28 avril 2010

Élire un commissaire: est-ce un service à l'élève?

le Journal de Montréal révèle qu'il en a coûté 40 000$ pour élire une commissaire de quartier qui a reçu 125 votes contre 21 pour son adversaire. 40 000$, c'est beaucoup d'argent, direz-vous. Il y a de quoi hurler au scandale.

Attendez, attendez. Il y a pire.

Cette somme aura été prélevée «directement dans les services aux élèves, dans le budget de la Commission scolaire.»

J'en suis sans mot.

24 avril 2010

Censure des sites Internet dans les écoles

Prof solitaire est sur la mappe de la blogosphère depuis que Patrick Lagacé a parlé de lui dans une récente chronique. Prof commentait les dernières mesures de sa CS pour contrer le décrochage des garçons. Je vous invite à aller lire ce texte écrit avec rage et colère.

Par la suite, la conversation a aussi abordé le blocage des sites Internet. Oeuvrant dans une CS plutôt large d'esprit, je n'ai pu m'empêcher de réagir à ce propos et je reproduis ici mes propos à ce sujet.

Les filtres sur le réseau Internet des commissions scolaires sont contre-éducatifs. On doit apprendre aux jeunes à se contrôler, à utiliser Internet avec intelligence. Ça s'appelle de l'éducation. YouTube et autres présentent des informations pertinentes. Même le pape a sa page FaceBook, après tout.

À cet égard, je pense qu'il devrait y avoir dans chaque CS un résau Internet administratif (ce qui empêcherait certains employés du siège social de faire du cyber-flanâge) et un autre pour les écoles dont les filtres seraient déterminés par les enseignants.

On sait gérer les classes. On devrait savoir gérer l'utilisation d'Internet.

Enfin, l'idée d'installer des filtres pour censurer Internet à cause de l'utilisation peu appropriée de certains enseignants (combien au fait?) revient à punir l'ensemble de ceux qui s'en servent correctement. Encore une fois, on nivelle par le bas et instaure une règle stupide qui finit par punir des enseignants innovateurs et allumés.

Au lieu de faire suer ceux qui utilisent Internet de façon pertinente, que les CS s'en prennent directement à ceux qui font une mauvaise utilisation de ce réseau. Elles ont les moyens de les repérer. Mais, encore une fois, elles montrent leur totale inefficacité.

Quand on voit comment elles gèrent ce réseau, on comprend pourquoi il y a autant d'échecs dans nos écoles.

22 avril 2010

«L'intégration, ça ne peut pas se faire au détriment de la réussite des autres élèves.»

Cette phrase est de notre ministre de l'Éducation actuelle, Michelle Courchesne, à propos de la façon dont on intègre certains élèves dans nos classes. Elle en rajoute même en affirmant: «Je vais le dire : quelque part, pour certains enseignants, c'est inhumain.»

Depuis quelques jours, j'avais envie de vous parler de Clément (nom fictif). Clément a 12 ans. Il est dans une classe-ressource avec 12 autres élèves. Même dans celle-ci, Clément n'est pas fonctionnel. A toutes fins pratiques, il ne réalise aucun apprentissage. Déjà, on ne comprend pas qu'il soit au secondaire. En fait, déjà, on ne comprend pas qu'il soit encore dans une école régulière.

Clément souffre de différents troubles psychologiques importants et, aussi bien le dire, il ne vit pas dans notre réalité. Il parle aux murs, à ses souliers. Il est souvent incohérent et instable. Dans l'école ou j'enseigne, Clément fait même peur aux autres élèves tellement il semble étrange et présente des comportements inquiétants. Entre autres résultats, Clément est souvent rejeté et devient agressif. «Il a besoin d'affection psychologiquement et physiquement», explique sa mère. Mais est-ce le rôle de son prof et de tous les intervenants, dépassés par la situation, de materner un enfant manifestement pas à sa place?

Déjà, son enseignant est épuisé et songe parfois à partir en congé de maladie. Pourtant, il a une solide expérience dans le métier et mène bien sa classe depuis des années. Dans les faits, il ne sait plus quoi faire avec lui. Sauf soupirer quand il se tape d'interminables réunions pour discuter de son cas...

Même les autres élèves de son groupe commencent à manifester des signes d'exaspération. Ils sont conscients que Clément accapare les énergies de leur enseignant et sont en retard dans les apprentissages qu'ils devraient normalement accomplir.

Pourquoi Clément est-il à l'école, me demanderez-vous? Parce que sa mère l'a décidé. Et parce qu'elle «intimide» une direction d'école qui n'a pas envie de se retrouver sous les feux des médias ou devant un conseil des commissaires.

L'année prochaine, Clément quittera sa classe-ressource et sera intégré en deuxième secondaire. Maman l'a décidé, envers et contre tous.

21 avril 2010

Payer son matériel de bureau

RueFrontenac rapporte que les professeurs du cégep Maisonneuve doivent payer leur matériel de bureau. Article savoureux.

Un mot juste pour dire que, depuis des années, on m'alloue 10$ par année pour cela. Et vous?

