30 mai 2010

C'est Noël, car il neige dedans ma tête...


Jean Charest ne recule devant rien pour son image. Ainsi, le premier ministre du Québec a dépensé 3 406 dollars pour une photo servant à illustrer sa carte de Noël 2009. C'est de l'argent qui aurait pu servir à des fins bien plus utiles, je crois. Mais il faut souligner les habiles talents de négociateur de PM qui a obtenu une réduction 50% sur le montant généralement facturé.

Ce genre de comportement illustre bien pourquoi nos élus et nos décideurs dépensent de façon aussi inconsidérée. Quand l'exemple vient d'en haut...

En novembre prochain, j'organiserai un concours de dessin de carte de Noël à mon école. Et on proposera au premier ministre de l'acheter l'oeuvre retenue seulement 1 500$, soit une réduction de plus de 50% comparée à ce qu'il a payé cette année. Avec cette somme, on achètera l'équipement qui manque dans nos classes.

À noter: la photo a été retravaillée par Photoshop, d'où l'absence de rides au front de M. Charest, j'imagine.

26 mai 2010

Catastrophe de BP: et si on partait un mouvement?

Internet représente un fantastique outil de communication. Parfois, il sert à véhiculer des conneries. Parfois, il peut servir de nobles causes.

Actuellement, une compagnie pétrolière est en train de bousiller différents écosystèmes importants en Amérique: BP. Elle ne semble pas trop presser de régler la fuite qui empoisonne cette partie du monde. Bricolage, expérimentation, maquillage de la réalité, improvisation: l'attitude de celle-ci est scandaleuse.

Pourquoi ne pas utiliser Internet pour tenter de lancer un boycott de cette compagnie qui est décidément un mauvais citoyen corporatif. Existe-t-il des produits BP au Québec? Si oui, lesquels? en tant que consommateur, il serait intéressant d'infliger un fantastique coup de pied au c... à celle-ci, question que les pétrolière commencent à se tenir sur leurs gardes.

Faque je pars le mouvement. Je suis naïf. Je me renseigne sur les produits BP. faites-moi part de vos informations.

Santé et sexualité: adaptons notre enseignement!

Bon, vous savez que chaque enseignant devrait aborder le volet santé et sexualité, autant que possible, dans ses cours.

Voici deux petites suggestions que je propose à mes collègues de français ou du primaire:

- concours d'épellation, pas d'épilation
- grammaire adaptée

25 mai 2010

Investir auprès des jeunes

Je regarde autour de moi et c'est fou l'argent qu'on investit pour les décrocheurs, les adultes. On retrouve des cours de récupération en français au secondaire, au cégep et même à l'université. Un peu comme à l'image de notre réseau routier, on ne semble pas manquer d'argent pour patcher le parcours scolaire de nos jeunes.

Mon expérience d'enseignant de français en première secondaire tend à me montrer que pas mal de choses sont déjà jouées chez les gamins dès le primaire. Je suis de plus en plus convaincu que, si rien n'est fait au début de la troisième année du primaire, les probabilités que les difficultés scolaires finissent par rattraper un jeune sont importantes. Ainsi, j'ai des élèves qui écrivent pratiquement sans faute à 12 ans (ce qui est tout un exploit quand on connait ma sévérité à l'écrit) tandis que d'autres...

On ne part tous égaux devant la réussite pour des raisons scolaires, économiques ou sociales. Mais l'école a le devoir de tenter de contrebalancer ces inéquités le plus tôt possible dans le développement de l'enfant, ce qu'elle ne fait manifestement pas. Mentionnons deux expériences intéressantes à ce propos.

Le Devoir donne l'exemple de certaines commissions scolaires implantent maintenant des programmes précoces pour aider les petits de maternelle comme La Forêt de l'alphabet, en lecture, et Fluppy, pour les problèmes de comportement. Ainsi, «des petits qui reconnaissaient à peine quatre lettres de l'alphabet au début de la maternelle deviennent en majorité d'aussi bons lecteurs que les élèves les plus forts à la fin de leur première année.»

Le Soleil, quant à lui, rapporte cet exemple du projet-pilote Partir du bon pied, organisé par l'École des parents de Saint-Appolinaire: « Depuis six mois, à raison d'une fois par mois, les parents ont eu droit à des rencontres portant sur la motricité, le langage et la discipline, sans oublier l'éveil à la lecture et à l'écriture chez les gamins de deux à quatre ans.»

