Le chapeau de cet article de La Presse est inexact. Oui, le Collège de Sainte-Anne, à Lachine, ne fera plus passer des tests de français et de mathématiques aux jeunes qui veulent être admis dans cette institution. Mais il conserve un test d'habiletés scolaires, un de créativité et un de culture générale. De plus, il se basera sur les notes du bulletin de l'enfant.
Les parents surpréparaient leur progéniture, la stressaient au point qu'elle en vomissait. Dans certains cas, ils payaient des orthopédagogues, des professeurs, des répétiteurs.
Donc, il y aura encore des tests, contrairement à ce qu'affirme La Presse. Il y a bien évidemment des moyens de préparer des jeunes à un test d'habiletés scolaires et de culture générale. Donc, il y aura encore des parents qui stresseront leur enfant. Et avec l'ajout du critère de l'évaluation des bulletins antérieurs du jeune, il ne faudra pas être surpris qu'ils commenceront aussi à les stresser concernant leurs notes au primaire.
J'ai déjà eu à déterminer les outils d'admission pour un programme très particulier au sein de mon école. Je choisissais également les élèves qui y étaient admis. Nos outils de sélection: un test d'habiletés scolaires, une rédaction française, un test de mathématiques et l'analyse du bulletin du candidat.
Faire des choix était parfois très difficile. Le stress amenait certains élèves à sous-performer alors leurs bulletins semblaient très beaux. En même temps, et je suis désolé de l'écrire, certains profs surévaluaient leur élève de façon incroyable.
Faire un choix, c'est courir le risque de se tromper. Le Collège de Sainte-Anne explore de nouvelles avenues. Bonne chance à lui mais écrire qu'il a aboli les tests de sélection est tout simplement faux.
Il y aura encore des tests, il y aura encore des critères de sélection et il y aura encore des parents qui pousseront leur enfant au point de les briser.
29 septembre 2009
28 septembre 2009
Fautes d'école et politique ministérielle
Le Journal de Montréal est parti à la chasse aux fautes qu'on retrouve sur les sites Internet des écoles du Québec (ici, ici et ici). On peut rigoler de voir le JdeM chercher des fautes ailleurs que dans ses pages, mais bof...
Là ou je décroche, c'est quand je lis ce passage à propos des moyens que le MELS entend mettre de l'avant pour contrer ce problème:
Une des mesures de ce plan (plan d'action pour l'amélioration du français) prévoit que chaque commission scolaire «devra avoir une politique linguistique», fait valoir Kim Ledoux. Il s'agit selon elle d'un moyen d'améliorer la qualité du français dans les écoles, notamment dans leurs sites Web.
L'attachée de presse indique que les commissions scolaires recevront «sous peu» un «guide de rédaction pour les aider à rédiger leur propre politique».
Un guide de rédaction pour les aider à rédiger leur propre politique: misère! Les choses vont se régler rapidement.
Là ou je décroche, c'est quand je lis ce passage à propos des moyens que le MELS entend mettre de l'avant pour contrer ce problème:
Une des mesures de ce plan (plan d'action pour l'amélioration du français) prévoit que chaque commission scolaire «devra avoir une politique linguistique», fait valoir Kim Ledoux. Il s'agit selon elle d'un moyen d'améliorer la qualité du français dans les écoles, notamment dans leurs sites Web.
L'attachée de presse indique que les commissions scolaires recevront «sous peu» un «guide de rédaction pour les aider à rédiger leur propre politique».
Un guide de rédaction pour les aider à rédiger leur propre politique: misère! Les choses vont se régler rapidement.
27 septembre 2009
Échec des futurs enseignants à un test de français:
On a beaucoup réagi à la nouvelle à l’effet que les futurs enseignants québécois échouaient en grand nombre le nouvel examen visant à mesurer leur maîtrise de la langue française. Faut-il s’en étonner?
Pour ma part, oeuvrant au secondaire depuis maintenant 17 ans, un tel constat n’a rien de très surprenant. Tout d’abord, parce que cette situation existe depuis des années déjà, mais surtout parce qu’elle est révélatrice de la faillite de l’enseignement du français en général et d’une certaine approche par compétence.
Bien que je constate que plusieurs futurs enseignants écrivent et parlent un français qui ne devrait pas être utilisé dans une classe, il m’est difficile de les blâmer pour autant puisqu’ils ont été dupes d’un système qui leur a sans cesse confirmé qu’ils maîtrisaient bien cette langue. En effet, tous ces universitaires ont réussi deux examens d’écriture, soit respectivement un à la fin du secondaire et un à la fin du collégial. On comprend donc le choc qu’ils éprouvent lorsqu’on leur annonce tout à coup qu’ils ne sont plus assez bons. Il n’est pas étonnant qu’ils crient à l’injustice tant ils ont été bernés par des évaluations complaisantes et incomplètes.
Le fait est que ces deux épreuves ne sont pas assez rigoureuses pour certifier que ceux qui les réussissent aient une maîtrise véritablement suffisante de la langue française. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. Cependant, l’une d’entre elles mérite qu’on s’y attarde.
Ainsi, ces deux épreuves d’écriture ne mesurent pas la connaissance qu’ont les jeunes de la langue de Molière, mais plutôt leur habileté à rédiger un texte en évitant de commettre un nombre important d’erreurs. Il leur suffit alors bêtement de contourner les difficultés pour réussir. Pourquoi s’interroger sur l’accord de «des souliers vert pâle» quand «des souliers verts» feront tout aussi bien l’affaire?
Il est évident que, confrontés à une évaluation universitaire qui leur demande d’aller plus loin, ils ne peuvent souvent que connaître l’échec. Il est d’ailleurs faux, et cet exemple le démontre aisément, de croire qu’une compétence entraîne nécessairement la mobilisation d’une foule de connaissances.
À travers ce constat, on comprendra que c’est tout l’esprit de la réforme entreprise depuis des années en éducation au Québec et du programme de français qui date de bien avant le Renouveau pédagogique qui devrait être remis en question. Qu’on le comprenne enfin: compétence n’équivaut pas nécessairement à connaissances.
À cet égard, il est tragique que, pour le ministère de l’Éducation du Québec, on puisse «savoir écrire» tout en ne connaissant pas véritablement la grammaire sans que cela ne pose de problème… du moins jusqu’au jour où l’on souhaite devenir enseignant.
Tout système se reproduit avec ses lacunes et ses défauts. L’échec des futurs enseignants à ce test en est la preuve éclatante.
Pour ma part, oeuvrant au secondaire depuis maintenant 17 ans, un tel constat n’a rien de très surprenant. Tout d’abord, parce que cette situation existe depuis des années déjà, mais surtout parce qu’elle est révélatrice de la faillite de l’enseignement du français en général et d’une certaine approche par compétence.
Bien que je constate que plusieurs futurs enseignants écrivent et parlent un français qui ne devrait pas être utilisé dans une classe, il m’est difficile de les blâmer pour autant puisqu’ils ont été dupes d’un système qui leur a sans cesse confirmé qu’ils maîtrisaient bien cette langue. En effet, tous ces universitaires ont réussi deux examens d’écriture, soit respectivement un à la fin du secondaire et un à la fin du collégial. On comprend donc le choc qu’ils éprouvent lorsqu’on leur annonce tout à coup qu’ils ne sont plus assez bons. Il n’est pas étonnant qu’ils crient à l’injustice tant ils ont été bernés par des évaluations complaisantes et incomplètes.
Le fait est que ces deux épreuves ne sont pas assez rigoureuses pour certifier que ceux qui les réussissent aient une maîtrise véritablement suffisante de la langue française. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation. Cependant, l’une d’entre elles mérite qu’on s’y attarde.
Ainsi, ces deux épreuves d’écriture ne mesurent pas la connaissance qu’ont les jeunes de la langue de Molière, mais plutôt leur habileté à rédiger un texte en évitant de commettre un nombre important d’erreurs. Il leur suffit alors bêtement de contourner les difficultés pour réussir. Pourquoi s’interroger sur l’accord de «des souliers vert pâle» quand «des souliers verts» feront tout aussi bien l’affaire?
Il est évident que, confrontés à une évaluation universitaire qui leur demande d’aller plus loin, ils ne peuvent souvent que connaître l’échec. Il est d’ailleurs faux, et cet exemple le démontre aisément, de croire qu’une compétence entraîne nécessairement la mobilisation d’une foule de connaissances.
À travers ce constat, on comprendra que c’est tout l’esprit de la réforme entreprise depuis des années en éducation au Québec et du programme de français qui date de bien avant le Renouveau pédagogique qui devrait être remis en question. Qu’on le comprenne enfin: compétence n’équivaut pas nécessairement à connaissances.
À cet égard, il est tragique que, pour le ministère de l’Éducation du Québec, on puisse «savoir écrire» tout en ne connaissant pas véritablement la grammaire sans que cela ne pose de problème… du moins jusqu’au jour où l’on souhaite devenir enseignant.
Tout système se reproduit avec ses lacunes et ses défauts. L’échec des futurs enseignants à ce test en est la preuve éclatante.
25 septembre 2009
La malbouffe, les adultes et les jeunes
Les jeunes mangent mal. C'est pourquoi les écoles doivent faire la promotion de la nourriture saine. Exit la malbouffe! On en est même rendu à vouloir modifier le zonage commercial pour interdire les établissments de restauration rapide près des institutions d'enseignement primaire et secondaire. Quelle hypocrisie de la part de la majorité des Québécois qui souhaitent le meilleur pour leurs enfants mais qui sont incapables d'être des modèles pour ceux-ci.
La célèbre phrase «Fais ce que je dis, pas ce que je fais» prend toute sa saveur graisseuse, sucrée et salée à la lecture de ce texte paru sur Rue Fontenac.com: «Les adultes québécois ne mangent toujours pas assez de poisson, de céréales et de produits laitiers et consomment trop de matières grasses et de sel, dénonce un nouveau rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).»
Pourquoi demander à l'école d'être un modèle de vertu quand on démolit par son exemple personnel tout ce qu'on exige qu'elle préconise?
En passant, est-ce que les jeunes mangent mal? Oui. Comme ceux des générations passées. Est-ce qu'ils mangent moins bien? Non.
Je dine presque tous les midis avec mes gamins et leur lunch comprend des fruits, des légumes, du pain brun. On jase alimentation et, ma foi, ils en savent plus que moi à pareil âge. Informons-les, encourageons-les par notre exemple au lieu de les dénigrer.
La célèbre phrase «Fais ce que je dis, pas ce que je fais» prend toute sa saveur graisseuse, sucrée et salée à la lecture de ce texte paru sur Rue Fontenac.com: «Les adultes québécois ne mangent toujours pas assez de poisson, de céréales et de produits laitiers et consomment trop de matières grasses et de sel, dénonce un nouveau rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).»
Pourquoi demander à l'école d'être un modèle de vertu quand on démolit par son exemple personnel tout ce qu'on exige qu'elle préconise?
