31 janvier 2009

Le rendement du MELS: une primeur! (ajout)

En ajout au texte précédent, je porte à votre attention le fait que le MELS a mal calculé la cote R de ma fille après sa première session au cégep. Il en était ainsi pour tous les élèves de première année de son programme et de son cégep. Je n'ai pas eu le temps de vérifier la chose, mais il semblerait que ce soit le cas aussi de tous les élèves inscrits à une première session collégiale au cégep. (vérification faite: des étudiants à leur premier session dans d'autres cégeps ont aussi droit à cette erreur de calcul.)
Une telle erreur s'avale mal quand on sait à quel point on explique aux jeunes l'importance de celle-ci dans l'entrée à l'université. Ça manque de sérieux et de crédibilité.
Dans le cas de ma fille, sa cote R a été évalué à 23,9 alors qu'elle était, après correction, de 28,6 (4,7 de plus). Pour une de ses amies, elle est passée de 21,9 à 27,5 (5,6 de plus).
Juste comme ça, ma fille a été très déçue de sa cote. Déjà, dans sa tête, elle fermait les portes de certains programmes universitaires très contingentés. Démotivation.
Hier soir, j'ai vu ses yeux briller quand elle a découvert sa nouvelle cote R. Regonflée à bloc. Prête à donner le meilleur d'elle-même.
Je pense que je vais appeler Me Goldwater pour un recours collectif.
L'erreur est corrigée, c'est vrai, mais diantre que le MELS ne manque pas une occasion de se foutre les pieds dans les plats.

30 janvier 2009

L'éducation, c'est payant (ajout)

Voilà ce que me répétait mon père. Il n'a jamais eu autant raison.

  • prime de départ en cas de démission des directeurs et adjoints des CS;
  • prime de départ de plus de 150 000$ des deux administrateurs qui ont mis l'UQAM dans le trou;
  • prime de rendement augmentées de 9% aux cadres des cégeps.
  • le sous-ministre et les sept sous-ministres adjoints du ministère de l'Éducation se sont partagé en 2008 87 250$ en bonis au rendement.
  • gel des salaires des enseignants.
Oups! Si vous me dites qu'on accepte cette situation parce qu'on a le vocation, j'en déduis que les autres ne l'ont pas.

Des primes au rendement? Rendement de quoi? Le MELS est en retard dans l'élaboration de ses programmes, dans l'approbation du matériel et j'en passe! Les élèves réussissent moins bien aux tests internationaux, nous sommes des analphabètes numériques et j'en passe.

29 janvier 2009

Fontaine, je ne boirai plus de ton eau... (ajout à l'ajout)

Elle avait indiqué qu'elle en avait assez du potinage. Donc, il est logique qu'elle soit À tout le monde en parle dimanche prochain.

Je gage qu'elle y parlera d'un livre qu'elle lancera bientôt.

Pu capab de tout ce cirque.

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Bien qu'elle date de quelques jours, je mets en lien cette lettre de l'avocat Robert Marcotte sur ce sujet.

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Ne voilà-t-il pas qu'on apprend que la dame a changé d'idée à la dernière minute. Pour moi, quelqu'un a dû lui faire comprendre qu'elle a beau aimer les feux de la rampe, son statut d'avocat lui demande d'exercer sa tâche avec un certain discernement...

27 janvier 2009

Indemnités de départ dans les CS

Ce texte a été placé dans le cahier Économie de La Presse. Sur le site Internet de ce quotidien, il faut chercher un peu pour le trouver. Mais ce qu'il nous révèle est intéressant.

Ainsi, s'il démissionne, un directeur général ou son adjoint d'une commission scolaire peut recevoir «à une indemnité de départ égale à un mois de traitement par année de service à l'emploi de la commission scolaire jusqu'à concurrence de six mois.»

Vous avez bien compris: s'il démissionne. La prime qu"il peut recevoir varie alors de 31 400$ à 78 100$. Pour une démission. Un acte volontaire.

Faut-il s'en scandaliser quand on apprend que les fonctionnaires fédéraux, cadres comme syndiqués, ont droit au même traitement? Oui, un peu quand même.

Normand Lapointe, directeur de l'Association des directeurs généraux de commissions scolaires du Québec (ADIGECS), justifie ce traitement en affirmant qu'un DG évolue dans un environnement politique et qu'il peut être poussé à démissionner s'il ne plait pas à la nouvelle équipe de commissaire élus: «Un directeur qui n'a plus la confiance du conseil d'administration peut être incité à démissionner. Son départ est volontaire, mais jusqu'à quel point?»

Environnement politique? Moi qui croyais que tout ce beau monde travaillait dans les meilleurs intérêts des élèves? Moi qui croyais que quelqu'un qu'on poussait à la démission avait des recours autres?

Dans ses recherches, le journaliste de La Presse a aussi découvert que les dirigeants de cégep ne bénéficient pas d'une telle indemnité s'ils quittent leurs fonctions volontairement.