Mais bon, ces expériences investissent dans l'éducation et la prévention. Cependant, au Québec, en santé comme en éducation, on préfère guérir que prévenir sans réaliser que le deuxième choix est drôlement plus rentable et efficace. Et surtout, il évite des drames humains.

24 mai 2010

Détournement de sens

Comme je m'emmerde le soir, j'écoute la tivi. Je sais, je sais: j'ai honte. Je tombe généralement sur des films poches et passés date. Par contre, j'ai l'avantage de pouvoir parfaire ma culture de mauvais goût.

Toujours est-il que, l'autre soir, je regardais Rambo: First Blood. C'était la première fois que je m'infligeais ce supplice. Arrive la scène où Rambo explique qu'il se sent rejeté par la société américaine alors qu'il a défendu celle-ci au Viet-Nam et que, là-bas, il était quelqu'un alors que de retour au pays, il est considéré comme un boucher. Disons que c'est le propos du film quand on y pense.

Mais voilà: tous les autres Rambo ont complètement délaissé cette thèse pour verser dans l'action et la subtilité politique... ce qui constitue, é mon avis, un véritable détournement de sens.

C'est un peu la même chose qui est survenue avec Elvis Gratton. De toto tata colonisé, ce personnage est devenu un modèle auquel certains se sont fait une fierté de s'identifier. Là encore, on dirait qu'il y en a qui n'ont pas compris...

23 mai 2010

Test de français pour les futurs profs

Comme on n'en parle pas à Montréal et que c'est la journaliste Daphnée Dion-Viens qui semble suivre le dossier (ici et ici), voici quelques nouvelles concernant le Test de certification en français écrit pour l'enseignement (TECFEE). Deux mesures ont attiré mon attention.

Ceux qui échoueront ce test pour la troisième fois ne seront pas suspendus ou expulsés du programme de formation des maitres comme annoncé. Ils pourront poursuivre leur scolarité sans faire leur stage, mais ne pourront donc pas détenir aussi rapidement le brevet d'enseignement (leur permettant d'être légalement qualifiés) que leurs confrères qui auraient réussi cette évaluation. Ils auront cependant accès à des cours de français qui les aideront lors d'une prochaine reprise de l'examen à laquelle ils ont droit un an plus tard.

Également, ceux qui ont échoué de justesse le test pour la troisième fois pourront le reprendre quelques mois après cet échec et non un an plus tard comme prévu.

Évidemment, vous avez compris que ces deux mesures visent à donner le plus de chances possible aux futurs enseignants de réussir ce fameux examen. Contrairement à ce que laisse entendre un titre des articles du Soleil, les étudiants universitaires, s'ils sont persévérants, pourront un jour, obtenir leur brevet, seulement cela prendra un peu moins de temps dans certains cas que le prévoyaient les mesures initiales.

Encore une fois, on ajuste en fonction des résultats. Ça coule: on ajuste. «On voulait leur donner plus de souplesse», explique Michel Laurier, doyen de la faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal. Plus de souplesse? Avec autant de reprises initialement prévues, avec autant d'encadrement?

Les universités sont en train, lentement, elles aussi, de tomber dans le piège dans lequel est englué le réseau de l'éducation. La preuve en est ces propos de Carole Fisher, responsable du centre d'aide en français pour les étudiants en enseignement: «Je ne suis pas sûre que la mesure de suspension était favorable aux étudiants. Il ne faut pas non plus que ces étudiants développent une perception négative à l'égard du français. Ils n'ont pas été habitués à des pressions de ce type-là dans notre système d'éducation.»

On parle ici d'étudiants adultes qui veulent devenir enseignants et être responsables de l'éducation de nos jeunes.

Je me permettrai une anecdote. J'ai enseigné à un jeune dont j'ai pu suivre le parcours de carrière depuis près de dix ans. À la fin de son secondaire, il écrivait bien, avait un style fluide et clair, mais je doutais que ses compétences grammaticales de l'époque lui permettent d'obtenir des emplois dans le domaine de l'écrit. Que s'est-il passé? Il a retroussé ses manches et maitrise aujourd'hui très bien la langue de Vigneault. Pensez-vous que le marché du travail lui a donné de la souplesse, des reprises, des chances? Non! Il a montré plus de sérieux que lors de ses études secondaires, il s'est botté le... et c'est chaque jour qu'il doit prouver qu'il écrit correctement. D'autres que lui, dans la même situation, ont dû se réorienter.

On veut des enseignants qui maitrisent mieux leur langue maternelle et on semble prêt à faire bien des compromis pour qu'ils satisfassent certains types d'évaluation. On fait preuve de plus de souplesse pour qu'ils passent. Et après avoir réingurgité tout le gavage qu'ils se seront imposé, il en restera quoi?