En passant, est-ce que les jeunes mangent mal? Oui. Comme ceux des générations passées. Est-ce qu'ils mangent moins bien? Non.
Je dine presque tous les midis avec mes gamins et leur lunch comprend des fruits, des légumes, du pain brun. On jase alimentation et, ma foi, ils en savent plus que moi à pareil âge. Informons-les, encourageons-les par notre exemple au lieu de les dénigrer.
23 septembre 2009
Problèmes de drogue à l'école? Pourquoi juste à l'école? (ajout)
Petite série de textes sur le problème de la drogue à l'école dans le Journal de Montréal ce matin (ici et ici).
Personnellement, j'ai un problème avec l'angle choisi dans celle-ci. Pourquoi cibler l'école? Pourquoi est-ce à l'école de régler ce problème? Après tout, un jeune ne consomme pas qu'à l'école? Si on se mettait à utiliser des chiens renifleurs sur ma rue, je suis convaicu qu'il trouverait des substances illégales sans problème chez quelques-unes de mes voisins qui ont des enfants.
Je comprends que l'école peut être un lieu d'achats, au même titre que le dépanneur en face de celle-ci, que l'aréna du coin. Mais pourquoi est-ce à l'école de s'occuper de ce problème? Pourquoi doit-elle prévoir des budgets pour contrer ce phénomène?
En passant, en Finlande, vous savez, le pays dont on s'est inspiré pour la réforme, on peut obliger un jeune à passer un test de dépisatge et à suivre une thérapie à ce sujet. Essayez cela au Québec: on s'en reparlera...
*******
Lecture à suggérer: ce texte de Rue Frontenac ou l'on voit bien que la famille est un facteur important dans la consommation chez les jeunes:
Le milieu familial des jeunes semble en cause selon cette étude qualifiée d’exploratoire par son auteure. La consommation précoce a été remarquée dans des familles où la discipline est inconstante et où l'implication parentale dans les activités scolaires et sociales est faible.
Personnellement, j'ai un problème avec l'angle choisi dans celle-ci. Pourquoi cibler l'école? Pourquoi est-ce à l'école de régler ce problème? Après tout, un jeune ne consomme pas qu'à l'école? Si on se mettait à utiliser des chiens renifleurs sur ma rue, je suis convaicu qu'il trouverait des substances illégales sans problème chez quelques-unes de mes voisins qui ont des enfants.
Je comprends que l'école peut être un lieu d'achats, au même titre que le dépanneur en face de celle-ci, que l'aréna du coin. Mais pourquoi est-ce à l'école de s'occuper de ce problème? Pourquoi doit-elle prévoir des budgets pour contrer ce phénomène?
En passant, en Finlande, vous savez, le pays dont on s'est inspiré pour la réforme, on peut obliger un jeune à passer un test de dépisatge et à suivre une thérapie à ce sujet. Essayez cela au Québec: on s'en reparlera...
*******
Lecture à suggérer: ce texte de Rue Frontenac ou l'on voit bien que la famille est un facteur important dans la consommation chez les jeunes:
Le milieu familial des jeunes semble en cause selon cette étude qualifiée d’exploratoire par son auteure. La consommation précoce a été remarquée dans des familles où la discipline est inconstante et où l'implication parentale dans les activités scolaires et sociales est faible.
22 septembre 2009
21 septembre 2009
Chions ensemble sur le système scolaire québécois
Ce titre, il me vient à l'esprit après la lecture des nouveaux articles publiés dans le Journal de Montréal (ici, ici et ici) sur les systèmes scolaires québécois et allemand.
Résumé: une maman québécoise et ses deux filles reviennent dans La Belle Province et découvrent que le système scolaire québécois est merdique comparé à l'allemand. Ce dernier présente un taux de décrochage de 6%, le meilleur au monde, on nous l'a assez répété cette semaine Résultats: une des filles, dégoûtée, retourne au Pays de la choucroûte et l'autre, demeurée au Pays de la poutine, devient une décrocheuse.
Une réalité. Émouvante. Tragique. Effroyable.
Regardons maintenant ce drame d'un autre oeil.
On tire des généralisations pour l'ensemble du Québec et de l'Allemagne à partir de l'expérience de trois personnes. Trois.
Le taux de décrochage en Allemagne est de 6%, mais ou se situent les élèves allemands quant à la valeur de leurs études? Que vaut ce diplôme?
Ces deux jeunes ont toujours vécu en Allemagne. Est-il juste d'imputer leurs difficultés uniquement au réseau scolaire?
En lisant un des articles du JdeM, on apprend que la CSDM a autorisé la plus jeune des deux filles à refaire sa 6e année à l'école St-Ambroise, afin d'acquérir les bases du français. Tiens, tiens... problème de langage en vue.
Plus loin, on apprend que cette jeune avait de bons résultats, mais «elle n'arrivait pas à s'acclimater.» Tiens, tiens... Une des deux réussit. Ça doit être la faute du système scolaire québécois.
La plus vieille déplore que le directeur de l'école québécoise ou elle était inscrite était toujours occupé: «À mon autre école, je pouvais prendre rendez-vous et lui parler entre quatre yeux.» Ah oui? Et pourquoi ce besoin de lui parler?
La maman de nos martyres a déménagé à Outremont pour que ses filles puissent fréquenter l'école Paul-Gérin-Lajoie. Peut-être qu'il lui aurait fallu penser à l'endroit ou inscrire ses filles avant d'arriver au Québec? Je ne veux pas être méchant, mais je ne suis pas convaincu que j'inscrirais un enfant à George-Vanier comme elle l'a fait.
Mais là ou je rigole, c'est quand cette mère se plaint qu'au Québec, il est trop facile pour un jeune de 16 ans sans diplôme de trouver un emploi. Selon elle, une telle situation serait inimaginable en Allemagne et encourage le décrochage scolaire. Elle sait de quoi elle parle, la maman: sa fille a pu travailler dans un restaurant, dans une boulangerie et dans plusieurs magasins de vêtements depuis qu'elle ne va plus à l'école. Passons sous le fait que sa fille semble avoir des difficulté à conserver un emploi...
Mais ai-je manqué quelque chose quelque part? Cette mère vante les vertus du système scolaire allemand, celui-là même qui donne des amendes aux parents dont les enfants décrochent? Celui-là même qui n'aurait pas toléré que sa fille décroche?
Dans un autre article du JdeM, on explique que la plus vieille a décroché, à l'école Georges-Vanier, parce qu'elle n'en «pouvait plus.» : «J'avais complètement perdu le fil. Je n'avais plus d'espoir et je trouvais que je perdais mon temps.»
Oups! elle a aussi décroché de Paul-Gérin-Lajoie. Deux en deux. Et on ne parle pas là d'une mauvaise école.
Trois cas. Pathétiques. Douloureux. Crédibles?
Trois cas à partir duquel on généralise sur le dos du système scolaire québécois et ou on ne semble pas penser qu'on pourrait être responsables, au moins en partie, de ses propres malheurs.
Pour pasticher Sartre: La faute, c'est les autres!
Résumé: une maman québécoise et ses deux filles reviennent dans La Belle Province et découvrent que le système scolaire québécois est merdique comparé à l'allemand. Ce dernier présente un taux de décrochage de 6%, le meilleur au monde, on nous l'a assez répété cette semaine Résultats: une des filles, dégoûtée, retourne au Pays de la choucroûte et l'autre, demeurée au Pays de la poutine, devient une décrocheuse.
Une réalité. Émouvante. Tragique. Effroyable.
Regardons maintenant ce drame d'un autre oeil.
On tire des généralisations pour l'ensemble du Québec et de l'Allemagne à partir de l'expérience de trois personnes. Trois.
Le taux de décrochage en Allemagne est de 6%, mais ou se situent les élèves allemands quant à la valeur de leurs études? Que vaut ce diplôme?
Ces deux jeunes ont toujours vécu en Allemagne. Est-il juste d'imputer leurs difficultés uniquement au réseau scolaire?
En lisant un des articles du JdeM, on apprend que la CSDM a autorisé la plus jeune des deux filles à refaire sa 6e année à l'école St-Ambroise, afin d'acquérir les bases du français. Tiens, tiens... problème de langage en vue.
Plus loin, on apprend que cette jeune avait de bons résultats, mais «elle n'arrivait pas à s'acclimater.» Tiens, tiens... Une des deux réussit. Ça doit être la faute du système scolaire québécois.
La plus vieille déplore que le directeur de l'école québécoise ou elle était inscrite était toujours occupé: «À mon autre école, je pouvais prendre rendez-vous et lui parler entre quatre yeux.» Ah oui? Et pourquoi ce besoin de lui parler?
La maman de nos martyres a déménagé à Outremont pour que ses filles puissent fréquenter l'école Paul-Gérin-Lajoie. Peut-être qu'il lui aurait fallu penser à l'endroit ou inscrire ses filles avant d'arriver au Québec? Je ne veux pas être méchant, mais je ne suis pas convaincu que j'inscrirais un enfant à George-Vanier comme elle l'a fait.
Mais là ou je rigole, c'est quand cette mère se plaint qu'au Québec, il est trop facile pour un jeune de 16 ans sans diplôme de trouver un emploi. Selon elle, une telle situation serait inimaginable en Allemagne et encourage le décrochage scolaire. Elle sait de quoi elle parle, la maman: sa fille a pu travailler dans un restaurant, dans une boulangerie et dans plusieurs magasins de vêtements depuis qu'elle ne va plus à l'école. Passons sous le fait que sa fille semble avoir des difficulté à conserver un emploi...
Mais ai-je manqué quelque chose quelque part? Cette mère vante les vertus du système scolaire allemand, celui-là même qui donne des amendes aux parents dont les enfants décrochent? Celui-là même qui n'aurait pas toléré que sa fille décroche?
Dans un autre article du JdeM, on explique que la plus vieille a décroché, à l'école Georges-Vanier, parce qu'elle n'en «pouvait plus.» : «J'avais complètement perdu le fil. Je n'avais plus d'espoir et je trouvais que je perdais mon temps.»
Oups! elle a aussi décroché de Paul-Gérin-Lajoie. Deux en deux. Et on ne parle pas là d'une mauvaise école.
Trois cas. Pathétiques. Douloureux. Crédibles?
Trois cas à partir duquel on généralise sur le dos du système scolaire québécois et ou on ne semble pas penser qu'on pourrait être responsables, au moins en partie, de ses propres malheurs.
Pour pasticher Sartre: La faute, c'est les autres!
Les futurs profs ne sauraient pas écrire
Voilà ce que l'on peut en déduire de cette série d'articles parus dans La Presse aujourd'hui (ici, ici, ici, ici). Dans les faits, il ne faut pas généraliser: il y a d'excellents candidats à l'enseignement dans nos universités. Mais on en retrouve d'autres que...
