J'ai une bête noire que j'aime bien détester. Voilà qu'elle écrit cette semaine une série de textes sur les avantages et les inconvénients de l'école privée et de l'école publique sur Espace parents.ca.
«Voici l'heure juste sur des idées véhiculées au sujet des écoles publiques et privées au Québec.» Heure juste? Pour moi, la montre de certains retarde. Parlons plutôt d'opinions. Si certains éléments de ces textes sont fort informatifs, d'autres versent dans le préjugé et la généralisation, quant à moi. Je me permets de relever ici quelques passages plutôt discutables et d'y aller avec mes préjugés, moi aussi.
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Les mythes à propos des établissements privés et publics (texte 1)
Les meilleurs enseignants se retrouvent à l'école privée
Faux: Il y a de bons et de mauvais professeurs partout. Au Québec, il y a une pénurie d'enseignants. En conséquence, dès qu'une institution, publique ou privée, reçoit une candidature, elle l'étudie avec soin. Il est certain que la sélection est moins sévère partout, étant donné le manque d'enseignants. Cependant, les collèges privés peuvent assouplir certains critères d'embauche (équivalences, cours pas encore terminés) et accepter des candidatures que le milieu scolaire public ne retiendrait pas à cause des obligations liées aux syndicats.
Comment concilier le fait que les candidatures sont étudiées «avec soin» avec le fait que la sélection «moins sévère partout»? Ça me semble un peu contradictoire, non?
De plus, les écoles publiques, elles aussi, peuvent assouplir les condition d'embauche. Et si le milieu scolaire public ne retient pas certaines candidature à cause d'obligation liées aux syndicats, c'est à cause de dispositions liées à des conventions collectives signées à la fois par le gouvernement, les CS et les méchants syndicats qui, on le verra, ont le dos bien large.
Privée ou publique… comment choisir? (texte 2)
Il est vrai que les collèges privés offrent un cadre plus strict. Même si l'école privée n'hésite pas à faire des interventions disciplinaires et à imposer des conséquences, elle n'est pas un centre de redressement!
On sait tous que l'école publique est une foire permissive tandis qu'au privé, on est vraiment sévère. Tiens, au collège privé à côté de chez moi, on n'a pas hésité à suspendre des élèves qui avaient fait une bataille de bouffe à la cafétéria. Rien de cela dans mon école n'a été nécessaire. Il n'y a pas eu de bataille de bouffe.
Dans la même veine, côté rigueur, au Collège Charlemagne, le directeur modifiait les notes des élèves pour mieux paraître dans les palmarès. Je n'ai jamais vu un directeur d'une école publique faire de même.
Tous les professeurs ont la même formation, qu'ils enseignent au privé ou au public. Toutefois, oeuvrant la plupart du temps dans un milieu non syndiqué, les enseignants du privé ont moins recours aux moyens de pression et aux autres revendications.
Ah! Les méchants enseignants syndiqués... À ce que je sache, les derniers cas d'élèves privés de cours sont justement ceux de collèges privés ou les enseignants ont été mis en lock out par la partie patronale. Leur année scolaire a été menacée à un point tel que certains sont allés s'inscrire en catastrophe au secteur public. Bel exemple de conscience sociale et de respect des jeunes. On se garde une petite gêne...
Il est vrai que les revendications des enseignants pour avoir des classes moins nombreuses, de meilleurs services éducatifs sont hautement questionnables.
De plus, on semble confondre ici «moyens de pression» et «revendications». Avoir «recours (...) aux autres revendications» comme il est écrit ici est carrément mal formulé.
Les avantages et les inconvénients des deux systèmes (texte 3)
École publique: les inconvénients
Rotation fréquente des enseignants (maladie, congé de maternité)
C'est bien connu: les enseignants au privé ne se reproduisent pas tellement ils sont ocupés à travailler fort et, pourtant, ils ne sont jamais malades comme les fainéants du réseau public. Sur quels chiffres se base-t-on pour y aller d'une telle affirmation?
Les moyens de pression et les grèves dans le réseau public peuvent nuire aux étudiants et à leurs parents.
Ah! Encore les méchants enseignants syndiqués...
Les repas chauds ne sont pas toujours accessibles et, s'ils le sont, ils seront plus souvent préparés d'avance.
Alcatraz et les écoles publiques, même combat! Encore une fois, peut-on avoir des chiffres? Peut-on aussi souligner que le coût des repas des écoles publiques est moins élevé qu'au privé?
École privée: les avantages
L'enseignement de l'anglais dès la première année est offert depuis longtemps (même si le réseau public l'offre depuis 2006)
Donc, ou est l'avantage si l'école publique offre le même service que le privé? Parce qu'elle l'offre depuis plus longtemps?
Un service de cafétéria (repas chauds) est généralement accessible.
Public = Alcatraz et ses rations froides, ne pas oublier de le répéter...
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Si on additionne ces textes avec celui de Renée Laurin intitulé Peur de l'école publique ou elle explique pourquoi ses deux enfants vont au privé ainsi qu'avec le Palmarès des écoles du Journal de Montréal, il n'y a aucun doute que l'école privée remporte la palme.
Il ne reste plus alors qu'à aimer assez fort ses enfants pour avoir le fric pour les envoyer dans ce type d'établissement.