ce soit s'ils le veulent, je m'interroge sur la qualité des groupes que j'aurai un jour.

Bien sûr, on peut sortir des études qui prouvent que le redoublement est inefficace tant qu'on veut, mon gros bon sens, lui, comprend mal qu'on enfant qui n'a pas effectué les apprentissages requis puisse les rattraper TOUT en en faisant de nouveaux. Je ne sais pas, mais logiquement, il y a comme quelque chose qui cloche. La vie ne s'arrêtera pas pour lui permettre de reprendre son souffle, à moins que le prof revoit à la baisse certaines exigences, retarde le rythme des apprentissages, fasse une pédagogie différenciée (et comme cet élève ne sera pas le seul...) ou baisse tout simplement les bras. On n'en parle pas assez, mais on me rapporte souvent ces cas d'enseignants qui ont décidé de prendre une tâche partielle parce la réforme les épuisait ou encore qui sont en congé pour épuisement professionnel.

Reste la moyenne. Le parent pourra savoir ou se situe son enfant par rapport à son groupe. Est-ce si important quand on regarde le reste?

Non, ce qui m'embête dans tout cela, c'est que la question de l'évaluation réelle des apprentissages des enfants est totalement éludée. Sauront-ils mieux écrire avec la réforme? Je ne le crois pas. Des facteurs comme la pauvreté, la détresse psychologique, la consommation de drogue, de saines habitudes de vie, le manque chronique de sommeil sont bien plus déterminants que de prétendues approches pédagogiques.

On a déjà écrit que la réforme est une révolution sociale en soi, un bouleversement des valeurs. C'est faux! On n'a changé que l'école et la société dans laquelle elle s'inscrit est restée la même. Les jeunes qui décrochent seront toujours aussi seuls, délaissés, mal encadrés, perdus...

Réforme ou pas: il y a des quartiers à Montréal ou nourrir les enfants aurait eu plus d'impact que leur acheter de nouveaux manuels scolaires. Et ça, personne, mais vraiment personne n'en parle.

Source de la photo:
http://www.palmbavardages.net/zeblog/index.php/

11 juin 2007

Figures de style, manière, comme, genre...

Les figures de style servent bien plus qu'à insulter avec classe. Elles sont parfois le fondement même de certaines blagues ou traits d'esprit. Comme la mode est aux humoristes, je fais souvent ce lien avec les élèves.

Un récent courriel d'une amie très chère (on va souvent au resto ensemble) appuie cet énoncé. Et comme il traite d'éducation, permettez que je le reproduise intégralement ici:
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À utiliser lors des entretiens avec les parents ou pour faire état des compétences transversales d'un apprenant. Ainsi, on ne doit plus dire...