21 mai 2010

La nouvelle techno dans nos classes

Je sais, je sais: il y a des jaloux qui n'aiment pas que je plogue des anciens élèves en pensant que je les chouchoute plus que les autres... mais là, j'ai une bonne raison.

Sur MSN, Jean-Michel Vanasse aborde un sujet qui vous intéressera: les profs et les différents moyens technologiques qu'ils peuvent employer dans leurs cours. Il y a bien sûr le tableau interactif, l'ordinateur et Internet, mais Facebook, Twitter et les jeux vidéo sont maintenant utilisés dans certaines classes.

À lire et commenter!

19 mai 2010

Un système d'éducation instable

Le Journal de Mouréal rapporte le cas, ce matin, de parents qui se plaignent qu'on changera bientôt le directeur de leur école. D'après ces derniers, il effectuait un excellent travail. La commission scolaire explique ce changement en disant que ce cadre était affecté sur une base temporaire et ne pouvait pas postuler sur un poste régulier.

Alors, tous en coeur, crions: MAUDIT SYNDICAT!

Oups... ça ne s'applique pas. Ce sont les normes de la CS qui empêche ici de conserver ce directeur. Aussi bien le dire, ces normes nuisent à l'efficacité des écoles en général. Il faut une plus grande souplesse dans la gestion du travail. Qu'attendent les CS pour se plaindre au MELS? Ah oui! ce sont leurs propres normes. Plutôt rigolo, non?

Parlant de direction d'école, je pense qu'on est en train d'établir un record dans mon lieu de travail tellement on a connu de directeurs et d'adjoint au cours des cinq dernières années. Encore hier, on apprenait que trois nouveaux adjoints sur cinq seront remplacés l'année prochaine. On songe même à se servir de cette situation pour faire un quizzzzzz: nommez les directeurs adjoints sous les ordres desquels vous avez travaillé au cours de cinq dernières années.

Actuellement, comme le système d'éducation peut-il être efficace quand on l'instabilise constamment?

Il y a tout d'abord la foutue réforme et son implantation improvisée qui ont déstabilisé tout le monde. Et qu'on ne vienne pas blâmer la ministre qui tente de redresser le gouvernail. Sur ce point, elle fait un travail que j'appuie. On ne pouvait pas laisser aller une telle dérive. Sauf qu'on n'en peut plus des modifications à la pièce, des changements, des contre-changements. Politiquement, elle a choisi la politique des petits pas. J'aurais choisi la poubelle.

Ensuite, il y a la précarité des enseignants et de ceux qui les entourent. Il est tellement difficile de former des équipes de travail stable! C'en est désespérant! Bien sûr, on a beau jeu de blâmer les conventions collectives.

Et puis, on retrouve le fait que les CS semblent prendre un vilain plaisir à ne maintenir les directions d'école en poste pas plus de deux ou trois ans au même endroit. Pourquoi une telle pratique? Éviter une plus grande complicité avec les enseignants? S'assurer qu'on gère du personnel et non des êtres humains? Quel gaspillage d'énergie et de savoir à chaque déplacement!

De plus, comment instaurer un sentiment d'appartenance et une culture d'école avec de tels chambardements de ceux dont on voudrait qu'ils soient nos leaders pédagogique?

Après une quinzaine d'années dans mon école, je suis déjà un des plus anciens. On en est presque rendu à me demander où sont situés les fusibles!

On voudrait mal gérer un système qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

18 mai 2010

Intégration des élèves en difficulté

Anonymus m'a écrit pour me demander où en étaient les classes d'élèves en difficulté dans ma commission scolaire. Comme je ne retrouve pas où était publié son commentaire, je me permets de lui répondre ici, mais je vous invite à lui faire part également de ce qui en est chez vous.

Dans ma CS, il y a différents types de classe pour élèves en difficulté. Je ne ferai pas la mention de tous les acronymes qu'on retrouve. On y passerait la semaine et l'alphabet au complet.

Il existe des classes ressources qui servent à mettre au niveau des élèves venant du primaire en espérant qu'on pourra les ramener dans le cycle ordinaire. Dans les faits, ce sont parfois des élèves qui n'ont pas d'affaire là: leur situation a davantage à voir avec des troubles lourds du comportement ou des problématiques relevant parfois de la psychiatrie. Mal classés, ils perdent leur temps et monopolisent des ressources qui devraient être engagées pour d'autres types d'élèves. Le plus enrageant est qu'après deux années, on les envoie presqu'automatiquement au secteur ordinaire en deuxième secondaire. Je serais surpris de voir combien réussissent leur année.