Faut-il en être surpris quand on réalise que ces futurs profs ont été formés par un système dont on connait les failles en ce qui concerne l'enseignement du français? quand on sait que ce sont les facultés de l'éducation qui accueillent les étudiants ayant une des plus faibles cote R du réseau universitaire? quand on admet un peu n'importe qui parce qu'on n'atteint même pas le nombre d'étudiants prévu par les mesures de contingentement de ce programme de formation?
Les chiffres montrent que la situation était semblable au milieu 90. Je me souviens aussi de ces années d'université ou je rédigeais les travaux en équipe pour être certain de la qualité de la rédaction, mes collègues présentant d'importantes lacunes.
Je demeure cependant très perplexe en lisant les propos de Michel D. Laurier, doyen de la Faculté d'éducation de l'Université de Montréal, qui veille à l'implantation du nouvel examen national de français pour futurs enseignants,
«Ça pourrait, effectivement, avoir un effet pour ce qui est de la déperdition en cours de formation. Ça peut aussi avoir un autre effet sur l'attraction de la profession. Ce n'est pas impossible qu'à un moment donné, les gens se disent: Je n'irai pas en enseignement parce que je risque d'échouer à l'examen de français.»
Quand on lui souligne que les profs auront une meilleure maitrise du français, M. Laurier répond: «C'est l'objectif. En même temps, on a besoin d'enseignants.»
Je comprends qu'on a besoin de profs, mais est-ce exagéré d'exiger d'eux une maitrise de leur langue maternelle?
Enfin, dans la catégorie «Je ne sais pas de quoi je parle et je vais le dire à la télé», soulignons l'apport inestimable de Gérald Boutin, professeur à la faculté des sciences de l’éducation de l’UQÀM, à la bêtise humaine. Sur les ondes de LCN, le sympathique universitaire, que j'aime bien habituellement, a blâmé la réforme pour la piètre qualité du français des futurs enseignants:
«On ne peut pas enseigner une discipline qu’on ne connaît pas», constate le professeur Boutin. Selon lui, la réforme s’est traduite par un recul des savoirs de base sans lesquels on ne peut maîtriser sa langue maternelle, au profit des fameuses «compétences», qui ont d’ailleurs été l’objet de virulentes critiques à la suite de l’implantation de la réforme.
Hey chose! L'application de la réforme est rendue en cinquième année du secondaire. Bien parler, oui, mais bien penser aussi.
Faut-il en être surpris quand on réalise que ces futurs profs ont été formés par un système dont on connait les failles en ce qui concerne l'enseignement du français? quand on sait que ce sont les facultés de l'éducation qui accueillent les étudiants ayant une des plus faibles cote R du réseau universitaire? quand on admet un peu n'importe qui parce qu'on n'atteint même pas le nombre d'étudiants prévu par les mesures de contingentement de ce programme de formation?
Les chiffres montrent que la situation était semblable au milieu 90. Je me souviens aussi de ces années d'université ou je rédigeais les travaux en équipe pour être certain de la qualité de la rédaction, mes collègues présentant d'importantes lacunes.
Je demeure cependant très perplexe en lisant les propos de Michel D. Laurier, doyen de la Faculté d'éducation de l'Université de Montréal, qui veille à l'implantation du nouvel examen national de français pour futurs enseignants,
«Ça pourrait, effectivement, avoir un effet pour ce qui est de la déperdition en cours de formation. Ça peut aussi avoir un autre effet sur l'attraction de la profession. Ce n'est pas impossible qu'à un moment donné, les gens se disent: Je n'irai pas en enseignement parce que je risque d'échouer à l'examen de français.»
Quand on lui souligne que les profs auront une meilleure maitrise du français, M. Laurier répond: «C'est l'objectif. En même temps, on a besoin d'enseignants.»
Je comprends qu'on a besoin de profs, mais est-ce exagéré d'exiger d'eux une maitrise de leur langue maternelle?
Enfin, dans la catégorie «Je ne sais pas de quoi je parle et je vais le dire à la télé», soulignons l'apport inestimable de Gérald Boutin, professeur à la faculté des sciences de l’éducation de l’UQÀM, à la bêtise humaine. Sur les ondes de LCN, le sympathique universitaire, que j'aime bien habituellement, a blâmé la réforme pour la piètre qualité du français des futurs enseignants:
«On ne peut pas enseigner une discipline qu’on ne connaît pas», constate le professeur Boutin. Selon lui, la réforme s’est traduite par un recul des savoirs de base sans lesquels on ne peut maîtriser sa langue maternelle, au profit des fameuses «compétences», qui ont d’ailleurs été l’objet de virulentes critiques à la suite de l’implantation de la réforme.
Hey chose! L'application de la réforme est rendue en cinquième année du secondaire. Bien parler, oui, mais bien penser aussi.
20 septembre 2009
M. Bricole: aujourd'hui, le tableau interactif maison
L'année dernière, je tombais sur ce billet qui montrait comment bricoler un tableau interactif pour pas cher. Je l'ai alors montré à un ingénieux collègue qui, avec l'aide du technicien de mon école, a su y parvenir. Bravo à eux!
D'accord, il faut une manette Wii, un logiciel gratuit que l'on peut dénicher sur Internet et un petit bidule infrarouge que l'on fabrique soi-même mais, pour une classe déjè équipée d'un ordi et d'un projecteur multimédia, le résultat est fort intéressant.
Ce procédé présente cependant certaines limites comme le souligne un commentaire sur le billet que je mentionne plus haut: «distinction entre un clic et un déplacement de souris, pas de clic du bouton de droite pour le menu contextuel ou le copier-coller, «angles morts» si on bloque la caméra».
Sauf que pour un soixante de dollars, le rapport qualité-prix est très, mais très difficile à battre.
D'accord, il faut une manette Wii, un logiciel gratuit que l'on peut dénicher sur Internet et un petit bidule infrarouge que l'on fabrique soi-même mais, pour une classe déjè équipée d'un ordi et d'un projecteur multimédia, le résultat est fort intéressant.
Ce procédé présente cependant certaines limites comme le souligne un commentaire sur le billet que je mentionne plus haut: «distinction entre un clic et un déplacement de souris, pas de clic du bouton de droite pour le menu contextuel ou le copier-coller, «angles morts» si on bloque la caméra».
Sauf que pour un soixante de dollars, le rapport qualité-prix est très, mais très difficile à battre.
19 septembre 2009
Pas de manuels en retard l'année prochaine!
On me reproche souvent mon ton hargneux et négatif à l'égard de la réforme. Alors, j'ai décidé de changer de ton. Mieux, j'ai décidé de cibler ceux à cause de qui tout va vraiment mal en éducation: les maudits enseignants! Avec leurs deux mois de vacances payées et leurs avantages sociaux...
Cette semaine, donc, on apprenait qu'en cinquième secondaire, les manuels scolaires tardaient à être approuvés par le MELS et à être disponibles dans les écoles. Et voilà que la nouvelle fait les journaux et que les syndicats enseignants s'insurgent contre cette situation.
Pourquoi une telle panique, je vous le demande? N'êtes-vous pas habitués, vous, éternels optimistes devant l'idée de paresser et de vous pogner le beigne en journées pédagogiques, que ces manuels soient en retard? Cela a toujours été le cas depuis le début du Renouveau. On dirait bien que vous êtes incapables d'apprendre quoi que ce soit d'un événement répétitif. Pavlov, ça ne vous dit rien? Vous auriez dû prévoir que l'incompétence que le MELS manifeste en ce qui a trait au respect de ses propres échéances perdurait, non! Comme si le ministère de l'Éducation allait soudain devenir efficace! Faut-tu être naïfs et nonos, je vous dis! Ce n'est pas pour rien que vous gardez des enfants en classe au lieu d'occuper un véritable emploi qui paie comme livreur de bière, col bleu ou chauffeur d'autobus.
Cette situation frapperait davantage le réseau québécois anglophone? Pis après? On s'en tape-tu des Anglais, comme dirait Michel Brûlé! Ils ont juste à s'assimiler ou à déménager! Que les fonctionnaires crypto-péquistes qui magouillent au MELS fassent suer les parlants de la langue de Shakespeare, tant mieux!
Et puis, arrêtez de vous plaindre, gangs de femelles hystériques qui briment la masculinité de nos jeunes québécois qui décrochent et se suicident à cause de vos attitudes maternantes: il y a déjà du matériel «réforme» qui circule dans les écoles. Des chapitres incomplets. Des bouts de pages. Des programmes provisoires. Des manuels pas encore approuvés mais dont on sait qu'on sait qu'ils seront parfaits puisqu'ils ont été conçus par des maisons d'édition bien connectées avec les concepteurs des programmes et le MELS. Si on vous donnait le tout au complet, vous seriez incapables de le comprendre. On vous laisse le temps d'assimiler la matière et ça chiâle encore1
Pourquoi tant d'énervement alors, espèces de syndiqués qui sont pas assez solides psychologiquement pour enseigner à des enfants? À des enfants, caltass! Toujours en congés d'épuisement professionnel alors que ça boit du café à longueur de journée! Faut pas être faits forts!
Pis, pourquoi avez-vous besoin de manuels, gangs de branleux et d'assistés cervicaux? Tous les universitaires qui n'ont pas mis les pieds dans une école depuis dix ans vont le diront: de véritables professionnels de l'enseignement, qui ont compris la réforme, devraient savoir que les manuels sont incompatibles avec la philosophie que préconise cette dernière. «Incompatible», ça veut dire que ça ne fite pas avec. J'explique ce mot parce qu'il y a sûrement des profs de français qui me lisent et qui ne le connaissent pas, tsé... Faque, grouillez-vous le cul un peu au lieu de vouloir vous asseoir dessus et «enseigner le manuel» comme d'habitude. Soyez créatifs! Méritez votre salaire de parvenus! La réforme, c'est pour vous réformer!
Et puis, arrêtez donc de chiâler contre la renouveau, syndicaleux qui n'ont que l'écume et le slogan «So, so, so» à la bouche! Le MELS a prévu un budget de 222,5$ millions en cinq ans juste pour l'achat de manuels. Y'a des amis éditeurs qui sont contents! On peut bien manquer de tout dans nos écoles quand on consacre nos budgets à l'essentiel! Et je ne parle pas de tout le fric qu'on a mis ailleurs: des conseillers pégagogiques qui sont des profs compétents dont on aurait davantage besoin en classe que ceux qui n'ont qu'un DES, des formations inutiles et soigneusement improvisées, des concepteurs de programmes qui se creusent le cerveau pour créer des situations d'apprentissage toujours aussi inadaptées à la réalité scolaire que vous parvenez à peine à supporter.
Et 222,5$ millions, c'est bien plus que le budget consacré au plan Courchesne visant à contrer le décrochage scolaire. On voit les priorités de notre gouvernement: la réforme et les manuels scolaires publiés par nos amis éditeurs pour compenser votre incompétence à être de vrais professionnels de l'enseignement. C'est clair, non?