  • Un cancre, une croûte MAIS Un élève en difficulté.
  • Il est fainéant MAIS Il manifeste un léger déficit de motivation induisant une phase de repos intellectuel qui n'est probablement que temporaire.
  • Il est très paresseux MAIS Il ne présente aucune apétence génétique manifeste pour le travail scolaire et se montre réfractaire à toute dépense d'énergie intempestive.
  • Il a un poil dans la main MAIS Ses caractéristiques génétiques l'empêchent de tirer le meilleur parti de tout le potentiel de ses membres supérieurs.
  • Il ne fait rien MAIS On ne trouve nulle trace concrète, ni même virtuelle de son activité débordante, mais sa volonté de bien faire commence à devenir perceptible.
  • Il est nul MAIS Les objectifs pédagogiques sont inadaptés à ses potentialités mais sa marge de progression n'en demeure pas moins substantielle.
  • Il est bête MAIS Ses connexions cervicales ne sont pas encore toutes assurées mais le processus de réflexion devrait connaître un déblocage imminent.
  • C'est un abruti MAIS Il connaît un épanouissement ralenti, mais certaines lueurs indiquent qu'il ne demande qu'à s'éveiller à la moindre étincelle.
  • Il a des difficultés MAIS Il pourrait certainement mieux faire si le contexte s'y prêtait et que les lacunes rédhibitoires ne cessaient de croître de façon exponentielle.
  • Il n'est pas doué MAIS Il ne semble pas prédisposé à postuler au passage dans la classe supérieure sans ouvrir ses manuels scolaires et redoubler d'efforts.
  • Il dort en classe MAIS Il connaît un léger décalage horaire et son horloge biologique semble réglée sur l'heure estivale de l'hémisphère sud.
  • Il fait des bêtises MAIS Son manque de maturité implique des comportements déviants peu propices à maintenir son attention et son sérieux.
  • Il fait le clown MAIS Son sens inné de la plaisanterie le conduit à distraire ses camarades et à animer le cours sans se soucier de l'ordre établi.
  • Il monte sur les tables MAIS Il recherche le meilleur point de vue panoramique en tente d'oxygéner d'avantage les cellules de son cerveau afin d'augmenter sa productivité.
  • Il court dans la classe MAIS Sa motivation irrépressible à rendre service enrhume un peu ses voisins mais sa vitesse de course fait merveille en Gym.
  • Il ennuie les autres MAIS Son esprit taquin et joueur retarde son intégration et provoque une pénurie dans l'armoire pharmaceutique de l'école.
  • Il est violent MAIS Son instinct possessif et revendicatif le pousse à des actes impulsifs qu'il regrette immédiatement malgré ses récidives chroniques.
  • Il est détesté MAIS Sa capacité impulsive aboutit à un manque de popularité et à un isolement regrettable qu'il l'empêche de se faire élire délégué.
  • Il est pris en grippe MAIS Il est victime d'un déficit affectif de la part de la maîtresse qui ne concentre pas toute l'attention nécessaire à son égo.
  • Il ne sait rien MAIS L'imprégnation cognitive résiduelle n'est pas encore quantifiable mais on constate des progrès méthodologiques dans l'ouverture du cartable.
  • Il ne retient rien MAIS Ses capacités mnémotechniques sont encore peu développées en raison d'une carence en phosphore.
  • Il est têtu et borné MAIS Il souffre d'un manque de flexibilité intellectuelle et son ouverture d'esprit n'est pas encore optimale.

********

Je suis convaincu que les élèves sont capables d'en écrire quelques-uns de la sorte sur leurs enseignants. Je pense, entre autres, à ce jeune qui a décrit un professeur volubile qui postillonnait beaucoup en se servant de l'hyperbole suivante: Je me noyais sous le flot de ses paroles...

08 juin 2007

Un demi mea culpa

Bon, je dois le reconnaître: le mot «hurluberlu» était trop fort pour désigner M. Berger.
J'ai fait ma petite recherche sur M. Berger, l'auteur du rapport qui a fait gerber (notez la figure de style ici: la contrepèterie) la moitié du Québec. D'après une collègue en qui j'ai toute confiance et qui assistait justement à un atelier donné par ce dernier, cet enseignant de français est loin d'être un illuminé. Il a mis en ligne d'ailleurs un site Internet assez bien conçu concernant l'épreuve d'écriture du collégial.
On retrouve bien quatre ou cinq phrases qu'on peut reprocher à M. Berger sur un texte de 70 pages, mais le reste de son étude est bien documenté et semble crédible. La correction globale peut bien être l'objet d'un débat honnête, mais il était faux comme le sous-entendait le journal Le Devoir que les fautes ne compteraient plus dans l'épreuve collégial. C'est la façon de les prendre en compte qui change. Déjà, la correction globale existe dans de nombreux pays et dans certains programmes reliés à l'OBI (bac international). Dans l'étude de M. Berger, qui portait cependant sur seulement 80 copies, la correction globale s'avèrait même plus sévère que celle que nous connaissons.
Il est paradoxal, par ailleurs, que les gens ne s'insurgent pas plus sur la formule actuelle de correction qui permet à un jeune de faire en réalité bien plus que les 30 erreurs officielles avant d'être recalé. Si vous lisiez le cahier des correcteurs de cette épreuve, vous seriez horrifiés par tous les passe-droits qui existent déjà. Alors, quelle est la différence entre Berger ou ce qu'on fait actuellement? Disons que, pour l'instant, on condamne assez rapidement - et souvent avec raison - les nouveautés pédagogiques. Chat échaudé craint l'eau froide.
Une fois cela admis, il faut cependant s'interroger sur un aspect extérieur au rapport Berger. La correction globale demande qu'on fournisse une formation importante aux enseignants, sans quoi ils comprendront mal les techniques reliées à cette méthode et feront passer tout le monde sans aucun discernement. Là est peut-être le danger le plus important de ce rapport: que le ministère l'ait mis de l'avant sans s'assurer de la viabilité de cette méthode et que certains en profitent pour augmenter artificiellement le taux de réussite des élèves.
Je joins avec ce billet la réplique de M. Berger paru dans Le Devoir de ce matin. Elle est assez éclairante, je crois.

