L'Alliance des professeurs de Montréal n'est pas satisfaite de la monture du dernier bulletin unique, elle qui a pourtant vu pas mal de ses idées triompher en la matière au cours des dernières années. Elle reproche à ce dernier de laisser une trop grande liberté dans l'enseignement des connaissances.
En entrevue à Radio-Canada, Martin Bibeau, vice-président de l'APM, explique: «Le prof a le choix de déterminer les connaissances à voir. On n'a pas de garantie, par exemple, si notre enfant va à l'école X que, quand il va s en aller à l'école Y en deuxième année, que le prof qu'il va retrouver dans cette école-là aura vu les mêmes connaissances parce que ce prof-là a le choix en ce moment.»
On me permettra d'émettre quelques réserves à cette argumentation. Personnellement, je pense que l'Alliance devrait décrocher de ce débat si elle est pour s'enfoncer dans ce genre de bêtises. On dirait de l'acharnement pédagogique.
Tout d'abord, je n'ai pas vu l'Alliance avoir de telles préoccupations avec les bulletins de l'avant-réforme. Pourtant, il existait déjà de saprées disparités entre les connaissances vues d'une école à l'autre, quand ce n'était pas d'un enseignant à l'autre...
Ensuite, les enseignants sont tenus d'enseigner selon des programmes de formation qui prescrivent, à la suite de certaines modifications quand ce n'était pas assez clair, les connaissances à enseigner. En français, la hiérarchisation des apprentissages au primaire est venue clarifier bien des choses, par exemple.
Enfin, à force de vouloir s'assurer de tout contrôler, on va verser insidieusement dans une dynamique que j'estime dangereuse si on prend connaissance des propos de M. Bibeau:
«On nous répond qu'on a l'autonomie professionnelle de choisir. C'est dénaturer la notion d'autonomie parce que, nous, on demande pas l'autonomie sur le quoi enseigner. On ne demande l'autonomie sur le comment enseigner. Ce que l'on veut, c'est qu'ils nous disent, à chaque année, voici ce qui doit être enseigné, voici ce qui doit être evalué et voici ce qui doit déterminer si l'enfant passe d'une année à l'autre en ayant atteint ces objectifs.»
Je ne sais pas qui, au MELS, a répondu à M. Bibeau qu'il avait l'autonomie professionnelle de choisir les connaissances à enseigner, mais cette personne est joyeusement dans le champ. Sauf que le vice-président de l'Alliance, avec de tels propos, pave la voie, que dis-je l'autoroute à une série de mesures de contrôle qu'il s'empresserait de dénoncer joyeusement par la suite. Des examens communs nationaux de connaissances et de compétences à toutes les années du parcours scolaire d'un jeune, par exemple. Je l'entends déjà dire: «On passe notre temps à évaluer, pas à enseigner...»
L'Alliance a gagné la bataille du comment. Qu'elle nous foute la paix avec la bataille du quoi. Les profs sont assez professionnels pour le savoir. C'est comme si elle ne faisait pas confiance à ses propres membres ou aux équipes-école et voulait transformer tout le monde en petits robots.
Personnellement, le bulletin unique m'emmerde pour bien d'autres raisons que celle-là. Et j'y reviendrai assurément sous peu.
**********
La Presse reprend la position de l'Alliance aujourd'hui. Le porte-parole de l'Alliance, Yves Parenteau, affirme: «Notre proposition fragilise beaucoup l'esprit de la réforme. Avec des critères d'évaluation objectifs, la réussite automatique n'est plus possible. Ça ne doit pas plaire à tout le monde.» Des critères d'évaluation objectifs seraient meilleurs? Mouahhhh! L'objectivité, ça existe en éducation? M. Parenteau n'a jamais corrigé un examen d'écriture de cinquième secondaire. Des tas de descriptifs, de critères détaillés, une «objectivité» de façade mais surtout une évaluation complètement ridicule dont le taux de réussite est quasi automatique.
Pour l'Alliance, les «compétences», dont l'évaluation serait très subjective, prendraient encore trop de place par rapport aux connaissances. Elle veut quoi? Uniquement des tests à choix de réponses? Même là, je peux vous garantir des évaluations «objectives» totalement bidons.
31 mars 2011
30 mars 2011
Le vrai calendrier scolaire
Je l'ai déjà écrit quelque part: en éducation, on fonctionne selon un drôle de calendrier. Si vous n'avez pas réussi à mettre quelque chose en marche avant février dans une école, aussi bien oublier cela et attendre à l'année prochaine.
Hier, pour la première fois, j'ai entendu la phrase procrastinatrice: «On est quasiment rendu à la fin de l'année. Encore un peu et c'est fini!»
Deux mois et demi, qu'il reste... Il n'y a pas beaucoup de dossiers qui vont avancer. On commence déjà à acheter du temps.
Hier, pour la première fois, j'ai entendu la phrase procrastinatrice: «On est quasiment rendu à la fin de l'année. Encore un peu et c'est fini!»
Deux mois et demi, qu'il reste... Il n'y a pas beaucoup de dossiers qui vont avancer. On commence déjà à acheter du temps.
29 mars 2011
Tiens, mon Égide!
Lettre ce matin de Chantal Locat, responsable du comité de la condition des femmes à la Centrale des syndicats du Québec, concernant les propositions d'Égide Royer sur la réussite des garçons et la présence des hommes en enseignement. Quelques petites affirmations, comme ça, qui remettent en question celles de l'universitaire:
«Plusieurs prétendent que la grande présence des femmes nuirait à la réussite scolaire des garçons. Alors, comment expliquer qu'en formation professionnelle, là où les hommes représentent 59% du personnel enseignant, les garçons réussissent encore moins que les filles? Comment se fait-il qu'en Suisse, où la présence des femmes est de 75%, les garçons (92%) réussissent mieux que les filles (88%)? Qu'en Allemagne, où il y a sensiblement le même nombre de femmes en pourcentage qu'au Québec, les garçons (20-24 ans, 2008) réussissent beaucoup mieux que ceux du Québec? Le sexe n'est donc pas une compétence pédagogique.»
Personnellement, j'attends toujours de voir ou trouver les études sur lesquelles se base M. Royer.
«Plusieurs prétendent que la grande présence des femmes nuirait à la réussite scolaire des garçons. Alors, comment expliquer qu'en formation professionnelle, là où les hommes représentent 59% du personnel enseignant, les garçons réussissent encore moins que les filles? Comment se fait-il qu'en Suisse, où la présence des femmes est de 75%, les garçons (92%) réussissent mieux que les filles (88%)? Qu'en Allemagne, où il y a sensiblement le même nombre de femmes en pourcentage qu'au Québec, les garçons (20-24 ans, 2008) réussissent beaucoup mieux que ceux du Québec? Le sexe n'est donc pas une compétence pédagogique.»
Personnellement, j'attends toujours de voir ou trouver les études sur lesquelles se base M. Royer.
28 mars 2011
Une augmentation salariale pour les enseignants?
Tiens, à titre d'enseignant, aimeriez-vous recevoir:
- une augmentation salariale?
- de meilleurs services pour vos élèves?
- de meilleures conditions de travail?
Vous pouvez commenter ici et vous prononcer par le biais du sondage à droite.
- une augmentation salariale?
- de meilleurs services pour vos élèves?
- de meilleures conditions de travail?
Vous pouvez commenter ici et vous prononcer par le biais du sondage à droite.
26 mars 2011
Agente XXX: la rançon de la gloire (ajout)
On rigole de plus en plus dans le cas de cette agente de bureau de la région de Québec qui a participé à deux films pornos sous le pseudonyme de Samantha Ardente.
La commission scolaire a tout d'abord suspendu la dame en question avec salaire en invoquant que «de tels gestes ne sont pas compatibles avec la mission éducative de l'organisation». Mais rien dans la loi ou dans son contrat d'embauche empêche une employée de se livrer à ce genre d'activités. J'ai hâte de voir comment on va se sortir de ce guêpier. Les mauvaises langues se demandent comment on arrivera à la débaucher... Espérons toutefois qu'on aura l'intelligence d'ajouter de nouvelles clauses aux contrats d'embauche des prochains employés des commissions scolaires si on veut éviter ce genre de situation.