Plus positif que moi, ça ne se peut pas! Pensez-y: je peux déjà me réjouir du fait qu'il n'y aura aucun manuel en retard l'année prochaine au secondaire.
Cette semaine, donc, on apprenait qu'en cinquième secondaire, les manuels scolaires tardaient à être approuvés par le MELS et à être disponibles dans les écoles. Et voilà que la nouvelle fait les journaux et que les syndicats enseignants s'insurgent contre cette situation.
Pourquoi une telle panique, je vous le demande? N'êtes-vous pas habitués, vous, éternels optimistes devant l'idée de paresser et de vous pogner le beigne en journées pédagogiques, que ces manuels soient en retard? Cela a toujours été le cas depuis le début du Renouveau. On dirait bien que vous êtes incapables d'apprendre quoi que ce soit d'un événement répétitif. Pavlov, ça ne vous dit rien? Vous auriez dû prévoir que l'incompétence que le MELS manifeste en ce qui a trait au respect de ses propres échéances perdurait, non! Comme si le ministère de l'Éducation allait soudain devenir efficace! Faut-tu être naïfs et nonos, je vous dis! Ce n'est pas pour rien que vous gardez des enfants en classe au lieu d'occuper un véritable emploi qui paie comme livreur de bière, col bleu ou chauffeur d'autobus.
Cette situation frapperait davantage le réseau québécois anglophone? Pis après? On s'en tape-tu des Anglais, comme dirait Michel Brûlé! Ils ont juste à s'assimiler ou à déménager! Que les fonctionnaires crypto-péquistes qui magouillent au MELS fassent suer les parlants de la langue de Shakespeare, tant mieux!
Et puis, arrêtez de vous plaindre, gangs de femelles hystériques qui briment la masculinité de nos jeunes québécois qui décrochent et se suicident à cause de vos attitudes maternantes: il y a déjà du matériel «réforme» qui circule dans les écoles. Des chapitres incomplets. Des bouts de pages. Des programmes provisoires. Des manuels pas encore approuvés mais dont on sait qu'on sait qu'ils seront parfaits puisqu'ils ont été conçus par des maisons d'édition bien connectées avec les concepteurs des programmes et le MELS. Si on vous donnait le tout au complet, vous seriez incapables de le comprendre. On vous laisse le temps d'assimiler la matière et ça chiâle encore1
Pourquoi tant d'énervement alors, espèces de syndiqués qui sont pas assez solides psychologiquement pour enseigner à des enfants? À des enfants, caltass! Toujours en congés d'épuisement professionnel alors que ça boit du café à longueur de journée! Faut pas être faits forts!
Pis, pourquoi avez-vous besoin de manuels, gangs de branleux et d'assistés cervicaux? Tous les universitaires qui n'ont pas mis les pieds dans une école depuis dix ans vont le diront: de véritables professionnels de l'enseignement, qui ont compris la réforme, devraient savoir que les manuels sont incompatibles avec la philosophie que préconise cette dernière. «Incompatible», ça veut dire que ça ne fite pas avec. J'explique ce mot parce qu'il y a sûrement des profs de français qui me lisent et qui ne le connaissent pas, tsé... Faque, grouillez-vous le cul un peu au lieu de vouloir vous asseoir dessus et «enseigner le manuel» comme d'habitude. Soyez créatifs! Méritez votre salaire de parvenus! La réforme, c'est pour vous réformer!
Et puis, arrêtez donc de chiâler contre la renouveau, syndicaleux qui n'ont que l'écume et le slogan «So, so, so» à la bouche! Le MELS a prévu un budget de 222,5$ millions en cinq ans juste pour l'achat de manuels. Y'a des amis éditeurs qui sont contents! On peut bien manquer de tout dans nos écoles quand on consacre nos budgets à l'essentiel! Et je ne parle pas de tout le fric qu'on a mis ailleurs: des conseillers pégagogiques qui sont des profs compétents dont on aurait davantage besoin en classe que ceux qui n'ont qu'un DES, des formations inutiles et soigneusement improvisées, des concepteurs de programmes qui se creusent le cerveau pour créer des situations d'apprentissage toujours aussi inadaptées à la réalité scolaire que vous parvenez à peine à supporter.
Et 222,5$ millions, c'est bien plus que le budget consacré au plan Courchesne visant à contrer le décrochage scolaire. On voit les priorités de notre gouvernement: la réforme et les manuels scolaires publiés par nos amis éditeurs pour compenser votre incompétence à être de vrais professionnels de l'enseignement. C'est clair, non?
Plus positif que moi, ça ne se peut pas! Pensez-y: je peux déjà me réjouir du fait qu'il n'y aura aucun manuel en retard l'année prochaine au secondaire.
Cacher ce voile (la suite) - ajout
Ce message est une réaction à la suite des propos de Karakorom et Femme libre. Je trouvais plus pertinent d'en faire un billet à part.
Ben oui, mon école est dans un 450 éloigné. Donc, il s'agit de notre première élève voilée. Il y a eu le problème que les autres jeunes ne comprenaient pas pourquoi elle pouvait être voilée et qu'ils ne pouvaient pas être couverts. Je sais: ce sont deux choses différentes.
Je comprends le type d'argument invoqué par Karakorom et Femme libre mais, en même temps, il a quelque chose de paradoxal :«Si on ne la prend pas voilée, ça va être pire pour elle.» Vous ne trouvez pas cela étrange de dire qu'on doit accepter une jeune voilée parce que, sinon, ses parents vont la brimer? Comment peut-on croire qu'elle porte librement ce voile si on prête aux parents de pareilles intentions?
On s'insurge quand on voit, aux États-Unis, de jeunes enfants ou adolescents porter des T-shirt haineux à l'égard d'Obama en disant que leurs parents les endoctrinent. Mais quand on prétend qu'il s'agit de religion, oups! on marche tout de suite sur des oeufs.
Même chose quand on parle du cours d'éthique et culture religieuse. Les parents catholiques qui contestent ce cours sont vus comme des extrémistes, leurs enfants comme des endoctrinés.
En même temps, je cherche toujours dans le Coran ou il est clairement indiqué qu'une femme doit porter le voile. Je repense à cette journaliste musulmane qu'on a voulu châtier parce qu'elle a porté un pantalon. Là encore, ou est-il précisé dans le Coran que c'est interdit? Pourquoi, dans certains pays à dominance musulmane, les hommes sont-ils obligés de conserver la barbe et d'autres pas?
Ça me turlupine.
Et ça me vaut d'être traité rien de moins que de laïciste haineux de la part d'un intervenant ici.
Ben oui, mon école est dans un 450 éloigné. Donc, il s'agit de notre première élève voilée. Il y a eu le problème que les autres jeunes ne comprenaient pas pourquoi elle pouvait être voilée et qu'ils ne pouvaient pas être couverts. Je sais: ce sont deux choses différentes.
Je comprends le type d'argument invoqué par Karakorom et Femme libre mais, en même temps, il a quelque chose de paradoxal :«Si on ne la prend pas voilée, ça va être pire pour elle.» Vous ne trouvez pas cela étrange de dire qu'on doit accepter une jeune voilée parce que, sinon, ses parents vont la brimer? Comment peut-on croire qu'elle porte librement ce voile si on prête aux parents de pareilles intentions?
On s'insurge quand on voit, aux États-Unis, de jeunes enfants ou adolescents porter des T-shirt haineux à l'égard d'Obama en disant que leurs parents les endoctrinent. Mais quand on prétend qu'il s'agit de religion, oups! on marche tout de suite sur des oeufs.
Même chose quand on parle du cours d'éthique et culture religieuse. Les parents catholiques qui contestent ce cours sont vus comme des extrémistes, leurs enfants comme des endoctrinés.
En même temps, je cherche toujours dans le Coran ou il est clairement indiqué qu'une femme doit porter le voile. Je repense à cette journaliste musulmane qu'on a voulu châtier parce qu'elle a porté un pantalon. Là encore, ou est-il précisé dans le Coran que c'est interdit? Pourquoi, dans certains pays à dominance musulmane, les hommes sont-ils obligés de conserver la barbe et d'autres pas?
Ça me turlupine.
Et ça me vaut d'être traité rien de moins que de laïciste haineux de la part d'un intervenant ici.
17 septembre 2009
Ötez ce voile que je ne saurais voir...
Mon école a accueilli sa première élève voilée cette année. Pas une burqa. Un voile couvrant les cheveux.
On est passé à deux doigts de la catastrophe. Manque de préparation, à mon avis. Des surveillants ont demandé à la jeune fille d'enlever le vêtement religieux. Des élèves ont revendiqué le port de la casquette, un couvre-chef qu'ils portent presque tous religieusement. Le papa de la voilée a failli appeler une association arabe...
Au Québec, on appelle cela un «accommodement raisonnable». Comme enseignant, je n'aurais d'autre choix que d'accepter une telle élève en classe si j'étais son enseignant, et ce, peu importe mes convictions personnelles. Ce sont les ordres venues d'en haut. Et en bon petit soldat, je devrai obéir.
Il me semble que c'est le même système de défense que les agents de la CIA invoquent quand ils commettent des actions douteuses. L'obéissance à l'autorité sans exercer son libre-arbitre. Cette soumission facile à l'autorité dans des questions éthiques me turlupine.
Dans plusieurs autres pays, on refuse le voile à l'école. En France, les autorités en place ont statué autrement. C'est embêtant pour le bon petit soldat que je suis de constater que les généraux n'ont pas tous le même avis même s'ils disent s'inspirer des mêmes idéaux.
Je ne sais pas quoi penser de tout cela. Je préfèrerais me voiler le regard, je pense. Comme bien des gens. Comme bien des petits soldats.
On est passé à deux doigts de la catastrophe. Manque de préparation, à mon avis. Des surveillants ont demandé à la jeune fille d'enlever le vêtement religieux. Des élèves ont revendiqué le port de la casquette, un couvre-chef qu'ils portent presque tous religieusement. Le papa de la voilée a failli appeler une association arabe...
Au Québec, on appelle cela un «accommodement raisonnable». Comme enseignant, je n'aurais d'autre choix que d'accepter une telle élève en classe si j'étais son enseignant, et ce, peu importe mes convictions personnelles. Ce sont les ordres venues d'en haut. Et en bon petit soldat, je devrai obéir.
Il me semble que c'est le même système de défense que les agents de la CIA invoquent quand ils commettent des actions douteuses. L'obéissance à l'autorité sans exercer son libre-arbitre. Cette soumission facile à l'autorité dans des questions éthiques me turlupine.
Dans plusieurs autres pays, on refuse le voile à l'école. En France, les autorités en place ont statué autrement. C'est embêtant pour le bon petit soldat que je suis de constater que les généraux n'ont pas tous le même avis même s'ils disent s'inspirer des mêmes idéaux.
Je ne sais pas quoi penser de tout cela. Je préfèrerais me voiler le regard, je pense. Comme bien des gens. Comme bien des petits soldats.
