30 juillet 2007

Fin du match de ping-pong

Dans le cadre de cette tague ping-pong, Magrah me pose une question assez difficile, je dois l'avouer: Pouvez-vous nous décrire les membres de votre famille?

Pour moi qui ai le verbe facile, il m'est extrêmement difficile d'y répondre sans en être remué. En effet, je viens d'une famille que j'estimerais dysfonctionnelle et qui m'a fait comme je suis: frondeur, fort en gueule, travaillant, peu confiant, sensible, parfois écorché à vif, compliqué et parfois complexé.

Mon père

Mon père est décédé il y a quelques années et je lui voue un respect que certains comprennent encore mal. C'était un homme d'une autre époque qui n'a pas su s'ajuster au nouveau monde qui voyait le jour au Québec dans les années 60 et 70. Ouvrier dans la construction, il a appris à travailler dur et n'a jamais su profiter de la vie. Souvent absent à cause de son emploi parce qu'il voulait donner le meilleur à sa famille de sept enfants, il faisait figure du père autoritaire, froid, parfois violent dans ses paroles et dans ses gestes. Il était grand, juste, volontaire, autoritaire, déterminé, fort, mais pas assez fort pour changer.

Avec le temps, j'ai appris à comprendre qu'il était une victime malheureuse de son éducation rigide. Je l'ai vu pleurer, j'ai dû le consoler, je l'ai même nourri à la cuillère lorsqu'il a été opéré au coeur. Et il fallait voir ses yeux fiers et heureux quand il regardait ma fille!

N'empêche que j'ai souvent eu de la colère et de la rage à son égard. Aujourd'hui, je suis incapable de lui en vouloir pour le mal qu'il a fait et je préfère me concentrer sur le bien qu'il a tenté de donner autour de lui même s'il était parfois insoutenable et intolérable. J'apprends à lui ressembler pour ses qualités et à éviter de répéter ses défauts.

Ma mère

Ma mère est décédée alors que j'avais 14 ans. Cancer au cerveau inopérable. Son deuxième. Crises d'épilepsie fréquentes. Parfois confuse. À sa manière, elle aussi était absente. Mais Dieu qu'il en fallait du courage pour affronter la maladie et mon père dont elle a tenté de divorcer quelques mois avant son décès! Je me souviens encore de cet épisode ou nous avions tous déserté l'infernal foyer familial, qui chez une tante, qui chez un oncle. Mon père, qui savait que ma mère n'en avait plus pour longtemps à vivre, je crois, avait tout promis, tout accepté pour que nous revenions à la maison.

Dans sa jeunesse, ma mère était une femme belle, bien mise, fière d'avoir marié un homme travaillant. Puis, la relation s'est détériorée et je me souviens encore tout jeune de devoir séparer mes parents alors que mon père tentait d'étrangler ma mère.

Il y a des images qui marquent. Je rêvais d'être adopté par les parents de mes amis, de devenir pensionnaire au collège de Rigaud. J'évitais de recevoir mes camarades de classe chez moi, de crainte qu'ils découvrent, qu'ils sachent... J'avais honte.

Mes frères et sœurs

Par un hasard génétique, mes parents ont conçu dans l'ordre trois garçons, trois filles et moi! Petit dernier au statut ambigu (...), tout jeune, j'ai développé peu de liens avec mes frères à cause de notre différence d'âge. Le plus vieux d'entre eux était à l'université que je terminais à peine mon éducation primaire. Mes deux soeurs les plus vieilles avaient déjà fui la maison familiale quand j'entrais dans l'adolescence.

Reste la plus jeune avec qui j'ai appris à tout faire dans une maison à la suite du décès de ma mère. Prof masqué est aussi Prof ménager et Prof bricoleur! Mais la vie étant parfois mal faite, elle s'est brouillée avec toute la famille pour des raisons qui lui appartiennent. Le chaînon entre les plus vieux et moi est devenu manquant.

Aujourd'hui, les membres de ma famille proche se résument à trois frères et deux soeurs avec qui j'ai peu en commun. On se voit aux Fêtes, aux enterrements, dans certaines circonstances spéciales. Mais il est difficile de se sentir près de ceux-ci: dès mon enfance, ils avaient déjà leur vie et je commençais la mienne. Nous avons eu chacun nos chemins, simplement.

Je suis parfois triste à cause de cette situation. Pour moi, une famille doit être un nid, un refuge, un lieu d'amour, de partage et de protection. Il nous a été difficile d'être cela les uns pour les autres. Tout au moins, il leur a été difficile de l'être pour moi. Alors, simplement, j'ai appris à être seul.

Et aujourd'hui, je regarde tendrement ma fille et je cherche à lui donner et la rigueur et l'amour dont elle a besoin. J'ai longtemps eu peur de l'aimer, de peur de la perdre. Mais ma fille a été plus forte que mes craintes.

Ma fille

Fille masquée est ma véritable famille maintenant, je crois. Même si je ne la vois qu'à temps partiel, j'ai compris, depuis peu, que je suis son père à temps plein. C'est un drôle de numéro! Elle a 14 ans, débute sa cinquième secondaire, réussit bien à l'école mais, plus que tout, elle a su combiner le meilleur de ses deux parents qui ne sont jamais demeurés ensemble. Vive, intelligente, cultivée, curieuse, affectueuse, mature: elle aime lire, est passionnée de hockey et maniaque de sciences! La qualité de nos échanges me surprennent chaque fois. Madame masquée est parfois surprise de tout ce dont nous pouvons discuter ensemble!

Voilà, Magrah, une longue réponse à une question difficile.

29 juillet 2007

Document choc: le plus mauvais coup que j'ai fait!

Victime de la «question ping-pong» (un concept jovialiste et souriant inventé par Forsythia), je dois donc répondre à l'interrogation suivante provenant de J. Raffe: «Monsieur le Professeur masqué, quel est le plus mauvais coup que vous ayez jamais fait (enfant ou adulte, peu m'importe)?»

J'ai longuement réfléchi avant de répondre à cette dernière. Pourquoi J. Raffe pense-t-elle que je puisse avoir commis de pareilles actions infâmes? Et sur un enfant en plus! Ai-je l'air si terrible que cela? Mes écrits traduisent-ils une pensée refoulée dénotant un esprit vengeur et machiavélique? Et puis, pourquoi écrit-elle «peu m'importe»? Se soucie-t-elle vraiment de ma réponse si elle semble se moquer de sa propre question? Deux Ativan accompagnés d'un gros gin plus tard, je me suis mis à penser à autre chose...