Maintenant, on apprend qu'on vient de suspendre un élève qui a créé une page Facebook en empruntant, semble-t-il, le nom de cinéma de la dame, page qui est à l'origine des fuites concernant sa double vie. De plus, ce dernier aurait été menacé d'un changement d'école et d'une poursuite au criminel de la part de la direction. Également, la mère du jeune en question, qui est enseignante à la même commission scolaire, a elle aussi été suspendue avec solde pour deux jours sans qu'on précise s'il existe un lien avec toute cette affaire.
Si le jeune a fait un vol d'identité, est-ce à l'école d'appliquer des sanctions ou de le menacer de poursuites criminelles? J'en doute. J'aimerais bien lire les passages du code de vie de cet établissement scolaire qui le précisent. Cet article reprend d'ailleurs un peu mon propos.
Le plus rigolo est la réaction de l'agente XXX en herbes qui affirme: ««C'est une atteinte à ma réputation, c'est carrément un vol d'identité et je n'ai jamais donné mon accord pour qu'une telle page soit créée. Je n'étais pas au courant de la suspension pour le jeune homme, mais je veux que les choses suivent leur cours. C'est une page qui a été faite à mon insu et je n'ai jamais demandé ça. Je suis pour la page qui me supporte, mais contre celle où l'on me voit en sous-vêtements et où il y a un lien menant à la scène du film.»
Atteinte à sa réputation? Il me semble que, quand on décide d'être filmée dans un film hardcore, on y pense à deux fois et, surtout, on assume son statut de pornstar. Cette dame a choisi d'avoir une vie publique. Elle n'a pas été filmée à son insu à ce que je sache et elle a donné son plein accord pour que ces films soient diffusés et vendus.
Vol d'identité? Peut-être. Il faudrait laisser un tribunal juger la chose.
Une page faite à son insu? On le devine bien, mais qu'est-ce que cela change au problème? Celle qui la supporte a-t-elle été créée avec son autorisation?
Tout cela pour souligner à quel point on sous-estime l'impact des médias sociaux et à quel point on s'illusionne sur la notion de vie privée, surtout quand on essaie de travailler dans une école tout en étant une actrice XXX.
*********
Elle ne pourra pas aller travailler en Asie, je crois.
La commission scolaire a tout d'abord suspendu la dame en question avec salaire en invoquant que «de tels gestes ne sont pas compatibles avec la mission éducative de l'organisation». Mais rien dans la loi ou dans son contrat d'embauche empêche une employée de se livrer à ce genre d'activités. J'ai hâte de voir comment on va se sortir de ce guêpier. Les mauvaises langues se demandent comment on arrivera à la débaucher... Espérons toutefois qu'on aura l'intelligence d'ajouter de nouvelles clauses aux contrats d'embauche des prochains employés des commissions scolaires si on veut éviter ce genre de situation.
Maintenant, on apprend qu'on vient de suspendre un élève qui a créé une page Facebook en empruntant, semble-t-il, le nom de cinéma de la dame, page qui est à l'origine des fuites concernant sa double vie. De plus, ce dernier aurait été menacé d'un changement d'école et d'une poursuite au criminel de la part de la direction. Également, la mère du jeune en question, qui est enseignante à la même commission scolaire, a elle aussi été suspendue avec solde pour deux jours sans qu'on précise s'il existe un lien avec toute cette affaire.
Si le jeune a fait un vol d'identité, est-ce à l'école d'appliquer des sanctions ou de le menacer de poursuites criminelles? J'en doute. J'aimerais bien lire les passages du code de vie de cet établissement scolaire qui le précisent. Cet article reprend d'ailleurs un peu mon propos.
Le plus rigolo est la réaction de l'agente XXX en herbes qui affirme: ««C'est une atteinte à ma réputation, c'est carrément un vol d'identité et je n'ai jamais donné mon accord pour qu'une telle page soit créée. Je n'étais pas au courant de la suspension pour le jeune homme, mais je veux que les choses suivent leur cours. C'est une page qui a été faite à mon insu et je n'ai jamais demandé ça. Je suis pour la page qui me supporte, mais contre celle où l'on me voit en sous-vêtements et où il y a un lien menant à la scène du film.»
Atteinte à sa réputation? Il me semble que, quand on décide d'être filmée dans un film hardcore, on y pense à deux fois et, surtout, on assume son statut de pornstar. Cette dame a choisi d'avoir une vie publique. Elle n'a pas été filmée à son insu à ce que je sache et elle a donné son plein accord pour que ces films soient diffusés et vendus.
Vol d'identité? Peut-être. Il faudrait laisser un tribunal juger la chose.
Une page faite à son insu? On le devine bien, mais qu'est-ce que cela change au problème? Celle qui la supporte a-t-elle été créée avec son autorisation?
Tout cela pour souligner à quel point on sous-estime l'impact des médias sociaux et à quel point on s'illusionne sur la notion de vie privée, surtout quand on essaie de travailler dans une école tout en étant une actrice XXX.
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Elle ne pourra pas aller travailler en Asie, je crois.
25 mars 2011
Vive les vrais hommes en éducation! (ajout)
Égide Royer l'a dit: ça prend des hommes en éducation. Pourquoi? Pour donner des modèles masculins à nos jeunes garçons qui décrochent. Pour que la sensibilité masculine puisse enfin être vécue en classe. Pour plein de raisons qui relèvent du gros bons sens mais dont aucune n'a été démontrée.
Pourtant, la chose serait assez facile à infirmer ou confirmer: par exemple, combien y a-t-il d'enseignants dans les classes des pays où les garçons ne décrochent pas? Permettez-moi de parier un gros deux dollars que cette donnée n'a aucune incidence là-bas.
Je ne dis pas qu'il n'est pas souhaitable qu'on retrouve plus d'hommes en éducation. Mais qu'il en faille obligatoirement pour assurer la réussite des gars, c'est encore trouver des excuses à nos charmants petits poupons ainsi qu'à leurs géniteurs impénitents. Et les jeunes aiment les excuses quand c'est le temps de ne pas fournir d'efforts.
Alors, n'hésitez pas: remettez des bourses aux aspirants candidats en enseignement, augmentez le salaire des hommes déjà en poste tant qu'à y être. Je suis prêt à vous garantir que cela changera peu de choses. Pourquoi?
Tout d'abord, parce que l'éducation est davantage associée à un rôle féminin. À cet effet, on remarquera que, plus on avance dans le cheminement scolaire d'un jeune, plus les chances qu'on croise un homme augmente. Plus on s'éloigne du catinage et du mouchage des nez, plus la proportion d'hommes augmente.
Ensuite, parce l'enseignement est un job de femme et, tant qu'à vous entendre crier, je vais en rajouter une couche en vous disant qu'il s'agit même d'une job de bonne femme. Au cours de ma carrière, combien de fois ai-je compris que mes patrons aimaient plus la petite madame tranquille qui donne son programme et ne remet rien en cause, la petite madame sur laquelle on peut ambitionner et qu'on peut engueuler sans problème. Je généralise, mais l'enseignement est un job où les valeurs plus masculines et traditionnelles de leadership et d'affirmation de soi sont jugées embêtantes. Jamais certains hommes ne se laisseraient insulter et cracher dessus par des enfants ou des parents comme c'est le cas actuellement. Jamais certains homme n'accepteraient de se faire infantiliser par des autorités scolaires qui nient leurs compétences.
Si on retient la proposition d'Égide Royer, il faut aller logiquement jusqu'au bout, s'assurer d'avoir des vrais hommes en éducation, des hommes véritablement masculins. Pas des profs efféminés à qui nos garçons ne pourront pas s'identifier. Donc, je propose aussi des tests de virilité pour les futurs enseignants.
Personnellement, il faut que je vous confesse une chose: quand on peut pousser une idée jusqu'à ce degré d'absurdité, c'est qu'elle est fondamentalement conne.
Qu'il y ait une plus grande représentation d'hommes dans nos écoles pour illustrer la diversité sociale, je le veux bien. Mais avancer cette idée sous prétexte que cela favorisera la persévérance scolaire des garçons, je n'achète pas. La décrochage est une affaire de garçons ET de filles. En agissant ainsi, on stigmatise les garçons et oublie certaines filles. En cela, je me demande si ce remède n'est pas pire que le mal qu'il prétend soigner.