07 juin 2007

C'est l'heure d'un petit jeu!

Dans un récent billet, Hortensia traitait des perles de ses élèves et nous en sommes venus à parler de figures de style et des combats d'insultes élégantes auxquels je me livrais parfois avec mes élèves.

Voici donc, pour nous changer les idées, un petit quizz. Le but simplement: associer la bonne phrase à la bonne figure de style. Et le numéro 15 n'est pas un pléonasme.
  • 1- L’intelligence a adopté le PM comme son fils le plus chéri.
  • 2- Le PM est une vraie marmotte le matin.
  • 3- Le PM a lu tout Zola.
  • 4- Le PM a tout pour lui : l’intelligence, la beauté et la modestie.
  • 5- Les élèves du PM ont écrit, corrigé et échoué.
  • 6- L'intelligence du PM est un phare éclairant la bêtise des élèves.
  • 7- Le PM est baveux comme un nouveau-né.
  • 8- Le PM a un tour de taille planétaire.
  • 9- Le PM explique la matière et les élèves comprennent aisément.
  • 10- Les élèves copièrent, copièrent et copièrent.
  • 11- D’après le PM, un devoir est une activité d’apprentissage.
  • 12- D’après le PM, les résultats du groupe ne sont pas si mauvais.
  • 13- L’intelligence du PM ne peut être comparée à la bêtise des élèves.
  • 14- Le PM prend la parole en classe; rapidement se taisent les élèves.
  • 15- Un laid PM.
  • 16- Toute l’école admire le PM.
  • 17- Baveux un cours, baveux tous les jours, baveux toujours...
  • 18- Le PM a écrit ce manuscrit magnifique de sa propre main .
  • A-ALLÉGORIE
    Rendre concret une idée abstraite.
  • B- COMPARAISON
    Rapprocher à l'aide d'un outil de comparaison des éléments différents qui ont un point en commun.
  • C- MÉTAPHORE
    Rapprocher des éléments qui ont un rapport de similitude sans l'utilisation d'un outil de comparaison.
  • D- MÉTONYMIE
    Désigner un concept au moyen d'un terme désignant un autre concept qui lui est uni par une relation évidente.
  • E- PERSONNIFICATION
    Faire d'un être inanimé, d'un objet ou d'une idée abstraite un personnage réel.
  • F- SYNECDOQUE
    Prendre la matière pour l'objet ou l'objet pour la matière, le genre pour l'espèce ou l'espèce pour le genre, le tout pour la partie ou la partie pour le tout.
  • G- ANAPHORE
    Répéter le même mot en tête des phrases ou des membres de phrase.
  • H- ÉNUMÉRATION
    Énoncer les parties d'un tout ou accumuler des éléments de même nature.
  • I- GRADATION
    Ordonner les énumérations selon une logique précise.
  • J- HYPERBOLE
    Augmenter ou diminuer considérablement la vérité des choses.
  • K- PARALLÉLISME
    Mettre en parallèle, rapprocher deux ou plusieurs idées.
  • L- PLÉONASME
    Utiliser des termes qui redisent ce qui a été dit.
  • M- RÉPÉTITION
    Employer plusieurs fois le ou les mêmes termes.
  • N- EUPHÉMISME
    Déguiser des idées désagréables ou tristes afin d'en atténuer la portée ou la force.
  • O- LITOTE
    Atténuer l'expression de sa pensée pour faire entendre le plus en disant le moins.
  • P- ANTITHESE
    Juxtaposer des idées ou expressions contraires.
  • Q- CHIASME
    Opposer deux idées selon un parallélisme et une inversion syntaxique.
  • R- OXYMORE
    Lier, juxtaposer ou rapprocher dans un même groupe de mots des termes contradictoires.