16 septembre 2009
L'exemple allemand: la suite
Suite des reportages du Journal de Montréal sur le systàme scolaire allemand ou le décrochage n'existe pratiquement pas. Vous voulez savoir pourquoi l'exemple allemand serait inapplicable au Québec?
Mais il faut parfois en faire plus, reconnaît le directeur. Il peut arriver, par exemple, qu'un prof soit envoyé «en mission» faire le pied de grue devant la maison d'un élève pour l'escorter à l'école, a-t-on raconté au Journal.
Plus que le fait qu'un prof syndiqué n'aurait pas envie de se transformer en policier, croyez-vous sérieusement que les élèves et leurs parents hurleraient au scandale si on procédait de la sorte? On a de la difficulté à leur faire enlever leur maudite casquette sans qu'ils invoquent la Charte des Droits et Libertés.
Ou encore celle-là:
Manfred Paul ne manque d'ailleurs pas d'imagination pour garder ses 400 élèves en classe. Il leur offre du travail rémunéré, à l'intérieur même de l'école, et se sert des profits pour embaucher un employé professionnel qui s'occupe justement des décrocheurs potentiels.
Diantre: mais on exploite ces enfants! Et si l'un d'entre eux se blesse, sera-t-il indemnisé par la CSST? Vite, les recours judiciaires suivront!
Je me souviens du modèle finlandais tant vanté par nos pédagogues réformistes et ou l'on pouvait obliger un jeune à suivre un test de dépistage de drogues. Mummm...
Le modèle allemand fonctionne parce qu'il est implanté en Allemagne. Oui, il y a moins de bureaucratie. Oui, il y a plus d'initiatives locales. Mais oui, il y a une culture de l'éducation en Allemagne.
Enfin, je vous invite à lire les liens dans un commentaire d'un billet précédent. En Allemagne, à dix ans, on détermine l'avenir d'un jeune en l'orientant dans un type d'école précis. Et si tu ne vas pas au Gymnasium, oublie l'université. À dix ans.
Mais il faut parfois en faire plus, reconnaît le directeur. Il peut arriver, par exemple, qu'un prof soit envoyé «en mission» faire le pied de grue devant la maison d'un élève pour l'escorter à l'école, a-t-on raconté au Journal.
Plus que le fait qu'un prof syndiqué n'aurait pas envie de se transformer en policier, croyez-vous sérieusement que les élèves et leurs parents hurleraient au scandale si on procédait de la sorte? On a de la difficulté à leur faire enlever leur maudite casquette sans qu'ils invoquent la Charte des Droits et Libertés.
Ou encore celle-là:
Manfred Paul ne manque d'ailleurs pas d'imagination pour garder ses 400 élèves en classe. Il leur offre du travail rémunéré, à l'intérieur même de l'école, et se sert des profits pour embaucher un employé professionnel qui s'occupe justement des décrocheurs potentiels.
Diantre: mais on exploite ces enfants! Et si l'un d'entre eux se blesse, sera-t-il indemnisé par la CSST? Vite, les recours judiciaires suivront!
Je me souviens du modèle finlandais tant vanté par nos pédagogues réformistes et ou l'on pouvait obliger un jeune à suivre un test de dépistage de drogues. Mummm...
Le modèle allemand fonctionne parce qu'il est implanté en Allemagne. Oui, il y a moins de bureaucratie. Oui, il y a plus d'initiatives locales. Mais oui, il y a une culture de l'éducation en Allemagne.
Enfin, je vous invite à lire les liens dans un commentaire d'un billet précédent. En Allemagne, à dix ans, on détermine l'avenir d'un jeune en l'orientant dans un type d'école précis. Et si tu ne vas pas au Gymnasium, oublie l'université. À dix ans.
15 septembre 2009
Décrochage: donnons des amendes!
Bon, le Journal de Montréal y va d'une série de reportages sur l'Allemagne qui oblige les jeunes à aller à l'école jusqu'à dix-huit ans, quitte à leur imposer des amendes ou à réduire le chèque d'assurance-sociale de leurs parents. Avec un taux de persévérance scolaire de 94%, ce pays est d'ailleurs un premier de classe mondial alors que le Canada est 19e.
Je veux bien qu'on regarde ailleurs pour analyser les solutions qui sont appliquées pour améliorer notre système scolaire. Mais, une question: les jeunes Allemands s'en tirent comment quand on évalue la qualité de leurs connaissances-compétences?
Personnellement, je connais une façon simple et magique de régler le décrochage. On permet aux élèves de tout faire à l'école et on les diplôme sans les évaluer sérieusement. Zéro décrochage, qu'en dites-vous?
Au rythme ou les choses vont, tout ce débat va finir par être vidé de sa substance. Je veux bien réduire le décrochage. Mais on est en train d'oublier que le diplôme qu'on décerne vaille quelque chose. On compare souvent le Québec avec d'autres provinces canadiennes. On oublie cependant de préciser ou se situent ces autres provinces quand on évalue leurs élèves.
Je veux bien qu'on regarde ailleurs pour analyser les solutions qui sont appliquées pour améliorer notre système scolaire. Mais, une question: les jeunes Allemands s'en tirent comment quand on évalue la qualité de leurs connaissances-compétences?
Personnellement, je connais une façon simple et magique de régler le décrochage. On permet aux élèves de tout faire à l'école et on les diplôme sans les évaluer sérieusement. Zéro décrochage, qu'en dites-vous?
Au rythme ou les choses vont, tout ce débat va finir par être vidé de sa substance. Je veux bien réduire le décrochage. Mais on est en train d'oublier que le diplôme qu'on décerne vaille quelque chose. On compare souvent le Québec avec d'autres provinces canadiennes. On oublie cependant de préciser ou se situent ces autres provinces quand on évalue leurs élèves.
13 septembre 2009
Tu vieillis quand...
Depuis la rentrée, bien de petits incidents, heureux et malheureux, ont marqué mon quotidien. Et puis, il y a ce plan d'action sur la persévérance scolaire dont il faudrait bien que je parle un jour. Un jour.
Mais pour l'instant, une petite anecdote. On m'a toujours dit qu'un prof de cinquième secondaire vieillissait quand il regardait plus la mère de ses élèves que ses élèves. Je n'ai jaimais aimé ce proverbe à cause du côté mon oncle cochon qu'il sous-tend.
Aujourd'hui, étant enseignant de première secondaire, je me suis fait servir un autre de ces adages à la con: «Tu veillis quand tes anciens élèves viennent inscrire leur enfant à ton école.» Ouch!
Pourtant, ce fut un beau moment. Quand j'ai vu Annie entrer dans ma classe lors des journées portes ouvertes de mon école, je l'ai reconnue immédiatement. Un sourire. Des yeux qui brillent. Un regard qui cherche celui de l'autre.
Annie a été une battante, une élève qui éprouvait des difficultés et avec qui je ne comptais pas mon temps. Autant de courage et de persévérance dans une fille aussi menue et fragile, cela me rendait terriblement conscient du rôle d'accompagnement que je pourrais jouer auprès d'elle. Celle-ci avait cumulé d'énormes retards scolaires parce qu'elle avait été souvent malade au cours des années. Hopitalisations fréquentes, opérations, stress, détresse, cancer. Beaucoup pour de petites épaules comme les siennes. La vie n'est parfois pas juste.
Annie a fini par décrocher son DES. Elle travaille maintenant dans ma commission scolaire comme technicienne en éducation spécialisée. Et elle a un gamin qui sera peut-être un de mes élèves l'an prochain.
J'en ai profité pour expliquer à son fils quel genre d'élève était sa mère, son courage, sa persévérance.
Aujourd'hui, je m'en fous d'avoir eu un instant le sentiment d'avoir vieilli. Tant que j'aurais cette impression de faire une différence, de rétablir un peu de justice dans cette vie parfois merdique, je serai toujours jeune.
Mais pour l'instant, une petite anecdote. On m'a toujours dit qu'un prof de cinquième secondaire vieillissait quand il regardait plus la mère de ses élèves que ses élèves. Je n'ai jaimais aimé ce proverbe à cause du côté mon oncle cochon qu'il sous-tend.
Aujourd'hui, étant enseignant de première secondaire, je me suis fait servir un autre de ces adages à la con: «Tu veillis quand tes anciens élèves viennent inscrire leur enfant à ton école.» Ouch!
Pourtant, ce fut un beau moment. Quand j'ai vu Annie entrer dans ma classe lors des journées portes ouvertes de mon école, je l'ai reconnue immédiatement. Un sourire. Des yeux qui brillent. Un regard qui cherche celui de l'autre.
Annie a été une battante, une élève qui éprouvait des difficultés et avec qui je ne comptais pas mon temps. Autant de courage et de persévérance dans une fille aussi menue et fragile, cela me rendait terriblement conscient du rôle d'accompagnement que je pourrais jouer auprès d'elle. Celle-ci avait cumulé d'énormes retards scolaires parce qu'elle avait été souvent malade au cours des années. Hopitalisations fréquentes, opérations, stress, détresse, cancer. Beaucoup pour de petites épaules comme les siennes. La vie n'est parfois pas juste.
Annie a fini par décrocher son DES. Elle travaille maintenant dans ma commission scolaire comme technicienne en éducation spécialisée. Et elle a un gamin qui sera peut-être un de mes élèves l'an prochain.
J'en ai profité pour expliquer à son fils quel genre d'élève était sa mère, son courage, sa persévérance.
Aujourd'hui, je m'en fous d'avoir eu un instant le sentiment d'avoir vieilli. Tant que j'aurais cette impression de faire une différence, de rétablir un peu de justice dans cette vie parfois merdique, je serai toujours jeune.
12 septembre 2009
Un ménage dans mes sites potagers
Oyez! Oyez!
Je fais du ménage dans mes sites potagers intéressants! Si vous êtes prof et avez un blogue qu'on n'y retrouve pas, faites-moi signe et je vous ajouterai!
Pis, la marâtre, je ne peux accéder à ton blogue!
Je fais du ménage dans mes sites potagers intéressants! Si vous êtes prof et avez un blogue qu'on n'y retrouve pas, faites-moi signe et je vous ajouterai!
Pis, la marâtre, je ne peux accéder à ton blogue!
11 septembre 2009
Un ramassis de préjugés
On parle beaucoup de la montée de lait que Jean-Luc Mongrain a faite sur LCN hier, je crois. Dans les commentaires du blogue de Patrick Lagacé, je lis ce commentaire d'un intervenant qui réagit aux propos d'une prof. Si certains éléments peuvent prêter à la discussion, d'autres sont carrément une insulte à la réalité.
La litanie de madame ne m’émeut guère. Primo, il n’est pas rassurant de constater que nos professeurs puissent écrire aussi mal (des fautes d’ortographe et d’accord, impardonnable. Par exemple: “Parce qu’un enfant de 6 ans perd ses choses de façons phénoménal”, et encore: “Le temps que je mets à faire toute cette paperasse et ces calcules”, et elle en ajoute: “Je peux tu moi”. Wow, édifiant).