Je terminerai en disant aussi que, suivant cette logique, il faudrait s'assurer de la représentation de profs masculins haïtiens dans certains quartiers de Montréal. Le taux de décrochage dans cette communauté y est effarant. Mais c'est bizarre: on n'en parle pas. Tout comme on ne parle pas du taux catastrophique de décrochage dans les écoles autochtones. Mais c'est normal: ça ne compte pas.
**********
Au fait, les filles qui décrochent actuellement dans un réseau de l'éducation essentiellement féminin, elles sont de quel sexe?
Pourtant, la chose serait assez facile à infirmer ou confirmer: par exemple, combien y a-t-il d'enseignants dans les classes des pays où les garçons ne décrochent pas? Permettez-moi de parier un gros deux dollars que cette donnée n'a aucune incidence là-bas.
Je ne dis pas qu'il n'est pas souhaitable qu'on retrouve plus d'hommes en éducation. Mais qu'il en faille obligatoirement pour assurer la réussite des gars, c'est encore trouver des excuses à nos charmants petits poupons ainsi qu'à leurs géniteurs impénitents. Et les jeunes aiment les excuses quand c'est le temps de ne pas fournir d'efforts.
Alors, n'hésitez pas: remettez des bourses aux aspirants candidats en enseignement, augmentez le salaire des hommes déjà en poste tant qu'à y être. Je suis prêt à vous garantir que cela changera peu de choses. Pourquoi?
Tout d'abord, parce que l'éducation est davantage associée à un rôle féminin. À cet effet, on remarquera que, plus on avance dans le cheminement scolaire d'un jeune, plus les chances qu'on croise un homme augmente. Plus on s'éloigne du catinage et du mouchage des nez, plus la proportion d'hommes augmente.
Ensuite, parce l'enseignement est un job de femme et, tant qu'à vous entendre crier, je vais en rajouter une couche en vous disant qu'il s'agit même d'une job de bonne femme. Au cours de ma carrière, combien de fois ai-je compris que mes patrons aimaient plus la petite madame tranquille qui donne son programme et ne remet rien en cause, la petite madame sur laquelle on peut ambitionner et qu'on peut engueuler sans problème. Je généralise, mais l'enseignement est un job où les valeurs plus masculines et traditionnelles de leadership et d'affirmation de soi sont jugées embêtantes. Jamais certains hommes ne se laisseraient insulter et cracher dessus par des enfants ou des parents comme c'est le cas actuellement. Jamais certains homme n'accepteraient de se faire infantiliser par des autorités scolaires qui nient leurs compétences.
Si on retient la proposition d'Égide Royer, il faut aller logiquement jusqu'au bout, s'assurer d'avoir des vrais hommes en éducation, des hommes véritablement masculins. Pas des profs efféminés à qui nos garçons ne pourront pas s'identifier. Donc, je propose aussi des tests de virilité pour les futurs enseignants.
Personnellement, il faut que je vous confesse une chose: quand on peut pousser une idée jusqu'à ce degré d'absurdité, c'est qu'elle est fondamentalement conne.
Qu'il y ait une plus grande représentation d'hommes dans nos écoles pour illustrer la diversité sociale, je le veux bien. Mais avancer cette idée sous prétexte que cela favorisera la persévérance scolaire des garçons, je n'achète pas. La décrochage est une affaire de garçons ET de filles. En agissant ainsi, on stigmatise les garçons et oublie certaines filles. En cela, je me demande si ce remède n'est pas pire que le mal qu'il prétend soigner.
Je terminerai en disant aussi que, suivant cette logique, il faudrait s'assurer de la représentation de profs masculins haïtiens dans certains quartiers de Montréal. Le taux de décrochage dans cette communauté y est effarant. Mais c'est bizarre: on n'en parle pas. Tout comme on ne parle pas du taux catastrophique de décrochage dans les écoles autochtones. Mais c'est normal: ça ne compte pas.
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Au fait, les filles qui décrochent actuellement dans un réseau de l'éducation essentiellement féminin, elles sont de quel sexe?
24 mars 2011
Les conséquences de la perte de l'anonymat
Le temps passe et les billets s'espacent.
J'aurais plein de choses à raconter mais, comme l'anonymat est perdu, il faut parfois apprendre à fermer sa gueule. Aborder certains sujets ou comportements ferait en sorte que je vais m'attirer les regards ou le ressentiment de certains, même si, sur le fond, plusieurs d'entre eux seraient sujets à observation. C'est comme ça.
Plate, hein? On appelle cela le nivellement par le bas.
Je me souviens cette année avoir relevé un comportement incorrect d'un collègue. Et j'ai eu droit à la phrase: «Qui es-tu pour critiquer? Toi aussi, tu as fait quelque chose de pas correct l'autre fois.» Être assis, j'en serais tombé en bas de ma chaise... Sous prétexte que je puisse faire des erreurs, je dois contempler béatement celles des autres. Et les autres doivent contempler béatement les miennes sans me les dire.
Justifier une erreur par une autre erreur. Renversant. On appelle cela un processus de non-perfectionnement continu. Personne ne se parle, personne ne critique ou accepte la critique et on se vautre dans sa complaisance. À la limite, on se vautre dans une malsaine indifférence. Quand un milieu d'éducation ne supporte pas l'évaluation, c'est qu'il a un problème.
Alors, de ma part, il faut s'attendre plus à un billet sur une actrice porno travaillant dans une école que sur ma réalité scolaire. C'est moins indécent.
J'aurais plein de choses à raconter mais, comme l'anonymat est perdu, il faut parfois apprendre à fermer sa gueule. Aborder certains sujets ou comportements ferait en sorte que je vais m'attirer les regards ou le ressentiment de certains, même si, sur le fond, plusieurs d'entre eux seraient sujets à observation. C'est comme ça.
Plate, hein? On appelle cela le nivellement par le bas.
Je me souviens cette année avoir relevé un comportement incorrect d'un collègue. Et j'ai eu droit à la phrase: «Qui es-tu pour critiquer? Toi aussi, tu as fait quelque chose de pas correct l'autre fois.» Être assis, j'en serais tombé en bas de ma chaise... Sous prétexte que je puisse faire des erreurs, je dois contempler béatement celles des autres. Et les autres doivent contempler béatement les miennes sans me les dire.
Justifier une erreur par une autre erreur. Renversant. On appelle cela un processus de non-perfectionnement continu. Personne ne se parle, personne ne critique ou accepte la critique et on se vautre dans sa complaisance. À la limite, on se vautre dans une malsaine indifférence. Quand un milieu d'éducation ne supporte pas l'évaluation, c'est qu'il a un problème.
Alors, de ma part, il faut s'attendre plus à un billet sur une actrice porno travaillant dans une école que sur ma réalité scolaire. C'est moins indécent.
19 mars 2011
Faisons des mathématiques avec le MELS
L'argent ne pousse pas dans les arbres, dit le proverbe.
Lors de son passage à l'émission Larocque-Lapierre, la ministre Beauchamp annonçait que le budget Bachand comprendrait 500 millions $ pour des investissements en immobilisation afin de bâtir des écoles, d'ajouter de nouvelles classes ou de rénover les établissement existants. Elle a d'ailleurs répété ce montant trois fois plutôt qu'une, si j'ai bonne mémoire. Dans le réseau, cette somme était connue quelque temps.
Or, certains documents du Conseil du trésor indiquent qu'on parle plutôt d'investissements de 276 millions $ auxquels s'ajoutent 24 millions déjà engagés cette année. Ou la ministre ne savait pas de quoi elle parlait ou les chiffres ont été changé entre-temps.
Et que répond la ministre à ceux qui s'interrogent sur cet écart? «300 millions, c'est beaucoup d'argent. Tout cet argent-là, ce sont des sommes à annoncer et à investir en un an. C'est beaucoup.»
C'est fou comment les mathématiques sont à géométrie variable au MELS. Aussi, question de nous amuser un peu, ajoutons quelques chiffres pour agrémenter toute cette équation.
Comme on va manquer d'écoles pour accueillir les élèves de certaines régions, ceux-ci vont devoir être transportés en autobus scolaire. Résultat: augmentation des frais de transport scolaire.
Comme on va manquer de classes parce qu'on a diminué la taille des groupes sans trop réfléchir à l'impact de cette idée sur le nombre de locaux de classe nécessaires, on va se retrouver avec des groupes en dépassement. Résultat: augmentation des primes versées aux enseignants pour des dépassements d'élèves.