Pour Réjean Parent, président de la CSQ, «Une personne qui quitte devrait avoir les mêmes droits, qu'elle soit enseignante ou cadre. Il ne devrait pas y a voir d'indemnité à moins que le départ solutionne un problème de surplus de personnel.»

Donc, dans le monde bienheureux de l'éducation, nos DG et leurs adjoints jouissent d'un privilège certain. Qu'on se comprenne bien: le DG et ses adjoints font un bon travail chez nous.

Mais, pour ma part, des enseignants qui changent d'école sous la pression d'une nouvelle direction d'école, j'en ai connu. Des enseignants qui prennent leur retraite aussi. L'environnement politique, on le retrouve jusque dans nos classes avec les projets d'école, les Renouveaux ésotériques et j'en passe.

En cinq ans, mon école a connu quatre directeurs différents, quatre visions de l'éducation. La grille-matières qui est reliée au projet de l'école a connu autant de remaniements. Et tant pis pour les enseignants qui ne fitaient pas dans le décor. On les a bousculés comme du bétail syndiqué au rythme des lubbies pédagogiques de certains.

Ce n'est pas que je sois jaloux. Non. Je ne suis pas jaloux. J'ai simplement compris ou se trouvent les avantages financiers à travailler en éducation. En haut. Dans la sphère directionnelle et politique. Avec le bar et les comptes de dépenses.

Et pendant tout ce temps, on manque de dictionnaires dans nos classes et de services pour nos jeunes. Au lieu de faire la chasse aux BS, on devrait remettre en question un peu les avantages de certains qui s'apparentent à des welfare bums.

Mais ce n’est pas grave : on fait des surplus dans les CS parce qu’elles sont bien gérées.

Le cirque: un petit tour et puis s'en vont...

Dans la fameuse affaire de Lola, la juge qui entend cette cause vient de manifester son irritation. Enfin.

«Je ne veux même plus regarder les nouvelles le soir... Il y a des gens qui m'appellent, je ne veux même plus répondre au téléphone, je ne veux même plus savoir où est-ce qu'il y a des entrevues. Là, ça dépasse les limites. Ça, c'est moi, mais c'est en dehors de ma cour...», s'est exclamé la juge.

Mais l'avocate Mme Goldwater n'a pu s'empêcher de défendre sa cliente, la faisant encore passer pour une victime: «Ma cliente se sent très blessée par des réactions à son égard. Elle a pris la décision ferme de ne plus parler. Elle n'a pas d'expérience pour savoir comment répondre ou ne pas répondre à des journalistes. Les journalistes cherchent le potinage, elle ne sait pas comment ne pas répondre. Elle tombe dans les pièges.»

Les journalistes cherchent le potinage? Il faut dire que l'avocate se plaisait à leur donner bien du contenu... «J'étais contente d'avoir un beau dossier de justice sociale, et là c'est réduit, ça ne peut que ternir le débat. La juge a raison de demander d'arrêter le potinage.»

Un rappel: ce procès se penche sur la constitutionnalité de la loi quant aux conjoints de faits. Qui a dit que le droit constitutionnel était ennuyant?

25 janvier 2009

Surplus des commissions scolaires et réalité sur le terrain (ajout)

Un texte du Journal de Montréal nous apprend ce matin que les commissions scolaires du Québec ont accumulé un surplus qui a atteint près de 360 millions $ l'année dernière. Juste pour 2008 seulement, les CS ont réussi à mettre de côté 57 millions $. En cinq ans, ce surplus a augmenté de 43%. Quand on dit que l'argent ne descend pas dans les classes, on en a un bel exemple.

Un porte-parole de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) a attribué ce surplus à une «saine gestion» des deniers publics. Saine gestion avec des écoles qui ont besoin de rénovations urgentes? qui manquent de dictionnaires dans les classes? dont l'équipement des gymnases est souvent une honte?

Une telle réponse est une véritable gifle pour ceux qui travaillent sur le terrain avec les jeunes. Ce surplus est fait sur le dos des élèves et des écoles, oui! Allez, après ça, expliquer à un parent que son enfant ne peut pas recevoir de services d'aide parce que l'école manque d'argent. Et puis, alors qu'on est en récession, ne va pas crier sur les toits que tu fais des surplus! Il y a des gens qui ont de la difficulté à payer leur compte de taxes scolaires! Il y a un gouvernement provincial qui fait un déficicit, lui!

Là ou la réponse devient plus intéressante, c'est lorsque Denis Pouliot, porte-parole de la FCSQ, précise qu'une partie de ces sommes est reliée à de l'argent qu'elles sont incapables de dépenser dans l'immédiat. Il cite deux exemples:
  • L'embauche de nouvelles bibliothécaires. «Il y a une pénurie de bibliothécaires à l'heure actuelle», précise ce dernier. Ah oui! Quelle surprise! Mais pourquoi avoir créé un budget s'il est impossible de le dépenser?
  • L'achat de manuels scolaires. «Les manuels ne sont pas toujours prêts à temps.» Ah oui! Mais pourquoi achète-t-on des manuels alors que le Renouveau pédagogique nous incitait à ne pas le faire? Et puis, au secondaire, comme le ministre Reid a retardé d'un an l'application de la réforme, quelqu'un peut-il m'expliquer les raisons d'un tel retard?
J'en rajouterai un troisième sur lequel je reviendrai bientôt: l'embauche des conseillers pédagogiques promise par la ministre Courchesne qui connait des lenteurs.