Deuzio, Dieu que j’en ai plein le derrière de cette interminable jérémiade des profs. À les écouter, ils sont les saints des saints et nous n’avons aucun droit de critiquer quoi que ce soit lorsque ça se passe à l’école (ce sacro-saint sanctuaire de la vertu), même les pires inepties. Ils brandissent sans cesse le fait qu’ils enseignent à nos ENFANTS, comme si ça les protégeaient de toute critique. Résumons les faits: ils gagnent un salaire plus que décent (ils font clairement partie du 10% de la population qui gagne de très bons salaires). Les infos de la dame au sujet des livreurs de bière sont d’un épouvantable ridicule et il suffit de s’informer un peu pour constater son mensonge éhonté. Ils ont deux, je répète, 2 mois de vacances payées. Ils travaillent environ 6 heures par jour (voyez-les se carapater dès que la cloche sonne, ils arrivent parfois à leur voiture avant que les enfants ne soient sortis). Ils ont une quantité (qui semble infinie) de congés scolaires, journées pédagogiques, etc… Ils font partie de la seule profession au monde dans laquelle les patrons font tellement attention à leurs travailleurs que lorsqu’il neige trop, ils restent chez-eux!
Enfin, elles semblent toutes (et tous) au bord de la dépression, à les écouter. Si c’est le cas, nous avons un sérieux problème. Car je n’ai pas vraiment envie de confier mes enfants à des névrosé(e)s. Si ces personnes n’ont pas les nerfs assez solides pour “endurer” nos enfants, et bien qu’elles changent de métier, et ça presse, ou qu’elles se servent à même les litres de ritalin dont elles voudraient gaver nos enfants. On aime enseigner ou on n’aime pas ça et la diversité de la population estudiantine fait partie de la job. Un vendeur doit faire avec de bons clients et des clients désagréables, est-ce qu’il se plaint comme ça, publiquement? Je rappellerai d’ailleurs que le budget du Québec comporte 25% qui va à l’éducation, et qu’une bonne partie de ce budget sert, en principe, à offrir des services éducatifs complémentaires destinés à calmer les petits “énervés” qui “dérangent” les pôvres profs.
Transposez les dires de la dame, et imaginez qu’un formateur aux adultes en entreprise tienne les mêmes propos. Maintenant que vous avez arrêté de rire, revenez au texte de la dame. N’est-ce pas ridicule?
Monsieur Mongrain a tout à fait raison de s’insurger contre les conneries inventées par des profs dictatoriaux, appuyés par des directions incompétentes, redevables à des commissions scolaires remplies de gestionnaires de pacotille, tout ça sous la férule d’un ministère aussi opaque que technocrate.
La litanie de madame ne m’émeut guère. Primo, il n’est pas rassurant de constater que nos professeurs puissent écrire aussi mal (des fautes d’ortographe et d’accord, impardonnable. Par exemple: “Parce qu’un enfant de 6 ans perd ses choses de façons phénoménal”, et encore: “Le temps que je mets à faire toute cette paperasse et ces calcules”, et elle en ajoute: “Je peux tu moi”. Wow, édifiant).
Deuzio, Dieu que j’en ai plein le derrière de cette interminable jérémiade des profs. À les écouter, ils sont les saints des saints et nous n’avons aucun droit de critiquer quoi que ce soit lorsque ça se passe à l’école (ce sacro-saint sanctuaire de la vertu), même les pires inepties. Ils brandissent sans cesse le fait qu’ils enseignent à nos ENFANTS, comme si ça les protégeaient de toute critique. Résumons les faits: ils gagnent un salaire plus que décent (ils font clairement partie du 10% de la population qui gagne de très bons salaires). Les infos de la dame au sujet des livreurs de bière sont d’un épouvantable ridicule et il suffit de s’informer un peu pour constater son mensonge éhonté. Ils ont deux, je répète, 2 mois de vacances payées. Ils travaillent environ 6 heures par jour (voyez-les se carapater dès que la cloche sonne, ils arrivent parfois à leur voiture avant que les enfants ne soient sortis). Ils ont une quantité (qui semble infinie) de congés scolaires, journées pédagogiques, etc… Ils font partie de la seule profession au monde dans laquelle les patrons font tellement attention à leurs travailleurs que lorsqu’il neige trop, ils restent chez-eux!
Enfin, elles semblent toutes (et tous) au bord de la dépression, à les écouter. Si c’est le cas, nous avons un sérieux problème. Car je n’ai pas vraiment envie de confier mes enfants à des névrosé(e)s. Si ces personnes n’ont pas les nerfs assez solides pour “endurer” nos enfants, et bien qu’elles changent de métier, et ça presse, ou qu’elles se servent à même les litres de ritalin dont elles voudraient gaver nos enfants. On aime enseigner ou on n’aime pas ça et la diversité de la population estudiantine fait partie de la job. Un vendeur doit faire avec de bons clients et des clients désagréables, est-ce qu’il se plaint comme ça, publiquement? Je rappellerai d’ailleurs que le budget du Québec comporte 25% qui va à l’éducation, et qu’une bonne partie de ce budget sert, en principe, à offrir des services éducatifs complémentaires destinés à calmer les petits “énervés” qui “dérangent” les pôvres profs.
Transposez les dires de la dame, et imaginez qu’un formateur aux adultes en entreprise tienne les mêmes propos. Maintenant que vous avez arrêté de rire, revenez au texte de la dame. N’est-ce pas ridicule?
Monsieur Mongrain a tout à fait raison de s’insurger contre les conneries inventées par des profs dictatoriaux, appuyés par des directions incompétentes, redevables à des commissions scolaires remplies de gestionnaires de pacotille, tout ça sous la férule d’un ministère aussi opaque que technocrate.
10 septembre 2009
Retour dans le passé
Ce matin, j'enseignais le rôle syntaxique du groupe nominal dans un de mes groupes (en langage clair: les fonctions du nom).
Petit exercice ou je laisse les élèves travailler individuellement. Je circule dans les rangées, comme ça, pour affirmer mon autorité despotique. «Travaillez! Suez! Plus fort! Plus fort! Ça fait mal, hein?» pensais-je à voix basse dans ma tête insonorisée. Tout à coup, je m'arrête sur une copie d'élève. À la question Quel est le rôle syntaxique du groupe nominal «ce soir»?, elle me répond: «complément circonstanciel de temps du verbe».
Wow! Minute, là. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Ou suis-je? Et en quelle année?
Cette élève n'était pas née que le MELS remplaçait la terminologie de la grammaire par une nouvelle. Cette élève emploie des termes qui n'ont même pas leur place dans nos écoles (à part pour les subordonnées) depuis 12 ans.
Est-ce qu'il y aurait quelqu'un qui vivrait en marge du temps quelque part dans les écoles primaires de la région? Si oui, paie-t-il son électricite au même prix que moi?
Petit exercice ou je laisse les élèves travailler individuellement. Je circule dans les rangées, comme ça, pour affirmer mon autorité despotique. «Travaillez! Suez! Plus fort! Plus fort! Ça fait mal, hein?» pensais-je à voix basse dans ma tête insonorisée. Tout à coup, je m'arrête sur une copie d'élève. À la question Quel est le rôle syntaxique du groupe nominal «ce soir»?, elle me répond: «complément circonstanciel de temps du verbe».
Wow! Minute, là. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Ou suis-je? Et en quelle année?
Cette élève n'était pas née que le MELS remplaçait la terminologie de la grammaire par une nouvelle. Cette élève emploie des termes qui n'ont même pas leur place dans nos écoles (à part pour les subordonnées) depuis 12 ans.
Est-ce qu'il y aurait quelqu'un qui vivrait en marge du temps quelque part dans les écoles primaires de la région? Si oui, paie-t-il son électricite au même prix que moi?
Un nouveau bulletin en vue
Le Journal de Mouréal nous apprend un secret de Polichinelle: le bulletin sera modifié en septembre 2010 et fera une large part aux connaissances. Déjà, un collège privé de ma région privilégiait cette approche depuis 2007-2008
Aussi bien vous le dire, selon mes sources secrètes et bien informées (...), la ministre Courchesne avait cette intention depuis déjà deux ans. Cela vous donne une idée à quel point tout prend du temps au ministère de l'Inaction. «En septembre 2010, nous allons mettre l'accent sur l'évaluation des connaissances, très profondément», a-t-elle déclaré.
Je ne serais pas surpris, par exemple, qu'en français, on retrouve quelque chose comme quatre notes:
1- lire;
2- écrire;
3- oral;
4- connaissances grammaticales.
Réaction de Chantal Longpré, de la Fédération québécoise des directions d'établissements d'enseignement.: «Depuis que ce gouvernement est en place, on ne fait que couper des morceaux à la réforme. On est en train de revenir à une façon d'enseigner qui n'a plus de sens.»
Et si c'était la réforme qui n'avait pas de sens, madame Longpré?
Aussi bien vous le dire, selon mes sources secrètes et bien informées (...), la ministre Courchesne avait cette intention depuis déjà deux ans. Cela vous donne une idée à quel point tout prend du temps au ministère de l'Inaction. «En septembre 2010, nous allons mettre l'accent sur l'évaluation des connaissances, très profondément», a-t-elle déclaré.
Je ne serais pas surpris, par exemple, qu'en français, on retrouve quelque chose comme quatre notes:
1- lire;
2- écrire;
3- oral;
4- connaissances grammaticales.
Réaction de Chantal Longpré, de la Fédération québécoise des directions d'établissements d'enseignement.: «Depuis que ce gouvernement est en place, on ne fait que couper des morceaux à la réforme. On est en train de revenir à une façon d'enseigner qui n'a plus de sens.»
Et si c'était la réforme qui n'avait pas de sens, madame Longpré?
07 septembre 2009
Perfectionnez-moi, s'il vous plait!
Ce matin, le Journal de Mouréal nous apprenait que la Commission scolaire English-Montréal (CSEM) a dépensé près de 55 000 $ pour assurer la formation de 144 cadres pendant deux jours au Château Bromont, en Estrie. Il fallait absolument les regrouper dans cet hôtel quatre étoiles pour leur permettre d'être mieux concentrés. «On veut l'attention complète de tout le monde», croit Michale Cohen, le porte-parole de la CSEM, qui affirme que cette façon de faire permet d'obtenir «une bonne concentration et on obtient de meilleurs résultats».
Je suis désolé mais, s'il faut réunir des cadres de la sorte pour qu'ils soient efficaces, c'est qu'on a un sérieux problème de personnel. Il y a des coups de pied au cul et des congédiement qui se perdent.
Les repas, les cocktails et l'hébergement ont coûté 37 000 $. Chaque participant a reçu deux coupons lui donnant droit à autant de cocktails, en plus des deux petits-déjeuners, des deux dîners et du souper avec vin. (Ben oui, la CSEM paie la boisson! Moi, j'attends qu'on me paie les cigares après un bon repas. Il me semble que ça va ensemble, non?)