On retrouve aussi des classes pour des cas relevant carrément de problèmes psychologiques profonds. Dans certains cas, ces enfants ne peuvent aller au secteur ordinaire; dans d'autres, ils ont une excellente réussite académique et ils arrivent qu'ils soient intégrer à l'occasion dans certaines classes. Ce qui fait parfois défaut, c'est l'encadrement du jeune et l'accompagnement offert à l'enseignant.

Il y a aussi ces classes pour des élèves n'ayant pas seize ans et à qui on tente au moins de donner l'équivalent d'une troisième secondaire. Selon les enseignants à qui ils ont affaire, c'est la foire ou des apprentissages sérieux. Là encore, il existe des problèmes de classement.

Enfin, on retrouve des groupes pour qui il n'y a aucune possibilité de se voir décerner un DES. On travaille davantage le côté social de ces jeunes en espérant les intégrer au marché du travail dans des petits emplois au salaire minimum.

Règle générale, je dirais que l'on peut relever trois problèmes importants quant à tous ces groupes:
- les classements mal effectués;
- les ressources insuffisantes ou mal employées;
- l'instabilité des intervenants auprès des élèves et des enseignants.

Dans ce dernier cas, il arrive souvent que des techniciennes en éducation spécialisée ou des psychologues changent chaque année dans certaines écoles. On perd alors un temps fou en terme de connaissance des problématiques des élèves et de suivi de ceux-ci.

Pour terminer, je sais également que les directions d'école ne respectent pas toujours les dispositions prévues dans les conventions collectives en ce qui a trait à l'intégration des élèves en difficulté. Dans certains cas, on parle d'insouciance ou d'incompétence. Dans d'autres, il faut être honnête et parler de surcharge de travail. Il est donc arrivé que des collègues reçoivent dans leur classe un élève sans avoir aucune idée de sa situation.

17 mai 2010

Prof, FaceBook et accusations de pédophilie

Je vous invite à lire ce billet de Prof Solitaire. Je n'ai pas envie de résumer, seulement de vous signaler qu'il s'agit d'un texte important et que vos points de vue sont bienvenus chez lui, j'en suis convaincu.

Pour ma part, un seul commentaire: qu'il y a des parents imbéciles qui nous donnent envie de sacrer notre travail là, drette là.

15 mai 2010

Le cardinal Ouellet rides again (ajout)

L'avortement est à proscrire, même en cas de viol. Voilà ce que pense Mgr Ouellet.

Il y a des journées où je comprends que les églises soient vides.

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Très honnêtement, j'ai de la difficulté avec un cardinal qui, d'un côté, condamne une femme victime de viol qui se fait avorter et, de l'autre, demande qu'on pardonne aux prêtes pédophiles et ne dit pas un mot à propos de son frère.

Dans la religion catholique, l'excommunication, doit-on le rappeler, n'est pas une petite mesure disciplinaire. Ça revient à dire: «Brûle en enfer!»

Comme le soulignent Richard Martineau et Patrick Lagacé (ici et ici), le discours du cardinal Ouellet est purement hypocrite. À l'exemple de ce prête qui a demandé à une jeune fille dont il a abusé de se faire avorter.

Je ne mets pas tous les catholiques dans le même panier. Ils le font eux-mêmes en continuant d'aller à l'église catholique romaine tous les dimanches et en ne demandant pas des comptes au clergé. Une petite scission religieuse, ça ne vous tente pas?

13 mai 2010

Le maudit hockey

On se souviendra que le MELS et sa ministre se sont déjà associés au Canadien de Montréal pour tenter de motiver les jeunes à étudier... Aussi bien dire que, depuis quelques semaines, la Sainte Flanelle et les études font deux. Avec 14 matchs en 29 soirs, c'est un minimum dee 42 heures que certains jeunes ont passé devant le petit écran à suivre les Glorieux au lieu de faire leurs devoirs au cours des dernières semaines. Et je ne parle pas des mauvais exemples que constituent tous les Benoit Brunet de ce monde quand ils émettent leurs commentaires au micro.

C'est pas mêlant, j'en suis rendu à regarder le calenrier des matchs avant de placer un examen...

12 mai 2010

Examen du MELS: entre «tricherie» et tricherie

Un dernier petit retour sur l'examen d'écriture de cinquième secondaire du MELS. Est-ce parce qu'on veut que tout le monde passe, mais c'est fou comme on tolère que les nouvelles technologies de l'information permettent aux élèves d'améliorer leur résultat à cette épreuve?