«Money talks», comme dirait mon amie Pauline. On en a encore la preuve ce matin.
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Tient, un extrait de ce texte sur l'école secondaire Calixa-Lavallé publié ce matin dans La Presse :
«Une seule chose désole M. Morin (président du conseil d'établissement de cette école) : le délabrement du bâtiment. «L'école a été mal entretenue. À certains endroits, il y a un pouce et demi de poussière. Entre investir dans les enfants ou la bâtisse, le choix est facile à faire.»
Pourquoi faut-il faire un choix justement? Une bâtisse mal foutue nuit au sentiment d'appartenance des élèves. Je suis convaincu que le siège social de la CSDM est en meilleur état.

24 janvier 2009

All you need is love (ajout)

All you need is love, entonnaient les Beatles dont la musique sert présentement de trame sonore à un magnifique spectacle à Las Vegas. All you need is a lawyer, devraient-ils plutôt chanter.

Car c'est à un véritable cirque auquel nous assistons au palais de Justice de Montréal avec la cause de Lola contre Éric qui veut garder la liberté de choisir son type d'union. Et il faut voir à quel point les journalistes doivent devenir des contortionnistes pour ne pas révéler l'identité des parties en cause. Pour ma part, ce procès a tout de la clownerie qui permet aux amuseurs publics de nous divertir un peu.

Là ou je décroche cependant, c'est quand j'écoute les arguments de la requérante. J'ai beaucoup de difficulté à éprouver la moindre sympathie pour cette pauvre petite misérable victime. Elle ne connaissait pas la loi, elle sent qu'on a abusée d'elle uniquement pour procréer, elle a honte de prendre l'avion en classe économique avec ses enfants, sa vie est ni plus ni moins finie à trente-quatre ans... Il est vrai qu'elle a grand coeur: il faut en effet beaucoup d'amour pour s'attacher à un petit chauve quinze ans plus vieux qu'elle rencontré sur une plage au Brésil alors qu'elle avait 17 ans.
Elle constitue, à mes yeux, le plus mauvais exemple pour ceux et celles qui veulent faire avancer la cause des femmes au Québec dans le cadre de ce procès. Après Aurore, voici Lola, la conjointe martyre.
Madame X demande ni plus ni moins que la protection de l'état pour les conjoints de fait parce qu'on ne peut qu'abuser de ceux-ci, semble-t-il. Ils seraient discriminés aux yeux de la loi par rapport aux gens mariés et cela serait anticonstitutionnel. Or, la loi québécoise prévoit justement des mesures de protection pour ceux qui s'engagent dans ce type d'union, à condition qu'ils s'en prévalent. Signe que le législateur savait ce qu'il faisait, elle prévoit déjà des mesures précises pour protéger les enfants issus de ce type de relation. Mais peut-être, après tout, que certaines femmes ont besoin d'être protégées comme des enfants.
J'ai beaucoup de difficulté qu'on demande à l'état de tout régir, surtout dans comme dans le présent cas ou il existe déjà des façons de se protéger au Québec. Advenant l'hypothèse ou elle remporte sa cause, il est clair que les nouveaux amoureux y penseront à deux fois avant de s'engager parce que l'État aura décidé pour eux le futur fonctionnement de leur union. Chose certaine, je crois que je ferai maison à part.
Quant à Lola, soyons bitch après tout ce qui a été déversé comme fiel sur le méchant Éric (on dirait presque un épisode de Loft Story).
  • Ce dernier l'aurait trompée. Pourtant, durant leur union, elle a subi un avortement pour un enfant dont il n'était pas le père.
  • Sa vie est finie, affirme-t-elle. «J'ai laissé tombé ma carrière, ma vie, j'ai tout fait pour être à côté de cet homme. Et à la fin, on est ici pourquoi : argent ? respect ? dignité ?» Or, on a appris que, quelques minutes avant le début de la cause, Lola a appelé Éric pour lui demander s'il voulait rehausser une offre faite en 2002, mettant ainsi fin aux procédures en cours.
  • Elle a eu quelques nouveaux chums depuis dont un qui paie ses frais d'avocat de la présente cause. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle sait encore choisir ses hommes. L'homme d'affaires se dit «consterné par la situation dans laquelle elle a été laissée, mais ajoute aussi travailler pour l’ensemble des femmes du Québec.» Ah bon. Etre journaliste, j'irais voir si ce monsieur pratique les principe de l'égalité salariale au sein de ses entreprises.
  • Elle se sent comme une génitrice dont on a abusé. Quand on constate à quel point elle aime le luxe, on comprend qu'elle n'a pas hâte que ses enfants grandissent. J'en connais qui se mettraient en ligne pour être fertilisées par ce Starbuck. D'ailleurs, Lola a reconnu qu'elle «aimerait bien conserver le train de vie luxueux de ses belles années et acheter un hélicoptère.»
Quant à son avocate, Mme Goldwater, elle fait appel à des arguments qui infantilisent presque les femmes et démonisent les hommes. Comment ne pas se sentir outré devant ce ramassis de clichés? D'ailleurs, certains (ici et ici) songent à porter plainte devant le barreau du Québec pour les propos qu'a tenu la disciple de Thémis.
  • Lola est une pauvre petite victime qui vit une situation difficile et dont on doit s'assurer qu'elle conserve le niveau de vie que son homme lui a donné.
  • Il s'agit d'une pauvre immigrante qui ne connaissait pas la loi parce qu'elle est originaire de l'extérieur du Québec, même si elle y vit depuis des années.
  • Les hommes dépensent plus pour leur voiture que leurs enfants. Soulignons que c'est un homme qui paie les frais d'avocat de madame actuellement. Pas un regroupement féministe.
  • Cette cause est importante pour les femmes. Si oui, pourquoi avoir attendu si longtemps pour aller en justice? Le cas de Mme Lola est-il si unique? Oui, si on en juge les frais qu'elle peut facturer à sa cliente.
  • Une des métaphores animalières de Me Goldwater: «Tout le monde est soucieux de protéger les enfants, d'assurer le bien-être des enfants, mais elle, bonne vache, elle peut disparaître maintenant qu'elle a fabriqué les trois petits veaux. Je trouve ça inacceptable.»