Comme on va se retrouver avec des groupes en dépassement, l'enseignement offert aux élèves ne sera pas d'aussi bonne qualité. Résultat: il faudra continuer à investir dans des services éducatifs connexes.
Donc, en n'investissant pas dans la création de nouvelles écoles ou de nouvelles classes, le MELS ne fait pas d'économie véritable. Il doit dépenser ailleurs l'argent qu'il prétend économiser. Et cet argent ne permet pas nécessairement d'assurer un meilleur service aux élèves.
Dans la même veine, on apprend qu'il en coûtera 240 millions pour des tableaux interactifs que le milieu scolaire n'a même pas demandé.
Faites vos calculs et interrogez-vous sur la façon dont on dépense en éducation.
Lors de son passage à l'émission Larocque-Lapierre, la ministre Beauchamp annonçait que le budget Bachand comprendrait 500 millions $ pour des investissements en immobilisation afin de bâtir des écoles, d'ajouter de nouvelles classes ou de rénover les établissement existants. Elle a d'ailleurs répété ce montant trois fois plutôt qu'une, si j'ai bonne mémoire. Dans le réseau, cette somme était connue quelque temps.
Or, certains documents du Conseil du trésor indiquent qu'on parle plutôt d'investissements de 276 millions $ auxquels s'ajoutent 24 millions déjà engagés cette année. Ou la ministre ne savait pas de quoi elle parlait ou les chiffres ont été changé entre-temps.
Et que répond la ministre à ceux qui s'interrogent sur cet écart? «300 millions, c'est beaucoup d'argent. Tout cet argent-là, ce sont des sommes à annoncer et à investir en un an. C'est beaucoup.»
C'est fou comment les mathématiques sont à géométrie variable au MELS. Aussi, question de nous amuser un peu, ajoutons quelques chiffres pour agrémenter toute cette équation.
Comme on va manquer d'écoles pour accueillir les élèves de certaines régions, ceux-ci vont devoir être transportés en autobus scolaire. Résultat: augmentation des frais de transport scolaire.
Comme on va manquer de classes parce qu'on a diminué la taille des groupes sans trop réfléchir à l'impact de cette idée sur le nombre de locaux de classe nécessaires, on va se retrouver avec des groupes en dépassement. Résultat: augmentation des primes versées aux enseignants pour des dépassements d'élèves.
Comme on va se retrouver avec des groupes en dépassement, l'enseignement offert aux élèves ne sera pas d'aussi bonne qualité. Résultat: il faudra continuer à investir dans des services éducatifs connexes.
Donc, en n'investissant pas dans la création de nouvelles écoles ou de nouvelles classes, le MELS ne fait pas d'économie véritable. Il doit dépenser ailleurs l'argent qu'il prétend économiser. Et cet argent ne permet pas nécessairement d'assurer un meilleur service aux élèves.
Dans la même veine, on apprend qu'il en coûtera 240 millions pour des tableaux interactifs que le milieu scolaire n'a même pas demandé.
Faites vos calculs et interrogez-vous sur la façon dont on dépense en éducation.
18 mars 2011
L'AQPF et les intentions du gouvernement Charest
Dans une lettre publiée ce matin dans Le Soleil, la présidente de l'Association québécoise des professeurs de français (AQPF), Suzanne Richard, s'interroge sur les annonces faites lors du récent discours inaugural du gouvernement Charest et sur ce qu'elles signifient pour l'enseignement du français.
Cette lettre, fort courageuse quand on connait à quel point le MELS tolère mal les avis qui divergent des siens, pose de très bonnes questions auxquelles on n'aura évidemment pas de réponse. Je la recopie ici presque entièrement.
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Les dernières annonces faites par le premier ministre, lors de son discours inaugural du 23 février dernier, nous laissent perplexes et nous inquiètent vivement. En fait, ce ne sont pas tant les annonces faites qui nous préoccupent, mais plutôt le silence en ce qui a trait au soutien aux enseignants de français dans les classes. Pourtant, la situation du français, tant au primaire, au secondaire qu'au collégial et à la formation des maitres, est décriée depuis longtemps par plusieurs, avec raison. Les nombreux articles publiés ces dernières années sur la réussite aux examens du MELS de fin de secondaire ou sur l'examen d'entrée à l'université (le TECFÉE) en font foi.
Cette lettre, fort courageuse quand on connait à quel point le MELS tolère mal les avis qui divergent des siens, pose de très bonnes questions auxquelles on n'aura évidemment pas de réponse. Je la recopie ici presque entièrement.
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Les dernières annonces faites par le premier ministre, lors de son discours inaugural du 23 février dernier, nous laissent perplexes et nous inquiètent vivement. En fait, ce ne sont pas tant les annonces faites qui nous préoccupent, mais plutôt le silence en ce qui a trait au soutien aux enseignants de français dans les classes. Pourtant, la situation du français, tant au primaire, au secondaire qu'au collégial et à la formation des maitres, est décriée depuis longtemps par plusieurs, avec raison. Les nombreux articles publiés ces dernières années sur la réussite aux examens du MELS de fin de secondaire ou sur l'examen d'entrée à l'université (le TECFÉE) en font foi.
Comment interpréter en effet l'annonce de l'achat de tableaux blancs interactifs (TBI) pour chaque classe alors qu'on manque cruellement de dictionnaires et de grammaires dans les classes de français? Pourquoi fournir à chaque enseignant un ordinateur portable alors qu'on leur refuse de participer à des sessions de perfectionnement ou à des congrès, sous prétexte que les budgets ne le permettent pas? Si on achète des uniformes sportifs aux élèves, donnera-t-on un budget équivalent aux enseignants de français pour l'achat de romans, de pièces de théâtre, de recueils de contes, de nouvelles ou de poésie pour leurs élèves? Sur quelles bases s'appuie-t-on pour décider que tous les élèves de la 6e année du primaire, sans égard à leur compétence actuelle en anglais ni à leurs besoins, recevront un enseignement de l'anglais intensif la moitié de l'année alors que dans plusieurs écoles, le temps indicatif d'enseignement de la langue première, le français, n'est même pas respecté? Alors qu'une bonne partie de nos élèves ont déjà une connaissance fonctionnelle de l'anglais, comment s'assurer qu'ils maitrisent le français adéquatement? Les besoins comme les acquis sont très diversifiés et ne justifient pas une telle mesure.
En 2008, le ministère de l'Éducation lançait en grande pompe 22 mesures pour améliorer la maitrise du français chez les jeunes. Ces mesures touchent tous les ordres d'enseignement, sauf le collégial, et concernent entre autres le temps d'enseignement du français, les exigences relatives à l'orthographe au primaire ainsi que la formation initiale et continue des enseignants. Trois ans plus tard, aucune évaluation n'a été faite de l'impact de ces mesures visant à améliorer la maitrise de la langue et à soutenir les enseignants et les milieux scolaires. Pire encore : comme aucun échéancier n'accompagnait ces vingt-deux mesures, il est impossible même de savoir si elles sont appliquées dans les milieux.
Nous sommes d'avis que ces nouvelles mesures, annoncées par monsieur Charest il y a quelques semaines, ne répondent pas réellement aux besoins actuels des milieux. Nous craignons qu'il ne s'agisse que de la poudre aux yeux et de coups de trompette pour éviter de voir la réalité des classes et d'entendre les grincements de dents des enseignants. Les mesures proposées n'amélioreront en rien l'enseignement du français au Québec, cette langue que nous souhaitons tous mettre en valeur dans notre système scolaire.
16 mars 2011
Une fois n'est pas coutume.... (ajout)
Pour la deuxième fois, la ministre de l'éducation, Line Beauchamp, coule des informations à propos du budget. Quelqu'un peut-il lui expliquer ce qu'est un outrage au Parlement? Elle veut être destituer de son ministère ou quoi?
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Bonne nouvelle: maintenant, la ministre ne peut plus rien couler du budget...
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Bonne nouvelle: maintenant, la ministre ne peut plus rien couler du budget...
15 mars 2011
L'éducation: pas une priorité de plusieurs Québécois
Bien des indices semblent le montrer: l'éducation n'est pas la priorité des Québécois. On le voit avec le taux de décrochage, par exemple, ou encore avec ce sondage effectué dans le cadre du rapport Ménard.