Revenu à notre abrupte et déchirante réalité après quelques heures stimulantes de coma nirvanesque (j'entendais même la voix de Kurt Cobain, c'est peu dire!), j'ai pensé tout d'abord à tort que je n'avais jamais vraiment fait de mauvais coups de ma vie. Jamais. Après tout, n'ai-je pas été servant de messe, scout et préposé à la cafétéria lors d'un emploi d'été?

Puis, lentement, subrepticement, insidieusement, discrètement, furtivement, sourdement, souterrainement, anonymement, clandestinement, finalement, je me suis souvenu de la fois où:
  • j'ai servi à ma fille assoiffée un délicieux et incolore verre de vinaigre;
  • j'ai caché des sardines sous les poignées de porte de la voiture d'un de mes profs distraits au secondaire;
  • j'ai posé une pellicule de plastique sur la bolle de la toilette des gars dans un gymnase;
  • j'ai lancé adroitement dans la piscine de mon voisin mal éduqué et négligent les excréments que son horrible chien jappeur venait avec tant de délicatesse déposer sur le parterre devant chez moi;
  • j'ai simulé, avec quelques collègues du cégep, une panne de son lors d'un enregistrement d'une émission de télé;
  • j'ai corrigé le travail d'un collègue analphabète harcelant haineux en m'assurant de le truffer d'erreurs grossières;
  • j'ai laissé copier un voisin indiscret et cancre toutes mes mauvaises réponses avant de les changer à la dernière minute lors d'un examen important;
  • j'ai ...

Une fois ce pénible constat établi, j'ai vite compris que j'étais, au fond, en période profonde de déni et que je devais m'accepter tel que je suis. Donc, voici mon pire mauvais coup jamais fait de TOU-TE-MA-VI-E!

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À l'école où je sévis et enseigne occasionnellement (une fois par deux semaines, soit le jour de la paie), je côtoyais un charmant collègue aussi procrastinateur que moi qui entrait dans la salle des profs 30 secondes avant le début des cours le matin pour ramasser son cartable à anneaux où il consignait mot à mot le contenu de ses cours soporifiques ainsi que quelques accessoires utiles pour passer le temps pendant que ses étudiants tentaient de ne pas s'endormir en remplissant des pages et des pages d'exercices inutiles et fastidieux.

Un beau matin, avec l'aide d'un confrère pénitent et bientôt incorrigible, nous avons donc caché ledit cartable, ce qui nous a valu une tempête d'insultes et de menaces quant à notre intégrité physique personnelle et intime. «Le prochain qui touche à ma planif su mon bureau, j'y arrache la tête», nous a confié avec douceur et émotion notre camarade pédagogue émérite.

Aussi, dans un souci de respecter ces sainte paroles d'Évangile à la lettre, le jour suivant, nous avons tout simplement caché le bureau complet ainsi que tous les accessoires appartenant à notre colérique et apprécié collègue...

Deux jours plus tard, cet être perfide et vengeur kidnappait le sapin de Noël installé dans ma classe mais, grâce à certains de mes élèves qui ont vu la joyeuse verdure odorante se promener à travers les fenêtres des portes de classe de mon école, j'ai pu retrouver la piste du résineux décoré!




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Maintenant que j'ai répondu à la pernicieuse question de J. Raffe, je dois tout d'abord lui en reposer une en lien avec ma réponse: Madame J. Raffe, vous êtes-vous déjà fait kidnapper un sapin de Noël? Euh... pas sûr.
Allons-y plutôt avec: Madame J. Raffe, avez-vous déjà bu un verre de vinaigre? Euh... pas mieux, je pense.
Ok! Madame J. Raffe, avez-vous déjà eu l'envie de trucider quelqu'un?
Ensuite, je dois poser une question différente à une autre personne qui doit suivre les étapes et poursuivre cette spirale ennivrante. La personne désignée est Magrah et la question à laquelle elle devra répondre est la suivante: Madame Magrah, quel objet avez-vous perdu et qui vous tenait le plus à coeur? Moi, je pencherais pour son carnet de potins, mais ce n'est qu'une intuition féminine, comme ça.
C'est à suivre...

27 juillet 2007

Ce matin, le journal La Presse nous apprend que les maisons d'édition québécoises ont pilonné et mis au recyclage presque tous les manuels scolaires de deuxième secondaire qu'elle avait prêtés aux écoles. Raison de ce choix : «C'est vrai que nous avons fonctionné comme ça. On ne les a pas jetés. On les a recyclés. Mais je ne peux pas vous dire pourquoi», explique Ingrid Siemen, ajointe à l'éditeur du secteur scolaire chez Grafica. On nage donc en plein mystère.

Le journaliste présume que les manuels ont peut-être été détruits pour céder la place à des nouveaux, plus conformes au Renouveau pédagogique. Personne ne veut cependant confirmer cette hypothèse. D'ailleurs, aucune demande de modification n'a été faite par le ministère de l'Éducation.


Quoi qu'il en soit, ne soyez pas en peine pour les pauvres maisons d'édition: elles refileront bien la facture d'une façon ou d'une autre au MELS, c'est-à-dire aux contribuables québécois que nous sommes. La vie est si belle avec un si bon client... Quel bel exemple de gaspillage et de mauvaise gestion!

26 juillet 2007

L'éducation, c'est payant!

Comme dans les vues...
On apprenait ce matin dans La Presse qu'un réseau d'étudiants américains a été arrêté pour avoir falsifié pendant cinq ans des notes sur le serveur informatique de leur université moyennant rénumération.
Chapeau à ces jeunes qui ont saisi l'occasion d'actualiser leur plein potentiel et de mettre en oeuvre les compétences qu'ils ont développées à l'école. Vive l'esprit de libre entreprise! Ils ont su rentabiliser leurs connaissances, mais aussi donner la chance à d'autres peut-être moins doués intellectuellement d'accéder à des institutions universitaires prestigieuses comme UCLA.
Qui a dit que l"éducation et surtout la réussite devaient être gratuites?

Bishop's en lock out: un signe des temps?

On l'a vu avec le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, le lock out est devenu une stratégie que certaines parties patronales n'hésitent pas à employer dans le cadre d'une négociation. En éducation aussi, cette façon d'installer un rapport de force existe. Parmi les exemples récents, l'on retrouve les collèges privés Notre-Dame-de-Lourdes, Saint-Sacrement de Terrebonne et Saint-Paul de Varennes ainsi que l'université de Sherbrooke.