Enfin, bref... j'espère que mes deux lectrices me pardonneront cette crise d'urticaire masculine, chauviniste et rétrograde

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Au fait, vendredi, je dinais avec des collègues et j'avais les mots les moins durs pour qualifier toute cette histoire. Même que je devais faire l'avocat du diable pour resituer un peu les choses. Je dinais avec des collègues, ai-je écrit. Toutes des femmes. Jeunes et moins jeunes. Certaines jouissant d'une fortune certaine. Des maisons. Des REER. Des voitures.

Et je n'ai pas hésité. Un commentaire charmant sur leur tenue vestimentaire. Un compliment sur leur maquillage. Un petit sourire ici, une oeillade là.

J'ai commencé à assurer mon avenir. J'ai deux frères avocats. Ils pourront servir...

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Un extrait intéressant:

De l’avis de certains experts, c’est par souci du respect du droit à l’égalité enchâssé dans la Constitution canadienne que certaines provinces ont décidé de permettre aux conjoints de fait d’exercer un recours alimentaire. Pour d’autres, cette décision est plutôt fondée sur une «perspective fonctionnaliste». L’État aurait ainsi voulu éviter à la population d’avoir à supporter financièrement des personnes qui auraient été à sa charge si l’obligation alimentaire entre ex-conjoints n’avait pas existé.

Au Québec, le législateur a préféré opter pour le principe du « respect de l’autonomie de la volonté ». Sa décision de ne pas légiférer en la matière contrevient-elle au droit à l’égalité prévu par les chartes?

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Je termine en citant quelques extraits d'un texte de mon mentor, mon maitre à penser, le très cérébral Richard Martineau dont la prose, cette fois, est assez près de la mienne.

Il faut choisir.

Ou les femmes sont des petites créatures sans défense et sans intelligence qu'il faut protéger. Ou ce sont des êtres débrouillards et indépendants qui sont capables de s'occuper de leurs affaires. Ça ne peut pas être l'un et l'autre.

T'es mariée à un gars qui chie de l'or, et il te demande de mettre ta carrière en veilleuse pour élever vos enfants? Demande-lui de t'épouser. S'il ne veut pas, demande-lui de passer chez un notaire et de signer une entente.

La pôvre «Lola» qui voyage en classe économique (snif snif) n'a pas pris le soin de faire ça ?
Alors c'est SON problème.

On n'est toujours pas pour changer la loi parce que madame n'a pas pris le temps de la lire! Va-t-on se mettre à enlever les stops aux coins des rues parce qu'un tapon s'évertue à ne pas les regarder?

Pauvre Québec. On est tous là à s'extasier devant Barack Obama, alors qu'on n'est même pas foutu de mettre un pied devant l'autre sans l'aide de l'État.

Il faut passer des lois pour tout. Le virage à droite. Les pneus d'hiver. Les ceintures de sécurité. Le casque de vélo.

Et là, il faudrait CHANGER la loi pour protéger les titesmadames qui, telles des allumettes, perdent la tête quand elles s'enflamment?

Pourquoi ne pas voter une loi obligeant les gens à faire un budget, tant qu'à faire? Ou à barrer la porte de leur maison quand ils partent en vacances?