La CSEM a également dépensé 17 000$ pour deux conférences visant à «promouvoir une approche d'équipe, renforcer les notions d'imputabilité et de leadership, et maintenir un climat de travail positif».
Imputabilité? Mon oeil! Quand tu es capable de dépenser autant de fric pour deux conférences, c'est que ta notion de saine gestion des fonds publics est une véritable blague.
Le journaliste du JdeM a oublié de se renseigner sur un autre point: combien on parie que tout ce beau monde s'est rendu à Bromont avec leur véhicule personnel, ce qui leur a permis de facturer des frais de déplacement? Une navette aurait coûté moins cher et aurait eu un impact moins négatif sur l'environnement.
Dans la catégorie bullshit institutionnelle, M. Cohen a expliqué que cette dépense répond à la loi 90, aussi appelée «loi du 1 %», qui exige de employeurs qu'ils consacrent 1 % de leur masse salariale au perfectionnement de leurs employés. Perfectionnement réel ou dépenses somptueuses entre petits amis? Et après ça, on se plaint qu'on manque de fric pour les vraies affaires!
Pour vous situer, les perfectionnements des enseignants ont généralement lieu le jour. On comprime les dépenses au maximum en évitant les nuités à l'extérieur et les repas. Si les perfectionnements à la CSEM sont de cette nature, je suis prêt à changer de commission scolaire!
Décidément, les petits roitelets des CS ne comprendrnt jamais. Je sais que je rêve parce que tout le monde se graisse la patte dans l'administration publique, mais j'aimerais tellement qu'on en mette un ou deux à la porte pour faire comprendre que ce genre de comportement est inadmissible.
Je suis désolé mais, s'il faut réunir des cadres de la sorte pour qu'ils soient efficaces, c'est qu'on a un sérieux problème de personnel. Il y a des coups de pied au cul et des congédiement qui se perdent.
Les repas, les cocktails et l'hébergement ont coûté 37 000 $. Chaque participant a reçu deux coupons lui donnant droit à autant de cocktails, en plus des deux petits-déjeuners, des deux dîners et du souper avec vin. (Ben oui, la CSEM paie la boisson! Moi, j'attends qu'on me paie les cigares après un bon repas. Il me semble que ça va ensemble, non?)
La CSEM a également dépensé 17 000$ pour deux conférences visant à «promouvoir une approche d'équipe, renforcer les notions d'imputabilité et de leadership, et maintenir un climat de travail positif».
Imputabilité? Mon oeil! Quand tu es capable de dépenser autant de fric pour deux conférences, c'est que ta notion de saine gestion des fonds publics est une véritable blague.
Le journaliste du JdeM a oublié de se renseigner sur un autre point: combien on parie que tout ce beau monde s'est rendu à Bromont avec leur véhicule personnel, ce qui leur a permis de facturer des frais de déplacement? Une navette aurait coûté moins cher et aurait eu un impact moins négatif sur l'environnement.
Dans la catégorie bullshit institutionnelle, M. Cohen a expliqué que cette dépense répond à la loi 90, aussi appelée «loi du 1 %», qui exige de employeurs qu'ils consacrent 1 % de leur masse salariale au perfectionnement de leurs employés. Perfectionnement réel ou dépenses somptueuses entre petits amis? Et après ça, on se plaint qu'on manque de fric pour les vraies affaires!
Pour vous situer, les perfectionnements des enseignants ont généralement lieu le jour. On comprime les dépenses au maximum en évitant les nuités à l'extérieur et les repas. Si les perfectionnements à la CSEM sont de cette nature, je suis prêt à changer de commission scolaire!
Décidément, les petits roitelets des CS ne comprendrnt jamais. Je sais que je rêve parce que tout le monde se graisse la patte dans l'administration publique, mais j'aimerais tellement qu'on en mette un ou deux à la porte pour faire comprendre que ce genre de comportement est inadmissible.
05 septembre 2009
Sam Hamad est un moulin à bêtises
Le ministre responsable de la Capitale nationale, Sam Hamad, ne pouvait pas s'empêcher de dire une belle connerie. Selon lui, le spectacle Moulin à paroles visant à commémorer le 250e anniversaire de la bataille des Plaines d'Abraham fait l'apologie de la haine et du terrorisme prôné par le FLQ parce qu'on y lira le manifeste de ce mouvement: «Ils sont rendus loin de la poésie. Le FLQ pour moi, le souvenir que j'ai, ce sont les assassinats, les bombes.»
Ce ministre aurait peut-être besoin d'un cours d'histoire parce que je cherche les «assassinats» reliés au FLQ. Il y a eu le décès d'un démineur, je crois, et celui de Pierre Laporte, dont les circonstances n'ont jamais été clairement établies. Qui plus est, il pourrait peut-être prendre soin de s'exprimer correctement au lieu de garrocher des phrases aussi mal foutues en affirmant que les organisateurs de cet événement minent la fierté des gens de Québec ««en encourageant les gens dans le FLQ.»
Il est regrettable de voir un représentant élu verser dans une telle démagogie et faire preuve d'une telle inculture. Souvenir pour souvenir, moi, la Crise d'octobre, ce sont les bombes posées par la GRC et les communiqués terroristes envoyés par nos belles polices montées, le vol de la liste des membres du Parti québécois, la détention arbitraire de centaines d'intellectuels québécois...
En plus du maire de Québec, Régis Labaume, mal à l'aise avec la couleur souverainiste de ce spectacle commémoratif, aucun membre du gouvernement québécois n'assistera à cet événement et la demande de subvention des organisateurs de celui-ci sera refusée. Il n'en fallu pas plus pour crier à la censure (ici et ici).
C'est bizarre: j'ai comme l'impression que nos amis fédéralistes font tout pour torpiller un événement qui ne leur plait pas, eux à qui on a enlevé leur petite bataille de soldats de bois sur les Plaines il y a quelques mois...
Pour l'histoire, moi, je lirais quelques lettres de Wolfe, dont celle ou il explique sa stratégie; « Nos partis de guerre doivent brûler et dévaster à l'avenir, n'épargnant que les églises. Les femmes et les enfants ne seront molestés sous aucun prétexte.» Et je la mettrais en lien avec ce passage de Wikipédia:
Wolfe maniait bien l'arme psychologique comme le démontre son manifeste qui visait avant tout à semer crainte et terreur dans le cœur des habitants. Mais en homme résolu, il n'avait aucunement l'intention de faire quartier à quiconque. C'est ainsi qu'en mars 1759, dans une missive au général britannique Jeffery Amherst, Wolfe écrivait: " S'il arrivait que, soit lors d'un accident maritime, soit par résistance de l'ennemi, soit par maladie, soit que nos troupes aient été décimées, nous réalisions que Québec malgré tous nos efforts, a peu de chance de tomber, je me propose de l'incendier par nos tirs de boulets, de détruire les récoltes, les maisons et le bétail, tant en aval qu'en amont, d'exiler le plus grand nombre possible en Europe, et de ne laisser derrière moi que famine et désolation; mais nous devons apprendre à ces crapules à faire la guerre d'une manière qui soit plus digne de gentilshommes."[6]"
Wolfe mit ses menaces à exécution et toutes les fermes le long du Saint-Laurent furent incendiées, ce qui causa deux hivers de famine. Le journal de John Knox raconta l'horreur d'entendre des femmes et des enfants qui criaient pendant qu'ils brûlaient vifs.[3]
Voici la traduction du manifeste publié le 28 juin 1759 afin de terroriser les Québécois (Canadiens à l'époque)[7].
Contrairement à ce qu'il prétend, Wolfe n'épargnera aucune ferme en aval de Québec sur les deux côtés du Saint-Laurent. Ceux qui lui résistèrent furent tués, certains pendus.
Ce ministre aurait peut-être besoin d'un cours d'histoire parce que je cherche les «assassinats» reliés au FLQ. Il y a eu le décès d'un démineur, je crois, et celui de Pierre Laporte, dont les circonstances n'ont jamais été clairement établies. Qui plus est, il pourrait peut-être prendre soin de s'exprimer correctement au lieu de garrocher des phrases aussi mal foutues en affirmant que les organisateurs de cet événement minent la fierté des gens de Québec ««en encourageant les gens dans le FLQ.»
Il est regrettable de voir un représentant élu verser dans une telle démagogie et faire preuve d'une telle inculture. Souvenir pour souvenir, moi, la Crise d'octobre, ce sont les bombes posées par la GRC et les communiqués terroristes envoyés par nos belles polices montées, le vol de la liste des membres du Parti québécois, la détention arbitraire de centaines d'intellectuels québécois...
En plus du maire de Québec, Régis Labaume, mal à l'aise avec la couleur souverainiste de ce spectacle commémoratif, aucun membre du gouvernement québécois n'assistera à cet événement et la demande de subvention des organisateurs de celui-ci sera refusée. Il n'en fallu pas plus pour crier à la censure (ici et ici).
C'est bizarre: j'ai comme l'impression que nos amis fédéralistes font tout pour torpiller un événement qui ne leur plait pas, eux à qui on a enlevé leur petite bataille de soldats de bois sur les Plaines il y a quelques mois...
Pour l'histoire, moi, je lirais quelques lettres de Wolfe, dont celle ou il explique sa stratégie; « Nos partis de guerre doivent brûler et dévaster à l'avenir, n'épargnant que les églises. Les femmes et les enfants ne seront molestés sous aucun prétexte.» Et je la mettrais en lien avec ce passage de Wikipédia:
Wolfe maniait bien l'arme psychologique comme le démontre son manifeste qui visait avant tout à semer crainte et terreur dans le cœur des habitants. Mais en homme résolu, il n'avait aucunement l'intention de faire quartier à quiconque. C'est ainsi qu'en mars 1759, dans une missive au général britannique Jeffery Amherst, Wolfe écrivait: " S'il arrivait que, soit lors d'un accident maritime, soit par résistance de l'ennemi, soit par maladie, soit que nos troupes aient été décimées, nous réalisions que Québec malgré tous nos efforts, a peu de chance de tomber, je me propose de l'incendier par nos tirs de boulets, de détruire les récoltes, les maisons et le bétail, tant en aval qu'en amont, d'exiler le plus grand nombre possible en Europe, et de ne laisser derrière moi que famine et désolation; mais nous devons apprendre à ces crapules à faire la guerre d'une manière qui soit plus digne de gentilshommes."[6]"
Wolfe mit ses menaces à exécution et toutes les fermes le long du Saint-Laurent furent incendiées, ce qui causa deux hivers de famine. Le journal de John Knox raconta l'horreur d'entendre des femmes et des enfants qui criaient pendant qu'ils brûlaient vifs.[3]
Voici la traduction du manifeste publié le 28 juin 1759 afin de terroriser les Québécois (Canadiens à l'époque)[7].