06 juin 2007

Bienvenue au Ministère de l'Éducation!

Ce matin, j'ai rédigé ma lettre de démission à titre d'enseignant. Puis, à l'heure du dîner, je l'ai déchirée et j'ai plutôt rédigé une lettre d'amour. Suis-je maniaco-dépressif bipolaire? Non, ce sont plutôt les nouvelles en éducation qui sont comme des montagnes russes.

La lettre de démission

Première nouvelle du matin, donc: une manchette du Devoir nous apprend «Fini les fautes de français au cégep?» En fait, ce titre peut induire en erreur parce que les jeunes n'ont pas cessé de faire des erreurs... et que le MELS a toujours l'intention d'évaluer la qualité du français dans les textes des finissants des cégeps. C'est la méthode de correction qu'on proposait de changer. Au lieu de compter systématiquement toutes les fautes d'une production d'un élève, on l'évaluerait de façon holistique, c'est-à-dire de façon globale. On procéderait déjà de la sorte avec les examens collégiaux en anglais langue maternelle, semble-t-il. «Cela se fait ainsi partout sauf chez nous; c'est déjà comme cela pour l'épreuve uniforme d'anglais langue maternelle», fait valoir le directeur de l'enseignement collégial au ministère, Christian Ragusich.

Tout de suite, on a assisté à un lynchage en règle avant même d'en savoir davantage sur cette proposition et certains médias ont carrément compris qu'on ne corrigerait plus du tout la qualité de la langue. Il faut dire que le sous-titre du Devoir était à la limite du mensonge: «Québec suggère de ne plus compter le nombre de fautes à l’épreuve de français». On ne les compte plus, mais on en tient compte malgré tout!

Heureusement, le calme est revenu et on a éclairci certains points comme je l'ai fait précédemment. Je ne me livrerai pas à une analyse des bienfaits ou des méfaits de cette méthode. D'autres l'ont fait avant moi, et avec plus de talent, j'en suis convaincu

Bon, une fois cela dit, certains faits méritent qu'on s'y attarde.

Parlons tout d'abord de ce qui a causé cette manchette. Il s'agit d'un simple rapport qui n'a pas été approuvé par le MELS et qui a été commandé à Richard Berger, un enseignant en français. On est bien loin d'une politique ministérielle. Heureusement, surtout quand on prend connaissance de certains passages de celui-ci (que je vous rapporte, question de vous montrer l'égarement de certains pédagogues du ministère):
  • la méthode de correction actuelle serait «punitive»;
  • «Ce ne sont pas les faiblesses de l'élève qui devraient intéresser l'évaluateur, mais plutôt ses forces: on devrait valoriser ce qui est réussi et non mesurer ce qui est raté»;
  • le décompte du nombre d'erreurs de français est une approche «judéo-chrétienne» dont l'objectif est l'atteinte «d'une sorte d'état angélique».

Avouez que vous en restez bouche bée et que vous vous demandez ou le MELS a pêché un tel hurluberlu. Justement: qui a commandé ce rapport à cet enseignant? Et à quel coût? On aimera ça le savoir, question d'envoyer nos curriculum vitae!