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi, je suis tanné des gens qui vont aux toilettes, qui oublient de baisser leur pantalon, puis qui blâment le système de justice parce qu'ils se sont pissés dessus!

21 janvier 2009

Les tortionnaires

Dans ma nouvelle vie, je côtoie la réforme. Enfin, pas trop parce que son application dans mon école est très variable selon les profs, les matières. Et puis, le grand balancier pédagogique commence à pencher de l'autre côté, ce qui fait que même les adjoints, ardents défenseurs du Renouveau pédagogique, recommencent à parler de connaissances... tout en maudissant la ministre Courchesne.

Hier, je remettais les résultats d'un projet d'écriture. Une tâche plutôt réforme mais pas très différente de celle qu'on faisait en français il y a quelques années. Comme il s'agit d'élèves inscrits à un programme enrichi, les résultats sont excellents, même meilleurs que ce qu'auraient obtenu certains de mes élèves réguliers de cinquième de l'année dernière. Des textes de 325 mots presque sans faute en première année du premier cycle du secondaire, j'aime bien.


À un moment donné, une élève m'a demandé ce qui constituait un résultat appréciable à mes yeux. Je n'ai pas eu le temps de répondre à son interrogation qu'une autre y allait spontanément de sa vision de la vie:

«Ben, ça dépend de ton potentiel, de qui tu es. Il ne faut pas se comparer aux groupes ou à des moyennes, mais à soi-même.»

Beau discours touchant. J'ai failli verser une petite larme tellement j'étais ému. Sauf que j'ai préféré compléter sa réponse.

«Oui, élève 235679 a raison, mais il faut connaitre son potentiel aussi, savoir ce qu'on peut honnêtement donner et chercher à s'améliorer d'une fois à l'autre. S'améliorer, c'est important. Progresser. Apprendre. Et puis, il ne faut pas oublier qu'il y a des normes. Ce sont des guides, un but à atteindre. On écrit pour être lu, pour être compris et il y a la langue française qu'on doit respecter si on veut communiquer efficacement.»

Bref, la vie est une salope et je suis un de ses servants brutaux.

J'assume. J'accepte. Même ma psy me le dit. Je paie 90$ de l'heure pour qu'elle me le répète. Le renforcement, ça ne fait jamais de tort.

C'est alors que élève 23579 a failli verser une larme. Résultat dans les 40%. Une faute tous les cinq mots. Pas de méthode de correction. Utilise peu les outils à sa disposition. N'assiste pas à la récupération. Aucun handicap ou problématique connu ou identifiable. Sinon qu'une estime de soi à préserver au détriment d'un constat de réalité simple: commence à travailler, à fournir des efforts, demande de l'aide et arrête de te bercer avec des comptines idéologiques réformistes qui visent surtout à te faire croire que tu n'es pas si pire que ça dans le fond.

Ma fille écrirait comme toi que je ne dormirais pas de la nuit. Que je changerais de boulot. Que je m'exilerais dans un pays où ta façon d'écrire serait reconnue comme étant une langue officielle.

Qu'on ne se méprenne pas: élève 23579 m'est très sympathique et j'ai même de la compassion pour elle. Mais je l'apprécierai plus quand elle se prendra en main et cessera de se mentir.

La vie est une salope et élève 23579 est un de ses propres bourreaux.

18 janvier 2009

Sondage: vos dictionnaires sont-ils vieux?

Vous êtes un prof? Vous avez des dictionnaires dans votre classe? Parlez-m'en un peu, question qu'on compare nos malheurs ou nos bonheurs. Et puis, si vous n'êtes pas prof, jasez-moi pareil mais évitez de répondre au sondage du mois de la Frime Masquée et Masquée!

17 janvier 2009

La ministre Courchesne se prononce

Plus on la démonise, plus son discours finit par être moins effroyable qu'on voudrait nous le faire croire. Je parle bien sûr de la ministre Courchesne qui ne trouve pas grâce aux yeux de plusieurs directeurs d'école, fonctionnaires du MELS et autres intervenants scolaires.

Dans le Journal de Montréal, la ministre livre en entrevue (ici et ici) quelques-unes de ses pensées.
Les connaissances
Par rapport au français, la ministre insiste à nouveau sur le mot «connaissances» dans l'extrait suivant:

««Ce qui est important pour moi, c'est de s'assurer qu'on connaît notre orthographe, qu'on connaît nos règles de grammaire, qu'on connaît nos règles de syntaxe et de ponctuation. À partir de septembre prochain, on va évaluer les connaissances. [...] On est en train de faire le départage avec l'évaluation des connaissances parce que l'on va quand même garder une portion de l'évaluation des compétences.»