Contrairement à ce qu'il prétend, Wolfe n'épargnera aucune ferme en aval de Québec sur les deux côtés du Saint-Laurent. Ceux qui lui résistèrent furent tués, certains pendus.
04 septembre 2009
Des phrases à ne pas employer en classe (ajout)
Chaque année, je travaille les participes passés en modifiant la phrase suivante «La pomme que j'ai mangée était bonne.» par «La pomme que j'ai vomie était pourrie.» Ça fait rigoler un peu les élèves et ils enregistrent la règle. Sauf que...
Hier, à la fin de la période, une fois la cloche sonnée, j'ai un élève qui s'est précipité immédiatement vers la poubelle de la classe pour vomir.
Je ne croyais jamais faire autant d'effet...
Avez-vous des phrases que vous n'employez plus en classe? Moi, j'évite les participes passés avec le verbe manger. Dès que je posais la question «manger qui?», les obsédés sexuels de la classe réagissaient.
********
Tiens, tout à coup, je repense à un de mes profs, quand j'étais au secondaire, qui était excédé qu'on placote tout le temps quand il essayait de nous enseigner. À bout de nerfs, il s'était exclamé: «Chu tanné! À chaque fois que j'ouvre la bouche, il y a un imbécile qui parle!» On avait ri un bon coup...
Hier, à la fin de la période, une fois la cloche sonnée, j'ai un élève qui s'est précipité immédiatement vers la poubelle de la classe pour vomir.
Je ne croyais jamais faire autant d'effet...
Avez-vous des phrases que vous n'employez plus en classe? Moi, j'évite les participes passés avec le verbe manger. Dès que je posais la question «manger qui?», les obsédés sexuels de la classe réagissaient.
********
Tiens, tout à coup, je repense à un de mes profs, quand j'étais au secondaire, qui était excédé qu'on placote tout le temps quand il essayait de nous enseigner. À bout de nerfs, il s'était exclamé: «Chu tanné! À chaque fois que j'ouvre la bouche, il y a un imbécile qui parle!» On avait ri un bon coup...
03 septembre 2009
Papa masqué se paie la gueule de sa fille
Fille masquée n'est pas venue chez son père de l'été. Une grosse peine dans le coeur qu'il faut accepter comme parent, semble-t-il. Elle s'est trouvé un travail, elle est full ado et sa mère est toujours sa deuxième meilleure amie. Comme c'est la même mère qui a hurlé avoir souhaité ne m'avoir jamais connu devant notre fille, disons que parfois je doute de sa volonté que j'existe comme parent. Il y a bien sûr le chèque mensuel que je ne dois pas oublier. Mais pour le reste...
Toujours est-il que Fille masquée m'écrit hier soir. Je recopie ici cet échange homérique. Pour situer les choses, Fille masquée m'envoie l'horaire de ses cours au cégep et me confirme qu'elle veut venir avec moi à une réunion de famille dimanche.
FM: Je t'envoie mon horaire. En passant, qu'est-ce-qui se passe dimanche?
PM: Merci pour l'horaire. Il y a toujours une épluchette de blés d'inde de prévue.
FM: Ok, et on y va?
PM: Ché pas. Toi?
FM: J'aimerais bien y aller effectivement. Ça commence à faire longtemps...
PM: Longtemps de quoi?
FM: Longtemps qu'on ne s'est pas parlé.... et qu'on a pas vu la famille.
PM: Je t'ai dit que ta chambre est louée à un étudiant du cégep à côté?
FM: tu me niaises?
PM: Ben après deux mois.
FM: tu as loué ma chambre?
PM: TA chambre?
FM: Ben juste qu'à preuve du contraire ce l'était. mais à ce que je vois, tu a vu les choses autrement.
......
Long silence
....
PM: Je te niaise. Tu as bien mordu à ce que je vois.
Des fois, je m'aime.
Toujours est-il que Fille masquée m'écrit hier soir. Je recopie ici cet échange homérique. Pour situer les choses, Fille masquée m'envoie l'horaire de ses cours au cégep et me confirme qu'elle veut venir avec moi à une réunion de famille dimanche.
FM: Je t'envoie mon horaire. En passant, qu'est-ce-qui se passe dimanche?
PM: Merci pour l'horaire. Il y a toujours une épluchette de blés d'inde de prévue.
FM: Ok, et on y va?
PM: Ché pas. Toi?
FM: J'aimerais bien y aller effectivement. Ça commence à faire longtemps...
PM: Longtemps de quoi?
FM: Longtemps qu'on ne s'est pas parlé.... et qu'on a pas vu la famille.
PM: Je t'ai dit que ta chambre est louée à un étudiant du cégep à côté?
FM: tu me niaises?
PM: Ben après deux mois.
FM: tu as loué ma chambre?
PM: TA chambre?
FM: Ben juste qu'à preuve du contraire ce l'était. mais à ce que je vois, tu a vu les choses autrement.
......
Long silence
....
PM: Je te niaise. Tu as bien mordu à ce que je vois.
Des fois, je m'aime.
02 septembre 2009
Grippe A H1N1: un peu d'illogisme (ajout)
Ça y est: on commence à savoir ou le gouvernement québécois s'en va avec ses employés dans le monde de l'éducation (ici et ici).
Une petite anecdote savoureuse d'incohérence à ce sujet.
Un de mes collègues est mariée avec une enseignante qui est justement enceinte. Celle-ci sera en retrait préventif et lui, après chaque journée de travail, pourra la retrouver amoureusement à la maison. Devra-t-il porter un masque et des gants?
Nouvelle info ici.
Une petite anecdote savoureuse d'incohérence à ce sujet.
Un de mes collègues est mariée avec une enseignante qui est justement enceinte. Celle-ci sera en retrait préventif et lui, après chaque journée de travail, pourra la retrouver amoureusement à la maison. Devra-t-il porter un masque et des gants?
Nouvelle info ici.
01 septembre 2009
Femmes enceintes: fuyez les écoles! La grippe arrive...
Safwan aborde une directive appliquée dans son école, directive qui a été reprise chez nous aujourd'hui: la direction a invité toutes les femmes enceintes de mon école à rester à la maison.
Durée de cette mesure: indéterminée.
Retour prévu au travail: au retour de leur congé parental?
Raison: la grippe A H1N1.
Date d'entrée de cete mesure: au plus vite.
Tout comme elle, vous me permettrez de dénoncer cette improvisation administrative. Alors que tous les groupes de mon école n'ont pas encore un prof attitré (sachez qu'il nous manque trois profs d'anglais et que, dans mon secteur, presque trois tâches sont confiées à des enseignants n'ayant pas la compétence officielle requise pour enseigner la matière dont ils ont hérité), voilà que c'est au moins 7 ou 8 enseignantes qu'il faudra remplacer à pied levé.
Il aurait pourtant été plus intelligent de prévoir le coup et de signifier ces congés avant la rentrée. Maintenant que les banques de suppléants sont vides, que certaines commissions scolaires autour de nous ont déjà mis de l'avant une telle mesure et comblé les postes vacants, on refile la patate chaude aux directions d'école alors que les élèves sont déjè en classe.
J'imagine que, l'été aussi, nos charmants décideurs scolaires sont en vacances et qu'il leur faut une ou deux semaines pour se réveiller... et aller de l'avant avec une décision mise de l'avant à Québec depuis plusieurs semaines.
Des profs avec un DES
Grosse nouvelle du Journal de Montréal: 94 profs embauchés par le biais d'une tolérance d'engagement n'auraient qu'un diplôme d'études secondaires. Ëtes-vous surpris? Pas moi. Petit extrait révélateur:
Selon plusieurs observateurs interrogés par le Journal, l'enseignement de l'anglais dès la première année et l'ajout d'enseignants orthopédagogues expliquent pourquoi les écoles embauchent autant de profs non qualifiés. «Il y a eu un manque de prévision, estime Gérald Boutin. Les commissions scolaires se retrouvent prises au piège, parce qu'elles n'arrivent pas à trouver les personnes [qualifiées pour combler tous ces postes].»
Un manque de prévision? Laissez-moi rire: on est en pénurie depuis la mise à la retraite anticipée des enseignants de 1997.
Par ailleurs, il est plus intéressant et payant pour certains bacheliers d'occuper certains métiers. Et on ne parle pas d'un bac de quatre ans...
La ministre Courchesne souhaite que les enseignants soient le plus qualifiés possible. Un souhait. Pourrait-on souhaiter plus qu'un souhait de la part de celle qui occupe ce poste?
Selon plusieurs observateurs interrogés par le Journal, l'enseignement de l'anglais dès la première année et l'ajout d'enseignants orthopédagogues expliquent pourquoi les écoles embauchent autant de profs non qualifiés. «Il y a eu un manque de prévision, estime Gérald Boutin. Les commissions scolaires se retrouvent prises au piège, parce qu'elles n'arrivent pas à trouver les personnes [qualifiées pour combler tous ces postes].»
Un manque de prévision? Laissez-moi rire: on est en pénurie depuis la mise à la retraite anticipée des enseignants de 1997.
Par ailleurs, il est plus intéressant et payant pour certains bacheliers d'occuper certains métiers. Et on ne parle pas d'un bac de quatre ans...
La ministre Courchesne souhaite que les enseignants soient le plus qualifiés possible. Un souhait. Pourrait-on souhaiter plus qu'un souhait de la part de celle qui occupe ce poste?
Pauvre petit Stéphane Laporte
Je suis partagé quant à Stéphane Laporte. Autant j'ai aimé ses deux recueils de chroniques, autant son travail avec l'empire Péladeau-Schnyder me semble pathétique.
Or, ne voilà-t-il pas que le petit Stéphane se drape dans la vertu la plus éhontée pour répondre à Richard Therrien, chroniqueur télé à La Presse, en affirmant que Le Banquier fait presque une oeuvre sociale en présentant un conccurent trisomique.
Je vous donne quelques extraits de sa réaction:
Les trisomiques ont autant le droit de jouer au Banquier que ceux qui ne le sont pas. Depuis le début du Banquier, il y a eu 100 concurrents qui n’étaient pas trisomiques, et une qui l’était. C’est quoi le problème? Pourquoi veut-on juste des gens normaux à la télé? (...)
Quand cessera l’hégémonie du culte de l’apparence? (...)
L’intégration des personnes différentes, il passe aussi par la télé. (...)
Tout le monde a le droit de s’amuser. Être égoïste, être raciste, être méchant, c’est un défaut. Pas être trisomique. On traite souvent les handicapés comme si c’était des gens à part. Ils ont leurs jeux, leurs endroits, leurs événements. D’handicapés. On les laisse rarement avoir leur place avec les gens dits normaux. TVA et Le Banquier l’ont fait. Faudrait surtout pas leur reprocher. (...)
Désolé Stéphane, mais ton argumentation, c'est de la grosse bullshit. Quand les fameuses beautés de Julie seront des petites grosses avec des chandails de loup, des handicapés, des moches et j'en passe, tu seras crédible. Pour l'instant, tu écris n'importe quoi.
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