Aujourd'hui, c'est au tour de l'université Bishop's, de Lennoxville, de mettre à pied ses 300 employés syndiqués: personnel non enseignant, professeurs, bibliothécaires et chargés de cours. Deux points principaux restent à régler: la question salariale et le régime de retraite.

Pour le principal de cette institution universitaire, M. René Poupart, ce conflit est lié à la situation financière difficile que traverse Bishop's qui a un déficit accumulé de 5 millions $ et qui prévoit un déficit de 3 millions $ en 2007-2008.

Un mode de gestion à revoir?

Je ne peux m'empêcher de faire un lien avec l'UQÀM et je me dis que ce qui se passe à Bishop's a de fortes chances de se produire dans cette université montréalaise. Finances désastreuses, déficit accumulé gigantesque, syndiqués outrés, asssociations étudiantes déjà sur le pied de guerre: tous les ingrédients sont en place pour un affrontement majeur. Il faut réduire les coûts en éducation et le poste budgétaire le plus important et le plus facilement compressible est celui des salaires et des avantages sociaux, alors pourquoi se gêner?

Si, à la suite d'un billet récent, certains d'entre vous avez avancez le fait que nos syndicats devront se renouveler quant à leurs stratégies de négociation, je crois que nos gestionnaires devront aussi revoir leurs pratiques si l'on veut que le monde du travail évolue.

Pour l'instant, tant à Québec que dans les commissions scolaires, on choisit actuellement la voie de la facileté: on coupe ou on réduit les salaire. La réflexion s'arrête là. Pourtant, il y aurait peut-être lieu de réféchir davantage et de remettre en question certains éléments dans la façon dont sont gérés certains services.

De plus, on remarque que nos administrateurs ne sont jamais imputables quant aux mauvaises décisions qu'ils prennent. Un exemple parmi tant d'autres : l'ancien recteur de l'UQÀM, Roch Denis, qui a présidé au fiasco du projet l'ilôt Voyageur. Ce dernier est toujours à l'emploi de l'université à titre de professeur et, même s'il a démissionné volontairement de son poste, il a malgré tout reçu une prime de départ de $170 000.

Enfin, en période d'austérité budgétaire, on remarque qu'on ne questionne jamais les avantages qui sont rattachés aux fonctions de nos gestionnaires. Pourtant, dit-on, charité bien ordonnée commence par soi-même... Par exemple, le même Roch Denis a dépensé 3 000 $ en frais téléphoniques lors d'un voyage au Brésil et 14 000 $ en billets d'avion à l'automne 2005.

C'est le temps des vacances!

Une petite observation en terminant. De plus en plus, les établissements d'éducation ont la machiavélique idée de mettre leurs employés en lock out durant les périodes de vacances. C'est d'ailleurs le cas de toutes celles dont j'ai traitées dans ce texte. On récupère ainsi des salaires sans pour autant couper dans les services.

Et dire que c'est mon syndicat qui a présenté comme un avantage le fait d'être rénuméré sur 26 paies durant toute l'année!

Un véritable champion

Je ne suis pas amateur de boxe. Pas pour des raisons morales. Non, simplement, ce sport ne me dit rien, ne suscite aucune passion chez moi. Oh! je peux suivre un combat, connaître le nom des coups portés à un adversaire, encourager un jeune dans la pratique de cette discipline, mais mon intérêt s'arrête habituellement là.

Pourtant, il existe un boxeur dont je suis le parcours depuis des années: il s'agit de Johachim Alcine. S'il a reçu de nombreux coups durant sa carrière, l'actuel détenteur de la ceinture des super-mi-moyens WBA continue d'avoir la tête à la bonne place. La preuve: cet article paru aujourd'hui dans le Journal de Mouréal. Je vous en cite quelques extraits.

Joachim Alcine prend son rôle de modèle au sérieux et quand de nombreux jeunes ont exprimé le désir de le rencontrer, il n'a pas hésité à accepter. «Ces jeunes qui voulaient monter dans le ring à tout prix tentaient de me joindre depuis au moins deux semaines», explique Alcine. Les jeunes, pour la plupart issus de familles défavorisées, proviennent du quartier Saint-Michel.

Alcine, qui a toujours eu la jeunesse à coeur, a accueilli ses admirateurs dans un gymnase. «Je leur apprends la base de la boxe, mais ça va au-delà du sport. Je veux les aider et leur servir de mentor», assure le champion du monde. «Ça me fait chaud au coeur parce que je vois qu'ils veulent avancer, poursuit-il. Je pense que ça leur prenait un modèle.»

Alcine entend rencontrer ses nouvelles recrues environ une fois par semaine. Il y voit une occasion de faire passer son message. «Ils posent de nombreuses questions et moi je veux leur dire de marcher droit, de respecter les gens autour d'eux et d'avoir un plan, que ce soit au plan scolaire ou sportif», confie-t-il.

Mentor, modèle, respect, plan scolaire ou sportif : quel langage rafraichissant dans la bouche d'un athlète qui pourrait avoir maintenant un égo démesuré et qui ne fait pas suer avec des concepts universitaires à la con!

Je ne suis pas un grouppie, mais il faut avouer que le Québec, nos jeunes surtout, aurait davantage besoin de modèles positifs de ce genre. Qui plus est, Joachim, Haïtien d'origine, prend souvent le temps de remercier sa terre d'accueil lorsqu'il est en entrevue. Et j'espère que vous avez noté: on a quasiment l'impression qu'il se sentait mal de ne pas avoir immédiatement répondu aux attentes de ces jeunes qui cherchaient à le contacter «depuis au moins deux semaines». Un gentleman! On est loin des Jacques Villeneuve et compagnie.

25 juillet 2007

24 heures chrono en mieux!

Vous êtes mordu de la série 24 heures chrono? Je viens de terminer un roman à côté duquel cette série télévisée paraît un peu fade et insipide, ce qui est peu dire.
Le Camel club de David Baldacci a pour trame principale l'enlèvement du président des États-Unis par un groupe de terroristes musulmans. Sauf que la réalité est plus époustouflante encore! Rebondissements, retournements d'alliance, revirements de situation: l'action roule à un rythme d'enfer. Et ce qui ajoute à ce roman, c'est également une analyse politique et religieuse intéressante. Par moment, on frise rien de moins que le Robert Ludlum dans ses grandes années avec des oeuvres comme La mémoire dans la peau.

David Baldacci nous a habitués à des romans policiers efficaces et simple. Ici, il se surpasse et surpasse bien des écrivains du genre.