Comment cette volonté se traduira de façon cohérente dans le bulletin? On verra. Je souligne que certaines écoles privées ont à la fois une note de compétence et de connaissances au bulletin.
Le décrochage

Par rapport au décrochage scolaire au Québec, la ministre s'intéresse au nombre d'heures travaillées (à ce sujet, jetez un coup d'oeil à cet excellent billet d'Hortensia). Elle vise à sensibiliser les employeurs à leur comportement devant ce problème: «on comprend qu'il y a un besoin de main-d'oeuvre, mais (on doit) se demander si on se rend service collectivement en offrant 20 ou 25 heures de travail à un jeune qui va à l'école.»
Je pense honnêtement que ce phénomène est aussi causé par d'autres facteurs. Il y a tout d'abord la pauvreté qu'on connait dans certaines régions qui oblige des jeunes à devoir travailler. On retrouve aussi le marché de l'emploi qui a des besoins en main d'oeuvre alors que le nombre de travailleurs baisse avec le vieillissement. Parlons également de toute la valorisation de la consommation chez les jeunes et le peu de support parental qu'on retrouve parfois.
Par ailleurs, nos écoles sont peu accueillantes physiquement. On manque enfin de budget pour organiser des activités parascolaires (sportives et culturelles) intéressantes et stimulantes. En région, il est impossible ou presque que des jeunes restent après l'école pour s'amuser ou apprendre à cause du transport scolaire, par exemple. Je me souviens d'une mesure sous le ministre Pagé, je crois, qui avait eu un impact positif chez nous en permettant d'offrir un moyen de transport aux jeunes après les classes. On en profitait également pour faire de l'aide aux devoirs ou de la récupération après les cours.
Le cours d'éthique et culture religieuse
Réponse sans équivoque de la minstre: «Le cours est là, il est obligatoire et il est là pour rester. Je crois beaucoup en ce cours-là. C'est un beau cours et un bon cours. Les parents qui contestent veulent un cours de religion, mais nos écoles sont laïques et il y en a plus de cours de religion.»
Reste donc à voir comment les parents qui refusent que leur enfant suivent ce cours continueront ce débat sur le domaine juridique. Côté politique, le dossier est manifestement clos.
Bon, j'arrête ici pour ce matin, mais je vous invite à lire le reste de l'entrevue avec la ministre ou elle s'intéresse aux élèves en difficulté, au financement des écoles privées, aux déboires financiers de l'UQAM et à la fermeture des école.
Ça permet de comprendre de de voir venir.

14 janvier 2009

La petite fille à sa maman (ajout)

Voilà maintenant que les jeunes peuvent s'adresser à la Cour quand ils ne sont pas contents des décisions de leurs parents. Il était temps, la DPJ ne pouvant suffire à la tâche, on le sait.
Résumons l'histoire: une petite désobéissante met des photos d'elle un peu osées sur Internet. Son papa, qui en avait la garde, menace de lui couper son voyage de fin d'année si elle retouche au réseau maudit. Mais voilà: elle est cyberdépendante (sûrement parce qu'elle n'a rien à faire parce que son père la néglige). Le paternel l'apprend et met sa menace à exécution.
Sauf que notre jeune Britney Spears de 13 ans connait la justice, ses parents divorcés étant en très mauvais termes, et demande aux tribunaux de renverser la décision du père, ce qu'une juge lui accorde. Tiens! dans les dents, le père castrateur et disciplinaire. Et tant pis pour Freud! La punition était trop forte! Et puis, bravo à la jeune fille qui détestait sa nouvelle belle-mère et est retournée chez sa mère! Ne voyez pas là-dedans des petites joutes psychologiques auxquelles les enfants aiment se livrer. Aucune manipulation. C'est ivident.
Lors de l'audition en Cour supérieur, l'avocate véreux du père y est allé d'arguements fachistes qui briment les droits des enfants si on lit bien La Presse: «Par ailleurs, elle croit que le meilleur intérêt de l'enfant, dans le cas présent, est d'apprendre qu'il y a des règles dans la vie. Enfin, elle a signalé qu'à la limite, le père a le droit de se tromper à l'intérieur de sa maison, dans la gestion du quotidien.» Des règles dans la vie! Voyons donc! La principale règle, c'est celle de gagner, non?
Pire! la jeune fille a bien fait de fuir la maison paternelle puisque sa belle-mère semble être une dangereuse marâtre. la preuve, cette dernière a affirmé qu'il s'agissait du cas d'un «enfant roi qui gouverne et qui manipule». Franchement! Qui est-elle pour porter des jugements psychologiques de la sorte? Le Doc Mailloux?
J'espère que les tribunaux vont confirmer la décision de première instance, décision qui ne changera rien puisque la jeune voyageuse est allée à Québec trois jours. J'espère aussi qu'ils vont obliger la juge à s'occuper de la jeune fille, à l'élever et à subvenir à ses besoins. Un salaire de juge devrait suffire. Tant qu'à jouer au parent, qu'elle assume jusqu'au bout!
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J'ai retrouvé ce texte ou l'on explique la raison pour laquelle le père voulait punir sa fille et les motifs invoqués par la juge Tessier pour désapprouver ce choix. Une recherche que Mme Bombardier devrait faire avant de se livrer à des commentaires le matin sur les ondes de 98,5 MF.
«Il (le père) voulait ainsi la punir car elle (sa fille) avait, malgré son interdiction, clavardé sur Internet avec l'ordinateur d'une copine, mettant en ligne une photo d'elle très suggestive pour une si jeune fille.»
Bien que la juge Tessier ait convenu que le père désirait inculquer à sa fille l'importance de respecter ses engagements à son égard, mais a jugé qu'elle avait été déjà assez punie.
«L'enfant a été privée de participer au spectacle de fin d'année alors que ses soeurs ont fait partie de celui-ci», a-t-elle écrit dans sa décision du 13 juin. «Son frère jumeau participe à ce voyage organisé et la mère y consent. Refuser la présente demande ne servirait qu'à isoler l'enfant», a conclu la juge.
Et comme le soulignait fort à propos Une peste, je m'interroge grandement sur le jugement de la juge Tessier qui conclut que le fait que la jeune fille ait choisi de vivre chez sa mère donnait de facto à celle-ci la garde de l'enfant.