FaceBook

Comme on l'a vu dans cet article du Devoir, les jeunes de cette année ont eu l'intelligence de former un groupe FaceBook afin de partager leurs trucs quant à l'écriture de ce texte, mais aussi des suggestions quant au sujet de l'examen et des faits ou extraits qu'ils devraient retenir sur la feuille de notes à laquelle ils avaient droit lors de cette épreuve. Ils ont ainsi fait la preuve que la préparation de cet examen peut être un gigantesque pow wow où un élève qui n'a pas lu le recueil de textes y trouvera son compte.

Avec cette formule d'examen, j'ai déjà vu au fil du temps des parents aider leur enfant à un point tel qu'ils auraient mérité un partie du résultat de ce dernier. Et je me demande si l'année prochaine, je ne consacrerai pas un blogue pour préparer l'ensemble des élèves qui le voudront à cette évaluation. Si c'est permis, pourquoi pas? Je n'enseigne plus en cinquième, après tout!

Est-ce que ce genre de préparation aura permis à des jeunes de réussir une épreuve qu'ils auraient autrement échouée? Pour la grande majorité, non. Leurs lacunes ont trait à la maitrise de la langue. N'empêche que je suis de plus en plus embêté par cette formule d'examen.

Les textos

Une autre façon technologique de tricher a bien sûr consisté à ce que des élèves puissent avoir accès à la question de l'examen avec d'autres. Comment? Simplement parce que cette épreuve nationale ne se déroule pas à la même heure à la grandeur de la province. À mon école, des jeunes ont reçu des textos leur indiquant la question de l'examen près deux heures avant la tenue de celui-ci. Ces messages provenaient d'amis d'autres écoles qui ont pu leur texter la question à même leur local d'examen. Il faut le faire! Cela nous indique aussi la qualité de la surveillance durant cette épreuve où un jeune peut aussi tricher en écrivant des notes dans le dictionnaire et le recueil de conjugaison qu'il peut apporter avec lui.

Le MELS est au courant de cette situation depuis quelques années, mais ne semble pas se préoccuper de ce problème qui pourrait survenir dans le cas de plusieurs autres épreuves nationales.

Indolence? Paresse? J'en-m'en-foutisme? Incapacité à régler un problème parce que ce sont les gros autobus scolaires qui décident de l'organisation des horaires d'examen dans nos écoles?

11 mai 2010

Calendrier scolaire et congés

La mnistre Courchesne a décidé que les congés seraient indiqués clairement dans son projet de réforme du calendrier scolaire. De plus, le temps d'enseignement sera également indiqué en jour et non en heure. (ici et ici)

Fudge! Moi qui doit recevoir ma famille à Noël et qui comptais sur la ministre pour avoir une bonne excuse...

08 mai 2010

Élections municipales et scolaires simultanées: l'art de profiter de la vague pour se faire des accroires...

Note: je connais des commissaires scolaires. Et qui plus est, ils sont de très bonnes personnes et font un excellent travail dans la mesure où on le leur permet.

Afin d'augmenter la participation des électeurs, la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) propose (et ici)que les élections scolaires se tiennent en même temps que les municipales. D'après la présidente de la FCSQ, Josée Bouchard, Québec doit aller de l'avant avec cette idée «afin que la population soit bien informée du rôle essentiel des commissions scolaires dans le développement de notre système public d'éducation.»

Euh? C'est quoi le lien? Je dois être bouché, mais je ne le vois pas.

Que les CS veuillent se coller aux élections municipales est un réflexe de putasserie. Comme les commissaires scolaires en ont marre de se faire dire qu'ils ne sont élus qu"avec un nombre ridicule de voix, ils ont trouvé la façon facile de booster le nombre de votes qu'ils recevront sans trop se forcer: profiter de la vague créée par les élections municipales.

Putasserie, je sais, le mot est fort mais, en faisant cette proposition, les CS ont surtout fait la preuve que la gouvernance scolaire n'intéresse personne sous sa forme actuelle et qu'elles n'arrivent absolument pas à susciter un intérêt quelconque chez le citoyen moyen. Croyez-vous que les contribuables vont mieux s'informer si on changeait la formule de la sorte? Ils vont plus voter, ça oui. Mais mieux s'informer?

Deux idées me viennent en tête quant à ce projet.