22 juillet 2007

La caisse populaire de la Forêt enchantée: la suite

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Voici à quoi ressemblent les caissières de la caisse populaire de la Forêt enchantée (à gauche) et le gérant de crédit (à droite):

La chaperonnette à pois : de doux souvenirs pour ceux qui s'en rappellent ou qui ont l'âge de s'en rappeler...

N'ouvrez pas la porte à un inconnu

Un petit coup d'oeil à cette nouvelle ce matin donne un tout nouveau sens à cette expression. En voici un extrait, mais allez lire le tout: vous en aurez des frissons.
La Ville de Montréal devra dédommager une mère monoparentale d'Anjou qui a connu un réveil cauchemardesque après que des policiers eurent aidé deux intrus fortement intoxiqués à s'introduire chez elle en pleine nuit, alors qu'elle dormait.
Coudonc! Ce policier a-t-il un examen semblable à celui pour recevoir un permis de navigation ou quoi? je sais que l'erreur est humaine, mais là, je m'interroge.

Un chausson: la suite

Bon, pas besoin de vous rappeler mon billet sur la recommandation de la coroner Kronstrvm. Mais il y a une suite savoureuse.

La Presse de ce matin nous apprend que l'examen pour obtenir un permis de navigation est une véritable farce au Canada. On peut le compléter par Internet (pas de contrôle d'identité), avoir les réponses aux questions devant soi et être confronté à des difficiles interrogations à choix de réponses comme:

Pourquoi un conducteur d'embarcation de plaisance et les personnes à bord devraient-ils toujours porter un vêtement de flottaison individuel ou un gilet de sauvetage?
  1. Pour porter un vêtement aux couleurs de l'embarcation
  2. Parce que ça procure une bonne protection contre le vent
  3. Parce que c'est confortable comme coussin pour le dos
  4. Pour prévenir les noyades
On nage tellement en plein délire qu'on peut se demander si les concepteurs de ce test n'ont tout simplement pas consommé des champignons de la forêt enchantée! En fait, le plus difficile est de payer les 50$ exigés pour l'attribution du permis.

Plus sérieusement, je me dis, comme ça, qu'avant de de venir suggérer aux écoles d'inclure des cours portant sur la natation et les manoeuvres de sauvetage en milieu aquatique, il faudrait peut-être faire un peu de ménage ailleurs, question de crédibilté. Je sais que natation et navigation ne sont pas synonymes, sauf que pourquoi toujours demander à l'école de porter sur ses épaules des responsabilités connexes à sa mission première quand on n'est même pas foutu de superviser correctement l'attribution de permis de navigation, par exemple?

20 juillet 2007

Qui a dit que la business devait être sérieuse?

Parfois, au détour d'une route, on découvre que la magie existe vraiment. La preuve, cette photo prise en Abitibi avec madame Masquée en octobre 2006.
La question demeure: pourquoi est-elle «enchantée» la fôrêt? Des suggestions de réponse?


19 juillet 2007

Un chausson aux pommes avec ça?

Vous connaissez l'école fourre-tout? Moi oui, car j'y enseigne depuis bientôt 15 ans! Sexualité, économie familiale, hygiène personnelle, drogues et autres substances psychotropes: il n'y a rien qu'on n'a pas demandé à l'école d'aborder en classe.

Mais comme ce n'était pas assez, voilà qu'une coroner suggère que des cours portant sur la natation et les manoeuvres de sauvetage en milieu aquatique soient intégrés au programme régulier des élèves du primaire et du secondaire en éducation physique.
Cette recommandation de madame Andrée Kronstrvm fait suite au décès de deux personnes de 31 et 43 ans en juillet 2005 dans la rivière Rouge dans la région des Laurentides. «Avec ces deux décès-là, je pense que c'est une belle opportunité d'intégrer des cours au programme primaire et secondaire. Il faut aller de l'avant, regarder vers l'avenir et dire: on se positionne et on prend des actions concrètes et qui sont quand même accessibles», a-t-elle expliqué, en laissant cependant le soin au ministère de l'Éducation de préciser le contenu et le nombre d'heures de cours requis.
Déjà, un porte-parole de la Société de sauvetage, qui oeuvre à la sensibilisation à la sécurité en milieu aquatique, a indiqué être en discussion avec les commissions scolaires à ce sujet.

Il faut savoir également qu'au Québec, entre 2001 et 2005, 136 personnes se seraient noyées dans une rivière lors d'une baignade.
Qu'on me comprenne bien: un décès d'un être cher, particulièrement lorsqu'il survient de façon accidentelle, est toujours un événement malheureux. Sauf que... pourquoi pas des cours reliés au cyclisme, à la conduite des fameux quatre roues, aux premiers soins, à la maladie du hamburger? Pourquoi ne pas négocier à la pièce le contenu de certains cours au fur et à mesure que se présenteront des catastrophes? Je suis pour la vertu mais pas quand elle sent l'improvisation.
En passant, comme ça, la sexualité et la prévention des infections transmises sexuellement (ITS) sont des sujets fréquemment abordés à l'école. Pourtant, on apprenait récemment que les jeunes québécois avaient une sexualité plus libres mais moins bien protégée.
L'idée que de traiter d'un sujet à l'école est efficace est de la pensée magique, quant à moi. Mais en autant que les gens ont bonne conscience, faut-il en demander davantage?

On écrase bien les marmottes... deuxième partie!

Je vous avais promis de traiter de la contestation, par un regroupement de jeunes enseignants, des clauses orphelin contenues dans la convention collective conclue en 1997 par la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) avec le gouvernement Bouchard. On se souviendra qu'à l'époque, le lucide Lucien ne visait rien de moins que l'atteinte du déficit 0, au détriment même, il faut croire, des droits les plus élémentaires de notre société.

Comme ce sujet revient dans l'actualité ici, ici, ici, ici et , faisons sans hésitation le portait - un peu long mais instructif - d'une situation honteuse tant pour notre société que pour la CSQ.

Un peu d'histoire

En 1997 donc, le gouvernement Bouchard dépose des offres finales. Parmi celles-ci, on retrouve le choix entre une augmentation du nombre d'élèves par classe (vous avez bien lu!) ou le gel d'une année d'ancienneté. Pour les enseignants qui ont plus de 15 années d'expérience, ce gel d'échelon ne signifie rien mais, pour les 27 000 autres, il faut comprendre que cette mesure, qui a été en vigueur pendant trois ans avant d'être retirée de la convention collective suivante, était cumulative. Chaque jeune enseignant a donc perdu en moyenne 5 000 $ tandis que le gouvernement, lui, a récupéré 66 millions$ sur sa masse salariale.