12 janvier 2009

Résultats du sondage sur la peinture à la CSDM

Pourquoi les bureaux administratifs de la CSMB n'ont-ils pas besoin de peinture?
  • 50% - Ils sont repeinturés aux deux ans anyway.
  • 30% - Si on les repeinture, les portes ne fermeront plus tellement la peinture est déjà épaisse.
  • 7% - Les administrateurs n'ont pas besoin de développer un sentiment d'appartenance: ils ont déjà le golf annuel.
  • 11% - Les administrateurs se sont sacrifiés pour le bien-être des élèves.
Analyse des résultats de la Frime Masqué et Masqué:

11% des internautes ont dû peser sur le mauvais bouton par erreur. Je ne peux pas croire...
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Ne pas manquez de participer à notre autre sondage impertinent!

10 janvier 2009

Jeunesse d'aujourd'hui (ajout à l'ajout)

Hey! les vieux débris! Vous voulez bien paraitre? Utiliser des expressions à la mode?À l'école des langues masquée, nous vous en suggérons trois (quatre) qui sont des incontournables.
  1. «Fucking» utilisé comme adverbe signifiant «très» comme dans l'expression: «C'est fucking drôle!»
  2. «Chill» utilisé comme adjectif signifiant «in, cool, branché» comme dans l'expression: «C'est un gars chill.» À noter: «chill» peut avoir les dérivés suivants: chillant, chiller
  3. «Trop pas» utilisé comme adverbe signifiant «non» comme dans l'expression: Kevin est fucking chill. - Trop pas.
  4. «En sale» utilisé comme adverbe signifiant «beaucoup» comme dans l'expression: On a mangé en sale sur la terrasse.
L'école des langues masquée. Là ou avoir l'air d'un jeune, mais sans avoir d'acnée, est possible.

Chez les moyens âgés, les vieillards en devenir, les pro post adultes, l'expression à la mode est «solide» comme dans l'expression: «Il l'a planté solide.»

05 janvier 2009

Bye Bye 2009: on s'excite!

Que Safwan me pardonne, mais j'ai de la difficulté à souscrire à ce rituel qui consiste à traditionnellement descendre le Bye Bye de l'année! Qu'on se le dise une fois pour toutes, les émissions datant d'avant (notre jeunesse, par exemple) étaient toujours meilleures! Notre cerveau est doté d'une merveilleuse sélective qui ne retient généralement que les bons (ou les mauvais) moments d'une émission.

Le fameux sketch d'Olivier Guimond en soldat ivre surveillant une maison cossue de Mont-Royal est un exemple du genre. Trop long, trop facile quand on connait les habiletés de ce comédien à feindre (?) l'ivresse, il demeure pourtant une pièce d'anthologie de la télé québécoise parce que de nombreux critiques en ont décidé ainsi et parce qu'on oublie de le réécouter pour découvrir qu'il était bien moyen au fond. Mais qui se souvient du désastreux Bonne année Roger qui nous a montré que Claude Meunier pouvait se casser la gueule?

Le Bye Bye de cette année était bête, con et méchant. S'il avait été réalisé par les RBO, on aurait eu peu à redire: on connait le groupe, on connait leur style. On aurait apprécié ou dénoncé. (D'ailleurs, écoutez quelques DVD faisant la rétrospective de ce groupe et vous verrez que plusieurs numéros étaient bien moyens...)

Mais cette année, rien n'a trouvé grâce aux yeux des téléspectateurs et des critiques. Si on n'y avait pas imité Nathalie Simard, on aurait crié à l'autocensure! On l'imite: on crie au mauvais goût. Or, le sketch était parfaitement mérité. Mais, madame Simard est une victime, donc on ne peut pas rire d'elle et souligner qu'elle défendait son droit à la vie privée en monnayant son apparition sur toutes les premiers pages des magazines à potins!