La première est redoutable. Fonder des équipes qui proposeraient l'abolition des commissions scolaires. Avouez que ce serait rigolo comme programme et drôlement pédagogique. On aurait des vrais débats! À défaut, on peut suggérer aux citoyens de protester en annulant leur vote. Être battu par des bulletins rejetés. Hum....

La seconde est de continuer sur la lancée et de se servir des élections municipales pour tenir des référendums ou des concours de popularité. Le gala de l'Adisq, le gala Artis, les prix Gémeaux et tout le tralala, voilà une occasion géniale de sonder véritablement les Québécois! Et n'arrêtons pas en si bon chemin: élisons le plus bel homme du Québec, la meilleure chaine de restaurants bio-équitable et, pourquoi pas, le prochain ministre québécois de la Famille?

La proposition de la FSCQ en est une de désespéré. Comme disait une amie, c'est comme un homme qui choisit de marier une femme déjà enceinte parce que c'est moins de travail.

Le manque de culture générale

Note: vous pourriez penser, en lisant cette chronique, que je manque d'humilité. Il n'en est rien. Ma plus grande certitude personnelle est que j'ai encore beaucoup à apprendre

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Ce matin, Foglia parle éducation et, dans la conclusion de sa chronique, il mentionne que bien des jeunes enseignants (il aurait pu ajouter des vieux, tant qu'à y être) ont peu de culture générale. Je ne peux hélas que lui donner raison!

C'est sûr qu'à l'ère de Google, les enseignants pourraient être plus un «médiateur qu'un informateur», comme on le suggère ce texte de Daphnée Dion-Viens dans Le Soleil, mais je demeure convaincu qu'un enseignant doit incarner le savoir et être doté d'une culture générale très largement au-dessus de la moyenne. Plus encore, il doit être doté d'une CURIOSITÉ générale qui le pousse à s'intéresser à ce qui se passe autour de lui.

À part les maths (désolé Miss...), il m'arrive souvent d'avoir envie d'assister à certains cours donnés par des collègues. J'ai envie d'apprendre, d'en savoir plus. Il me semble que c'est un trait qu'on devrait transmettre à tous nos élèves. Or, pour le transmettre, faut-il encore l'avoir.

De plus, je crois qu'un enseignant doit être capable d'impressionner ses élèves par son savoir et ses compétences. Il m'est souvent arrivé que de mes élèves me demandent: «Mais monsieur, comment vous faites pour savoir ça? Comment vous faites pour être intelligent de même» Inévitablement, je leur réponds: «Je ne suis pas intelligent. Je m'informe, c'est tout. Je lis ou je pose des questions à des gens qui connaissent.» Et ceux-ci de me répondre parfois, le sourire aux lèvres: «C'est vrai, vous ne pouvez pas être intelligent: vous êtes un prof...»

De plus, ce comportement permet de tisser des liens plus serrés avec les élèves et entre les matières enseignées dans les différents cours qu'ils suivent. Je peux connaitre leur monde, partager leurs passions, mais aussi leur montrer à quel point les savoirs sont intereliés. Je crois d'ailleurs que ceux-ci respectent plus un prof de français qui peut parler de participes passés, de monter à cheval à la western, de Nascar ou de la guerre d'Algérie que celui qui ne décolle pas de son cahier d'exercices.

Je ne veux pas faire un relevé exhaustif des lacunes de certains collègues, mais j'en ai déjà côtoyé une qui ignorait que Venise était en Italie. Dans un registre plus péteux de bretelles, j'en ai connu un autre qui se targuait de connaitre LA littérature, mais ne pouvait mentionner qu'une seule oeuvre de Camus...

Je ne dis pas que, pour être un bon enseignant, il faut posséder un tas de savoirs livresques, mais l'absence de ceux-ci et d'une notion de curiosité générale me semblent être déplorables.

06 mai 2010

Français: un examen du MELS à rabais

Qu'on me comprenne bien: j'ai fui la cinquième secondaire pour trois raisons. La premère étant que j'étais dégoûté des évaluations bidon du MELS qui vient consacrer la bêtise du système d'éducation du Québec et distribuer des diplômes dont on peut discuter de la valeur. La seconde était que je n'en pouvais plus de ces évaluations à la gomme qui venait saper la rigueur de mon enseignement. Enfin, la troisième était que j'aimais mieux intervenir efficacement auprès de jeunes élèves afin de leur donner de bonnes bases que d'en tenter de sauver à la dernière seconde du nauffrage certains qui avaient parfois subi 10 ans d'incurie scolaire.