L'exécutif syndical de ma région, suivant les recommandations nationales, suggère donc bêtement l'acceptation du gel de salaire pour les moins de 15 ans. Inutile de dire que j'ai immédiatement considéré que cette mesure était discriminatoire et que j'étais consterné de voir un syndicat encourager ses membres à enfreindre la loi à l'égard de ses plus jeunes adhérents!

Et puis, il fallait voir certains vieux enseignants nous écraser de leur morgue et de leur mépris. «On n'a pas le choix: il faut choisir sinon le gouvernement va nous imposer nos conditions de travail!», avançaient-ils, en tentant de nous convaincre. Foutaise! On a toujours le choix de refuser l'injustice dans la vie. «Le gouvernement péquiste nous a fait pareil en 1985. C'est à votre tour!», m'ont même dit plusieurs opprimés devenus soudainement des opprimeurs haineux. Quel raisonnement moral édifiant, on en conviendra!

Je me souviens aussi des conditions très avantageuses qui étaient accordées aux enseignants plus âgés qui acceptaient de prendre leur retraite anticipée dans le cadre d'un programme spécial et je me demandais si je ne la payais pas de mes propres poches.

Bref, j'ai proposé le rejet des offres patronales, si je me souviens bien, pour qu'on puisse trouver une troisième voie. Cette proposition a été battue et j'ai demandé - pour la première fois de ma vie syndicale - à inscrire ma dissidence au procès-verbal. Depuis, j'inscris systématiquement ma dissidence chaque fois qu'un vote va à l'encontre de mes valeurs ou risque d'être contesté légalement ou politiquement. C'est ma façon de protéger et ma réputation et mes principes.

Petit aparté

Je me permets ici un clin d'oeil historique pour montrer que rien ne change dans le monde syndical.

Lors des dernières négociations collectives, le gouvernement Charest est arrivé avec des offres franchement décevantes et la menace d'une loi spéciale. Notre syndicat, après nous avoir chauffés à bloc pendant un an en affirmant qu'on se battait pour nos conditions de travail et patati-patata, a recommandé l'acceptation des offres patronales de crainte de se voir imposer des conditions de travail moins intéressantes. «On a eu le couteau sur la gorge mais, au moins, on ne se l'est pas fait enfoncer», a affirmé, sans rire, un délégué plutôt inconscient. Réjouissons-nous, mes frères: on nous a juste volé notre respect! Désespérant d'à-plat-ventrisme...

C'est cette même mentalité qu'on retrouve dans le cas de ces jeunes enseignants. En effet, alors qu'elle a recommandé l'acceptation d'offres discriminatoires, la CSQ, comme pour s'excuser, a affirmé ne pas avoir eu un grand pouvoir de négociation dans l'élaboration de l'entente conclue avec le gouvernement. Si vous allez lire ce billet, vous comprendrez que ce n'est pas de pouvoir, mais d'imagination et de principes dont manquait la CSQ...

Fin de l'aparté

Bref, les offres patronales ont été acceptées, mais des jeunes enseignants ont contesté la légitimité de celles-ci. Ils ont alors fondé l'Association de défense des jeunes enseignants du Québec (ADJEQ) et porté leur cause devant la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Et là, tenez-vous bien, ils ont dû aller jusqu'en Cour suprême se battre contre les procureurs du gouvernement et les avocats de leur propre organisation syndicale uniquement pour faire admettre que cette commission avait le pouvoir de les entendre!


Une entente sans les jeunes enseignants!

Or, surprise! ne voilà-t-il pas qu'une entente hors cour est intervenue ce printemps entre le gouvernement, la CSQ et la CDPDJ. Cette entente prendra «la forme d'un budget de 22 millions $ réservé pour des demandes de perfectionnement, du mentorat, des projets pédagogiques ou encore l'achat d'outils pédagogiques qui demeurent la propriété de la commission scolaire.» Aucune compensation financière ne sera versée directement aux enseignants concernés.

De plus, il faut noter que cette entente a été signifiée à l'ADJEQ le 18 juin dernier, quatre jours avant la fin de l'année scolaire. «Cela se fait en plein été, l'information a été transmise alors que les enseignants sont pris par les bulletins, la fin de l'année et que l'activité syndicale tourne au ralenti», comme le remarque Andrée Aubut, enseignante à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.

Inutile de trop s'appesantir sur cette stratégie qui consiste à annoncer les mauvaises nouvelles juste avant ou durant les vacances d'été ou d'hiver. Il s'agit d'un classique de la gestion des relations de travail au Québec. Pensons à la Loi 142, à certains éléments de la réforme... Le plus choquant toutefois est de constater que notre propre syndicat à participer à cette magouille éhontée. Qui plus est, le site internet de la CSQ ne fait nulle mention de cette entente.

Bien évidemment, les jeunes enseignants contestent cette entente conclue, entre autres, par deux des parties qui les ont sciemment floués! Normand Morin, président de l'ADJEQ, rejette cet accord, entre autres, pour les raisons suivantes:
  • le montant de 22 millions prévu est insuffisant comparé aux 66 millions perdus par les enseignants ;
  • il ne verse aucune compensation financière aux enseignants lésés ;
  • il prévoit des mesures auxquelles ils ont déjà droit ;
  • et les enseignants qui ne sont plus à l'emploi d'une commission scolaire en sont exclus.

«Ce qui est proposé à l'heure actuelle, c'est vraiment de la poudre aux yeux, soutient-il. C'est une retenue sur le salaire qui a été faite, donc (...) minimalement ce qu'on demande, c'est une compensation financière pour les sommes qui ont été prélevées injustement en 1997.» Pour Mme Aubut, «C'est comme si on comblait les trous du manque de budget en éducation par cette entente, en allouant les sommes autrement que sous forme de salaire.»

Vers un rejet?

Pour toutes ces raisons donc, l'ADJEQ s'est présenté hier devant le Tribunal des droits de la personne pour dénoncer un accord la concernant, mais auquel elle n'a pas pas participé. Advenant le rejet de cette offre, certaines des parties en cause ont déjà préparé leur plan de match.

«La Commission (CDPDJ) estime qu'à l'heure actuelle dans ce dossier-là, c'est une entente équitable et qui est la meilleure entente qu'on peut aller chercher», a indiqué Robert Sylvestre, agent d'information de la Commission. La commission débarquerait du train. Continuer impliquerait un processus assez imprévisible, c'est-à-dire qu'une décision qui serait rendue dans ce genre de dossier risquerait fort d'être portée en appel par une ou l'autre des parties. Donc on repart pour on ne sait pas combien de temps.»