Un nouvel élément vient appuyer cette idée, soit ce sondage sur le programme du groupe de François Legault. On y apprend les points suivants:
Au chapitre des priorités des Québécois advenant la création d'un nouveau parti politique au Québec (sans mentionner le nom de Legault dans la question), on constate que l'éducation, le cheval de bataille de François Legault et de sa coalition, arrive au troisième rang. Seulement 16 % des Québécois pensent qu'un nouveau parti devrait en faire sa priorité.
La santé, avec 38 %, arrive largement en tête, suivie de l'économie, avec 25 %. La place du Québec dans le Canada (9 %), l'environnement (5 %) et le système de justice (4 %) ont aussi obtenu des votes.
Le groupe de François Legault devra faire preuve de persuasion et de pédagogie s'il veut convaincre les Québécois que l'éducation doit se retrouver en tête des priorités, affirme Christian Bourque. «S'il veut s'aider, François Legault devra trouver un moyen de réconcilier le discours sur l'éducation avec celui sur l'économie et la création de la richesse. Il aurait plus de chance d'attirer l'attention», dit-il.
Pourtant, toutes les analyses le montrent: généralement, une société mieux éduquée a une meilleure santé et son économie se porte mieux. Mais ces liens, je ne suis pas sûr que les Québécois les fassent ou les comprennent.
Un nouvel élément vient appuyer cette idée, soit ce sondage sur le programme du groupe de François Legault. On y apprend les points suivants:
Au chapitre des priorités des Québécois advenant la création d'un nouveau parti politique au Québec (sans mentionner le nom de Legault dans la question), on constate que l'éducation, le cheval de bataille de François Legault et de sa coalition, arrive au troisième rang. Seulement 16 % des Québécois pensent qu'un nouveau parti devrait en faire sa priorité.
La santé, avec 38 %, arrive largement en tête, suivie de l'économie, avec 25 %. La place du Québec dans le Canada (9 %), l'environnement (5 %) et le système de justice (4 %) ont aussi obtenu des votes.
Le groupe de François Legault devra faire preuve de persuasion et de pédagogie s'il veut convaincre les Québécois que l'éducation doit se retrouver en tête des priorités, affirme Christian Bourque. «S'il veut s'aider, François Legault devra trouver un moyen de réconcilier le discours sur l'éducation avec celui sur l'économie et la création de la richesse. Il aurait plus de chance d'attirer l'attention», dit-il.
Pourtant, toutes les analyses le montrent: généralement, une société mieux éduquée a une meilleure santé et son économie se porte mieux. Mais ces liens, je ne suis pas sûr que les Québécois les fassent ou les comprennent.
Chiâlons un peu
Aussi bien le dire, je comprendrais que vous trouviez que je me plains le ventre plein. Mais je m'en fous un peu.
Cette semaine, j'ai complété un questionnaire web numérique rattaché à l'étude longitudinale du développement des enfants du Québec (Je suis Je serai). La durée de cette tâche: 25 minutes. Un dédommagement de 10$ m'est offert pour ce faire.
C'est cette somme qui m'interpelle. D'un côté, je me dis qu'à titre de professionnel, je devrais compléter ce questionnaire gratuitement. De l'autre, je repense au fait que cette somme est insuffisante comparée à ce qu'un enseignant pourrait exiger. Juste obtenir qu'on me remplisse un papier à la clinique me coûte le même prix.
Et puis, je repense à combien gagne un enseignant qui offre ses services pour effectuer de la récupération à domicile comparé à d'autres fournisseurs de services et je m'interroge: dans notre société, sous-évalue-t-on la rémunération d'un enseignant?
Cette semaine, j'ai complété un questionnaire web numérique rattaché à l'étude longitudinale du développement des enfants du Québec (Je suis Je serai). La durée de cette tâche: 25 minutes. Un dédommagement de 10$ m'est offert pour ce faire.
C'est cette somme qui m'interpelle. D'un côté, je me dis qu'à titre de professionnel, je devrais compléter ce questionnaire gratuitement. De l'autre, je repense au fait que cette somme est insuffisante comparée à ce qu'un enseignant pourrait exiger. Juste obtenir qu'on me remplisse un papier à la clinique me coûte le même prix.
Et puis, je repense à combien gagne un enseignant qui offre ses services pour effectuer de la récupération à domicile comparé à d'autres fournisseurs de services et je m'interroge: dans notre société, sous-évalue-t-on la rémunération d'un enseignant?
13 mars 2011
Le looping en éducation
On s'intéresse souvent à des nouveaux moyens d'améliorer les choses en éducation: Renouveau pédagogique, tableau interactif, etc. Il existe cependant d'autres solutions qui sont peu explorées, dont le looping. Celle-ci consiste à ce qu'un enseignant suive un même groupe d'élèves pendant au moins plus d'une année. La chose semble plus facile au primaire avec la présence de cycles de deux années qu'au secondaire.
Dans une lettre publiée dans La Presse, un parent raconte l'expérience positive qu'a vécue son enfant dans une classe de ce type.
J'ai eu l'occasion d'expérimenter le looping dans ma vie d'enseignant et je n'en ai que du bien à dire: meilleure connaissance des forces et des faiblesses des élèves, moins de répétition des connaissances qu'on sait qu'elle ont été vues et apprises l'année précédente, complicité entre les élèves et l'enseignant, plus grande solidarité entre les élèves eux-mêmes.
Par contre, je comprends qu'on soit craintif devant ce choix. De nombreux écueils peuvent parfois survenir, dont celui d'être confronté pendant plus d'une année à une dynamique de classe difficile. Pourtant, au fil de nombreuses années où j'ai vécu cette expérience, j'ai toujours eu la chance ou l'habileté d'en ressortir gagnant, tout comme les élèves, je l'espère.
C'est d'ailleurs ce que montre bien la lettre à l'origine de ce billet aujourd'hui. Un seul bémol cependant: la conclusion de celle-ci est, quant à moi, fort inexacte:
La formule est d'une simplicité désarmante, elle ne requiert aucun budget supplémentaire, ni réforme, ni annonce ministérielle. Simplement de la bonne volonté du côté de la direction de l'école qui a fait confiance à son enseignante en soutenant son projet.
C'est rarement une direction d'école qui s'oppose au looping: ce sont les autres enseignants. Ils refuseront à un collègue la possibilité de reprendre le même groupe deux années d'affilée si cela les oblige à faire de même ou modifie leur tâche. Paresse devant le fait de devoir préparer deux années différentes? Insécurité d'affronter un même groupe? Manque pur et simple de bonne volonté? Ainsi, je n'ai réussi à vivre le looping qu'avec des classes particulières tout simplement parce que personne n'en voulait...
Triste constat. On vit parfois de belles expériences en éducation par défaut.
Dans une lettre publiée dans La Presse, un parent raconte l'expérience positive qu'a vécue son enfant dans une classe de ce type.
J'ai eu l'occasion d'expérimenter le looping dans ma vie d'enseignant et je n'en ai que du bien à dire: meilleure connaissance des forces et des faiblesses des élèves, moins de répétition des connaissances qu'on sait qu'elle ont été vues et apprises l'année précédente, complicité entre les élèves et l'enseignant, plus grande solidarité entre les élèves eux-mêmes.
Par contre, je comprends qu'on soit craintif devant ce choix. De nombreux écueils peuvent parfois survenir, dont celui d'être confronté pendant plus d'une année à une dynamique de classe difficile. Pourtant, au fil de nombreuses années où j'ai vécu cette expérience, j'ai toujours eu la chance ou l'habileté d'en ressortir gagnant, tout comme les élèves, je l'espère.
C'est d'ailleurs ce que montre bien la lettre à l'origine de ce billet aujourd'hui. Un seul bémol cependant: la conclusion de celle-ci est, quant à moi, fort inexacte:
La formule est d'une simplicité désarmante, elle ne requiert aucun budget supplémentaire, ni réforme, ni annonce ministérielle. Simplement de la bonne volonté du côté de la direction de l'école qui a fait confiance à son enseignante en soutenant son projet.
C'est rarement une direction d'école qui s'oppose au looping: ce sont les autres enseignants. Ils refuseront à un collègue la possibilité de reprendre le même groupe deux années d'affilée si cela les oblige à faire de même ou modifie leur tâche. Paresse devant le fait de devoir préparer deux années différentes? Insécurité d'affronter un même groupe? Manque pur et simple de bonne volonté? Ainsi, je n'ai réussi à vivre le looping qu'avec des classes particulières tout simplement parce que personne n'en voulait...