Mais jamais je n'aurais cru que le MELS pouvait descendre si bas. Ceux qui estiment que l'examen d'écriture d'aujourd'hui est semblable à ceux des années antérieurs ont carrément tout faux!

Opinion n'égale pas argument

Il existe un monde de différence entre une opinion et une argumentation. Si, comme la ministre de l'Éducation, vous ne la connaissez pas, de grâce perfectionnez-vous!

L'article de Rima Elkouri, qui a été corectrice de l'épreuve ministérielle pour le MELS, l'explique d'ailleurs très bien: «L'argument est un raisonnement qui permet de prouver ce que l'on avance. L'opinion est avant tout une attitude qui tient pour acquis que ce que l'on dit est vrai. Entre les deux, il y a tout un monde.»

Premier grand test pour les élèves de la réforme

Voilà le titre d'un article du Devoir ce matin. Un grand test à rabais, oui!

En effet, tous les professeurs que j'ai consultés m'ont indiqué que l'épreuve de cette année serait plus facile au niveau de la rédaction du texte. L'élève n'aura pas véritablement à développer et construire sa pensée. Il s'agit davantage d'«un nouvel examen qui colle davantage aux principes du Renouveau pédagogique», indique Le Devoir. Émettre une opinion de manière cohérente, voilà un défi à la hauteur de la majorité des intervenants à CKAC Sports avec Ron Fournier...

Plutôt qu'un texte argumentatif, la rédaction de cette année serait fait sous forme de lettre ouverte qu'on pourrait retrouver dans un journal ou sur un site Internet. «C'est plus réaliste. Ça donne plus de sens à ce que l'élève fait», croit Hélène Leblanc, directrice pédagogique au collège Saint-Maurice en Montérégie, qui indique que cette évaluation s'inscrit parfaitement dans le Renouveau pédagogique.

Ah bon! Donner plus de sens... Parce qu'on n'a jamais besoin d'argumenter dans la vie, à ce que je sache?

Des faits complètement erronnés

Par ailleurs, le texte du Devoir est totalement dans le champ sur deux aspects précis.

Le premier, lorsqu'il affirme que «l'épreuve unique du ministère de l'Éducation, qui existe depuis la fin des années 1980, n'a guère changé au fil du temps.» C'est tout à fait faux comme on peut le lire dans les commentaires à la suite de ce texte. Cet examen a connu des nombreuses formules différents au cours des années et il faut être vraiment mal informé pour affirmer une telle idée.

Le second, lors qu'il reprend les propos de Nathalie Lacelle, qui a oeuvré pendant 15 ans au secondaire avant de devenir chercheuse à l'Université du Québec à Montréal: «Avant, quand on préparait les élèves à l'examen, il fallait varier les formules, car c'était un texte plus argumentatif classique. Mais cette fois, le destinataire est fourni. Ce seront les lecteurs du site Web hébergé par le ministère. Le lieu de publication formalise le procédé et encadre la forme du texte.»

Or, je ne sais pas sur quelle baloune vit Mme Nacelle, mais la notion de destinataire existe depuis plusieurs années dans cet examen et était bien plus exigeante par le passé que maintenant. On fournissait aux élèves un destinataire précis avec des caractéristiques clairement identifiées dont ils devaient tenir compte.

Désolé Safwan, mais j'estime que Le Devoir a tout faux!

05 mai 2010

Comment éviter les comparaisons (ajout)

Ce sont mes collègues de français au cégep qui vont être contents!

La Presse affirme ce matin que l'examen ministériel de français auquel seront soumis les élèves de cinquième secondaire serait plus facile. N'ayant pas vu encore la chose, il m'est impossible de commenter à ce propos, sauf que je remarque deux choses:

1- On demande ni plus ni moins aux élèves d'écrire une lettre d'opinion, ce qui est un discours déjà vu en quatrième secondaire.
2- On change les conditions entourant cette épreuve au moment même ou les élèves réformés atteignent la cinquième secondaire, empêchant méthodologiquement toute comparaison avec les résultats des années antérieures. Coïncidence?

Règle générale, les élèves n'échouaient pas cette épreuve à cause de leur incapacité à rédiger le texte tel que demandé. Les résultats concernant ces critères atteignaient des proportions soviétiques. C'est davantage le respect de la langue qui posait problème.

Mais si l'on rend le texte plus facile à écrire, cela aura inévitablement comme effet de leur permettre d'avoir plus de temps et d'énergie pour corriger leurs erreurs. De là, on peut se demander si le MELS ne magouille pas une fois de plus pour faire passer tout le monde et sauver la face?