Juste comme ça, je souligne méchamment que c'est la même commission qui a ordonné à l'Hôpital général juif de Montréal de verser 10 000$ de dédommagement à un ambulancier à qui on avait refusé qu'il mange son spaghetti meatball dans une section cashère de la cafétéria.

Pour sa part, l'avocate du gouvernement du Québec, Jocelyne Provost, a affirmé qu'advenant un échec de l'entente, son client lui avait déjà indiqué qu'il refuserait de verser directement aux enseignants les 22 millions $ prévus dans l'entente : «Tous les cadres et les salariés de l'État ont dû payer de leur salaire. On ne peut pas dire à une classe de salariés: on va vous rembourser et ne pas le faire pour les autres. La réponse est finale: on ne remboursera pas de salaires.»

Toute cette saga devrait connaître d'autres rebondissements sous peu. Quoi qu'il en soit, si jamais vous vous demandez pourquoi les jeunes enseignants ne croient pas aux vertus de leur propre syndicat, vous venez peut-être de lire une partie de la réponse.

16 juillet 2007

La mort, les services essentiels et la longueur du gazon

Bon, c'est l'été. Certains médias n'ont rien à se mettre sous la dent. Pas de pont qui s'écroule, pas de fusillade meurtrière, pas d'histoire sexuelle juteuse, pas de déclaration politique tonitruante... Ils attendent donc tous que quelques soldats québécois se fassent tuer en Afghanistan.

Alors, pour l'instant, on se rabat comme on peut sur une nouvelle qui dure dans les faits depuis le 16 mai dernier: le lock out des employés du cimetière Côte-des-Neiges. Après tout, il y a des morts dans cette affaire-là, des gens célèbres même... Sauf que, parfois, il y a aussi des commentaires désolant.

Vaut mieux se taire...

Le premier vient de la bouche même du fils du hockeyeur Maurice Richard qui déplore l'état du terrain ou est enterré le célèbre Rocket.

«C'est un non-respect de la mémoire de mon père, mais c'est aussi un non-respect de la mémoire de tous ceux qui reposent là», s'insurge Maurice Jr, informé par le Journal de l'état dans lequel se trouve le monument de son géniteur. «Franchement, il ne faudrait pas que ça dure éternellement, avertit Maurice Richard Jr. Je veux bien comprendre qu'il y a un conflit, mais ils devraient assurer les services essentiels, comme dans d'autres secteurs», raconte le fils, qui compte se rendre à la tombe du «Rocket» dans les prochains jours pour réparer les dégâts.

Invoquer le non-respect des morts, à la limite, je veux bien, mais demander qu'on assure les services essentiels quant à l'entretien de la pelouse d'un cimetière, là, je décroche! On confond services essentiels et services réguliers, quant à moi. Ce genre de commentaire montre le peu de compréhension que plusieurs individus ont des relations de travail. Et cette confusion fait bien l'affaire de certains.
Tout d'abord, les employés du cimetière Côte-des-Neiges ont été mis à pied par la Fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal à la suite d'un débrayage surprise, si j'ai bonne mémoire. Ils ne sont plus en grève et le conflit stagne surtout parce que les deux parties le laissent allègrement pourrir. On joue à qui est le plus fort, comme d'habitude.

Par ailleurs, à force de hurler au respect des services essentiels à chaque fois que va survenir un conflit de travail, la notion de rapport de force entre employés-employeurs va finir par foutre le camp. On assiste d'ailleurs depuis un bout de temps à des conflits de travail dont l'issue est très significative.

  • Un premier exemple: prenons le dernier conflit à la Société de transport de Montréal. Les employés assuraient le transport des usagers matin, soir et fin de semaine. D'accord, ce n'était pas le service régulier, mais ce n'était pas non plus la catastrophe. Dans ma région, on a moins que cela tous les jours et on nous casse les oreilles avec le fait qu'il ne faut pas utiliser notre voiture pour aller au travail! Quoi qu'il en soit, certains politiciens en ont profité pour surfer sur la vague de mécontentement des Montréalais et faire du capital politique en obligeant les employés de la STM à retourner au travail. Tout le monde était content: le méchant syndicat a pris son trou.
  • Un deuxième exemple: la loi 142 qui a même été condamnée par le Bureau international du travail. Il suffit de relire cette loi spéciale pour voir à quel point elle brime, entre autres, la liberté d'expression.
  • Un troisième exemple: le conflit au Journal de Québec.
Dans les faits, on le voit, on assiste, lentement mais sûrement, à une réduction du pouvoir des travailleurs syndiqués lors d'un conflit de travail. Je ne dis pas que les demandes syndicales des employés du cimetière Côte-des-Neiges sont raisonnables. Un débrayage surprise qui empêche l'inhumation de certains corps n'est pas une stratégie syndicale particulièrement brillante. On a un devoir moral et des notions éthiques, même quand on est fossoyeur.
Simplement, comme on vit encore au Québec et non pas aux États-Unis sous la gouverne de Ronald Reagan (rappelez-vous du congédiement des contrôleurs aériens en 1981...) ou à l'époque du maccarthisme, il faut laisser le libre jeu à la négociation et effectuer, comme personne touchée par un conflit de travail, des pressions pour qu'il se règle véritablement. Déjà, certaines familles ont entrepris un recours collectif contre la fabrique Notre-Dame. À la STM, en passant, il n'y a rien de régler.
Sinon, qu'on remette carrément en question le droit de grève au Québec au grand plaisir de certains employeurs. À cet effet, j'ai hâte de voir comment vont réagir certains exaltés anti-syndicaux quand ce sera à leur tour, un jour, de voir leur droit de négocier limité de la sorte.

En passant, et sans méchanceté, Maurice Richard Jr ne va pas souvent au cimetière Côte-des-Neiges, il faut croire. C'est le JdeM qui l'a mis au courant de cette situation qui dure depuis deux mois. Le respect de la mémoire des morts, c'est plus que des mots, je crois. Et quant à remettre le terrain en état, il est plutôt chanceux, Junior : quelqu'un, plus vite sur ses patins, a déjà fait le travail à sa place aujourd'hui...

Vaut mieux ne pas écrire

J'aime Patrick Lagacé, habituellement. Il fait un bon duo avec Richard Martineau, même si tous deux gagneraient à fouiller davantage leurs dossiers parfois avant d'émettre une opinion. Mais c'est la contrainte de leur boulot: il faut parfois gueuler vite et fort.