Triste constat. On vit parfois de belles expériences en éducation par défaut.
10 mars 2011
Bulletin unique: au secours, quelqu'un!
Je publie ici le commentaire de Prof Untel en réaction à l'un de mes billets sur le bulletin unique. Si ce qu'il indique est vrai, on constate encore une fois à quel point on n'écoute pas les profs et on improvise avec nos élèves. Mais tout le monde s'en fout...
Bonne lecture!
Le nouveau bulletin unique que le MELS introduira en 2011-2012 comprendra trois étapes de l’année scolaire au lieu de quatre, tel qu’actuellement. La première étape est fixée au 15 novembre, la deuxième le 15 mars et la troisième, le 10 juillet.
Pour les élèves de la 5e secondaire, le MELS commet une erreur grave.
La date pour l’admission aux études collégiales est le 1er mars. L’étudiant qui présente une demande au collège n’aura qu’une seule note à présenter, celle du bulletin de novembre. Si l’étudiant n’a pas eu une note satisfaisante en novembre et qu’il fait des progrès, ceux-ci n’apparaîtront pas lors de sa demande d’admission au 1er mars, puisque sa note améliorée n’apparaîtra qu’au 2e bulletin qui tombe le 15 mars. Nous envoyons le message suivant à l’étudiant : ``tes efforts et tes progrès ne nous intéressent pas, ta note au bulletin de novembre représente ton niveau, c’est tout``. Nos étudiants méritent mieux que ça! Actuellement, avec le bulletin de janvier, la possibilité de faire des efforts et d’améliorer ses résultats est réelle. Allez demander aux étudiants. Moi je le constate quotidiennement. C’est un facteur de motivation et de persévérance, sujets pour lesquels on nous sert des conférences annuellement. Pour les autres niveaux du secondaire, le problème est aussi très grave : les élèves et les parents n’auront pas de bulletin chiffré officiel pendant quatre mois, entre le 20 novembre et le 15 mars; ce délai est trop long pour assurer un suivi significatif des progrès d’un élève.
J’ai discuté de ce sujet avec plusieurs intervenants. Tous reconnaissent qu’il y a un problème, mais les hauts responsables répondent en disant : ``nous sommes liés par la décision de la ministre qui a fixé le nombre de bulletins à trois``.
J’ai passé beaucoup de temps au téléphone avec des responsables du dossier au MELS. La réponse la plus décevante : ``essayons pendant un an et ensuite on verra …``. Les étudiants sont-ils des cobayes?
J’ai consulté des directeurs d’école et des conseillers en orientation. Eux aussi sont estomaqués de cette situation et n’ont pas été consultés comme le disent les responsables du MELS. Les personnes qui vont écrire dans le bulletin (les enseignants) et ceux qui vont le signer (les directeurs d’école), n’ont pas eu un mot à dire. Certes les hauts dirigeants des associations ont peut-être été consultés … De plus, le conseil supérieur de l’éducation, après une analyse sérieuse, a émis de très grandes réserves sur ce bulletin unique.
Est-ce normal que le MELS soit si loin de la réalité? Pourtant sa mission est la réussite des élèves … Qui est-ce qui va raisonner le MELS? Il n’est pas trop tard pour corriger une situation qui aura un impact négatif sur la persévérance des élèves, leur carrière et leur avenir.
ProfUntel
Bonne lecture!
Le nouveau bulletin unique que le MELS introduira en 2011-2012 comprendra trois étapes de l’année scolaire au lieu de quatre, tel qu’actuellement. La première étape est fixée au 15 novembre, la deuxième le 15 mars et la troisième, le 10 juillet.
Pour les élèves de la 5e secondaire, le MELS commet une erreur grave.
La date pour l’admission aux études collégiales est le 1er mars. L’étudiant qui présente une demande au collège n’aura qu’une seule note à présenter, celle du bulletin de novembre. Si l’étudiant n’a pas eu une note satisfaisante en novembre et qu’il fait des progrès, ceux-ci n’apparaîtront pas lors de sa demande d’admission au 1er mars, puisque sa note améliorée n’apparaîtra qu’au 2e bulletin qui tombe le 15 mars. Nous envoyons le message suivant à l’étudiant : ``tes efforts et tes progrès ne nous intéressent pas, ta note au bulletin de novembre représente ton niveau, c’est tout``. Nos étudiants méritent mieux que ça! Actuellement, avec le bulletin de janvier, la possibilité de faire des efforts et d’améliorer ses résultats est réelle. Allez demander aux étudiants. Moi je le constate quotidiennement. C’est un facteur de motivation et de persévérance, sujets pour lesquels on nous sert des conférences annuellement. Pour les autres niveaux du secondaire, le problème est aussi très grave : les élèves et les parents n’auront pas de bulletin chiffré officiel pendant quatre mois, entre le 20 novembre et le 15 mars; ce délai est trop long pour assurer un suivi significatif des progrès d’un élève.
J’ai discuté de ce sujet avec plusieurs intervenants. Tous reconnaissent qu’il y a un problème, mais les hauts responsables répondent en disant : ``nous sommes liés par la décision de la ministre qui a fixé le nombre de bulletins à trois``.
J’ai passé beaucoup de temps au téléphone avec des responsables du dossier au MELS. La réponse la plus décevante : ``essayons pendant un an et ensuite on verra …``. Les étudiants sont-ils des cobayes?
J’ai consulté des directeurs d’école et des conseillers en orientation. Eux aussi sont estomaqués de cette situation et n’ont pas été consultés comme le disent les responsables du MELS. Les personnes qui vont écrire dans le bulletin (les enseignants) et ceux qui vont le signer (les directeurs d’école), n’ont pas eu un mot à dire. Certes les hauts dirigeants des associations ont peut-être été consultés … De plus, le conseil supérieur de l’éducation, après une analyse sérieuse, a émis de très grandes réserves sur ce bulletin unique.
Est-ce normal que le MELS soit si loin de la réalité? Pourtant sa mission est la réussite des élèves … Qui est-ce qui va raisonner le MELS? Il n’est pas trop tard pour corriger une situation qui aura un impact négatif sur la persévérance des élèves, leur carrière et leur avenir.
ProfUntel
07 mars 2011
Réaction au discours inagural
Petite lettre dans Le Soleil ce matin qui montre la méconnaissance manifeste de la réalité de l'éducation de la part de celui qui a écrit et qui a lu le discours inaugural de l'actuel gouvernement Charest. Qu'on est surpris...
Est-ce que les conseils d'établissement sont toujours considérés comme des partenaires? des sujets? ou simplement sont-ils méconnus? Est-ce que le législateur se souvient de sa propre loi sur l'instruction publique?
Ou n'est-il pas plus rentable électoralement d'annoncer que le vouvoiement sera désormais la règle dans chaque école? Que chaque classe aura un tableau blanc interactif? De s'occuper des équipes sportives mais de ne rien prévoir pour le théâtre, la musique, la culture? Peu importe.
Se préoccupe-t-on des conseils d'établissement et de leur mission première avant de lancer des politiques, des discours? Sait-on encore qu'ils existent? Et si la référence au comité de parents du Discours d'ouverture du 23 février dernier était une réminiscence de la situation qui existait avant 1998? Panne de mémoire, méconnaissance des lois, incompétence ou ingérence?
06 mars 2011
Entrevue de Line Beauchamp à Larocque-Lapierre: un impair parlementaire?
Vous faites de l'insomnie? Vous cherchez le sommeil et ne le trouvez pas? Quoi de mieux qu'une bonne entrevue à l'émission Lapierre-Larocque avec l'actuelle ministre de l'Éducation, Line Beauchamp! Près d'une dizaine de minutes soporifiques. Durant cette discussion qui est demeurée à la surface des sujets abordés, on a malgré tout appris quelques éléments intéressants.
L'anglais
Ainsi, concernant l'enseignement de l'anglais, la ministre a indiqué qu'il s'agirait d'un ajout de temps consacré à cette matière. Le nombre d'heures enseignées en anglais reste le même de la première à la cinquième année du primaire, mais on en ajoute 400 en sixième année. Il ne s'agirait donc pas d'enseigner de l'histoire en anglais, par exemple, mais bien de travailler concrètement à l'apprentissage de la langue de Shakespeare avec pour conséquence de couper carrément du temps d'enseignement dans d'autres matières. À moins que je ne me trompe, mais cette mesure va demander de modifier le régime pédagogique actuel.