Je jaserai avec des collègues aujourd'hui et je vous reviendrai là-dessus.

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Après une jasette, l'article de La Presse semble brosser un portrait juste de la réalité. Les élèves de cinquième auront un texte plus facile à rédiger. Alors qu'autrefois, ils devaient appuyer leurs affirmations sur des preuves réelles tirées d'un recueil de textes accompagnant l'épreuve ou provenant de textes dont ils devaient citer les sources, on acceptera à peu près n'importe quoi du genre: «Hier, je lisais que la loi de la gravité...» Verra-t-on mes amis de la réforme dénoncer ce «retour en arrière»?

Chose certaine, j'ai l'impression d'une opération pour, encore une fois, tenter de niveler par le bas et permettre à des élèves ne possédant ni les connaissances ni les compétences d'obtenir un diplôme dont la valeur en prend un sacré coup. Mais quand on veut sauver la face par rapport à une réforme...

Enfin, l'enseignant cité dans La Presse affirmait que des élèves de troisième secondaire pourraient réussir cette épreuve. Il a tort. La moitié sinon le trois-quart de mes élèves de première secondaire (issus d'un programme enrichi) le passerait sans problème. Et comme un élève qui réussit l'épreuve ministérielle est réputé avoir réussi son cours, je crois que je vais demander à un couple d'inscrire son jeune de première secondaire l'année prochaine uniquement pour montrer toute l'absurdité de cette situation .

04 mai 2010

La pensée magique des jeunes du PQ

Trop de jeunes décrochent de l'école au Québec. Solution des jeunes du parti québécois: interdisons le décrochage avant l'âge de 18 ans! Rendons l'école obligatoire jusqu'à l'obtention d'un diplôme.

J'appelle cela d ela pensée magique. «On envoie un message clair aux parents et aux étudiants, on leur dit 'l'école est obligatoire jusqu'à 18 ans, donc il va falloir te trouver une voie qui t'intéresse, un métier qui t'intéresse parce que, de toute façon, tu devras rester à l'école jusqu'à 18 ans'. Donc, on change la mentalité, on envoie un message clair comme quoi l'école c'est important, explique le président du Comité national des jeunes du Parti québécois, Alexandre Thériault-Marois. Je pense qu'on ne mènera pas à bien cette démarche-là en obligeant les jeunes à rester dans des cours de français et de mathématiques, de 16 à 18 ans, si ça ne les tente pas. Je pense, par contre, qu'on est capables d'adapter le parcours scolaire en mélangeant l'école et le marché du travail. Il existe déjà des programmes où on va faire travailler les jeunes en même temps que leur donner des cours à temps partiel.»

Je ne sais pas. Vaut-il mieux des jeunes pas diplômés ou des diplômes sans trop de contenu académique? Ça m'embête.

02 mai 2010

Des petits potins ministériels

Certaines de ces informations ont été l'objet d'articles dans les journaux. D'autres circulent sans qu'on puisse en vérifier la validité. À lire avec une certaine prudence.

Dans les coulisses du ministère

Démission de deux sous-ministres au MELS, semble-t-il.

Calendrier scolaire

Le MELS irait de l'avant avec le nombre d'heures au lieu du nombre de jours. Disparition de l'article 19 (qui précise la liste des congés fériés).

Projet intégrateur

Le cours projet intégrateur demeure expérimental pour une deuxième année

Le bulletin
Un format national et unique qui serait un calque de la CSDM.
Un seul résultat par discipline, sauf pour les langues qui auraient trois volets (lecture, écriture, oral).
Les échelle de niveau et les tables de conversion seraient annulées.
Un retour des pondérations des étapes et du cumululatif des notes pour le sommaire-bilan.
Le bulletin tiendra compte des connaissances, les «savoirs», et des compétences deviennent, les «savoir-faire».

Les élèves de première secondaire pourraient doubler.

On attend évidemment juin pour confirmer le tout, alors qu'il n'y aura plus de profs pour chiâler et que les directions devront jongler avec ces changements.

01 mai 2010

Bloguer dans le vide?

Parfois, j'ai l'impression de bloguer dans le vide. Nettement. Puis, un commentaire, un petit échange me rassure. Il y a aussi les journalistes qui viennent faire un tour et qui tirent matière à réflexion ou information.

Voilà. C'était une angoisse existentielle.

PS: ce n'est pas parce qu'elle me cite dans son article, mais je tiens à vous signaler que, si la chose éducative vous intéresse, Daphnée Dion-Viens fait un excellent travail au journal Le Soleil. Heureusement qu'il y a Internet!