20 avril 2010

Le fric dans les structures!

Martineau en parle ce matin. J'abordais le sujet hier avec des collègues: à quoi sert une direction régionale du MELS? Je cherche...

Avez-vous remarqué que nos syndicats ne parlent pas de ces structures lourdes et inutiles? Pourquoi? Hypothèse: ce sont des employés syndiqués qui y travaillent. On n'est pas pour menacer des emplois syndiqués, même si leur utilité reste à démontrer.

Au Québec, le ratio fonctionnaires vs enseignants est sûrement le plus élevé au monde. Chose certaine, je me rappelle qu'il bat celui de la Finlande à plates coutures. On est des premiers de classe!

Pendant ce temps-là, ça décroche comme jamais, malgré une réforme qui a coûté une fortune et qui devait contrer le décrochage, et on s'émeut du sort de nos ti-pits sans diplôme. Si j'étais méchant, je dirais qu'aujourd'hui, un jeune sans DES ne peut même pas se trouver un emploi. Il ne peut même pas être enseignant avec une tolérance d'engagement....

«On dirait que la vérité ne nous intéresse pas», affirme Patrick Huard dans ce texte sur le décrochage scolaire. Ce n'est pas qu'elle nous intéresse pas: c'est qu'on ne veut surtout pas la voir, je crois. Déni systématique.

Quand j'aurai le temps, je vous raconterai une histoire d'horreur pédagogique savoureuse.

19 avril 2010

Ne jamais écouter «Shakespeare in Love»

J'aimerais partager ton souffle amoureux
Et d'un baiser nous unir tous deux.
Si tu te sépares de moi,
La haine de ton absence m'enveloppera.
À quoi servira le vent
S'il ne peut m'apporter
Les nouvelles que j'attends
Et qui me permettront d'espérer?
Ophélie! Ophélie! Mon coeur est battant
Et mon esprit bouleversé
D'avoir eu si peu de temps
Pour longuement t'aimer.

18 avril 2010

Dans les médias aujourd'hui

Il suffit parfois de lire le titre ou l'amorce d'un texte dans le journal pour s'apercevoir qu'il y a bien des mots qui se perdent.

L'affaire Guergis ébranlera-t-elle les électrices?
Le premier ministre Harper n'a pas eu la main heureuse avec les femmes nommées au sein de son cabinet, mais son gouvernement ne semble pas encore avoir un problème avec l'électorat féminin.


Le Parti conservateur a un électorat féminin?

Vancouver 2010 ·
Le rapport sur la mort du lugeur arrive demain


Pourvu qu'il ne manque pas la courbe...

GRC · Des centaines de Tasers défectueux
Des documents obtenus en vertu de la loi d'accès à l'information indiquent que 15% des anciens modèles ne répondaient pas aux normes.


On avait un gros doute là-dessus...

En voyage à Malte
Le pape rencontre des victimes d'abus sexuels


Euh... Je connais quelques curés aussi qui pourraient dire la même chose. Ils les rencontraient même sur une base fréquente.

Ian Halperin
Son avocat est aussi son éditeur

Halperin veut-il seulement faire mousser les ventes de son livre?


Tab... J'y avais pas pensé!

Politique | Conseil général du PLQ
Charest ne veut plus parler des juges


Et il ne veut pas que ces ministres en parlent non plus, croyez-moi!

17 avril 2010

Le prof masqué rasé

J'ai la boule à zéro ou presque. Deux millimètres. Il y a une demi-heure, je les avais aux épaules.

C'est une drôle de sensation de se couper les cheveux de la sorte. On se les lave et le tout est terminé en 15 secondes alors qu'il fallait au moins 10 minutes auparavant. Finie la sensation des cheveux dans le vent en voiture... Fini le plaisir de se tresser des couettes... Finie la possibilité de se cacher derrière les réunions pédagogiques plates...

Mais voilà que commence le feeling de sentir le vent sur mon crâne... le temps gagné à ne pas les brosser et à les laver... le désagrément d'en trouver un peu partout dans la maison...

Évidemment, les élèves vont réagir quand ils me verront en classe lundi. C'est fou comme un petit changement les affecte.

Tiens, un petit souvenir. Un jeudi soir, il y a longtemps, j'avais les cheveux longs. Veston en tweed, lunettes cerclées or, chemise et noeud papillon.

Le lendemain, journée pédagogique, j'arrivais à l'école les cheveux rasés, les lunettes fumées noires, mon T-shirt Harley Davidson et mon Perfecto.

La directrice, qui ne me reconnaissait définitivement pas, avait envoyé un adjoint pour m'identifier. Je lui avais alors expliqué ce changement de look par le fait que j'avais décidé de devenir bouncer dans un bar topless de la région pour arrondir mes fins de mois...

13 avril 2010

Ajoutez-vous!

Tiens, si vous êtes prof et que vous venez me visiter, j'aimerais bien vous ajouter à mes végétations externes. Alors, faites-moi signe de vie!