Le gouvernement, on le comprend, s'est garder de dire: on va couper une centaine d'heures en enseignement du français. Mais en indiquant qu'on peut faire tout le contenu de la sixième année en quatre mois et non en huit, se rend-il compte qu'il passe implicitement un puissant message: actuellement, il ne sert à rien d'aller à l'école huit mois par année parce que tout peut être comprimé sans aucun problème. Pourquoi ne pas ramener toutes les années du primaire à quatre mois tant qu'à y être? Dans une société où l'on se questionne sur le rôle des parents, dont ceux qui motivent les absences ad nuseam de leur enfant, avouons qu'on n'en est plus à une contradiction près...
Par ailleurs, la ministre ne se contredit-elle pas dans ce dossier en maintenant l'enseignement de l'anglais tel qu'on le connait de la première à la cinquième année du primaire si c'est le mode intensif qui est le plus efficace pour les apprentissages de cette langue par les jeunes Québécois? Pourquoi ne pas alors donner ces heures utilisées inefficacement à d'autres matières qui se verront coupées en sixième année?
De plus, l'enseignement intensif de l'anglais sera obligatoire pour tous. À cet effet, la ministre cite inlassablement l'exemple du Saguenay, comme s'il était transférable partout ailleurs au Québec.
Enfin, la ministre nous laisse cinq ans pour implanter cette mesure. Ouf! On aura le temps de voir venir, comme on dit. Et surtout - pour le meilleur ou pour le pire - de changer de gouvernement...
La fierté de l'école publique ne passe pas par la culture et les arts
Il faut valoriser l'école publique, affirme la ministre. Cela répond aux souhaits des parents. En soi, l'idée est excellente. Mais de là à justifier pourquoi le gouvernement a décidé d'investir dans les sports scolaires et les tableaux interactifs?
Chose certaine, il faut comprendre que les activités parascolaires non sportives semblent ne pas avoir la cote. Au gouvernement, on voit les NTIC et le sport comme des incitatifs scolaires. Mais les activités culturelles, le théâtre étudiant, les clubs de lecture, l'improvisation, le journalisme... Pffff!
Or, ce qui est regrettable, c'est que toutes ces activité existent rarement à l'extérieur de l'école contrairement à celles de nature sportive qui bénéficient souvent de structures locales ou régionales établies. Qui plus est, plusieurs de ces activités culturelles ont non seulement une incidence sur la persévérance scolaire mais elles permettent le développement de compétences et d'attitudes utiles à la poursuite des études, qu'on pense à la lecture, à la communication, à la confiance en soi. Et je ne parle pas du développement d'une certaine culture nationale.
Consolons-nous: les équipes sportives de mon école, une fois leurs nouveaux chandails achetés, pourront refiler leurs vieux à celle de l'équipe d'impro..
Les dépenses somptueuses continueront
Je ne sais comment interpréter l'attitude de la ministre mais, quand elle a été interrogée sur les dépenses douteuses de certains décideurs en éducation (missions à l'étranger, etc.), celle-ci a répondu qu'elle avait de «l'autorité sur mon ministère» et que c'était aux intervenants eux-mêmes de se discipliner ou aux gens qui les ont élus de manifester leur désapprobation.
Cette attitude de non-intervention va en contradiction complète avec le refus de la ministre d'autoriser la commission scolaire des Patriotes à contracter un prêt pour financer la construction d'un nouveau siège social. Elle invitait alors cette CS à se «questionner sur ses priorités» tant en lui refusant les moyens de réaliser ses projets.
Mon petit doigt me dit que les voyages dans le Sud vont continuer...
Un impair parlementaire?
En terminant, je connais un peu la chose parlementaire et il me semble que la ministre Beauchamp a commis un impair important lors de cette entrevue. En effet, elle a affirmé que le prochain budget provincial comprendra une somme de 500 millions $ pour la réfection des écoles existantes et la construction de nouveaux établissements scolaires. À moins que ne je ne me trompe, mais un élu ne peut révéler, encore moins en indiquant un montant, des mesures comprises dans un budget à venir. Il s'agirait en quelque sorte d'un outrage au Parlement.
L'anglais
Ainsi, concernant l'enseignement de l'anglais, la ministre a indiqué qu'il s'agirait d'un ajout de temps consacré à cette matière. Le nombre d'heures enseignées en anglais reste le même de la première à la cinquième année du primaire, mais on en ajoute 400 en sixième année. Il ne s'agirait donc pas d'enseigner de l'histoire en anglais, par exemple, mais bien de travailler concrètement à l'apprentissage de la langue de Shakespeare avec pour conséquence de couper carrément du temps d'enseignement dans d'autres matières. À moins que je ne me trompe, mais cette mesure va demander de modifier le régime pédagogique actuel.
Le gouvernement, on le comprend, s'est garder de dire: on va couper une centaine d'heures en enseignement du français. Mais en indiquant qu'on peut faire tout le contenu de la sixième année en quatre mois et non en huit, se rend-il compte qu'il passe implicitement un puissant message: actuellement, il ne sert à rien d'aller à l'école huit mois par année parce que tout peut être comprimé sans aucun problème. Pourquoi ne pas ramener toutes les années du primaire à quatre mois tant qu'à y être? Dans une société où l'on se questionne sur le rôle des parents, dont ceux qui motivent les absences ad nuseam de leur enfant, avouons qu'on n'en est plus à une contradiction près...
Par ailleurs, la ministre ne se contredit-elle pas dans ce dossier en maintenant l'enseignement de l'anglais tel qu'on le connait de la première à la cinquième année du primaire si c'est le mode intensif qui est le plus efficace pour les apprentissages de cette langue par les jeunes Québécois? Pourquoi ne pas alors donner ces heures utilisées inefficacement à d'autres matières qui se verront coupées en sixième année?
De plus, l'enseignement intensif de l'anglais sera obligatoire pour tous. À cet effet, la ministre cite inlassablement l'exemple du Saguenay, comme s'il était transférable partout ailleurs au Québec.
Enfin, la ministre nous laisse cinq ans pour implanter cette mesure. Ouf! On aura le temps de voir venir, comme on dit. Et surtout - pour le meilleur ou pour le pire - de changer de gouvernement...
La fierté de l'école publique ne passe pas par la culture et les arts
Il faut valoriser l'école publique, affirme la ministre. Cela répond aux souhaits des parents. En soi, l'idée est excellente. Mais de là à justifier pourquoi le gouvernement a décidé d'investir dans les sports scolaires et les tableaux interactifs?
Chose certaine, il faut comprendre que les activités parascolaires non sportives semblent ne pas avoir la cote. Au gouvernement, on voit les NTIC et le sport comme des incitatifs scolaires. Mais les activités culturelles, le théâtre étudiant, les clubs de lecture, l'improvisation, le journalisme... Pffff!
Or, ce qui est regrettable, c'est que toutes ces activité existent rarement à l'extérieur de l'école contrairement à celles de nature sportive qui bénéficient souvent de structures locales ou régionales établies. Qui plus est, plusieurs de ces activités culturelles ont non seulement une incidence sur la persévérance scolaire mais elles permettent le développement de compétences et d'attitudes utiles à la poursuite des études, qu'on pense à la lecture, à la communication, à la confiance en soi. Et je ne parle pas du développement d'une certaine culture nationale.
Consolons-nous: les équipes sportives de mon école, une fois leurs nouveaux chandails achetés, pourront refiler leurs vieux à celle de l'équipe d'impro..
Les dépenses somptueuses continueront
Je ne sais comment interpréter l'attitude de la ministre mais, quand elle a été interrogée sur les dépenses douteuses de certains décideurs en éducation (missions à l'étranger, etc.), celle-ci a répondu qu'elle avait de «l'autorité sur mon ministère» et que c'était aux intervenants eux-mêmes de se discipliner ou aux gens qui les ont élus de manifester leur désapprobation.
Cette attitude de non-intervention va en contradiction complète avec le refus de la ministre d'autoriser la commission scolaire des Patriotes à contracter un prêt pour financer la construction d'un nouveau siège social. Elle invitait alors cette CS à se «questionner sur ses priorités» tant en lui refusant les moyens de réaliser ses projets.
Mon petit doigt me dit que les voyages dans le Sud vont continuer...