Ce matin, l'agacé, c'est moi. En effet, le chroniqueur de La Presse y va du coup de plume suivant à propos de l'état des terrains du cimetière Côte-des-Neiges et plus spécifiquement des propos de Maurice Richard Jr: «Je déplore simplement qu’il se dit beaucoup de conneries pour une patente sans conséquence.»

Si je partage son point de vue sur ce point précis, comme on l'a constaté, je trouve qu'il manque de sensibilité et qu'il est complètement à côté de la plaque quand il écrit: «Euh, ouais, comment puis-je dire ça délicatement, donc… Allons-y : je voudrais juste souligner que les trépassés en question étant morts, il y a de très, très, très fortes chances qu’ils se contre-crissent complètement de l’apparence de leur tombe. »

Patrick, les cimetières, ce n'est pas fait pour les morts, c'est fait pour les vivants. C'est ce qui distingue l'homme de la bête. Le deuil, les rituels, tout cela est purement symbolique et vise à apprivoiser nos angoisses. Et les vivants ne se contre-crissent pas de l'apparence de la tombe d'êtres qu'ils aiment.
Cela étant dit, les vivants ont juste à aller au cimetière entretenir le terrain ou reposent leurs proches s'ils veulent qu'il ne soit pas à l'abandon. Personne ne le leur interdit. Conflit ou pas, j'y vais aux deux semaines et je ne sois pas mort. Bien au contraire, je ne m'en porte que mieux. J'en profite pour visiter un peu, philosopher, faire des recherches historiques, photographier des monuments intéressants. «C'est grand la mort, c'est plein de vie dedans», disait Félix Leclerc.

Tant qu'à vouloir écrire sur ce sujet, cher Patrick, pourquoi ne pas t'attarder à ces quelque 300 familles qui ne peuvent pas vivre leur deuil de façon décente parce que le corps de la personne qu'elles pleurent est entreposé dans un reposoir réfrigéré en attendant que le conflit se termine?

11 juillet 2007

La convergence, voyons donc!

Trois messages dans la même journée. S'cusez-moi, mais celui-là, je ne peux pas pas l'écrire!

Si vous n'habitez pas notre belle Capitale nationale, vous ne savez sans doute pas que les employés syndiqués du Journal de Québec sont en grève depuis le 22 avril dernier. Depuis, des cadres assurent la parution de ce quotidien mais, dans les faits, plusieurs chroniques viennent du Journal de Montréal, des textes de la Presse canadienne, etc.

Les syndiqués ont riposté en lançant leur propre quotidien gratuit, le MédiaMatinQuébec, ce qui a soulevé l'ire de l'empire PKP. La partie patronale a eu recours aux tribunaux pour tenter d'empêcher la parution de ce concurrent et pour d'autres motifs encore. Le service des abonnements se fait insistant auprès de ceux qui ont décidé de ne plus recevoir le JdeQ durant le conflit, on joue dur et Luc Lavoie, porte-parole de Quebecor, est loin d'être un tendre si l'on se base sur les propos ici et ici de Patrick Lagacé, chroniqueur à La Presse et ancien du JdeM.

Bref, un vrai conflit de travail pourri. Sauf que... avec Quebecor, il manquait un ingrédient: le pouvoir de la convergence. Voilà qui serait fait, si l'on se base sur un texte de Daniel Paquet dans le MMQ et que je retranscris ici.

Qu'on me comprenne bien: l'empire Quebecor peut faire de l'excellent boulot, mais on sent une volonté nette de casser un syndicat de journalistes pour pouvoir mieux exploiter le pouvoir de l'information par rapport aux prochains médias du futur. Ce qui se joue à Québec n'est pas une convention collective, c'est une façon de déterminer notre façon de voir notre monde.


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SI T’ES PAS DU BON BORD, TON CHIEN EST MORT!

La grosse machine de Quebecor est-elle en train de décider pour les gens de Québec quels seront les journalistes habilités à rencontrer «ses» artistes? Attention, car si la tendance se maintient, la convergence entreprise par Quebecor pourrait bien se traduire par une uniformisation de la culture et un important contrôle de celle-ci par la compagnie.
Paranoïa de lock-outé? Pas du tout.

Dimanche après-midi, une journaliste du MédiaMatinQuébec devait rencontrer Zachary Richard lors d’une entrevue exclusive, après une entente prise il y a quelques semaines avec l’agente de l’artiste et à la suite de l’acceptation de ce dernier. Zachary Richard se produisait en spectacle avec Francis Cabrel en soirée, à l’occasion du Festival d’été de Québec.

Quelques minutes avant la rencontre, l’agente a annulé l’entrevue, prétextant que celle-ci n’aurait jamais été acceptée si la femme avait su que la journaliste travaillait pour MédiaMatinQuébec, le journal né du conflit de travail au Journal de Québec. Le problème vient du fait que la maison de disques de Zachary Richard au Québec est Musicor, une filiale de Quebecor.

Alors tant pis pour Zachary! Même si lui avait accepté l’entrevue depuis des semaines, Mme Musicor a décidé d’annuler. Un point, c’est tout.

Heureusement, la journaliste a pu assister à la conférence de presse comme tous les autres journalistes, car cette dernière était sous la responsabilité du Festival d’été de Québec et Mme Musicor aurait été bien mal venue de l’empêcher d’y assister. Par contre, encore une fois, cette dernière s’est interposée et a tenté d’empêcher que le photographe de MédiaMatinQuébec fasse une photo plus personnelle de Cabrel et Richard.

Qu’à cela ne tienne. Le photographe s’est adressé directement aux artistes et ceux-ci ont accepté de collaborer, faisant ainsi la nique à une agente peu sympathique. Dangereux.

Le problème pourrait en être un d’individu. Peut-être que l’agente n’aime pas les lock-outés, a peur de perdre son job ou est simplement trop zélée. Mais à MédiaMatinQuébec, nous ne le croyons pas. Il s’agit plutôt d’une tendance lourde vis-à-vis nous. Deux autres exemples. Mme Jeannette Bertrand a annulé une entrevue avec un de nos journalistes, car son livre est publié chez Libre expression (ironiquement), une autre filiale de Quebecor. Elle était mal à l’aise avec la situation, selon la version de son agente.

Autre désistement, Rita Lafontaine, qui a préféré ne pas rencontrer un de nos scribes. Quebecor serait un bailleur de fonds de son centre d’arts et elle préférait ne pas se mêler du conflit!!! Il ne s’agissait pourtant que d’une simple entrevue pour une pièce de théâtre dans laquelle elle jouait…

Inquiétant et dangereux de constater que ces artistes sont muselés. Avec MédiaMatinQuébec, on peut toujours prétexter le conflit. Mais qui sait, peut-être qu’un jour, le mot d’ordre de Quebecor à ses agents sera de ne pas permettre aux artistes de s’adresser à des médias «non québécoriens». Pas sûr que les Québécois en sortiront gagnants et que les artistes y trouveront leur intérêt.