J'ai comme de la misère...

Quand je lis une nouvelle comme cela, j'ai de la difficulté à croire qu'on prend ma profession au sérieux.

Mais je ris encore plus quand je lis les propos de Mme Chantal Longpré, présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement: «On n'a toujours pas réussi à valoriser l'enseignement. Qu'est-ce qu'on a mis en place pour renverser la vapeur, depuis l'an passé ? Probablement rien.»

J,ai connu tellement de directeurs d'école qui méprisaient leurs enseignants...

06 avril 2010

Défoulons-nous à propos de la correction!

Cet espace thérapeutique pour permettre à mes visiteurs de se défouler à propos de la correction. Allez-y: y'a de la place!

Pour ma part, encore une courte nuit et j'ai fini. Je vais fêter cela au champagne, je crois!

04 avril 2010

Réflexions

Il y a une certaine ironie à vouloir garder en vie un meurtrier qui veut se suicider alors que le Canada est un pays qui n'applique pas la peine de mort et ce, au grand regret des parents des victimes de ce tordu.

Pouet! Pouet!

J’me sens comme un solo de guitare pas de corde. Un Rock Band sans Band. Une note d'un duo électrique pour autre chose qu'un musicien manchot. Chu tanné de la batterie qui frappe sans arrêt un rythme que je ne veux plus suivre et des chœurs sur la coke qui ont un «h» en trop comme s'ils voulaient rimer avec choke. Me semble que tout ça, c’est une toune connue de ceux qui se ferment leur yeule parce qu’ils n’arrivent pas à fermer leurs sentiments.

Les aigües me vrillent les oreilles, pis les basses me rendent encore plus down. Maudite musique! Même sourd, je l'entendrai par coeur. J'aurais beau chanter autre chose ben fort, j'arriverais pas à couvrir ce son qui est à double tour dans ma tête.

Me semble que, pour m'occuper, je pourrais danser. Sans la tête mais avec le reste. Les bras, les jambes, les poumons qui respiraient pu du renfermé. La toune serait courte parce que le temps a passé. Mais vaut mieux avoir du fun que de s'emmerder pour ce qui parait déjà une éternité. Me semble que j'en profiterais pour m'envoler en essayant de pas m'enfarger.

J'aurais envie de gagner. De m'emporter. Sereinement. Ailleurs. Pis d'arrêter de rêver les yeux fermés pour rêver les yeux grand ouverts. Chu tanné de rêver que j'oublie. J'voudrais de beaux souvenirs au présent.

Un petit sondage

Avez-vous fait des trucs pour l'école durant le congé de Pâques?

Moyens de pression

Bon, mercredi, on devrait allonger la récréation de dix minutes comme moyen de pression: . «Les élèves seront encadrés, et tout se déroulera dans un contexte heureux. Il n'y aura pas un gros impact sur les élèves. Ça va plus déranger les pratiques administratives», a indiqué la porte-parole de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), Sylvie Lemieux.

Une question: en quoi ce moyen va déranger les pratiques administratives?

Personnellement, je déteste ce moyen qui montre à mes élèves qu'on peut couper dix minutes comme ça alors que je les veux concentrés durant toute une période. Je comprends que le contexte est heureux... surtout pour eux.

Notre front commun manque définitivement de front et est très commun.

01 avril 2010

Moyens de pression,,, dépression, oui!

Personnellement, je suis tanné des maudits moyens de pression nonos de nos syndicats. Avez-vous vu le petit bonhomme tellement «lette» de nos affiches? Je ne peux pas croire qu'on a payé pour cela!

On nous demande de porter des foulards en polar (il fait 20 degré dehors!), des bracelets peu visibles, des fanions horribles... Pu capab!

Je ne sais pas: on ne pourrait pas varger pour de vrai?

Deux exemples.

Le premier: au lieu de ne pas remettre des notes, on donne plutôt 100% à tous nos élèves et on demande des primes au rendement comme en touche tout le monde en éducation sauf nous, les professionnels et les employés de soutien! Et puis, qui peut être contre le fait que tout le monde passe? C'est ce que veut le MELS anyway...

Le second: il faudrait qu'on illustre clairement le gaspillage dans nos institutions scolaires, qu'on montre que l'argent est gaspillé au lieu d'être dans nos classes. En éducation, il y a le ministère, les directions régionales (A quoi servent-elle? Quelqu'un peut-il me le dire? Dans notre quotidien, ont-elles un impact? Saviez-vous même qu'elles existaient?)

J'aime bien cette initiative de Gilles Parent à Québec. Allez lire ce texte: vous verrez qu'on peut faire beaucoup avec de la vraie imagination!

Et aussi bien le dire: le front commun, je l'ai loin quelque part. La population est prête à payer plus cher les profs et les infirmières, mais on est en front commun... On est en pénurie, il faudrait des incitatifs pour combler nos postes, mais on est en front commun...

C'est un piège à con sur lequel on n'a pas voté, comme d'habitude. De toute façon, les initiatives de la base remontent rarement jusqu'en haut.