Un impair parlementaire?
En terminant, je connais un peu la chose parlementaire et il me semble que la ministre Beauchamp a commis un impair important lors de cette entrevue. En effet, elle a affirmé que le prochain budget provincial comprendra une somme de 500 millions $ pour la réfection des écoles existantes et la construction de nouveaux établissements scolaires. À moins que ne je ne me trompe, mais un élu ne peut révéler, encore moins en indiquant un montant, des mesures comprises dans un budget à venir. Il s'agirait en quelque sorte d'un outrage au Parlement.
05 mars 2011
Le tripotage de notes
On l'a vu: avec les plans de réussite, des profs se sont fait demander de revoir leurs notes à la hausse.
Dans le présent cas, on ne s'embarrasse pas de nuance: une direction d'école change carrément les notes des élèves. Et je suis convaincu que cette dernière continue à faire appel au professionnalisme des enseignants quand vient le temps de leur demander quelque chose.
Il y a quelques jours, le deuxième bulletin était délivré pour témoigner des performances de nos élèves. Ce fut une occasion de plus pour raviver le malaise dans l'école. La direction a avisé les enseignants que les élèves qui ont obtenu 58% ou 59% au bulletin recevront 60% pour ne pas leur faire vivre un échec inutile et, surtout, pour ne pas nuire à leur cheminement. Donc, les enseignants jugent que les élèves ne sont pas compétents, mais la direction veut des élèves qui réussissent. Le système informatique a donc corrigé les «écarts»...
Si j'ai bonne mémoire, c'est la même école où l'on a aboli les mentions d'excellence décernées aux élèves méritants parce que cela dévalorisait ceux qui n'en recevaient pas et nuisait à leur estime personnelle.
Dans le présent cas, on ne s'embarrasse pas de nuance: une direction d'école change carrément les notes des élèves. Et je suis convaincu que cette dernière continue à faire appel au professionnalisme des enseignants quand vient le temps de leur demander quelque chose.
Il y a quelques jours, le deuxième bulletin était délivré pour témoigner des performances de nos élèves. Ce fut une occasion de plus pour raviver le malaise dans l'école. La direction a avisé les enseignants que les élèves qui ont obtenu 58% ou 59% au bulletin recevront 60% pour ne pas leur faire vivre un échec inutile et, surtout, pour ne pas nuire à leur cheminement. Donc, les enseignants jugent que les élèves ne sont pas compétents, mais la direction veut des élèves qui réussissent. Le système informatique a donc corrigé les «écarts»...
Si j'ai bonne mémoire, c'est la même école où l'on a aboli les mentions d'excellence décernées aux élèves méritants parce que cela dévalorisait ceux qui n'en recevaient pas et nuisait à leur estime personnelle.
02 mars 2011
La main droite et la main gauche
Juste comme ça, une pensée pour rigoler.
M. Charest annonce une demi-année d'anglais intensif en sixième année du primaire. Pourquoi une demi-année? Avec le chouette bulletin qu'on nous impose et ces trois étapes, les demi-années n'existent plus... Dans la même veine, regardez le beau fouillis qu'on va créer avec tous ces programmes où les cours étaient semestrialisés sur deux étapes.
Définitivement, le MELS trouvera toujours le moyen de compliquer la vie des enseignants, des élèves et des écoles.
M. Charest annonce une demi-année d'anglais intensif en sixième année du primaire. Pourquoi une demi-année? Avec le chouette bulletin qu'on nous impose et ces trois étapes, les demi-années n'existent plus... Dans la même veine, regardez le beau fouillis qu'on va créer avec tous ces programmes où les cours étaient semestrialisés sur deux étapes.
Définitivement, le MELS trouvera toujours le moyen de compliquer la vie des enseignants, des élèves et des écoles.
01 mars 2011
Discours inaugural: le désastreux abattement
Peu de réactions finalement aux annonces contenues dans le discours inaugural du gouvernement Charest. Des commentaires le soir même ici et là de la FSE, de la FCSQ, de la FQDE, puis plus rien sinon que quelques lettres d'enseignants qui s'insurgent contre le manque de cohérence de ces mesures en regard des problématiques qu'ils vivent sur le plancher des classes. Oublions le Parti québécois dont on peut questionner le rôle à titre d'Opposition officielle en ce qui a trait au dossier de l'éducation. Cette formation politique dort au gaz de schiste.
Faut-il y voir le fait que les intervenants en éducation soient devenus à ce point habitués à ce que le haut de la pyramide décrète ce qui est bien, même quand cela ne constitue en rien une solution aux problématiques vécues sur le terrain?
Ce n'est quand même pas commun qu'un premier ministre improvise tout un programme de mesures qui couteront des centaines de millions en éducation, mesures qui devront se payer à même les budgets actuels, ou s'immisce dans les codes de vie des écoles québécoises en ignorant carrément l'existence de la Loi de l'instruction publique.
Autour de moi, bien des collègues sont devenus carrément cyniques. Au fil des années, ils ont appris à ne plus accorder de crédibilité à tout ce qui vient du MELS, des commissions scolaires ou du gouvernement. Pour ma part, cette forme de décrochage, révélatrice du peu de considération que les enseignants estiment qu'on a d'eux et de leur expertise, montre bien que notre système d'éducation vit des moments difficiles.
Qu'on me comprenne bien: je ne suis pas contre les portables ou les TBI, par exemple. Mais la façon dont le gouvernement entend implanter ces technologies a des allures de désastre potentiel. On aurait cru qu'on aurait tirer les leçons du passé avec le Renouveau pédagogique... mais encore une fois, un politicien utilise l'éducation pour se faire du capital politique. J'espère que les partisans des NTIC se rendront compte du mauvais tour que M. Charest est en train de leur jouer.
Une petite consolation, cette lettre de Danielle Boucher, présidente de l'Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE), et de Gaétan Neault, président de l'Association montréalaise des directions d'établissement scolaire (AMDES), publiée dans Le Soleil aujourd'hui. Le titre de cette dernière dit tout: Des solutions accessoires pour des problèmes de fond.
Il est regrettable que le monde de l'éducation soit si divisé entre enseignants, syndicats, directeurs d'établissement et commissions scolaires. Pour une fois, il aurait été bon de le voir refuser de se faire imposer un mode de fonctionnement et une panoplie de solutions qui ne répondent pas à ses véritables préoccupations.
Faut-il y voir le fait que les intervenants en éducation soient devenus à ce point habitués à ce que le haut de la pyramide décrète ce qui est bien, même quand cela ne constitue en rien une solution aux problématiques vécues sur le terrain?
Ce n'est quand même pas commun qu'un premier ministre improvise tout un programme de mesures qui couteront des centaines de millions en éducation, mesures qui devront se payer à même les budgets actuels, ou s'immisce dans les codes de vie des écoles québécoises en ignorant carrément l'existence de la Loi de l'instruction publique.
Autour de moi, bien des collègues sont devenus carrément cyniques. Au fil des années, ils ont appris à ne plus accorder de crédibilité à tout ce qui vient du MELS, des commissions scolaires ou du gouvernement. Pour ma part, cette forme de décrochage, révélatrice du peu de considération que les enseignants estiment qu'on a d'eux et de leur expertise, montre bien que notre système d'éducation vit des moments difficiles.
Qu'on me comprenne bien: je ne suis pas contre les portables ou les TBI, par exemple. Mais la façon dont le gouvernement entend implanter ces technologies a des allures de désastre potentiel. On aurait cru qu'on aurait tirer les leçons du passé avec le Renouveau pédagogique... mais encore une fois, un politicien utilise l'éducation pour se faire du capital politique. J'espère que les partisans des NTIC se rendront compte du mauvais tour que M. Charest est en train de leur jouer.
Une petite consolation, cette lettre de Danielle Boucher, présidente de l'Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE), et de Gaétan Neault, président de l'Association montréalaise des directions d'établissement scolaire (AMDES), publiée dans Le Soleil aujourd'hui. Le titre de cette dernière dit tout: Des solutions accessoires pour des problèmes de fond.
Il est regrettable que le monde de l'éducation soit si divisé entre enseignants, syndicats, directeurs d'établissement et commissions scolaires. Pour une fois, il aurait été bon de le voir refuser de se faire imposer un mode de fonctionnement et une panoplie de solutions qui ne répondent pas à ses véritables préoccupations.
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