Ensuite, parlons de la lourdeur du ministère. Que serait-il arrivé de ce rapport normalement? Le Devoir nous apprend que «Le document sera soumis à un comité du ministère, formé d'enseignants, de représentants des collèges et des universités, chargé de revoir l'ensemble de la formation générale au collégial. Le directeur de l'enseignement collégial souligne qu'une telle approche, si elle était retenue au terme des travaux du comité, devrait faire l'objet d'un projet-pilote avant que des recommandations soient formulées à la ministre de l'Éducation pour la révision de l'épreuve.»

Vous voilà rassurés? Moi, non. J'ai participé à un des ces comités bidons et je peux vous dire que les décisions étaient prises avant que les membres de celui-ci ne se rencontrent. Avec ma grande gueule, je me demandais ce que je faisais là, mais je peux vous assurer que je ne me demande surtout pas pourquoi on ne m'a pas réinvité...

La lettre d'amour

Décidément, la ministre de l'Éducation a le don de susciter mon admiration. Deux décisions intelligentes en deux semaines. Quand je pense que son prédécesseur n'a pas réussi à atteindre ce total en un an. Ainsi, une fois mise au courant du rapport Berger, la ministre a eu un commentaire qui m'a ravi: «Oh mon Dieu!»

Bienvenue au ministère de l'Éducation, Madame Courchesne! Vous n'avez encore rien vu! À ce suejt, la ministre est mieux de croire à la force de la prière si elle ne veut pas se décourager.

Quoi qu'il en soit, plusieurs déclarations sont fort intéressantes et je les reproduis ici:
  • «Non, nous n'arrêterons pas, et l'évaluation, pour moi, fait partie des mesures concrètes qu'on ne doit pas mettre de côté. Ce n'est pas une question d'être punitif, c'est une question de s'améliorer et d'aller plus loin» ;
  • «Il y a énormément d'écoles de pensée dans le milieu de l'éducation. Il y en a peut-être trop. C'est sûr que je vais poser des questions et je vais creuser davantage, là, pourquoi, quand, comment et, oui, à quels coûts tout ça se fait et pour quelles raisons» ;
  • «Je ne fais pas de chasse aux sorcières. Mais je crois que ce qu'il faut, c'est que le ministère de l'Éducation ait des orientations stratégiques qui soient claires, fermes et qui démontrent non seulement une volonté gouvernementale (mais aussi la volonté) de l'ensemble de la population québécoise» ;
  • « Je conteste l'approche des fonctionnaires quand il s'agit du français.»
À l'antenne de Radio-Canada, la ministre a aussi indiqué que son ministère aura une rencontre au sommet de deux jours en août pour se doter d'orientations plus serrées quant à la qualité de la langue française.

Là, je dois avouer que j'ai craqué. J'ai déchiré ma lettre de démission pour y aller d'un de mes plus beaux jets amoureux.

Mes amours seront-ils déçus? Chose certaine, j'ai l'intention d'inviter la ministre à souper. Je vous tiendrai au courant. Sinon, je me rabatterais sur l'ADQ...

Pour en savoir davantage sur toute cette saga:
Pour en savoir davantage sur le rapport Berger:

05 juin 2007

Pot et malbouffe

Petit détail de la vie ordinaire scolaire.

Depuis quelques années, la discipline s'est relâchée dans mon école. Changements de direction fréquents, embauche de personnel mal encadré: tous les ingrédients sont là pour créer une détérioration de ce milieu de vie.

Il ne faut donc pas se surprendre qu'aujourd'hui, en fin d'après-midi, j'ai croisé dans un corridor un élève qui portait un gaminet ou l'on retrouvait bien en évidence des feuilles de pot. Le jeune, qui semblait être en deuxième secondaire, l'a donc porté toute la journée au vu et au su de tous les éducateurs qui l'ont croisé. Si l'on pousse plus loin, ce chandail a aussi été acheté par des parents qui devaient avoir une idée de ce que représentait ce vert feuillage.

Je n'ai pas osé intervenir. Je suis un peu tanné du rôle de gros méchant qui voit tout et qui remet en cause et ses collègues et la façon dont le code de vie de mon école est appliqué. Sauf que...