Daniel Paquet
rédacteur en chef
MédiaMatinQuébec

Deux ou trois titres comme ça...

Un petit billet pour vous indiquer que j'ai lu dernièrement trois romans policiers fort intéressants: L'âme du chasseur, Les lettres mauves et Je tue.

Jetez un petit coup d'oeil dans la section Lecture!

L'histoire d'une rive à l'autre

Dans la veine Mes lubbies de voyage, un autre de mes points d'attention lorsque je visite notre belle province, ce sont les ponts couverts. Fort populaires à l'époque de la colonisation et jusqu'au début du XXe siècle, ceux-ci sont tombés en désuétude et ont été souvent laissés à l'abandon. Il a fallu de nombreuses pressions sur le gouvernement québécois et les municipalités pour qu'on réalise l'importance historique de cet élément de notre patrimoine culturel.

On compte environ 90 ponts couverts au Québec, majoritairement situés en Abitibi et dans les Cantons de l'Est. Certains sont encore ouverts à la circulation automobile. Le plus près de la région métropolitaine, je crois, est situé à Berthier.

Pour en savoir plus, il existe le site suivant que je vous invite à consulter à cause des nombreuses informations qu'il contient ainsi qu'un très beau livre intitulé Les ponts couverts du Québec. Généralement, avant de partir en voyage, Mme Masquée et moi nous assurons d'avoir cet ouvrage dans notre Masquéemobile et nous le consultons afin d'établir notre trajet.

Voici quelques-unes des photos de ponts couverts québécois prises lors d'escapades automobiles. Je me ferai un vilain plaisir de les identifier lors d'un prochain billet! Et ne vous gênez pas pour m'indiquer vos préférences!




































































































































07 juillet 2007

Fiat lux!

Que la lumière soit! Donc, voici l'identification des phares du billet Phare phare away. J'ai ajouté des photos différentes lorsque cela était possible.

Mais avant tout, je m'en voudrais de ne pas mentionner le site La route des phares, site qui fournit une foule d'informations intéressantes sur ces éclaireurs du Saint-Laurent. Il y a également ce très bel ouvrage québécois qui s'intitule Les sentinelles du Saint-Laurent. On y retrouve des photos absolument saisissantes!

J'aime bien Internet, mais il n'y a rien de mieux qu'un bon vieux livre en papier. On peut le sentir, le toucher, s'endormir à ses côtés et le retrouver au matin comme un amant qui nous a procuré mille plaisirs la veille.

Donc, le corrigé:

Photo 1: le phare de Cap-à-la-Renommée, celui ou je demeurerais sans l'ombre d'un doute. En plus de la vue incroyable sur le fleuve, celui-ci est bien caché par des escarpements. Tranquillité assurée.
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Photo 2: voilà l'imposteur! Il s'agit du phare de Pointe-des-Monts, à l'ouest de Baie-Trinité. On peut y manger et même y dormir! Ce que Mme Masquée et moi avons failli faire. Seulement, l'endroit a des allures un peu terrifiantes les soirs d'orage....
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Photo 3: le phare de Pointe-au-Père, non loin d'ou l'Empress of Ireland a tragiquement fait nauffrage. On peut le visiter! Victime de vertige s'abstenir.
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Photo 4: le phare de Cap-des-Rosiers, considéré comme le plus haut au Canada. Le paysage entourant ce phare, situé non loin du cap Bon-Ami, est incroyable.
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Photo 5: le phare de la Pointe-Duthie, un petit phare peu connu situé sur le site du village loyaliste de New Richmond (aussi appelé Village gaspésien d'héritage britannique).
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Photo 6: le phare de Cap-Madelaine.
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Photo 7: le phare de La Martre, situé très justement à La Martre, sur la rue du Phare.



05 juillet 2007

Le Professeur Masqué en retard

Je laisse toujours passer quelques jours avant de revenir ajouter un ou des commentaires en réponse à ceux que vous me laisser bien aimablement. Parfois, il m'arrive aussi de traîner du clavier. Aussi, ce petit mot est pour souligner que j'ai rédigé un petit complément aux billets suivants:

Le rapport Berger (je m'en veux pour ce titre. «Le Berger est mon Seigneur» aurait été tellement plus rigolo!)

Je ne sais pas si c'est pertinent de l'indiquer de la sorte. Vous aurez sûrement la gentillesse de me le dire. Le corrigé du billet Phare phare away (ouach! le corrigé! on dirait un prof...) s'en vient!
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Dans un autre ordre d'idées, au risque d'être téteux (Safwan! ne pars pas à dire que je le suis tout le temps!), je veux simplement me permettre de remercier les gens qui lisent mes petits écrits et ceux qui ont l'amabilité de laisser leurs commentaires à l'occasion.

J'ai douté pendant un bout de l'utilité de ce truc qu'on appelle un blogue. Mais je préfère de loin écrire pour un petit nombre de gens que j'apprécie et vivre dans l'interaction que de m'épivarder dans le commentaire à grande échelle.

Merci à vous, simplement.

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En passant, je vous invite à jeter un coup d'oeil à l'occasion à ma petite section Lectures récentes. L'été est pour moi la saison durant laquelle je lis en moyenne un roman par jour. Je souffre de boulimie littéraire et je m'assume!

À ce sujet, à ceux qui me trouvent sévères dans mes appréciation, je me permets de souligner l'excellent roman La fille de Narcisse de Craig Holden qui a également écrit Les Quatre coins de la nuit (un autre roman intéressant). Un polar noir, parfois érotique, souvent troublant, jamais choquant. Pour l'instant, mon seul coup de coeur de l'été. J'ai mis le descriptif en lien, mais n'allez pas le regarder si vous pensez lire le bouquin: il en dit trop! Mme Masquée le commence à peine. J'ai hâte de voir ses commentaires.

À Hortensia: et comment va le Mc Dermid? Est-ce vous qui aviez lu Les jambes de Steffie Graff? Si oui, qu'en pensez-vous?

02 juillet 2007

Phare phare away

Des petits souvenirs de mon dernier voyage en Gaspésie, déjà. Faire la route des phares en voiture....

Vous pouvez toujours tenter de les identifier. J'ai triché et j'en ai ajouté un qui se retrouve sur la Côte Nord, fruit d'une précédente expédition dans ce beau coin du Québec.