Yves Boisvert a critiqué l'émission, Denyse Bombardier a crié à l'«âgisme» et au mauvais goût... mais qu'elle méritait donc d'être traitée en groupie exaltée de Celine tellement elle a été sirupeuse à son égard cette année. Même Jean-François Mercier a dû défendre sa participation à cette émission lors de l'émission de Paul Arcand.

Mais ne croyez pas que je défends cette production télévisuelle. Même si l'humour bête et méchant du Bye Bye cette année est à la hauteur, je crois, du cynisme que nous éprouvons de plus en plus face au monde dans lequel nous vivons, cette émission était franchement mauvaise pour bien des raisons. C'est vrai: il y a eu quelques bons coups (Moi, je vends... Guillaume Lemay-Thivierge absolument délicieux dans le rôle d'un athlète canadien) mais le pire l'emportait sur le meilleur.

Numéro d'ouverture trop long, présence étrange du cirque Éloize (c'est quoi le concept? Il falloir voir Sylvie Moreau chanter avec un cul de danseuse dans le visage), talent très moyen de Véronique Cloutier comme chanteuse et imitatrice... Le sketch avec Denis Lévesque était long, plate et à côté de la plaque. Denis Lévesque est-il raciste? Est-il reconnu comme tel? Sinon, à sa place, j'envisagerais sérieusement une poursuite.

Et Julie Couillard? Que faisait-elle dans cette galère? Est-elle si conne que cela? A-t-elle à ce point besoin des projecteurs des médias? Si cet incident constitue un moment politique important de l'année 2009, on est véritablement plus atteint que je ne le croyais.

Bye Bye 2009? Bof... on en parle beaucoup parce qu'il n'y a pas grand-chose à dire et que le bande de Gaza, c'est loin de chez nous.

Mon seul constat: RBO pourra négocier un plus gros cachet l'année prochain.

03 janvier 2009

Cornellier et la réforme

Tiens, monsieur Cornellier verse un peu dans la nuance quant à la réforme. Un peu. Juste assez. Pas trop. En effet, il conclut une de ses chroniques de la façon suivante: «Le renouveau pédagogique a eu ses idéologues radicaux qui ont nui à sa compréhension et à son accueil. À elle seule, cette réforme ne fera pas de miracles.» Mais...
S'il partage certains points de vue de David Solway, auteur de Le Bon Prof, , il n'en demeure pas moins qu'il croit «qu'on en met beaucoup sur le dos du renouveau pédagogique.»
Pour Cornellier, l'enseignement des connaissances seul ne suffit pas. Il faut s'approrier les savoirs et cela se fait inévitablement par des projets. Il le sait: il a étudié au secondaire et il se rappelle son enfance. «Le virage vers la notion de compétences, au fond, dit-il, souhaite améliorer cette situation. En obligeant l'élève à incarner des connaissances, à mettre des savoirs en pratique, on vise à lui permettre de vraiment se les approprier.»
Il cite l'exemple de son frère, enseignant au primaire. qui a demandé à ses élèves de «reconstituer, sous forme de maquettes, un village iroquoien et un campement algonquien. Les savoirs sur ces sociétés -- présentés en classe -- se sont donc incarnés dans une réalisation concrète qui a exigé un engagement de la part des élèves, très motivés par ce défi.»
Il a la dent plus dure cependant quand il critique l'ouvrage collectif Contre la réforme pédagogique. Il reproche à ses auteurs de laisser croire que les connaissances n'ont plus leur place à l'école: «Je note pourtant, dans le Programme de formation de l'école québécoise (enseignement primaire, version mise à jour en mai 2008), la présence de pages pleines de «savoirs essentiels» qui ne sont rien d'autre que des connaissances (souvent assez savantes).» Plus encore: «Ma belle-soeur, qui enseigne le français au secondaire, m'assure que l'enseignement systématique de la langue est la norme, dans les manuels et en classe.»
Son enfance, son frère, sa belle-soeur, une programme de formation du primaire. Voilà les arguments de M. Cornelier qui demeure un socioconstructiviste convaincu.
On pourrait lui opposer les résultats à la baisse des élèves réformés au primaires, mais bon... On pourrait aussi lui citer les prises de position de l'Association québécoise des professeurs de français, mais là aussi... Le rapport Ouellon... Le comité se penchant sur les connaissances au sein du programme de français...
Encore, on pourrait lui expliquer que créer des maquettes prend du temps, du temps qu'on n'a plus pour les connaissances. Lui expliquer que les programmes de formation sont des papiers loin de la réalité des classes (certaines compétences sont presque de niveau universitaire). Bof!
Les résultats des élèves chutent, le décrochage scolaire est loin de se résorber. Voilà deux réalités que le renouveau se promettait de corriger. Avec tout le fric qu'on y a investi, on aurait pu s'attendre à mieux de cette réforme. À beaucoup mieux. Et loin d'améliorer les choses quant à moi, elle a augmenté le chaos existant dans le monde de l'éducation.