On parle beaucoup de décrochage scolaire au Québec. Même qu'on a fait une réforme pour contrer ce phénomène et qu'on a investi des centaines demillions de dollars. Sans y voir un lien direct de cause à effet, saviez-vous que près de 18% des jeunes au Québec sont des consommateurs réguliers? Saviez-vous que les commissions scolaires de tout le Québec viennent de se doter d'une politique concernant les toxicomanies? Et pourtant, dirait le grand Charles...

Pour l'instant, on en juste contre la méchante malbouffe. Et certains parents, en bons hypocrites, demandent aux écoles de bannir les aliments mauvais pour la santé alors qu'ils en gavent leur marmaille à la maison chaque jour...

Pour en savoir davantage sur la consommation de drogues chez les jeunes:

04 juin 2007

La mautadine de tag!

Normalement, je refuse de participer à ce jeu kétaine et infantile. Sauf que là, ça vient de Journaliste d'estrade (le charme incarné quand elle sourit...) et que ça va me donner l'occasion de partager un peu. Alors, allons-y rondement ou carrément, c'est selon.

Règlement: Chaque personne décrit sept choses à propos d’elle-même. Ceux qui ont été «tagués» doivent écrire sur leurs blogues ces sept choses ainsi que ce règlement. Vous devez «taguer» sept autres personnes et les énumérer sur votre blogue. Vous laissez alors sur les blogues de ceux que vous souhaitez «taguer» un commentaire leur indiquant qu’ils ont été «tagués» et les intimant à lire votre blogue.

Chose 1: je lis au moins trois livres par semaine et j'ai un faible pour les écrits reliés à la Deuxième guerre mondiale ainsi qu'à Winston Churchill. La maison déborde de livres et j'en refile au moins deux à trois caisses par année à des collègues avant que l'été n'arrive.

Chose 2: j'ai dans mes cartons un projet de roman de fiction politique. Je ne perds pas espoir de m'y mettre un jour et je sais que le contenu de celui-ci me vaudra une volée de bois vert...

Chose 3: je suis un fan des western de Sergio Leone. Ça ne se soigne définitivement pas.

Chose 4: avant d'enseigner, j'ai pratiqué le journalisme.

Chose 5: mon père avait une cinquième année. Il travaillait dans la construction et posait de la tuile. Il m'a appris le souci du travail bien fait et la notion de ce qu'est l'effort. L'éducation était primordiale pour lui et je ne comprends pas ceux qui dénigrent ou sabotent cet outil de développement personnel, intellectuel, social et économique.

Chose 6 à part ma fille, une des choses dont je suis le plus fier a été d'accompagner mon père et une de ses soeurs dans les derniers moments de leur vie. Je me suis senti privilégié de pouvoir leur tenir la main et d'être là pour eux, même s'ils n'avaient pas toujours conscience de ce qui leur arrivait.

Chose 7: la moyenne dans le bulletin ne m'a jamais traumatisé, même quand je coulais un cours ou que ma note était bien moyenne.

Voilà, c'est fait.

Un dernier point. Je refuse de tagger sept internautes. Par principe.

02 juin 2007

Les Têtes à claques de l'Université de Montréal

Je ne pouvais m'en empêcher...

Saviez-vous que la prestigieuse Université de Montréal est influencée par les Têtes à claques?La preuve: ce court extrait tiré du journal La Presse concernant le budget déficitaire qu'a adopté cette institution universitaire:

«L'Université prépare un plan de contingence visant à retrouver l'équilibre d'ici deux ans. Il faut «quitter le modèle du J'ai besoin, parce que je l'avais et du Moi aussi, moi aussi», a précisé l'UdeM dans une présentation électronique datée de lundi.»

Décidément.

En passant, la ministre de l'Éducation a eu une saine réaction dans ce dossier, je pense. Coudonc, comme l'a écrit Lyse Payette, ça commence à être vrai que les femmes politiciennes sont meilleures que les hommes... Oups! J'oubliais Monique Jérôme-Forget.

Pour en savoir davantage sur votre degré de masochisme et sur le déficit de l'Université de Montréal: